Lorsque j'ai commencé à utiliser iPhone SE au quotidien, ma plus grande interrogation était de savoir si j'allais parvenir à me faire à son petit écran. Avec le recul, et comme je l'ai expliqué auparavant, la taille de l'écran n'est pas du tout un problème. J'ai rarement l'impression d'être vraiment à l'étroit. Par contre, ce qui me perturbe à chaque fois, c'est la qualité de l'écran de ce modèle.
Non pas qu'il soit foncièrement mauvais — que les choses soient claires — mais il souffre tout simplement de son âge. Si la partie CPU et photo du SE n'a rien à envier aux iPhone 2015, et si la partie réseau est au niveau des iPhone sortis en 2014, son écran nous ramène au 5s qui a vu le jour en 2013. Et trois ans dans ce domaine, c'est long, très long même !
Mettez côte à côte un iPhone SE et un iPhone 6s et la différence saute aux yeux. Le petit téléphone fait tout pâlichon, alors qu'au contraire, son grand frère donne l'impression d'avoir entre les mains un halo de lumière quand il sort de veille.
Dans notre prise en main initiale de l’iPhone SE, on faisait déjà une comparaison qui me parait avec le recul tout à fait pertinente :
« La dalle du SE est un peu plus jaune que celle de l’iPhone 6s, cela rappelle un peu la différence qu’il peut y avoir entre l’écran d’un MacBook Air et un écran de Mac plus moderne. Ce n’est pas rédhibitoire et il faut vraiment poser un autre iPhone à côté pour percevoir la différence. Malgré tout, cela n’ira pas en s’arrangeant. »
Cette différence se vérifie dans les caractéristiques techniques données par Apple. Quand l'iPhone 6s affiche un contraste de 1400:1, celui du SE se limite à 800:1. L'un des autres avantages mis en avant par Apple, c'est que les iPhone de dernière génération sont équipés de pixels à double transistor, pour augmenter les angles de vision.
L'écran Retina HD des iPhone 6(s) est beaucoup plus flatteur, mais on ne peut pas le résumer à cela. Je me suis retrouvé, notamment en extérieur, à avoir du mal à lire ce qui était affiché à l'écran de l'iPhone SE, sans forcément être en plein soleil. Les reflets sont aussi une plus grande gêne, et l'utilisation avec des lunettes de soleil est à nouveau un problème. En effet, l'iPhone SE ne dispose pas du filtre polarisant ajouté il y a deux ans.
Cette différence entre les deux écrans, on la sent également avec la luminosité de l'écran. Souvent, sur mon iPhone 6s, elle était réglée au minimum ou pas loin. Ce réglage était également adopté pour des questions d'autonomie. Là, je me retrouve beaucoup plus fréquemment avec une luminosité réglée à 50 % ou plus.
Si vous n'avez jamais utilisé d'iPhone 6 ou 6s, vous ne connaissez pas l'écran Retina HD et cela ne sera certainement pas gênant. Par contre, si vous avez pratiqué un iPhone récent et que vous louchez vers le SE, c'est de mon point de vue l'élément le plus problématique.
Les écrans : le vrai point faible des iPhone ?
Pour finir, une petite digression de manière générale sur les écrans des iPhone. Quand on compare les modèles actuels avec la concurrence, on pointe souvent du doigt l'appareil photo, un domaine dans lequel Apple a longtemps été en avance et où elle a fini par se faire rattraper. Mais on ne s’intéresse peut-être pas assez aux écrans.
À vrai dire, je ne me fais pas trop de soucis pour l'appareil photo. Non seulement Apple a un certain savoir-faire dans le domaine, mais l'acquisition de Linx avec ses doubles capteurs doit lui permettre de faire quelque chose d'intéressant.
Là où je suis plus inquiet, c'est sur le terrain des écrans. Des tests ont révélé que l'écran du Galaxy S7 était le meilleur du marché. Sans entrer dans des considérations trop techniques, entre sa définition très élevée et sa technologie OLED, il est très très séduisant. Et quand on l’a entre les mains, c’est la première chose que l’on remarque. Manifestement, Apple a décidé elle aussi de passer à l'OLED, mais l'entreprise se heurte à des problèmes de volume et ne pourra faire la transition qu'en 2017, voire en 2018.
Apple va certainement tout mettre en œuvre d'ici là pour tenir la comparaison, notamment en incluant la technologie True Tone que l'on trouve dans les iPad Pro 9,7 pouces. Est-ce que ce sera suffisant ?
Reste que la technologie OLED n'a pas que des avantages. Les écrans qui l'exploitent vieillissent moins bien et ont une durée de vie inférieure aux écrans LCD. Mais ces défauts ont tendance à disparaitre au fil des générations. Le consortium en charge de l’OLED assure que désormais bon nombre d’écrans OLED ont une durée de vie en utilisation supérieure à 50 000 heures soit quasiment 6 ans.