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La maison au soleil : quelles règles faut-il suivre pour installer des panneaux photovoltaïques en autoconsommation totale ?

Anthony Nelzin-Santos

dimanche 29 décembre 2024 à 12:49 • 86

Domotique

Devenez « maitre de votre énergie » ! Économisez « jusqu’à 2 500 € par an » ! Profitez d’une alimentation « bas carbone de jour comme de nuit » ! Les vendeurs de solutions photovoltaïques en autoconsommation totale promettent monts et merveilles. Passe encore que leurs estimations de rentabilité reposent sur une exposition parfaite dans les communes les plus ensoleillées de la métropole1, c’est le jeu un peu stupide du marketing, mais ils font le strict minimum pour vous aider dans les démarches administratives, pourtant indispensables avant même d’imaginer commander des panneaux solaires. Comment faire ? Suivez le guide !

Image Zendure (Unsplash).

Une autoconsommation peut en cacher une autre

Une fois n’est pas coutume, il faut sortir le dictionnaire pour comprendre les tenants et les aboutissants du sujet. L’autoconsommation n’est pas l’autarcie, puisque votre installation photovoltaïque est reliée au réseau de transport d’électricité. Dire que l’autoconsommation consiste à consommer l’électricité que vous produisez ne suffit pas, puisque vous pouvez consommer plus que vous ne produisez et produire plus que vous ne consommez. Cette deuxième situation distingue d’ailleurs les deux types d’autoconsommation :

  • l’autoconsommation avec vente du surplus : vous bénéficiez d’une prime à l’investissement et pouvez vendre votre production excédentaire au prix fixé par le mécanisme des obligations d’achat en concluant un contrat d’accès et d’exploitation avec Enedis et un contrat d’obligation d’achat avec EDF ;
  • l’autoconsommation totale : vous ne revendez pas votre production excédentaire, qui est injectée gratuitement dans le réseau.

Au premier abord, l’autoconsommation totale semble désavantageuse. Sauf que pour bénéficier des aides publiques, il faut faire installer ses panneaux photovoltaïques par une entreprise qualifiée RGE, et que si votre installation en autoconsommation dépasse 3 kWc, les revenus tirés de la revente d’électricité sont soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). C’est le choix typique d’une installation sur le toit ou sur des mâts, avec une puissance élevée, mais une rentabilité au long cours.

L’autoconsommation totale s’adresse aux installations plus modestes, réalisées par le consommateur lui-même avec des procédures administratives allégées, sans volonté de renvoyer beaucoup d’électricité vers le réseau. Cela n’empêche pas les vendeurs de faire miroiter une rentabilité rapide : si la production excédentaire est « gâchée », puisque vous ne pouvez pas la revendre, la production consommée fait baisser votre facture d’électricité, puisqu’elle est calculée sur votre consommation nette.

Beem, Sunology et Sunity proposent ainsi des « kits solaires » de 300 à 500 Wc, qui se branchent sur une prise de courant et promettent de réduire votre facture d’électricité de 20 à 50 % selon les saisons. Le taux de couverture, c’est-à-dire la consommation « compensée » par les panneaux photovoltaïques, peut effectivement représenter une bonne part de la consommation totale avec une bonne exposition. Au pic de l’été, quatre panneaux de 500 Wc peuvent ainsi « verdir » la consommation d’une pompe à chaleur2.

Sauf qu’en cas de problème sur le réseau, votre installation ne peut pas injecter sa production sans risquer d’électrocuter les techniciens qui viennent réparer. Voilà pourquoi l’autoconsommation n’est pas, quoi qu’en disent les vendeurs, synonyme d’autonomie. Les panneaux photovoltaïques ne sont pas branchés directement sur le secteur, mais par l’intermédiaire d’un onduleur qui convertit leur courant continu en courant alternatif et veille surtout à interrompre l’injection d’électricité pendant les coupures.

Les fabricants de batteries se sont engouffrés dans la brèche : Anker Solix, Ecoflow, Zendure et beaucoup d’autres proposent des solutions de stockage adaptées au fonctionnement des onduleurs. Lorsque la production est suffisante, les panneaux remplissent la batterie, sur laquelle vous pouvez brancher vos équipements de secours en cas de coupure. Tout l’enjeu consiste alors à dimensionner l’installation pour remplir la batterie à coup sûr tout en réduisant la consommation nette pour rentabiliser l’équipement dans un délai raisonnable.

Ce que vous (n’)avez (pas) le droit de faire

Avant de penser à acheter des panneaux photovoltaïques, un onduleur, une batterie et un tas de câbles, vous devez vérifier… que vous avez le droit de le faire. Si la puissance de votre installation ne dépasse pas 3 kWc et que sa hauteur au-dessus du sol3 ne dépasse pas 1,80 m, ce qui est le cas de la quasi-totalité des kits solaires en autoconsommation totale, vous pouvez procéder sans autre forme de procès.

