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Test de l’iPhone 16e : pour tout le monde, ou presque

Stéphane Moussie

vendredi 04 avril 2025 à 09:26 • 33

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Après trois générations diversement mémorables, l’iPhone SE a fait ses adieux. Le membre le plus accessible de la famille a cédé sa place à l’iPhone 16e, qui rompt avec les traditions en adoptant un nouveau nom et en faisant grimper significativement la note. Ce successeur audacieux va-t-il dans le bon sens ou fait-il fausse route ? Réponse dans notre test de l’iPhone 16e.

iPhone 16e blanc. Image iGeneration.
La gamme iPhone 16e

L’iPhone 16e est le nouveau smartphone le moins cher d’Apple. Il est disponible uniquement en deux couleurs : noir ou blanc. Trois capacités de stockage sont proposées :

  • 128 Go : 719 €
  • 256 Go : 849 €
  • 512 Go : 1 099 €

Précédemment, l’iPhone SE de 3e génération débutait à 529 € avec 64 Go de stockage.

Un patchwork d’iPhone

La recette des iPhone SE était simple : Apple prenait un design d’ancienne génération, y intégrait un système sur puce et un appareil photo plus récents, et le tour était joué. La formule est différente pour l’iPhone 16e. Le dernier-né ressemble à l’iPhone 14, mais il emprunte des éléments à d’autres modèles.

Le fait qu’il se base sur l’iPhone 14 est d’ailleurs un changement de direction en soi. Jusque-là, les iPhone SE étaient toujours plus petits que les autres. Ce n’est pas le cas de l’iPhone 16e, aussi grand que l’iPhone 16 et ses quatre prédécesseurs. C’est un atout pour le confort visuel et l’autonomie… mais une déception pour tous les fans de smartphones compacts.

iPhone 16e blanc et noir. Image iGeneration.

Si vous aviez gardé votre petit iPhone dans l’espoir que son remplaçant soit aussi ergonomique, il va falloir vous faire une raison. Avec son écran 6,1", l’iPhone 16e se manipule moins facilement à une main qu’un iPhone SE ou qu’un iPhone mini. Vous devrez sans doute prendre de nouvelles habitudes, comme tirer parti de la fonction Accès facile, changer votre prise ou utiliser votre deuxième mimine.

Quel dommage qu’Apple n’ait pas ressuscité le format 5,4" qui était si pratique ! Il y avait pourtant une place en entrée de gamme pour un « iPhone 16 mini » plus abordable. Il faut croire que les iPhone 12/13 mini se sont si mal vendus que Tim Cook n’a pas voulu retenter l’expérience. Ou alors le CEO a simplement cherché un bon moyen pour augmenter le ticket d’entrée.

iPhone 7 (quasiment identique au SE 2 et 3) et iPhone 16e. Image iGeneration.

Quoi qu’il en soit, à défaut d’être compact, l’iPhone 16e est relativement léger avec ses 167 grammes sur la balance. C’est plus lourd qu’un SE ou qu’un mini autour de 140 g, certes, mais ça l’est moins qu’un XR ou qu’un 11 qui approchaient des 200 g.

Si vous n’avez jamais tenu un iPhone 12 ou un modèle plus récent, les tranches toutes plates risquent de vous surprendre. Elles rendent la prise en main un peu moins confortable, un inconvénient qui s’atténue facilement avec une coque. Et sans coque, ce design tiré au cordeau est un mal pour un bien, car la face avant est plus résistante ainsi.

iPhone 16e blanc et noir. Image iGeneration.

L’iPhone 16e réunit des ingrédients venant de divers modèles :

  • écran et encoche de l’iPhone 13 : l’iPhone 12, qui a donné en 2020 le coup d’envoi du tout nouveau design, avait un écran un peu moins lumineux et une encoche très légèrement différente ;
  • châssis de l’iPhone 14 : les dimensions sont exactement les mêmes (146,7 x 71,5 x 7,8 mm) ;
  • dos de l’iPhone 15 : le verre est dépoli, ce qui lui donne un aspect mat et diminue les traces de doigt ;
  • bouton Action de l’iPhone 15 Pro : un bouton plus polyvalent que le commutateur de silencieux, un très bon point ;
  • port USB-C de l’iPhone 15 : merci l’Union européenne.

