Games Workshop essaye depuis plus de 20 ans de transposer l’univers de son excellent jeu de plateau Blood Bowl dans un jeu vidéo. Le premier studio chargé de cette mission a fait faillite ; et les jeux du studio français Cyanide, qui a obtenu les droits sur la licence après l’avoir plus ou moins complètement plagié, n’ont jamais été particulièrement convaincants. Le nouveau Blood Bowl développé par Focus Home Interactive était donc très attendu — il est désormais disponible sur iPad.
Comme Cyanide, Focus a réalisé quelques jeux autour de la franchise de Games Workshop. Mais il n’est autrement connu sur que pour le « simulateur d’équitation » Planet Horse, aux antipodes du sanglant jeu de fantasy football à la sauce Warhammer qu’est Blood Bowl. Il faut toutefois reconnaître que le studio français a poussé la fidélité de l’adaptation jusqu’à reprendre le modèle économique de son commanditaire : le jeu coûte 4,99 €, mais n’intègre que les humains et les orcs. Il faudra payer 2,69 € supplémentaires par race pour jouer avec les nains, les skavens, les elfes sylvains ou les armées du chaos.
De manière générale d’ailleurs, le jeu colle au livre officiel de règles jusqu’à l’excès : la complexité de Blood Bowl n’est pas cachée et le tutoriel ne parvient pas à expliquer clairement les subtilités des placements et déplacements, des caractéristiques des joueurs et capacités des races, du déroulement normal des phases de jeux et événements externes imprévisibles. L’interface, tout aussi complexe, est un peu à l’étroit sur iPad mini : la surface supplémentaire de l’iPad Air n’est pas de trop pour afficher tous les boutons et permettre de sélectionner précisément les zones de déplacement et les compétences.
Bref, mieux vaut avoir déjà joué au jeu de plateau avant de se lancer. Blood Bowl intègre certes un modo solo qui permet de se faire la main et de suivre une campagne, mais c’est sans doute le mode multijoueur (contre un ami ou un parfait inconnu) qui est le plus amusant. Et c’est en jouant de manière répétée que Blood Bowl dévoile toutes subtilités, comme la notion de progression, qui fait évoluer les compétences des personnages, ou la possibilité de tricher sur certains points aussi longtemps que l’adversaire ne s’en rend pas compte.