L'iPad se retrouve bien malgré lui au centre d'une controverse de prétoire aux États-Unis. Durant le procès de Kyle Rittenhouse, jugé pour deux meurtres survenus durant des manifestations antiracistes l'an dernier à Kenosha (Wisconsin), un des procureurs a voulu montrer aux jurés les images des exactions sur une tablette d'Apple en précisant qu'il allait zoomer sur l'action. Un des avocats du présumé tueur s'y est opposé, avec un argument pour le moins étonnant.
Selon le représentant de Rittenhouse, le logiciel de l'iPad pourrait en effet présenter une « version déformée » des faits, puisqu'il « crée ce qu'il pense être là, mais pas nécessairement ce qui est là ». Un prétexte stupéfiant, mais la défense a poursuivi en expliquant que « l'iPad, qui est construit par Apple, a de l'intelligence artificielle qui permet de voir les choses en trois dimensions et en logarithmes ».
En suivant ce raisonnement, la vidéo présentée par le procureur ne serait donc pas la représentation de la réalité mais une création de l'iPad. Ce qui bien sûr est complètement faux : la fonction de zoom dans une vidéo s'appuie effectivement sur des algorithmes, mais qui servent uniquement à agrandir l'image, elle ne modifie pas le contenu en lui-même.
Le juge a entendu cette objection, en estimant que le fardeau de la preuve — prouver que l'iPad n'utilisait pas d'intelligence artificielle pour manipuler les images — reposait sur l'accusation. Mais il n'a donné que quelques minutes au procureur pour mettre la main sur un expert qui saurait expliquer tout cela à la cour. Évidemment, il a été impossible de trouver un tel expert au débotté, et finalement les jurés ont dû regarder la vidéo des événements sur le téléviseur de la cour relié à un PC, sans zoom.
Source : The Verge