L’écran OLED (2 532 x 1 170 pixels à 460 ppp) de l’iPhone 16e est beaucoup plus flatteur que la vieille dalle LCD des iPhone 11 et SE. Vous me direz, encore heureux pour un smartphone sorti en 2025 et vendu 719 €. Sans battre des records, cet écran se montre très lumineux, très contrasté et très net. Il met parfaitement en valeur tous les contenus, en particulier les photos et vidéos HDR.

Bouton Action de l’iPhone 16e. Image iGeneration.

Par contre, ne cherchez ni Dynamic Island, ni ProMotion, ni écran toujours activé, ce sont des avantages réservés aux modèles plus chers. Si je me fais l’avocat du diable — Apple, en l’occurrence —, ce ne sont pas des attributs qui vont manquer aux propriétaires de vieux iPhone, car ils n’en ont jamais joui jusque-là. Les clients lambda connaissent-ils seulement ces atouts ? J’en doute. Est-ce une raison pour les en priver ? Ça se discute.

Autant le rafraîchissement à 120 Hz et la pilule interactive peuvent laisser indifférents une bonne partie des profanes, autant l’écran toujours activé me parait de plus en plus important. Dites à votre (grand-)mère qu’elle pourra transformer son iPhone en cadre photo en le posant simplement sur un chargeur, vous verrez sa réaction. Le mode En veille est bien présent sur l’iPhone 16e, mais sans écran toujours activé, l’affichage s’éteint automatiquement au bout de quelques secondes, ce qui réduit fortement son intérêt.

iPhone 16e. Image iGeneration.

Heureusement, Apple n’a pas fait de compromis sur la réparabilité. Comme sur l’iPhone 14, le dos de l’iPhone 16e peut être remplacé individuellement en cas de casse. La réparation coûte ainsi beaucoup moins cher que sur les iPhone 13 et précédent — enfin, c’est quand même 199 €, donc une coque ou une assurance ne sont pas superflues. De plus, la batterie de l’iPhone 16e se retire proprement grâce à la méthode inaugurée par l’iPhone 16 : en appliquant un faible courant électrique, l’adhésif ionique fond et libère le composant.

En parlant de batterie, Apple déclare que c’est grâce à « une toute nouvelle architecture interne » qu’elle a pu faire de la place pour une unité plus grosse. En réalité, l’agencement est similaire à l’iPhone 14 ou 15. C’est surtout le retrait de l’objectif ultra grand-angle qui a permis de caser une batterie plus grande.

C’est dans la boîte

Si vous n’avez pas déballé d’iPhone neuf depuis plus de trois ans, le contenu de la boîte de l’iPhone 16e va vous faire drôle. Apple fournit uniquement un câble USB-C (USB 2) tissé d’un mètre, l’outil d’éjection du tiroir de carte SIM et une petite documentation. Les écouteurs filaires, le chargeur et les autocollants ont disparu au cours de ces dernières années.

La tête et les jambes

Apple n’a pas mégoté non plus sur le système sur puce, ou si peu. À l’instar de l’iPhone 16, l’iPhone 16e bénéficie de l’A18, une puce dernier cri gravée en 3 nanomètres, et de 8 Go de mémoire vive. Non seulement c’est un bien meilleur équipement que celui de l’iPhone SE 3 (A15 et 4 Go de RAM), mais c’est même mieux que l’iPhone 15 (A16 et 6 Go de RAM), qui coûte pourtant 150 € de plus !

Le CPU est composé de quatre cœurs économes et de deux cœurs puissants, qui pour ces derniers peuvent atteindre jusqu’à 4,04 GHz. Sans surprise, les performances sont excellentes et similaires à l’iPhone 16. Sur le test CPU de Geekbench 6, l’A18 se montre jusqu’à 33 % plus rapide que l’A16 (iPhone 15) et 43 % plus rapide que l’A15 (iPhone 14 et iPhone SE 3).

