Quand j’ai vu l’affiche de ce film pour la première fois, ma première réaction a été « Raaaaaah, encore un film qui romance l’aventure lunaire... Ennuyant. »... Et puis finalement, allez, pourquoi pas ?
En tant que bon fan de l’aventure spatiale, faire un film qui trafique l’Histoire avec un grand H dans une fiction improbable n’est pas tellement le genre que j’affectionne. Mais bon, donnons-lui sa chance, et au final, on aura peut-être un bon moment, entre les instants de rage où ça devient totalement aberrant et ceux de rêve où la fusée Saturn V s’arrache de la pesanteur terrestre pour envoyer des hommes sur la lune. Tout débute avec une reine de la publicité, qui réussit tout sur un culot énorme (oui, à côté, même les annonces d’Elon Musk, c’est une plaisanterie tellement elle arrive à tout faire passer au bluff). Reine de la pub approchée par un sombre homme du Président qui lui demande de redonner un peu de peps à la NASA, au moment où l’aventure lunaire commencée, il y a plus de 5 ans, prend un coup de mou auprès du public.
L’homme à la tête du contrôle mission, très militaire, très acariâtre, est l’antagoniste parfait pour cette femme. Propre, carré, il ne mentirait jamais même si sa vie en dépendait. Un vrai militaire digne du cliché parfait de l’homme d’honneur. Mais la NASA manque de fonds. Et même s’il n’y croit pas au début, il finit par comprendre qu’elle pourrait l’aider, même s’il est hors de question pour lui de dévier de son code d’honneur. La suite, je vous laisserai la découvrir par vous-même.
Alors, au final, que penser de ce film ? S’il prend des libertés avec la réalité (et enverra un clin d’œil prononcé aux fans de la théorie du complot voulant que les Américains n’aient jamais posé le pied sur la lune), le film a ceci d’attrayant qu’il réussit l’exploit de mêler une fiction totalement improbable, mais entraînante avec de véritables éléments d’histoire : ou comment la NASA a su tirer parti de la publicité, et du temps d’antenne que celle-ci pouvait attirer, pour redonner un peu de vie au programme lunaire qui s’étirait en longueur à un point que le public pouvait se lasser de la chose.
Et les éléments mêlant la fiction à la réalité sont là, et bien présents : la fameuse Omega Speedmaster portée durant le programme lunaire, l’appareil photo Hasselblad accroché à la combinaison des astronautes, et bien d’autres clins d’œil, qui accrocheront l’amateur de l’Histoire et de ses gadgets, tout comme le frisson de cette exploration qui n’a pour le moment jamais été rééditée, même si on s’en approche (avec moult retards, et sans le panache que pouvait avoir le fait de poser le pied pour la première fois sur un astre à plus de 300 000 km de distance). Alors certes, il y a des éléments totalement improbables, mais ils se feront largement pardonner par les images magnifiques de l'incroyable Saturn V qui a envoyé Armstrong et ses comparses sur la lune, dont certaines sont tout droit sorties des archives de la NASA.
Pour l’amateur de film familial, tout est là aussi : de l’humour, de l’intrigue, une cadence bien entraînante sans réelle pause malaisante... Au final, ce film réussit l’exploit de contenter à la fois les fans hardcore de l’espace et ceux qui veulent voir un bon film de détente où tout n’est pas dans la précision extrême et absolue de ce milieu très pointilleux et rébarbatif. Pour un public comme pour l’autre, c’est un bon moment à voir, et on ne va pas se le cacher, les images sont à la hauteur des productions habituelles d’Apple : un sans faute. Si To The Moon devait être un jour ou l’autre disponible sans payer sur AppleTV+, même en location à 4,99 € actuellement, il vaut le coup d’œil pour un film du week-end !