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Test du BlackBerry Z10

Stéphane Moussie

jeudi 07 mars 2013 à 11:30 • 16

Matériel

Pressé de toutes parts sur un marché dont il occupait pourtant la deuxième place il y a cinq ans, BlackBerry (ex RIM) tente d'enrayer la spirale négative avec un tout nouvel OS baptisé BlackBerry 10 et deux terminaux, le Z10 et le Q10. Android et iOS sont hors de portée avec respectivement 70 et 21 % de part de marché au niveau mondial, mais RIM peut encore espérer tirer son épingle du jeu en conservant la troisième place. À condition toutefois de résister à la poussée des Windows Phone emmenés par un Microsoft déterminé à percer sur le marché crucial des smartphones. BlackBerry 10 réunit-il les conditions nécessaires pour se poser comme une alternative viable aux systèmes d'exploitation déjà présents ? Le BlackBerry Z10 est-il un bon smartphone ? La réponse dans notre test du BlackBerry Z10.

Premier contact

À la sortie de la boîte, le BlackBerry Z10 paraît très léger, et pour cause, sa batterie (1 800 mAh) n'est pas intégrée. C'est à l'utilisateur d'ouvrir la coque arrière pour placer la batterie disponible dans la boîte à l'intérieur du smartphone. L'opération est aisée, la face arrière se détache facilement grâce à une encoche assez large sur la tranche inférieure du terminal. Une fois la batterie et la carte micro SIM mises en place, le BlackBerry Z10 fait 132 g sur la balance. C'est plus que l'iPhone 5 (112 g), mais moins que l'iPhone 4S (140 g). Ce n'est ni trop lourd, ni trop léger, un bon poids en somme.
Photos MacGeneration CC BY
Ses dimensions sont les suivantes pour ce smartphone équipé d'un écran 4,2" : 130 x 65,6 x 9 mm. À titre de comparaison, l'iPhone 5 fait 123,8 x 58,6 x 7,6 mm. Bien qu'il soit plus gros que l'iPhone 5, le BlackBerry Z10 reste manipulable à une main sans réelle difficulté. La boîte contient une demi-douzaine de petits livrets (guide de démarrage, informations sur la garantie...), un câble USB, des écouteurs (mauvais) qui peuvent servir de kit mains libres et un adaptateur secteur.

