L’iPhone soufflera l’année prochaine sa dixième bougie. Pour cette timeline, je suis assez tenté de vous présenter son prédécesseur : un Palm Treo. Ce sera sans doute l’objet d’un futur billet. Je ne suis pas le seul à avoir utilisé cet appareil avant qu’Apple dévoile son terminal. En attendant, vous pouvez toujours lire notre test de 2005 consacré à cet appareil. À l’époque, j’ai eu également entre les mains un modèle de HTC sous Windows Mobile que j’avais reçu par hasard.
Mon opérateur de l’époque, Bouygues Telecom, me l’avait livré alors que je n’avais rien demandé. Je les avais alors contactés pour qu’ils viennent le récupérer, chose qu’ils n’ont jamais faite. Au bout de quelques mois, par curiosité, j’avais fini par ouvrir le carton et insérer ma carte SIM.
Au début et au milieu des années 2000, une certaine presse misait gros sur le système d’exploitation de Microsoft, qui allait selon eux tout rafler. C’était une véritable usine à gaz. Le Tréo, pour lequel j’avais beaucoup de sympathie, était bourré d’imperfections. Son logiciel système me faisait penser à l’ancien Mac OS à la fois pour ses bons côtés comme sa simplicité d’utilisation et pour ses mauvais côtés, notamment sa gestion de la mémoire qui était déplorable. Il fallait parfois retirer la batterie pour faire redémarrer le terminal. Rien que pour ça, je n’en ai jamais voulu à Apple quand j’ai appris que la batterie de l’iPhone n’était pas amovible. Mais malgré tout, ce Tréo, je l’aimais bien.
Quels que soient les appareils, la synchronisation au Mac était une affaire assez compliquée. Il fallait passer par les outils de The Missing Sync. Et si l’on critique l’App Store parfois pour ses lenteurs ou son moteur de recherche, c’est un vrai bonheur par rapport à toutes les étapes qu’il fallait accomplir pour payer puis installer une app, une véritable corvée !
Je me souviens également en 2006 avoir regardé du côté de BlackBerry, mais je ne sais pas pourquoi, je trouvais à l’époque leur formule compliquée. Et niveau multimédia, ce n’était pas folichon. Lorsque l’on a commencé à parler entre nous de cette idée de Timeline, la première chose qui m’est revenue à l’idée, c’est le prix des forfaits de l’époque. L’accès à la DATA était notamment très, très cher.
À l’époque, pour environ 30 €, j’avais 4 heures de communication et des SMS. J’avais dû prendre une option supplémentaire facturée 17,55 € pour la DATA. Cette somme, qui constitue désormais la norme pour un forfait complet de nos jours, m’octroyait 20 Mo de DATA par mois. Autant dire qu’il fallait compter. Et c’est d’ailleurs ce que révèle la consultation des factures de l’époque, un accès DATA était alors une décision réfléchie. Sur le mois, je me « connectais » au réseau une vingtaine de fois, tout au plus. Bref, à l’époque j’en avais pour 50 €. Et le montant avait tendance à facilement doubler si j’avais l’idée un peu sotte de m’en servir à l’étranger.
Là où, aujourd'hui, on est par définition connecté, où l’on s’étonne de ne pas avoir de réseau 4G, où l’on ne comprend pas quand une vidéo ne se charge pas instantanément, on était à l’époque — même avec un smartphone — déconnecté par défaut. Les BlackBerry étaient d’ailleurs un peu l’exception qui confirme la règle. On était déconnecté pour plein de « bonnes » raisons : financières comme le montre la facture, mais aussi pour ne pas trop faire chauffer le téléphone.
D’ailleurs, les applications à la mode étaient la plupart du temps off-line. AvantGo était l’un des logiciels les plus populaires du moment, à mi-chemin entre un client RSS et un logiciel type Instapaper de lecture différée. Il permettait de s’abonner à des chaînes d’informations et de pouvoir lire des articles en étant déconnecté. Un logiciel très sympa qui n’a pas survécu à la déferlante iPhone. La société éditrice de ce service a été un moment joliment valorisée. Elle a été cotée en bourse et a même vu cette valorisation boursière atteindre le milliard. Mais dès 2009, la société a fermé ce service.
La sortie de l’iPhone en 2007 est également synonyme de démocratisation de la DATA. Alors certes, pas comme Free Mobile a pu le faire quelques années plus tard, mais d’une certaine manière, l’arrivée du téléphone d’Apple a lancé le mouvement. À sa sortie, doté avec Safari d'un vrai bon navigateur, il a un temps fait exploser la consommation de DATA sur le réseau d'AT&T qui inaugurait ce téléphone. Auparavant, on évoquait les fameux réseaux 3G de manière très théorique. C’est d’ailleurs d’autant plus paradoxal que le tout premier iPhone n’était pas compatible 3G.
Mais l’idée de Steve Jobs était claire : offrir à ses utilisateurs un accès à Internet en permanence. C’est pour cela que Cupertino était particulièrement impliquée dans les forfaits associés à son terminal commercialisés par les opérateurs. Elle était même parvenue rappelez-vous à ce que ces derniers lui reversent une commission sur chaque forfait vendu avec son téléphone !
Avant l’iPhone, dans 99 % des cas (mon cas en est le parfait exemple), l’accès à la DATA était une contrainte. Il y avait ici ou là dans le monde quelques exceptions, mais c’était ultra-minoritaire. Tout cela a mené à la création de forfaits illimités en DATA, pour que les utilisateurs puissent surfer sans compter.
Si on le compare à nos offres actuelles, un forfait illimité de 2007 parait pourtant sacrément limité. Orange se réservait le droit de restreindre les débits à partir de 500 Mo. Mais à l’époque, en EDGE de surcroit, cela semblait considérable. Et à titre personnel, pour le même prix, j’avais 25 fois plus de DATA qu’avec le forfait pour mon Tréo ! Mais 100 fois moins qu’aujourd’hui !
- À quoi ressemblaient les smartphones avant l’iPhone de 2007 ?