Spotify s'agace auprès de la Commission européenne du temps mis par Apple à valider une mise à jour qui présentera à l'utilisateur des formules d'abonnements disponibles depuis son site web.
Une mise à jour de Spotify est coincée dans les couloirs de la validation d'Apple et le service de streaming s'en plaint vivement auprès de la Commission européenne, dans un courrier dont a pris connaissance The Verge. La mise à jour en question affichera à l'utilisateur les différentes formules d'abonnement disponibles depuis le site de Spotify, plutôt que par des In-Apps d'Apple que le site n'utilise plus de toute façon.
Depuis deux ans, Apple laisse certaines catégories d'apps — dites "reader" — envoyer leurs utilisateurs vers un site externe. Mais sans possibilité d'afficher préalablement la nature des formules ou promotions qu'ils y trouveront. L'app montre aussi au préalable un panneau d'information type qui les prévient de leur sortie de du logiciel et d'une transaction qui ne se fera plus avec Apple.
Le 5 mars, au lendemain de l'annonce par Bruxelles d'une copieuse amende infligée à Apple pour abus de position dominante sur le marché de la distribution d'apps de musique en streaming, Spotify a soumis une mise à jour intégrant ces informations d'offres d'abonnement.
App Store : Bruxelles frappe Apple d'une amende de 1,8 milliard d'euros
Depuis c'est le silence radio du côté d'Apple. Spotify affirme que la Pomme n'a absolument pas réagi à cet envoi qui attend une décision : rejet ou mise en ligne sur l'App Store. Pour le service suédois, cette absence de communication et ce délai sont une nouvelle illustration « De la façon dont Apple, si elle n'est pas chapitrée, cherchera à contourner ou à ne pas appliquer les décisions de la Commission ». Spotify en appelle à celle-ci pour qu'elle intervienne auprès d'Apple, en jugeant que ce délai, plus long que la moyenne dont se prévaut habituellement Apple, est « intentionnel et vise à retarder ou éviter une mise en conformité ».
Apple n'a pas donné sa version de l'histoire et s'agissant de l'amende de Bruxelles, elle avait déclaré son intention de faire appel.