Design et fabrication

Le BlackBerry Z10 existe en blanc et en noir, le modèle que nous avons testé. Son design est extrêmement sobre. Pas de fioriture ni de prise de risque, BlackBerry livre un smartphone au design « sérieux » qui ne dépare pas avec un attaché-case. Les coins arrondis du terminal adoucissent l'ensemble et facilitent la préhension. Le corps de l'appareil est entièrement en plastique. On est loin de la coque en métal de l'iPhone 5 ou du HTC One sur ce point. En main, le BlackBerry Z10 fait clairement moins haut de gamme que ces deux appareils. Malgré cela, l'usage du plastique n'est en rien rédhibitoire. Il s'agit en effet d'un plastique de bonne qualité qui inspire confiance. Même serrée fortement, la coque ne craque pas. Le choix de ce matériau permet aussi d'éviter des problèmes inhérents au métal. Combien de possesseurs d'iPhone 5 ont abîmé leur smartphone seulement quelques heures, voire minutes, après son déballage — quand celui-ci n'était pas déjà éraflé ? Après une semaine d'utilisation soutenue, on ne déplore aucune trace d'usure sur le BlackBerry Z10. Sur la face avant, l'écran est collé à la coque en plastique. L'appareil éteint, on distingue seulement le logo du constructeur ainsi que la grille du haut-parleur. En y regardant de plus près, on peut remarquer le capteur de luminosité situé entre le haut-parleur et l'écran, un capteur photo/vidéo 2 mégapixels à sa droite ainsi que l'emplacement de la LED caractéristique des BlackBerry qui notifie de l'arrivée de messages. Sous le logo BlackBerry se trouve une minuscule fente pour le micro. La tranche supérieure comprend la prise casque et le bouton de verrouillage. Ce dernier, en plastique gris, est situé au milieu de la tranche, une position qui peut dérouter au début, mais dont on s'accommode très rapidement. Sur la tranche droite, on trouve trois boutons, toujours en plastique gris. Deux sont dédiés au contrôle du volume, et le troisième, recouvert d'une lamelle de métal brillant qui permet de l'identifier immédiatement au toucher, sert à déclencher la lecture/la pause d'une musique ou d'une vidéo. Ce bouton supplémentaire, que l'on retrouve également sur l'iPod nano 7G, est très pratique pour contrôler la lecture musicale sans avoir à sortir le BlackBerry Z10 de sa poche. D'autant plus qu'un réglage permet de passer à la piste suivante/précédente en appuyant longuement sur le bouton pour augmenter/diminuer le volume. La tranche gauche de l'appareil laisse apparaître les ports micro USB 2.0 et micro HDMI. Rien à signaler sur la partie inférieure du téléphone, si ce n'est la présence d'une fente pour faciliter le retrait de la face arrière. Le dos justement n'est pas lisse, mais légèrement texturé et procure un toucher assez agréable. En son centre, le logo de BlackBerry en plastique brillant est incrusté. En haut à gauche figure l'appareil photo de 8 MP et le flash. D'aucuns pourront trouver le design du BlackBerry Z10 trop sobre, voire ennuyeux, mais il a le mérite d'être fonctionnel et de ne souffrir d'aucun vrai défaut. L'iPhone 5 fait résolument plus haut de gamme avec ses matériaux plus nobles, mais le terminal de BlackBerry n'a pas à rougir de sa finition qui est soignée.

À l'utilisation

L'écran IPS 4,2" du BlackBerry Z10 affiche 1 280 x 768 pixels, soit une résolution de 356 ppp —c'est légèrement plus que les 326 ppp de l'iPhone 5. Comme cette donnée le laisse entendre, l'affichage est très fin et équivalent à un écran Retina sur ce point. Les angles de vision sont excellents. Le contraste est bon, mais le respect des couleurs l'est moins. L'écran tire vers le jaune et les noirs sont bouchés. En outre, il est moins lumineux que celui de l'iPhone 5 (autour de 300 cd/m² contre 500 pour le téléphone d'Apple au maximum). Le BlackBerry Z10 embarque un processeur Qualcomm Snapdragon S4 MSM8960 double coeur à 1,5 GHz ainsi que 2 Go de RAM. Cette puce est assez puissante pour lire sans embûche des vidéos 1080p. Nous avons senti la puce chauffer seulement lors de l'utilisation du smartphone en tant que GPS dans une voiture. La chaleur était alors située au milieu du terminal, au niveau du logo sur la face arrière. La montée en température était manifeste, mais elle n'handicapait pas l'utilisation. L'appareil dispose de 16 Go de stockage, extensible avec une carte micro SD (il faut enlever la coque arrière pour insérer la carte mémoire). La partie photo est seulement passable malgré la fonction originale TimeShift. En prenant une rafale de photos, TimeShift permet de choisir le meilleur visage des personnes sur la photo. Cette fonctionnalité marche bien, à condition bien sûr que les sujets ne bougent pas trop. Typiquement, si une personne ferme seulement les yeux ou la bouche, cela fonctionne, mais si elle tourne ou incline sa tête, le « collage » du visage choisi sera moins naturel. C'est sur le rendu des photos que le BlackBerry Z10 déçoit. Les photos prises par le capteur 8 mégapixels (f/2.2) ont un moins bon piqué que celles prises par l'iPhone 5. En basse lumière, le niveau de détails est faible et beaucoup de bruit est présent.
Clic pour agrandir
La partie vidéo s'en sort un peu mieux avec un rendu assez fluide. Concernant la partie audio, rien à signaler de particulier. La prise casque délivre environ la même puissance maximum que l'iPhone 5 sans saturation. Quant au haut-parleur intégré, il ne fait ni mieux ni pire que la concurrence. Concernant l'autonomie, sans l'application de la mise à jour qui est censée l'améliorer (cf chapitre sur BlackBerry 10), elle est correcte. Le terminal tient en moyenne une journée. Avec un usage assez varié — GPS (une heure), musique, web, mails et photo —, le BlackBerry Z10 a tenu quasiment une journée entière (de 8h à 22h). La fonction téléphone est complète et le terminal semble légèrement mieux capter que l'iPhone 4S utilisé d'habitude.

