Ca n'est pas vraiment une surprise, les quelques 57.000 applications payantes de l'App Store n'ont pas toutes fait d'heureux millionnaires. Dans le foisonnement de l'offre, il est difficile de se faire remarquer par le consommateur, et même en lorsqu'on a la chance d'être mis en avant, la fortune est loin d'être assurée.
C'est en substance le propos d'un article de Newsweek qui dépeint un tableau moins idyllique que certains pouvaient l'imaginer. Le magazine ne donne pas de chiffres (puisqu'Apple n'en communique pas), mais dresse un bilan en interrogeant certains développeurs qui déchantent quelque peu.
Témoin l'exemple de David Barnard, qui a emprunté $24.000 à ses parents pour lancer sa société, et sortir sa première application, Trip Cubby. Le logiciel a obtenu de bonnes critiques et s'est retrouvée dans la liste "what's hot" d'Apple, pour obtenir $45.000 de chiffre d'affaire en moins de 3 mois. Mais après avoir déduit tous ses frais ($29.000 pour les développeurs, $15.000 pour les frais de fonctionnement, $14.000 pour Apple, $7.000 pour le marketing, $5.000 pour les services légaux et administratifs, $4.000 pour le logo et les graphismes du site internet, et $1.800 pour le loyer), Barnard s'est retrouvé dans le rouge de plusieurs milliers de dollars, et a dû vendre sa voiture pour s'en sortir. Son deuxième logiciel, Gas Cubby, a connu également quelque succès, lui rapportant $200.000 de chiffre d'affaire, mais Barnard indique que plus de la moitié à été engloutie en frais de fonctionnement, ne lui laissant un salaire que de $10 de l'heure en moyenne.
Peut-être faut-il y voir quelques erreurs de gestion, mais toujours est-il que le temps où les petits développeurs indépendants tiraient leur épingle du jeu est loin derrière : si en 2008, ils trustaient la moitié du top 10 des applications payantes, aujourd'hui il n'en reste plus qu'un seul, toutes les autres places étant occupées par de gros éditeurs qui se sont rués sur l'App Store et qui ne se battent pas avec les mêmes moyens.