Je suis anormalement excité à l’idée d’une application OmniFocus pour Apple Watch. OmniFocus est en effet l’une des très rares applications ayant le droit de m’envoyer des notifications…
(Petite parenthèse en mode Don Quichotte : les journalistes américains qui se plaignent de leur incapacité à ignorer les notifications sur l’Apple Watch devraient sérieusement se remettre en question. Depuis iOS 7, Apple offre un grand nombre de contrôles permettant de régler très précisément les notifications — et il ne serait pas étonnant que le développement de l’Apple Watch en soit la raison. Bien sûr, on peut toujours vouloir plus de contrôles, et des contrôles plus intelligents, à l’instar du filtre « VIP » des notifications Mail par exemple. Mais ces outils existent, et permettent déjà de considérablement réduire le bruit pour ne laisser passer que le signal. L’attitude puérile de certains testeurs amateurs de bons mots est d’autant plus grave que la « fatigue des notifications » est un véritable problème, qui pose les questions de l’utilité et de la désidérabilité de l’informatique vestimentaire. Avec l’Apple Watch, de nombreux utilisateurs vont devoir y trouver des réponses, et notre travail est de leur donner des pistes, pas de faire nos « bon sang ce que je reçois comme notifications parce que je suis teeeeeeellement intéressant » sans apporter la moindre solution. Le produit vaut mieux que ça. Nous valons mieux que ça. Nos lecteurs valent mieux que ça. Fin de la parenthèse Don Quichotte.)
OmniFocus, donc, est l’une des très rares applications ayant le droit de m’envoyer des notifications. Ce n’est pas seulement un gestionnaire de tâches, c’est un véritable système d’informations, une sorte de deuxième cerveau. Elle contient évidemment ma liste de courses et le rappel de mes tâches domestiques, mais elle renferme aussi la trame détaillée de mes livres, mon carnet de recherches, mon plan de conquête du monde…
Bref, OmniFocus me décharge de la gestion de ces actions pour me permettre de me concentrer sur la réalisation de ces actions. Mon manque de volonté reste un obstacle majeur, mais l’application m’aide indéniablement à le transformer en une sorte de « procrastination créative ». Les gros projets sont moins angoissants quand ils sont déconstruits en plus petites tâches, cette opération de déconstruction permettant elle-même de réfléchir sur le projet, et donc déjà d’y travailler.
Tout ce qui peut encore faciliter l’entrée et la sortie d’informations de ce système est bienvenu, et c’est précisément ce que promet l’application OmniFocus pour Apple Watch. Je suis très curieux de voir l’effet qu’aura cette app non pas sur ma productivité — que je me fiche de ma productivité ! —, mais sur ma satisfaction au cours et à l’issue d’un projet. Et des potentiels effets néfastes que pourrait entraîner cette présence permanente au poignet de mon deuxième cerveau.