BlackBerry 10

L'interface de BlackBerry 10 est à l'image du Z10 : très sobre. Le noir, le bleu et le blanc dominent. Les pictogrammes des différentes actions se veulent les plus simples possibles. Le système est fluide et rapide, même si on a noté de légers ralentissements à de rares occasions, mais rien de grave néanmoins. BlackBerry a d'ailleurs sorti une mise à jour (10.0.10.85) qui améliore notamment les performances des applications tierces et de la batterie. Sauf que cette mise à jour OTA n'apparaît pas sur notre BlackBerry Z10. Elle passe en effet par les opérateurs et cela peut prendre un certain temps. Il faut espérer que le déploiement ne soit pas trop long (presque une semaine s'est déjà écoulée depuis l'annonce de la mise à jour). Contrairement à l'iPhone et certains smartphones Android qui possèdent un bouton en façade, le BlackBerry Z10 en est dépourvu. Pas de bouton non plus dans l'interface du système comme le fait Android (retour, accueil et multitâche), le nouvel OS canadien se contrôle avec des gestes.
Écran de verrouillage et écran multitâche (le premier qui apparaît quand on déverrouille le téléphone)
Les possesseurs de PlayBook ne seront pas dépaysés par cette expérience utilisateur, la tablette de BlackBerry se contrôlant elle aussi avec des gestes (lire : Test du BlackBerry PlayBook de RIM). Pour les autres, un didacticiel lors du premier lancement du smartphone permet d'appréhender le fonctionnement du système. À propos du premier démarrage, l'opération est très similaire à la configuration d'un iPhone. Elle prend moins de cinq minutes et l'utilisateur est invité lors de cette phase à saisir son BlackBerry ID s'il en a un pour retrouver ses contacts, paramètres et applications ou à en créer un dans le cas contraire. Les gestes indispensables à connaître sont simples et très peu nombreux :
  • - glissement vers le haut en partant du bas de l'écran pour revenir à l'écran d'accueil — la fabrication du téléphone fait que l'on commence très souvent ce geste en dehors de l'écran, à partir du logo BlackBerry, ce qui évite de le rater ;
  • - glissement vers le haut, toujours en partant du bas de l'écran, puis « virage » vers la droite (pensez à un L inversé depuis le bas) pour afficher le Hub, le centre de notifications avancé ;
  • - glissement vers le bas en partant du haut de l'écran pour afficher les réglages du téléphone ou des options dans les applications.
  • À gauche, un glissement vers le haut est réalisé. À droite, on a continué ce geste en partant vers la droite pour découvrir le Hub.