Toujours sur Geekbench 6, le GPU de l’iPhone 16e est environ 6 % plus puissant que celui de l’iPhone 15 et 15 % plus puissant que celui de l’iPhone 14. Ce que ces chiffres ne montrent pas, c’est que l’A18 prend en charge le ray tracing au niveau matériel et qu’il peut donc offrir plus efficacement des effets lumineux poussés dans les jeux.

Cette différence ressort dans le test Solar Bay de 3DMark, où l’iPhone 16e réalise un score plus de 40 % supérieur à l’iPhone 14, qui n’a pas d’accélération matérielle pour le ray tracing. Ce benchmark intensif de 20 minutes permet aussi de constater que le 16e chauffe moins que l’iPhone 15 Pro.

À cause d’un cœur en moins (4 au lieu de 5), le GPU du nouvel iPhone est en retrait par rapport à celui de l’iPhone 16 et de l’iPhone 15 Pro. Rien de grave, il est suffisamment vigoureux pour faire tourner confortablement 99,9 % des jeux iOS. Il n’y a que si vous avez la drôle d’idée de lancer un portage de jeux console (Resident Evil, Assassin’s Creed Mirage…) que le cœur en moins dégradera une expérience déjà pas folichonne.

Évidemment, quand on remonte plus loin dans le temps, l’iPhone 16e creuse encore plus l’écart. Il est environ 80 % plus rapide que l’iPhone SE 3 ainsi que l’iPhone 11 en matière de CPU et 170 % plus puissant en ce qui concerne le GPU. Un gouffre sépare également son Neural Engine de ceux qui équipent ces anciens iPhone. Dans le cadre d’une utilisation basique, cette énorme différence de performances ne saute pas aux yeux. En tout cas pas pour l’instant.

Si Apple a pris la peine d’intégrer un tel système sur puce et une telle quantité de mémoire dans l’iPhone 16e, c’est pour lui ouvrir les portes d’Apple Intelligence. Les fonctionnalités d’IA génératives seront officiellement disponibles en France début avril avec iOS 18.4, qui est actuellement en bêta.

Après plusieurs semaines d’essai en anglais et plus récemment en français, quelques aspects se révèlent prometteurs, mais Apple Intelligence est loin d’être indispensable. Pour un outil tel que Corriger, pratique dans Photos, et des Genmoji sympathiques, combien de résumés ratés et de « réponses intelligentes » à côté de la plaque ?

Apple Intelligence arrive en France : toutes les nouvelles fonctions pour votre iPhone et votre Mac

Apple Intelligence arrive en France : toutes les nouvelles fonctions pour votre iPhone et votre Mac

Comme Apple Intelligence prend pas moins de 7 Go d’espace, il est heureux que l’iPhone 16e ait 128 Go de stockage par défaut, soit le double de l’iPhone SE 3. En revanche, Apple ne fait toujours pas de cadeau sur le prix des capacités supérieures : comptez 849 € pour 256 Go et 1 099 € pour 512 Go.

C1 : c’est bien

Au niveau de la connectivité sans fil, l’iPhone 16e a du Bluetooth 5.3 comme tous les modèles depuis l’iPhone 14. Il a aussi du Wi-Fi 6… comme l’iPhone 11 sorti en 2019. L’absence de Wi-Fi 7 ou même de Wi-Fi 6E est regrettable alors que ces normes se démocratisent dans les box des opérateurs.

À mon bureau, connecté au réseau Wi-Fi 6E de MacGeneration, l’iPhone 15 Pro atteint jusqu’à 962 Mbit/s en réception et 852 Mbit/s en envoi. L’iPhone 16e ne dépasse pas, lui, 521 Mbit/s et 403 Mbit/s respectivement, car il ne peut pas tirer parti de la bande des 6 GHz. Ce sont plusieurs minutes d’attente en plus lors du téléchargement d’une mise à jour d’iOS ou de Fortnite — et celles de Fortnite sont très fréquentes et très volumineuses.

iPhone 15 Pro (Wi-Fi 6E)
iPhone 16E (Wi-Fi 6)

Au rang des déceptions, il faut aussi noter l’absence de puce Ultra Wideband, un retour en arrière par rapport à l’iPhone 11. Sans la puce U1, pas de localisation précise pour les AirTags. Vous pouvez faire sonner les balises, mais pas être guidé minutieusement vers elles grâce à une interface visuelle quand vous vous trouvez à proximité. A fortiori, l’iPhone 16e n’a pas la puce « U2 » qui permet de localiser de la même façon un iPhone ou une Apple Watch récente dans les alentours.

