Pendant un mois, je vais utiliser un Galaxy S8+ à la place de mon iPhone 7 Plus. Vous pouvez suivre mon expérience avec notre nouvelle timeline !
Depuis l’iPhone 6s, Apple a ajouté une couche aux écrans de ses iPhone. Chargée de mesurer la pression appliquée par chaque doigt, elle a permis de créer une série de fonctions rassemblées sous le nom de 3D Touch. Raccourcis vers des fonctions des apps depuis l’écran d’accueil, aperçu d’un contenu dans les apps, déplacement du curseur sur le clavier… au fil des mises à jour, Apple a multiplié les fonctions.
Certains ont jugé, et jugent toujours, 3D Touch comme un gadget inutile, mais je ne suis pas d’accord. Quand on a pris l’habitude de les utiliser, ces raccourcis deviennent indispensables et ils permettent de gagner beaucoup de temps. Chacun trouvera ses préférences en fonction de ses usages, mais voici ceux que j’utilise le plus souvent avec mon iPhone :
- déplacement du curseur avec 3D Touch sur le clavier ;
- ouverture d’un nouvel onglet dans Safari, ce qui permet de chercher immédiatement ;
- écrire un nouveau message avec Tweetbot, avec l’option d’insérer la dernière photo selon les besoins ;
- suppression de toutes les alertes dans le centre de notifications ;
- affichage du prochain événement avec une pression 3D Touch sur le calendrier.
En adoptant un Galaxy S8 pendant un mois, je savais que j’allais abandonner 3D Touch. Pour le moment, Apple reste le seul vraiment dans ce domaine, même si Huawei a intégré exactement la même technologie dans certains appareils. Sauf qu’Android n’est pas du tout pensé pour une telle utilisation et même si Google a envisagé d’ajouter des fonctions similaires à celles d’Apple dans Android Nougat, l’entreprise a finalement reculé.
Peut-être que la prochaine version d’Android adoptera enfin ces fonctions, mais on a ici le classique problème de l’œuf et de la poule. Les constructeurs ne veulent pas ajouter le matériel nécessaire à 3D Touch si Android ne le gère pas. Et pourquoi Google développerait cette fonction côté logiciel s’il n’y a aucun appareil sur le marché pour l’exploiter ? Sur ce point, Apple conserve l’avantage en contrôlant les deux aspects : quand le matériel est sorti, le logiciel était prêt lui aussi.
En attendant, faute de mieux, les constructeurs et certains développeurs d’apps essaient de reproduire les fonctions liées à 3D Touch. Sur le Galaxy S8, la surcouche de Samsung permet d’afficher un menu quand on maintient le doigt sur une icône au lieu de simplement la toucher. Une bonne idée… sauf que ce menu est le même pour toutes les apps et il n’a pas la même fonction que celui d’iOS. Il sert à supprimer une app ou un raccourci et accéder à certains réglages, pas plus.
Côté apps, il y a quelques exemples, comme le client Twitter Flamingo que j’utilise maintenant à la place de Tweetbot. En maintenant le doigt sur une image plus d’une seconde, on a un aperçu sans quitter la vue derrière, comme le Peek d’iOS. Une pression maintenue de la même manière sur un lien affiche le menu de partage. Cette dernière idée est assez pratique, mais dans les deux cas, on est loin du confort et de la précision de 3D Touch et je l’active très souvent par erreur, ou n’arrive pas à l’obtenir quand je le souhaite.
Pour déplacer le curseur pendant la saisie, il n’y a aucune bonne solution. Le clavier fourni par Samsung permet de déplacer le curseur comme si c’était un trackpad, mais puisqu’il n’y a pas de capteur de pression, le logiciel doit tenter de comprendre quand vous voulez taper du texte ou déplacer le curseur. Et dans mon expérience, le logiciel se trompe souvent.
J’ai installé depuis Gboard, le clavier de Google, et il permet de déplacer le curseur depuis la barre espace. Cela fonctionne, certes, mais ce n’est vraiment pas confortable. D’autant qu’une pression longue sur cette touche sert à changer de clavier… c’est vite frustrant.
Le Galaxy S8 dispose pourtant d’un pseudo 3D Touch plus convaincant, mais uniquement à un seul endroit et pour une seule fonction. Son bouton d’accueil n’est pas physique, il est affiché en bas de l’écran et même s’il n’est pas visible, il est toujours disponible. Dans un jeu ou en lecture de vidéo, vous pouvez appuyer plus fortement en bas de l’écran, à peu près au milieu où le bouton est affiché, et vous reviendrez à l’écran d’accueil. Cela fonctionne quel que soit le contexte, même quand l’appareil est en veille.
La détection de la pression est bonne, mais il y a une chose qui est moins bien sur le Galaxy S8 par rapport à l’iPhone 7 : le retour haptique. Sur le téléphone de Samsung, c’est un vibreur à l’ancienne qui est utilisé pour simuler le clic et cela se sent. On est loin du mouvement précis du smartphone d’Apple, c’est plus grossier même si, pour être franc, ce n’est pas non plus très important.
On en revient à l’un des points forts d’Apple : le sens du détail. Le Taptic Engine des iPhone 6s et 7 prend beaucoup plus de place qu’un vibreur traditionnel et il est certainement beaucoup plus cher à produire. Mais il ajoute un confort indéniable, surtout quand il fonctionne en même temps que l’interface, pour la compléter. Je ne peux pas dire que cela me manque autant que 3D Touch, mais j’avais pris l’habitude de « sentir » le déplacement d’une roue de sélection, ou bien le déplacement d’un élément dans une liste.
C’est subtil, mais je trouve que l’on gagne en précision dans certaines manipulations de l’interface. Est-ce que Samsung pourra ajouter 3D Touch ou les vibrations du Taptic Engine un jour à ses appareils ? Sur le plan matériel, rien ne l’empêche, mais si Android ne propose rien en la matière, le constructeur se retrouvera bloqué…