Quel sera le coût financier pour des apps dont l'arrivée d'iOS 18 menace leurs fonctions principales ? L'annonce d'un nouvel iOS (et macOS) est généralement l'occasion de reconnaître un visage parmi les nouveautés détaillées : une ou plusieurs fonctions qui existaient déjà au sein d'applications tierces.

C'est le fameux effet de "sherlocking" rendu populaire depuis 2002 et qui se reproduit presque tous les ans à des degrés divers. L'an dernier par exemple, l'apparition chez Apple de l'app Journal sur iPhone a pu faire sonner les oreilles de Day One, mais ce dernier est toujours là et Journal n'est toujours pas sur iPad.

Les effets d'un "sherlocking" ne sont donc pas forcément visibles immédiatement ou avérés. Appfigures, qui étudie les mouvements et tendances sur les app stores, a tenté d'estimer le coût financier pour des développeurs tiers de l'apparition de certaines fonctions dans iOS 18. En résumé : quels domaines pourraient souffrir le plus de cette concurrence directe d'Apple.

Au total cela pourrait s'élever à quelque 393 millions de dollars dont 275 vont dans les poches des développeurs. Il en coûterait par ailleurs l'équivalent de 58 millions de téléchargements annuels.

Pour cette estimation, Appfigures a retenu les apps qui ont affiché plus de 1 000 téléchargements par mois à travers le monde sur les 12 derniers mois, et dont les fonctions essentielles auront un équivalent dans iOS 18.

La catégorie frappée le plus durement par cette météorite serait celle des apps de randonnée. Plans va proposer des itinéraires détaillés (en incluant les parcs nationaux américains), de les télécharger, d'afficher leur topographie et de permettre d'enregistrer ses propres trajets.

Ces apps, dont leur leader AllTrails (lauréat 2023 des trophées App Store d'Apple), pèsent pour 40 % des téléchargements de l'échantillon et 78 % des revenus. Des chiffres en forte croissance. Un peu de répit leur est offert puisqu'iOS 18 ne proposera ce nouveau contenu qu'aux États-Unis et au Japon pour commencer.

Quatre autres domaines pourraient ressentir l'impact du prochain système : les outils d'aide à la rédaction, les éditeurs d'emojis, les résolveurs mathématiques et les gestionnaires de mots de passe.

Grammarly qui existe sur toutes les plateformes a été plusieurs fois cité comme victime possible de l'intégration d'assistants à la rédaction dans Apple Intelligence. Au point que le patron de son éditeur, Rahul Roy-Chowdhury, a pris la plume pour relativiser la concurrence des Microsoft, Google, OpenAI et bientôt Apple. Fort d'une importante implantation au sein de très grandes entreprises et d'une expertise qui associe l'IA à des spécialistes en chair et en os, il assure pouvoir rester dans la course. Et tirer profit de l'exposition médiatique offerte, un propos classique chez les "sherlockés".

Pour l'aide à la résolution de problèmes de mathématiques, Apple a montré une révision originale et puissante de sa calculette. Elle a remonté son gestionnaire de mots de passe des soutes de macOS et iOS pour en faire une véritable app, à même de faire réfléchir peut-être les abonnés à 1Password et autres spécialistes du domaine. C'en est un aussi qui a le vent en poupe, remarque Appfigures. Toutefois l'outil d'Apple a ses limites : elle n'est pas multiplateforme et les acteurs historiques se sont ouverts à la clientèle d'entreprise, dépendant moins du grand public que vise d'abord l'utilitaire d'Apple.

Aperçu de Mots de passe, le gestionnaire de mots de passe enfin indépendant d’iOS 18 et macOS 15

Tout ce qui relève d'Apple Intelligence ne représente pas non plus une menace immédiate. Entre les exigences matérielles, l'exclusivité de la langue anglaise au départ et l'inconnue de sa disponibilité sur le grand marché chinois, son arrivée ne va pas ressembler à celle d'un poids lourd déboulant dans une rue.

En attendant Apple Intelligence, Siri aurait quelques nouveautés au lancement d’iOS 18

Quant aux apps qui servent à créer des emojis, Apple va enfoncer un coin dans leur activité grâce aux Genmojis que l'on pourra générer à volonté et à foison. Cette catégorie pèse peu en CA dans l'échantillon d'Appfigures — 2 % soit 7 millions de dollars l'an dernier — pour 10 millions de téléchargements. Une blague au sujet des Genmojis a été de dire qu'Apple avait en fait sherlocké le consortium Unicode, celui qui décide quels emojis peuvent rejoindre le standard. Avec les Genmojis, chacun inventera les siens en dehors des grandes instances.

Pour ces apps qui seront concurrencées par Apple — sur macOS les gestionnaires de position de fenêtres sont directement concernés avec Sequoia — le salut peut venir de la richesse et de la sophistication de leurs fonctions, en plus d'une disponibilité sur d'autres plateformes. À l'inverse, le risque est que le plus grand nombre se satisfasse de ce qu'iOS 18 intègre et n'aille pas chercher plus loin.

