On pouvait s'y attendre, le succès amène toujours avec lui un pendant négatif : on évoque souvent, à cet égard, les virus de Windows, mais cela concerne aussi les iPod touch et iPhone. Rien d'aussi grave pour les utilisateurs, certes, mais le piratage semble se développer très rapidement puisque l'on estime que 20 % des applications payantes sont disponibles gratuitement et, faut-il le rappeler, illégalement. Pis, ces applications sont en moyenne cent fois plus téléchargées qu'achetées selon Medialets, une entreprise qui analyse l'App Store. Si tous les téléchargements ne sont pas convertibles en achats, il ne fait aucun doute que le manque à gagner est énorme pour les développeurs et pour Apple qui, rappelons-le, récupère 30 % sur toutes les ventes.
Crédit photo : Wired Gadget Lab
Apple devra trouver rapidement une solution, faute de quoi des développeurs pourraient abandonner la plateforme. Bien sûr, certains commencent déjà à réfléchir à des solutions, mais la réponse devrait venir de Cupertino qui a les clés du système de protection censé protéger toutes les applications vendues sur l'App Store. Manifestement, cette protection n'est plus fiable et puisqu'elle est exclusive, on peut facilement pirater l'ensemble des applications. C'est ainsi que l'on peut trouver des fichiers sur les réseaux de P2P contenant plus de 800 applications piratées. Des sites spécialisés (nous ne donnons aucune adresse pour ne pas leur faire de publicité) recensent également toutes ces applications piratées.
Certains essaient de se justifier en reportant la faute sur Apple et leur refus de versions de démonstration. Selon eux, les applications piratées permettent un essai avant un achat. Pas sûr que cela suffise à convaincre Apple, d'autant que les éditeurs qui suivent le piratage de leurs applications témoignent de très faibles ventes après des téléchargements illégaux. Ainsi, Beejive [2.1.0 – Français – 7,99 € (puis 12,99 €)], application de chat très complète (et chère) contient un système de détection permettant à ses créateurs de connaître le taux d'e, pirates. Le résultat est assez impressionnant puisque 60 % des utilisateurs de l'application ne l'ont pas payée... L'éditeur répond en montrant aux pirates une vidéo contre le vol.
Néanmoins, le piratage n'est pas un problème pour tout le monde. Ça n'est, en tout cas, pas celui Brian Greenstone, patron de Pangea Software, créateur du célèbre Enigmo [1.2 – US – 2,99 €]. D'après ses mesures, le nombre de copies piratées est tellement insignifiant au regard des ventes que cela ne vaut même pas la peine de s'en préoccuper. Même avis pour Steve Demeter, créateur de Trism [1.3 – US – 2,39 €] devenu célèbre depuis la dernière Keynote d'Apple : son jeu a été parmi les premiers à être piraté, mais l'impact a été très court et les ventes sont restées globalement stables. Signalons cependant que ces deux jeux ont bénéficié d'une couverture médiatique exceptionnelle, ceci expliquant peut-être cela...