Nous avons reçu du savon un Samsung Galaxy S8+ flambant neuf cette semaine. Notre spécialiste Android n’étant pas à la rédaction en ce moment, c’est moi qui me suis chargé de la prise en main parisienne et maintenant du test du téléphone. Mais autant le dire d‘emblée, je ne suis pas du tout un spécialiste, je n’ai même jamais utilisé Android « sérieusement » et c’est pourquoi je ne vais pas rédiger un test conventionnel.
Je connais naturellement le système mobile de Google pour suivre son actualité depuis des années, mais je n’ai jamais utilisé de smartphone Android à la place d‘un iPhone. C’est ce que j’ai décidé de faire avec le Galaxy S8+ : j’y ai placé ma carte SIM et je vais l’utiliser en guise de téléphone principal pendant quelques semaines. Ce journal de bord servira à partager mon expérience de néophyte et de juger en même temps des qualités et défauts du smartphone.
Si vous utilisez un iPhone depuis plusieurs générations et que vous hésitez cette année, vous en saurez plus sur l’expérience Android premium en 2017. Cette première entrée du journal est rédigée après environ 24 heures d‘utilisation et pas mal de tâtonnements.
Premiers pas
À l’allumage, comment passer à côté de cet immense écran aux couleurs éclatantes et surtout aux noirs vraiment noirs ? Après des années à perfectionner le LCD, Apple devrait adopter à son tour l’OLED cette année et honnêtement, ce ne sera vraiment pas trop tôt. Je reviendrai plus longuement sur cet écran imposant, mais c’est clairement la star sur ce modèle et on a vraiment envie de l’utiliser pour regarder des vidéos.
Pause télé. pic.twitter.com/cUuvJ0lya3
— Florian Innocente (@finnocente) 20 avril 2017
Dommage, au passage, que Samsung n’ait pas cherché à faire mieux côté audio. Il faut se contenter d‘un seul haut-parleur, certes puissant, mais j’avais pris l’habitude de la stéréo avec mon iPhone 7 Plus et c’est clairement une régression. Côté audio, c’est compensé en partie par la prise jack, mais j’y reviendrai aussi.
En attendant, je découvre non seulement Android 7.0, mais aussi la nouvelle surcouche de Samsung. Cette dernière a la bonne idée d‘être plus discrète et de meilleur goût que les précédentes, en tout cas à mes yeux habitués à iOS. Comme sur un iPhone, il faut se connecter, créer des comptes, valider des licences et enregistrer au moins une méthode pour déverrouiller le téléphone avant de pouvoir utiliser le Galaxy S8.
L’écran d‘accueil du S8 ressemble en apparence à celui d‘iOS, mais avec un mélange d‘icônes pour ouvrir ses apps et de widgets. Par défaut, vous aurez quelque chose d‘assez épuré, avec de haut en bas, la météo locale, un champ de recherche Google et cinq icônes. Les autres raccourcis sont disponibles sur l’écran de droite, comme sur iOS. Par contre, pour afficher toutes les apps installées et pas seulement les raccourcis, il faut glisser vers le haut ou vers le bas et afficher une deuxième grille.
Des options, des options et encore des options
La plus grosse différence philosophique entre les deux systèmes, c’est qu’avec Android tout ou presque peut être modifié. Cet écran d‘accueil est un bon exemple et je découvre encore des options nouvelles pour le modifier largement. Sans compter que je pourrais le remplacer totalement par un autre : en installant le Pixel Launcher de Google, par exemple, j’aurais une interface similaire à celle des Pixels plutôt que la surcouche Samsung.
Avant d‘explorer ces options radicales, le lanceur de Samsung propose déjà plus qu’il n’en faut pour perdre le débutant que je suis. Par défaut, vous pouvez ajouter une rangée de cinq icônes au-dessus de la première et encore six icônes autour du widget dédié à la météo. Pour déplacer les raccourcis, le geste est le même que sur iOS, mais la pression longue permet aussi de mettre en veille ou supprimer l’app correspondante ou encore d‘obtenir des informations à son sujet.
Cette grille n’est pas forcément calée en haut à gauche de l’écran comme sur iOS. Cela signifie que vous pouvez laisser des trous entre deux icônes, voire laisser une rangée entière vide. C’est bien pratique sur ces grands écrans, beaucoup plus que sur le système d‘Apple… espérons qu’iOS 11 reprenne quelques idées dans le lot.
Le constructeur de l’iPhone n’ira sans doute pas aussi loin qu’Android et Samsung. Ici, vous pouvez tout faire, changer complètement le thème (avec une large sélection au goût disons douteux) et modifier la disposition de chaque widget. Vous ne voulez pas d‘une barre de recherche Google ? Vous pouvez la transformer en icône, voire la supprimer totalement. Vous pouvez aussi ajouter des widgets à peu près n’importe où… mais je n’ai pas osé trop y toucher jusque-là.