Une des nouveautés d'iOS 18 va être la prise en charge du protocole RCS, une fonction annoncée il y a plusieurs mois. Mais des rumeurs indiquent que l'implémentation d'Apple ne serait pas complète, avec quelques fonctions absentes.

Il ne s'agit pour le moment que de rumeurs : RCS n'est pas disponible dans la première bêta¹, et Apple a évidemment le temps de peaufiner la fonction avant la sortie, à la fin de l'été. Les captures fournies par Dhinak G sur X montrent d'abord une chose : la fameuse bulle verte reste présente si votre interlocuteur n'utilise pas iMessage. On peut aussi voir que la messagerie de groupe fonctionne, que les transferts de fichiers sont possibles et que les accusés de réception sont de la partie (pas comme avec les SMS).

Google exulte : Apple va finalement adopter RCS, le « SMS 2.0 », en 2024 🆕

Mais dans les fonctions absentes actuellement, nous pouvons noter les accusés de réception dans les conversations de groupe et la possibilité de réagir (🥲) à un message issu d'Android. Une autre option absente, importante, est le chiffrement de bout en bout. C'était malheureusement un problème attendu : le standard RCS ne prend pas en charge cette possibilité et c'est une option ajoutée par Google dans une implémentation propriétaire, mais largement employée dans les faits.

Dans tous les cas, l'arrivée de RCS est une bonne nouvelle, ne serait-ce que pour ceux qui veulent envoyer des images à une personne qui ne possède pas un iPhone.

Il n'y a pas que les Apple TV de deuxième et troisième génération qui perdent l'accès à Netflix. Sony vient en effet de publier une note de support pour indiquer que plusieurs téléviseurs de la gamme Bravia allaient perdre l'accès au service. Il s'agit essentiellement de modèles qui ont une dizaine d'années, de la gamme 2014. La fin de Netflix est prévue pour le 24 juillet 2024 sur ces modèles.

Netflix supprime régulièrement l'accès à de vieux appareils, essentiellement pour des raisons techniques. Les anciens appareils n'ont en effet pas nécessairement la possibilité de décoder les codecs récents ou ne peuvent pas profiter des améliorations mises en place. Dans certains cas, il s'agit aussi tout simplement d'un problème d'accès à Internet lié à l'absence de mise à jour chez les fabricants. Si certaines de ses suppressions sont plus mises en avant que d'autres, comme pour l'Apple TV ou ici les téléviseurs Sony (compte tenu du grand nombre d'appareils touchés), certaines sont moins mises en avant : qui se souvient de la disparition de Netflix sur la PlayStation 2 ?

Netflix ne diffusera plus sur les Apple TV 2010 et 2012 cet été

La liste comprend les S90 (KD-65S9005B et KD-75S9005B), les W5 (KDL-48W585B), W6 (KDL-40W605B, KDL-48W605B, KDL-60W605B), W7 (KDL-32W705B, KDL-32W706B, KDL-42W705B, KDL-42W706B, KDL-50W705B, KDL-50W706B, KDL-32W705C, KDL-40W705C, KDL-48W705C), W8 (KDL-42W805B, KDL-42W815B, KDL-42W817B, KDL-42W828B, KDL-42W829B, KDL-50W805B, KDL-50W815B, KDL-50W817B, KDL-50W828B, KDL-50W829B, KDL-55W805B, KDL-55W815B, KDL-55W817B, KDL-55W828B, KDL-55W829B, KDL-60W855B), W9 (KDL-55W955B, KDL-65W955B), X8 (KD-49X8505B, KD-55X8505B, KD-65X8505B, KD-70X8505B) et X9 (KD-55X9005B, KD-65X9005B, KD-79X9005B, KD-65X9505B, KD-85X9505B).

Rappelons enfin que dans tous les cas, il est possible d'utiliser un appareil récent pour accéder à Netflix sur les téléviseurs en question : seule l'application préinstallée va devenir inopérante.

Vous vous souvenez des cabines téléphoniques ? Si elles ont disparu peu à peu dès 2015 — en 2023, il ne restait a priori que quatre uniphones en France, c'est-à-dire des cabines destinées aux appels d'urgence —, il reste des nostalgiques.

À Strasbourg, une cabine vient en effet d'être (ré)installée et modernisée. Cette nouvelle version est connectée en 4G et n'intègre pas un téléphone comme les modèles d'antan, mais une tablette connectée en 4G avec un téléphone à cadran rotatif des années 60 pour les nostalgiques. La tablette permet d'envoyer des SMS, de consulter une carte, d'accéder à Wikipédia ou de surfer sur un navigateur visiblement bridé, selon le Parisien.