    Un bon Flow

    BlackBerry utilise le terme de Flow (« flux » en français dans le texte) pour évoquer l'expérience utilisateur. Une expression qui n'est pas galvaudée et qui tombe sous le sens lorsque l'on a le terminal entre les mains. Le premier écran, qui occupe une place centrale dans le « flux », présente les quatre dernières applications lancées sous forme de miniature. Leur nom est également affiché, ce qui se révèle pratique dans certains cas, car l'aperçu représente le dernier état de l'app. Or, si l'on quitte l'app en étant dans un de ses menus, la miniature est peu parlante. Cette présentation du multitâche est indéniablement plus séduisante que celle d'iOS cantonné aux icônes des applications. On peut faire défiler la liste pour afficher quatre autres apps précédemment lancées. Dans certains cas, on se prête à rêver que les apps continuent de tourner en fond pour que l'aperçu ne soit pas statique, mais devienne un véritable widget... ce que faisait le PlayBook. Cela aurait un intérêt pour l'application Météo par exemple, que l'on pourrait consulter en temps réel sans avoir à l'ouvrir. Reste que dans l'état actuel des choses, le multitâche fonctionne très bien. À gauche de cet écran multitâche, on trouve le Hub qui rassemble les emails, les événements Facebook, les DM Twitter, etc. Tandis qu'à droite, c'est une classique grille d'applications qui figure. La navigation à travers le système est donc organisée sur un plan horizontal.
    À gauche, le Hub ; au centre, l'écran dédié au multitâche ; et à droite, la grille des applications
    Il est possible de passer rapidement d'un écran à l'autre en tapant sur les petites icônes qui se situent au-dessus des trois fonctions présentes dans le dock de BlackBerry 10 (Téléphone, Recherche et Appareil photo).
    Un glissement depuis le haut de l'écran vers le bas, réalisé sur l'écran d'accueil et dans une application (Twitter)
    En glissant son doigt du haut de l'écran vers le bas, on affiche un panneau occupant la moitié de l'écran qui permet d'activer/désactiver le Bluetooth, l'alarme, la rotation, le Wi-Fi et les notifications. Un sixième bouton renvoie vers les paramètres du terminal. Malheureusement ce geste n'est valable que sur l'écran d'accueil et dans le Hub. Dans toutes les applications où il est utilisé, certaines font carrément l'impasse dessus, le même geste ouvre une petite fenêtre qui contient en général un ou deux boutons pour accéder à l'aide ou aux paramètres. Il est dommage de ne pas avoir garder le même comportement partout pour une expérience plus cohérente. D'autant plus que ce geste tel qu'il est utilisé dans les apps est très rarement utile. Il aurait été préférable de pouvoir ouvrir le panneau de raccourcis de n'importe où.

    BlackBerry Hub

    Une des fonctions phares de BlackBerry 10 est le Hub, un système qui rassemble les notifications, BlackBerry Messenger (BBM) , les SMS, les appels, les comptes emails (Exchange ActiveSync, IMAP, POP), Facebook, Twitter, LinkedIn et Evernote. BlackBerry 10 prend aussi en charge CalDAV et CardDAV, ce qui signifie que l'on peut synchroniser son calendrier et ses contacts iCloud (tous les détails sur la configuration sont disponibles dans le Guide pour utiliser iCloud sur un vieux Mac et un vieil iPhone). Le Hub est une bonne idée qui fonctionne plutôt bien. En un coup d'oeil on a accès à tous les messages provenant de différents services. Concernant Twitter et Facebook, il est possible de tweeter et de modifier son statut à partir du Hub. Seuls les messages privés et les événements de ces deux services sont accessibles via le Hub, il faut passer par les applications idoines pour consulter sa timeline et son news feed. BlackBerry 10 a été conçu de sorte que l'on puisse accéder rapidement au Hub de n'importe où avec le fameux geste de L inversé. Même sans ouvrir le Hub, le système affiche les derniers messages reçus en faisant le geste du bas vers le haut pour accéder à l'écran d'accueil. Ce mécanisme fonctionne bien, sauf qu'il manque tout de même un élément qui notifie l'arrivée d'un message. La LED remplit en fait ce rôle (il est possible de l'activer pour les services les plus importants), mais cela reste incomplet par rapport au système de bannière d'iOS par exemple. Contrairement à BBM qui a une application dédiée, les emails se gèrent exclusivement en passant par le Hub — à moins bien sûr de télécharger une application prévue à cet effet. On retrouve tous les outils basiques d'un client mails, avec en plus une fonction pour inviter des contacts à une réunion. Malheureusement, pour passer d'un email à un autre, il faut obligatoirement revenir à la liste des messages. Il n'y a ni bouton ni geste pour passer à l'email précédent/suivant, ce qui est assez vite agaçant.