Dans tous les autres cas, vous devrez déposer une déclaration préalable de travaux, et même demander un permis de construire pour une puissance supérieure à 1 000 kWc. En secteur protégé, vous devrez déposer une déclaration préalable de travaux même si votre installation ne comporte qu’un seul petit panneau de 300 Wc. Enfin, notez que la pose de panneaux au sol est soumise à la taxe d’aménagement, à raison de 10 € par m² occupé.

Si vous habitez dans un appartement, vous devrez aussi vérifier que le règlement intérieur de votre copropriété vous permet de poser ou attacher les panneaux où vous le souhaitez. Sans même parler des plans locaux d’urbanisme et des règlements sur les façades, qui se moquent des petits kits solaires amovibles, rappelons que les balcons et les terrasses sont des parties communes, dont l’aménagement est soumis à l’avis de vos copropriétaires.

Vous possédez encore un vieux compteur électromécanique ? Enedis viendra poser un compteur Linky pour finaliser la convention d’autoconsommation sans injection, ou CACSI, le document indispensable avant toute mise en service d’une installation de production d’électricité. Bien que vous puissiez l’adresser par courrier postal, mieux vaut utiliser le portail du gestionnaire de réseau dédié au raccordement.

Il me CACSI les…

Quelques fabricants comme Beem proposent de remplir la demande à votre place contre une somme modique, mais le formulaire est plus long que véritablement complexe, tant que vous avez relevé le numéro de point de livraison (PDL) sur votre compteur Linky ou votre compte Enedis. Après vous être authentifié, cliquez sur le bouton Faire une nouvelle demande et choisissez Production d’électricité dont augmentation de puissance, puis cliquez sur le bouton Commencer.

Image iGeneration.

Dans l’encadré Démarrer une nouvelle demande en ligne, entrez votre code postal, puis cliquez sur le bouton Démarrer la demande. Remplissez le formulaire de la manière suivante :

  • nature de votre projet : Déclarer une installation d’autoconsommation ;
  • filière de production : Solaire ;
  • technologie : Photovoltaïque ;
  • date souhaitée de mise en service : une indication purement indicative, car vous avez plus de chances d’être frappé par la foudre que votre dossier soit traité en temps et en heure ;
  • vous collectez cette demande en tant que : bénéficiaire du projet ;
  • producteur : les références cadastrales seront déduites de votre adresse, remplissez vos coordonnées avant de cliquer sur le bouton Suivant ;
  • numéro de PDL : indiquez le numéro de point de livraison de votre compteur Linky et Enedis récupèrera la puissance souscrite ;
  • autres demandes en cours : répondez Non à toutes les questions ;
  • puissance installée de production : indiquez la puissance en kVA de votre onduleur, généralement entre 0,6 et 0,8, soit 600 à 800 W ;
  • type de raccordement : choisissez Monophasé ;
  • puissance crête : indiquez la puissance maximale délivrée par vos panneaux, par exemple 0,8 kWc pour deux panneaux de 400 Wc ;
  • surface totale des panneaux : si vous n’êtes pas capable de la calculer, vous ne devriez peut-être pas jouer avec l’électricité ;
  • stockage d’énergie : les fabricants recommandent de choisir Non même si vous comptez brancher une batterie. Il ne s’agit pas seulement d’éviter les trois semaines et la centaine d’euros que demande la signature d’une attestation de conformité par Consuel : comme la puissance des kits solaires ne dépasse généralement pas 3 kWc, que le branchement de la batterie ne demande pas de modifier votre installation électrique ni mettre votre tableau hors tension, et que vous ne vendez pas la production excédentaire, l’attestation de conformité n’est pas nécessaire ;
  • protection de découplage : elle est normalement intégrée aux onduleurs conformes DIN VDE 0126-1-1 (2013-08) ;
  • conformité de l’installation : choisissez J’atteste avoir mis en place… et cliquez sur le bouton Suivant ;
  • pour finir, joignez la déclaration de conformité fournie par le fabricant. Vous n’avez pas besoin d’envoyer les autres documents demandés.

Après avoir cliqué sur le bouton Valider, vous recevrez un accusé de réception par courriel et n’aurez plus rien d’autre à faire que de prendre votre mal en patience. En attendant, consultez votre assureur pour savoir si vous devez modifier votre contrat d’assurance habitation pour souscrire une assurance responsabilité civile spécifique à votre installation solaire.

Reste maintenant à savoir si tout cela vaut bien le temps et l’argent que vous y consacrerez. Même si les calculatrices en ligne prétendent calculer le seuil de rentabilité en fonction de votre localisation, les paramètres sont trop nombreux pour être résumés en trois clics. Pour vous donner un ordre d’idée, nous avons testé quatre solutions avec les trois grands types d’installations possibles en France. Rendez-vous au(x) prochain(s) épisode(s) pour en savoir plus !


  1. Écrit-il un jour à 43 minutes d'ensoleillement, et encore, en comptant les éclairs.  ↩︎

  2. Mais malheureusement pas résoudre leur principal problème, le renforcement de l'effet d'ilot de chaleur dans les zones urbaines.  ↩︎

  3. Ou de la dalle pour une installation sur un balcon, uniquement dans le cas d’un immeuble. Dans le cas d’un balcon de maison, il faut obtenir les autorisations nécessaires.  ↩︎

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