Portée par Telecoop et Commown, la cabine n'est pour le moment qu'un prototype violet qui va être installé pendant quelques jours dans le cadre de la semaine européenne du numérique responsable. Les créateurs espèrent (probablement vainement) attirer les jeunes, avec un parti pris de plus en plus courant relayé par France 3 : « On souhaite retarder le moment où les adolescents s’équipent d’un téléphone portable. Pour cette population, l’usage des smartphones est très néfaste ». Le but serait d'installer ces cabines dans l'espace public dès 2025.

Enfin, il faut noter que comme l'expérience se base sur du matériel standard et une connexion 4G, la cabine moderne n'offre pas la résilience des anciens modèles qui pouvaient fonctionner en cas de coupure de courant grâce au réseau RTC. Et elle n'est pas apte à remplacer les rares cabines classiques encore en fonction en France pour pallier l'absence de réseau en zone blanche.

Finalement, la Ligue 1 ne trouvera pas sa place sur Apple TV+. Alors que les droits de diffusion de la compétition pour la période 2024-2029 ont été remis en jeu, aucun repreneur n’a été trouvé pour le moment. Des rumeurs voulaient qu’Apple se soit intéressée au dossier, mais le directeur de la Ligue de football professionnel (LFP) a aujourd’hui confirmé que Cupertino avait passé son tour.

Cela fait maintenant plusieurs années qu’Apple cherche à s’imposer dans le monde du sport : elle diffuse par exemple la MLS, le championnat de football américain via un supplément pour son service TV+. Les rumeurs voudraient que l’entreprise lorgne sur la diffusion de la F1 ou de la NBA. Si le projet est périlleux, la diffusion de la Ligue 1 aurait pu être une belle prise pour Cupertino.

« Apple, j’y ai cru », a déclaré Vincent Labrune, président de la LFP dans une interview avec Le Monde. Plusieurs réunions ont eu lieu entre les deux parties l’an dernier, mais Cupertino n’a finalement pas participé à l’appel d’offres lancé en octobre 2023. Il faut dire que les tarifs étaient très élevés, les droits ayant pendant un temps été fixés à 1 milliard d’euros avant de redescendre à 800 millions. L’hésitation peut se comprendre : la Ligue 1 reste une compétition bien franco-française qui n’aurait pas forcément attiré des foules d’abonnés. D’un point de vue technique, l’app TV n’existe pas sur Android.

Amazon perdrait beaucoup d'argent avec la diffusion de la Ligue 1

Qui va donc retransmettre la nouvelle saison de Ligue 1, dont le premier match aura lieu dans moins de 2 mois ? Difficile à dire : Canal+ ne serait pas pressée d’arriver à un accord, tandis que BeIN Sport ne souhaite pas investir seule. Amazon, diffuseur officiel depuis 2021, a récemment prévenu ses abonnés que le Pass Ligue 1 allait s’arrêter « dans sa forme actuelle à compter du 19 juin » en raison de la fin du cycle de diffusion. Faute de mieux, la LFP pourrait se décider à monter sa propre chaîne diffusant l’intégralité des rencontres. Ce n’est pas demain la veille qu’on pourra regarder les matchs de Ligue 1 en vidéo immersive dans le Vision Pro…

Des tests commencent pour une nouvelle fonctionnalité attendue de France Identité. Dans sa version bêta distribuée sur TestFlight, l’application du gouvernement comprend maintenant une « carte d’identité numérique » pensée spécialement pour prouver son identité de manière fiable et respectueuse de la vie privée lors d’interactions en face-à-face.

En sélectionnant la nouvelle fonction « Expérimentation - Présenter vos données » dans l’application, une nouvelle carte apparait à l’écran. Elle comprend la photo de l’utilisateur ainsi que son nom et son prénom. Sens du détail : elle pivote légèrement quand on bouge son iPhone.

Tout l’intérêt de cette carte est de prouver son identité non pas de façon visuelle (avec le risque d’une falsification du document numérique), mais de façon cryptographique, par une communication en NFC entre son iPhone et le terminal de la personne qui fait le contrôle. France Titres (ex-ANTS), qui dirige le projet, assure qu’aucune donnée personnelle n’est transmise lors de ces vérifications par NFC en face-à-face.

C’est cette fonctionnalité NFC qui sera utilisée à terme par les contrôleurs de la SNCF pour vérifier l’identité des voyageurs équipés de France Identité — pour le moment, les contrôles dans les trains se limitent à une inspection visuelle. D’après France Titres, cette carte numérique pourra servir assez largement dans le futur, aussi bien pour des interactions avec des professionnels qu’entre particuliers. Le lancement officiel de cette fonctionnalité est prévu d’ici la fin de l’année.

Test de France Identité : comment importer sa carte d’identité et son permis de conduire dans son iPhone

Test de France Identité : l’application prouve-t-elle son utilité au quotidien ?