    Les applications

    BlackBerry 10 est livré avec une trentaine d'applications, allant du plus classique (Calendrier, Musique, Vidéos, Contacts, Calculatrice, Météo...), au un peu plus original. Sont ainsi installés par défaut des applications de tierce partie telles que Facebook, Twitter, LinkedIn, Foursquare, Adobe Reader, Box, Connect to Dropbox, Smart Tags (pour les fonctions NFC) et Documents To Go (une suite bureautique) entre autres. Le service de cartographie de BlackBerry 10 se nomme Cartes. Les données sont fournies par TeleCommunication Systems et TomTom. L'habillage est assez austère et la recherche de points d'intérêt complètement raté. Si on saisit « Cinema » dans la barre de recherche, l'application ne renvoie qu'un cinéma dans les environs, les autres se situant à plusieurs dizaines de kilomètres. Quand elle fonctionne, la géolocalisation du terminal est longue. La fonction GPS est aussi en retrait avec toujours le même problème de recherche et des cartes moins complètes que Plans (iOS 6). Le GPS peut dépanner, mais il est très loin de la concurrence. Concernant l'App World, BlackBerry 10 fait face au problème inévitable des nouvelles plateformes : il y a peu d'applications. Pour combler cette lacune, le fabricant a beaucoup misé sur le portage d'applications Android. Le système intègre en effet un runtime Android qui permet de faire tourner des applications fonctionnant à l'origine sur l'OS de Google. Sur la grosse vingtaine d’applications que nous avons téléchargées sur l'App World, la quasi-totalité sont des portages d'apps Android. L'information est en effet disponible lors du premier lancement de l'application — ci-dessous « deezer.android.app — et l'expérience utilisateur le confirme par la suite. Comment revenir en arrière dans une app quand BlackBerry 10 ne dispose pas d'un bouton dédié contrairement à Android ? L'OS canadien trouve une astuce en affichant une barre de menu en bas avec un bouton de retour... en faisant un geste partant du haut de l'écran vers le bas. Avec les performances qui sont assez décevantes en plus (la mise à jour qui corrige cela n'étant toujours pas arrivée chez nous), on voit vite les limites du portage. Pourtant, BlackBerry fait figurer ce type d'applications (Deezer, Le Monde qui est quasiment inutilisable) dans son kit de démarrage, une sélection des premières applications à installer, sur l'App World. Mauvais choix éditorial ou reflet d'une boutique déserte ? On penche pour la deuxième option. Il est possible d'installer des applications Android n'étant pas disponibles sur l'App World. Si l'opération n'est pas spécialement compliquée, elle est tout de même moins simple que d'aller piocher dans le magasin dématérialisé. Surtout, c'est le résultat qui déçoit. Nous n'avons pas pu faire fonctionner quasiment toutes les apps que nous avons téléchargés (une dizaine). Chrome ne fonctionne pas malgré la mise à jour du runtime pour prendre en charge Android 4.1, Google Maps se lance, mais est très lent et instable, etc. Google ne propose aucune application sur BlackBerry 10, et on compte aussi parmi les absents d'innombrables jeux, Spotify, Skype... Quant à l'icône YouTube qui est présente par défaut dans la grille des applications, il s'agit juste d'un raccourci qui ouvre le navigateur avec le site mobile de la plateforme vidéo de Google. À propos du navigateur, celui-ci est rapide et le moteur de recherche standard est Bing. Et, c'est assez rare pour être noté, il prend en charge Flash. La barre de menu est située en bas de l'écran et toutes les fonctions que l'on attend d'un navigateur moderne sont présentes. L'assistant vocal est anecdotique tant ses fonctions sont limités. À chaque essai ou presque, l'assistant, qui s'active en appuyant longuement sur le bouton de lecture, a proposé de rechercher sur Internet ce que nous lui avions dicté, quand bien même on respectait les commandes pour programmer une réunion ou tweeter. Siri est beaucoup plus avancé, tout comme l'assistant d'Android. La fonction de recherche est en revanche assez puissante en allant puiser dans les contacts, les marque-pages, les fichiers, les messages, etc. Il est aussi possible d'étendre la recherche à plusieurs moteurs différents (Bing, Google, Yahoo, Foursquare...).

