Alors que l’on fête les dix ans de l’iPhone, il faudrait revenir sur les grandes heures du jailbreak. L’un des premiers challenges suite à la sortie du premier modèle d’Apple avait été de trouver une faille pour l’utiliser sur le réseau d’autres opérateurs que AT&T (lire : Plongée dans l'iPhone underground). C’est ainsi que George Hotz (Geohot) s’est fait un nom auprès de la communauté Apple.
Dix ans plus tard, le jailbreak n’attire plus les foules. Pire encore, ses promoteurs baissent les bras les uns après les autres. Luca Todesco avait annoncé en début d’année qu’il allait cesser de publier les siens. Âgé de 19 ans, il était l’auteur du premier jailbreak d’iOS 10.
Mais le petit génie en sécurité, lassé par l’évolution de la communauté Jailbreak qu’il juge toxique, a décidé de passer à autre chose. Et c’était déjà en soi un gros problème, car beaucoup pensaient qu’il était le seul capable de relancer le mouvement alors en perte de vitesse.
Même le père de Cydia déconseille le Jailbreak
Dans un entretien donné à Motherboard, Nicholas Allegra alias Comex n’y va pas par quatre chemins. Celui qui a sorti il y a quelques années la fameuse application JailbreakMe, estime que dans l’état actuel des choses, le Jailbreak est mort.
Jay Freeman, le père de Cydia, la plate-forme donnant accès aux applications non certifiées par Apple ne dit pas autre chose. D’ailleurs, il ne recommande plus aux utilisateurs de jailbreaker leurs terminaux estimant que c’est trop dangereux.
Alors, pourquoi le jailbreak se conjugue au passé ? On trouve plusieurs explications assez proches qui tiennent finalement toutes à la maturité d’iOS.
Il y a quelques années, lorsque l’on « déplombait » son iPhone, on pouvait lui ajouter des fonctionnalités qui étaient vraiment tape-à-l’oeil. Un nombre non négligeable d’entre elles ont atterri sous une forme ou une autre dans le logiciel système d’Apple.
Puis, il y a la question de la sécurité. Il est de plus en plus difficile de trouver des failles dans iOS. Et les choses vont encore se compliquer avec le passage 100 % 64 bits d’iOS (lire : iOS 11 abandonne les terminaux 32 bits : iPhone 5s et iPad Air minimum [MàJ]) . Non seulement iOS est plus difficile à prendre en défaut, mais Apple est beaucoup plus réactive que par le passé.
À chaque fois qu’Apple bouche une faille de sécurité, il faut que la communauté Jailbreak trouve un nouvel angle d’attaque. Résultat, la durée de vie d’un jailbreak est toujours plus courte.
La sécurité est devenue un aspect trop important pour qu’il en soit autrement. Enfin, il y a l’aspect économique. Une bonne faille dans iOS n’a pas de prix enfin presque. De nos jours, elles peuvent se céder pour un petit million de dollars (lire : L'incroyable business des failles de sécurité). On comprend mieux pourquoi les petits génies en sécurité préfèrent garder au chaud leurs découvertes.