L’écran d‘accueil n’est pas le seul élément que l’on peut modifier dans Android. Je suis encore loin d‘avoir fait le tour, mais prenons un exemple : l’équivalent du centre de contrôles d‘iOS, les raccourcis affichés au-dessus des notifications, est totalement personnalisable. Vous pouvez décider d‘afficher ou non la réglette dédiée à la luminosité de l’écran et vous pouvez aussi modifier l’emplacement de chaque icône.
Certaines fonctions ne vous servent pas ? Vous pourrez même les masquer ! Là aussi, Apple pourrait en prendre de la graine, même s’il y a une contrepartie : quand on découvre, on peut vite se sentir perdu au milieu de toutes ces options. L’avantage, c’est que si on ne veut pas les voir, on peut largement ignorer ces options et se contenter des paramètres par défaut.
Une ergonomie excellente et frustrante
J’avais envie de tester ce Galaxy S8+ avant tout pour son écran sans bordure encore plus impressionnant en vrai que dans votre navigateur. Depuis que j’ai pris en main le téléphone, je trouve mon iPhone 7 Plus vieillot avec ses bordures de part et d‘autre de l’écran. Le téléphone de Samsung semble beaucoup plus moderne, mais est-il aussi pratique et confortable au quotidien ?
Il est beaucoup trop tôt pour se prononcer de manière définitive, mais après 24 heures, j’ai déjà une idée assez précise. De manière générale, l’ergonomie du S8+ est excellente et la prise en main est meilleure que sur mon iPhone. La raison est simple : l’écran du Samsung a beau être nettement plus grand (6,2 pouces contre 5,5), les deux téléphones sont physiquement pratiquement de la même taille.
La hauteur est sensiblement la même, mais le S8+ est un petit peu plus fin que le 7 Plus. La différence est ténue sur le papier (77,9 mm chez Apple contre 73,4 mm), mais combinée avec les bordures plus fines du téléphone de Samsung, la prise en main est meilleure. Les deux smartphones sont imposants, mais le S8+ me semble plus petit que l’iPhone une fois dans la main. En particulier, je peux atteindre plus facilement le bord droit de l’écran avec mon pouce quand je tiens le téléphone avec la main gauche, et vice-versa.
Construit avec du verre des deux côtés, le S8 attire les empreintes comme jamais, mais il tient aussi très bien en main. C’est nettement mieux que l’iPhone, sauf les modèles Jet Black qui sont très proches du verre. L’adhérence du téléphone de Samsung est un poil meilleure que sur l’iPhone 7 Plus noir de jais de mon collègue, mais c’est quasiment pareil.
Par contre, dans un cas comme dans l’autre, le verre glisse énormément quand il n’est pas en contact avec la peau, mais du tissu par exemple. C’est très bien quand je glisse le téléphone dans ma poche, beaucoup moins bien quand il est sur une pile de vêtements. Ce pauvre S8+ est tombé sur le carrelage de ma salle de bain et il est déjà marqué sur un coin… Fort heureusement, la coque commandée est arrivée dans la foulée, mais on perd alors en confort d‘utilisation. Sur ce point, ce n’est hélas pas mieux que l’iPhone.
Ergonomie excellente, mais aussi très frustrante dès que l’on veut déverrouiller le téléphone. Je l’avais pressenti en essayant le Galaxy S8+ quelques minutes, c’est évident à l’usage : le capteur digital au dos est placé au pire endroit imaginable. Il est beaucoup trop haut et inaccessible quand on tient le téléphone ; je dois ajuster ma prise pour que mon index atteigne la zone dédiée. Et quand c’est le cas, je touche invariablement l’appareil photo, bien au centre, avant de déplacer le doigt jusqu’au capteur.
Cela ne fait que 24 heures, certes, mais pour le moment, je suis frustré par ce choix de la part de Samsung. Que le capteur n'entre pas devant, ni sous l’écran, soit. Mais pourquoi le placer ici, trop haut et pas au centre ? Je dois m’y reprendre au minimum deux ou trois fois à chaque fois, d‘autant qu’il faut recouvrir totalement le capteur, contrairement à l’iPhone.
À la place, Samsung propose deux autres méthodes pour déverrouiller le S8. La reconnaissance d‘iris est sûre et rapide… si les conditions optimales sont réunies, ce qui, honnêtement, n’est jamais le cas. La reconnaissance faciale n’est pas très sûre, elle n’est pas très rapide, mais fonctionne plutôt bien… du moins tant que je ne remets pas mes lunettes et tant que les conditions lumineuses sont bonnes.
Le mieux reste le lecteur d‘empreintes à mon avis et pour le dire franchement, celui du S8+ est mal placé et pénible à l’usage. Je ne sais pas encore si c’est rédhibitoire, mais une chose est sûre : ce téléphone passe largement à côté de la perfection à cause de ce capteur.
Ce n’est pas le seul défaut matériel pour être honnête, le bouton dédié à Bixby est lui aussi gonflant, pour rester poli. Mais ce sera pour une autre fois !