    Les raffinements de BlackBerry 10

    Le clavier est un élément important de la marque BlackBerry. L'entreprise avait donc un gros défi à relever avec le clavier logiciel de BlackBerry 10. Un défi qu'elle remporte haut la main. Des suggestions de mots apparaissent au fur et à mesure de la saisie au-dessus des lettres du clavier. Pour saisir un de ces mots, il faut faire un petit geste vers le haut à partir de la lettre. Le fonctionnement est très simple et les suggestions sont souvent adéquates. Suivant que l'on est au début d'une phrase ou au milieu, les suggestions s'ajustent. Après quelques minutes d'entraînements, on tape bien plus vite avec le clavier virtuel du BlackBerry 10 que celui de l'iPhone. Seul regret, le système doit normalement être capable de passer d'une langue à l'autre automatiquement, ce qui ne fonctionne pas correctement. BlackBerry Balance, que nous n'avons pas pu tester faute d'absence de BlackBerry Entreprise Server, est également intéressant sur le papier. Il est possible de dissocier ses données personnelles et professionnelles au sein même du téléphone. Une fonction qui vise à répondre aux attentes de certaines entreprises qui souhaitent équiper leurs employés d'un smartphone. La fonction NFC a quant à elle fonctionné sans problème.

    BlackBerry Link

    Un mot enfin sur BlackBerry Link, l'application qui sert à synchroniser tout type de fichiers avec le BlackBerry Z10. Non seulement l'ergonomie est déstabilisante, mais en plus la synchronisation est dramatiquement lente. BlackBerry Link a un véritable problème de stabilité, après quelques minutes d'utilisation, l'application s'emballe et consomme toutes les ressources du processeur. Il est possible de passer par le Finder pour ajouter des fichiers au BlackBerry — il apparaît comme un volume réseau —, mais malheureusement, il faut que BlackBerry Link soit lancé pour voir afficher le terminal. Espérons que l'entreprise corrige rapidement ce problème.

    Conclusion

    « Satisfaisant », voici en résumé l'impression que laissent BlackBerry 10 et le BlackBerry Z10. Le smartphone offre de bonnes prestations sans souffrir de défauts rédhibitoires. La partie photo pêche un peu, comme l'écran dont le rendu des couleurs et la luminosité auraient pu être meilleurs, mais BlackBerry livre là un smartphone capable de rivaliser avec les autres smartphones haut de gamme. Le constat est presque le même pour BlackBerry 10 qui n'a rien à envier à iOS ou Android sur certains points. Le clavier virtuel est formidable, le BlackBerry Hub fonctionne très bien et l'expérience utilisateur est dans l'ensemble très agréable. En revanche, le service de cartographie est mauvais et il y a un manque assez cruel d'applications. Les portages d'applications Android sur l'App World servent plus de cache-misère que de solutions viables. Les aficionados BlackBerry peuvent se réjouir de BlackBerry 10 qui évolue dans le bon sens sans renier son passé (BBM, clavier de très bonne facture, usages professionels...), et qui tourne de plus sur un terminal sérieux. Pour les autres, ils se prendront sûrement à espérer qu'iOS ou Android reprenne ces bonnes idées, mais de là à franchir le pas et acquérir le produit canadien, il manque un petit quelque chose.

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