Selon Reuters, RIM aurait refusé plusieurs propositions d'achat, dont une émanant d'Amazon. Le fabricant du BlackBerry justifierait sa décision par une volonté de « régler lui-même ses propres problèmes ». Amazon aurait approché RIM l'été dernier à l'aide d'une banque d'investissements, mais les discussions n'auraient visiblement jamais atteint le stade de la proposition financière.
La firme canadienne, dont l'action a perdu 77 % de sa valeur ces 12 derniers mois, est en pleine crise. Le BlackBerry continue à se vendre à de bons niveaux, mais la concurrence croît plus vite et les bénéfices sont en baisse. La tablette PlayBook a été un véritable échec, et la commercialisation de smartphones de nouvelle génération utilisant BlackBerry 10 a été repoussée à la mi-2012 au plus tôt. Les prévisions de résultats du fabricant ne sont pas optimistes : RIM s'attend à vendre 11 à 12 millions de smartphones au quatrième trimestre 2011, contre 14,8 millions à Noël 2010.
Le Kindle Fire ressemble comme deux gouttes d'eau à la BlackBerry Playbook de RIM.
Les deux co-PDG de la société, qui ont réduit leur salaire à un dollar, sont plus que jamais sur la sellette. Le conseil d'administration de RIM leur a donné une mission claire, mais loin d'être facile : retrouver le chemin de la réussite en lançant de nouveaux téléphones et tablettes, en accélérant le développement de BlackBerry 10, en restructurant la société, et en capitalisant sur les acquis du fabricant, comme le populaire BlackBerry Messenger.
La situation de RIM étant peu claire, les potentiels repreneurs ne se bousculent pas au portillon ; plusieurs grands actionnaires se sont pourtant déclarés ouvertement en faveur d'une acquisition, ou d'une vente à la découpe. Amazon, qui aurait pu être intéressée par la société à un moment de concentration dans le domaine (acquisition de Palm par HP et de Motorola par Google), devrait pour le moment se contenter de raffermir ses liens commerciaux avec RIM.