Apple Pay se montre « cinq à six fois » plus sécurisé que les systèmes de paiement habituels, assure Barry McCarthy, président de la société de services financiers FirstData — une entreprise qui a été parmi les premières à être mises au parfum des projets d'Apple dans ce domaine, pour une bonne raison : FirstData est le plus important fournisseur de solutions de paiements au monde, qu'il s'agisse des transactions à proprement parler aux services d'identification pour les commerçants.
La sécurisation des transactions, c'est une nécessité dans un secteur où la fraude à la carte de crédit et de débit atteint les 15 milliards de dollars; la moitié (51%, pour être précis) touche les États-Unis, qui ne comptent pourtant que pour 25% des transactions par cartes. Le pays est en première ligne pour une raison simple : les clients et les commerçants utilisent encore massivement les bandes magnétiques des cartes bancaires. C'est sans doute là une des raisons qui a poussé Apple à lancer son service d'abord et avant tout sur son marché domestique.
« Apple nous a invité à travailler avec eux dans des termes très stricts », explique Barry McCarthy à Fastcolabs. Le début de ce développement en commun date d'assez tard finalement, puisque la banque JP Morgan Chase précise avoir été mise dans la boucle durant l'été 2013… et que sur les 400 personnes qui bûchaient sur ce projet ultra-secret, une centaine savait qu'Apple était à l'origine. Culture du secret oblige, la Pomme a utilisé des noms de code afin de créer un écran de fumée. Le premier nom secret est bien connu des aficionados du Mac puisqu'il s'agissait de… Yosemite.
« Plus tard, lorsque nous avons découvert que c'était aussi le nom choisi par Apple pour son nouvel OS, nous avons changé [le nom de code] en Projet Acadia, un autre parc national américain », explique McCarthy. « Nous n'étions pas autorisé à utiliser ou même dire le nom de l'entreprise technologique avec laquelle nous travaillions — qui était, bien sûr, Apple ». Ce folklore a masqué chez Apple des « individus particulièrement brillants, qui comprennent mieux le paiement mobile que d'autres gens d'autres industries que j'ai pu rencontrer auparavant. Ce [qu'Apple] a vraiment compris, c'est ce que les utilisateurs veulent vraiment, et comment ils peuvent interagir avec un système de paiement. Apple a une vision claire de ce qu'elle veut réaliser ».
Apple Pay tombe en tout cas à point nommé. Un changement dans la loi va, aux États-Unis, pousser les commerçants à remplacer leurs vieux terminaux de point de vente (TPV) pour des neufs, compatibles avec les cartes à puce (jusqu'à présent, le coût de la fraude était inférieur aux investissements nécessaires pour remplacer ces fameux systèmes de paiement). FirstPay va proposer de nouveaux TPV intégrant le support de la NFC et donc d'Apple Pay. « Je pense qu'à court terme, ce qu'Apple est en train de faire c'est d'accélérer le nombre de paiements qui seront faits électroniquement, au détriment des autres formes de paiement, qu'il s'agisse de cash ou de chèques. Le nombre de transactions électroniques va beaucoup augmenter », conclut McCarthy.