La localisation précise d’un AirTag grâce à la puce UWB. Ce mode n’est pas disponible sur l’iPhone 16e.

Pour ma part, j’utilise rarement la localisation précise pour retrouver mes clés et encore moins pour retrouver quelqu’un, donc je peux m’en passer. Mais pour les plus tête en l’air, ça sera un motif de frustration. Ce que je trouve peut-être le plus embêtant au sujet de l’absence d’UWB, c’est qu’elle va priver l’iPhone 16e de futures fonctionnalités. Cette technologie de microlocalisation est en effet amenée à jouer un rôle dans les serrures connectées et les clés de voiture dans les années à venir.

En parlant de domotique, l’iPhone 16e ne peut pas contrôler directement des objets connectés exploitant Thread. C’est anecdotique : si vous vous intéressez à ce protocole, vous avez déjà un réseau Thread chez vous grâce à une Apple TV ou un autre appareil.

Le composant le plus intéressant de l’iPhone 16e, c’est son modem cellulaire. Après des années d’efforts et des milliards de dollars d’investissements, Apple a concrétisé sa première puce cellulaire, l’Apple C1. Pas intérêt de se rater vu le rôle capital que joue cette pièce dans un smartphone !

iPhone 16e. Image iGeneration.

Le C1 est présenté comme le modem le plus économe en énergie jamais intégré à un iPhone. D’après la Pomme, il consomme jusqu’à 25 % d’énergie en moins que les puces de Qualcomm employées jusque-là, un progrès confirmé par Geekerwan. Quand le signal 5G est faible, le C1 consomme 0,67 W, contre 0,88 W pour le SDX71M des iPhone 16.

C’est bénéfique pour l’autonomie… mais est-ce qu’il capte bien, ce modem ? Pour le savoir, j’ai réalisé avec l’aide de Florian des tests de débits dans une dizaine d’endroits à travers Lyon, en intérieur comme en extérieur, avec l’application nPerf. Nous avons opposé l’iPhone 16e à un iPhone 15 Pro sur le réseau d’Orange en 4G (la 5G n’étant toujours pas généralisée dans tous les forfaits Sosh) et à un iPhone 14 Pro Max sur le réseau de SFR en 5G. Dans certains cas, c’est le modem Qualcomm qui l’a emporté, dans d’autres, c’est celui d’Apple.

Sur le réseau 5G de SFR, l’iPhone 16e a mis une claque à l’iPhone 14 Pro Max sur la place de la Croix-Rousse où la réception était excellente. Le nouvel iPhone a dépassé les 600 Mb/s en moyenne en réception, quand le 14 Pro Max s’est arrêté à 400 Mb/s. En émission, les débits étaient similaires.

À l’intérieur d’un café situé dans les pentes de la Croix-Rousse où le signal était moyen, les deux iPhone ont fait jeu égal. Nous avons mesuré environ 60 Mb/s en réception et 10 Mb/s en envoi en moyenne sur les deux iPhone.

Sur le réseau d’Orange en 4G, l’iPhone 16e s’est fait distancer par l’iPhone 15 Pro sur le pont de la Guillotière où la connexion était moyenne. Le premier offrait en moyenne 45 Mb/s en réception et 30 Mb/s en envoi, tandis que le second affichait respectivement 116 Mb/s et 51 Mb/s.

Le C1 fait un petit miracle dans le bureau lyonnais de MacGeneration, où la couverture cellulaire est médiocre depuis trop longtemps. Sur le réseau 5G de SFR, il parvient à accrocher des dizaines de Mb/s en réception et autour de 1,5 Mb/s en envoi. En comparaison, le 14 Pro Max capte au mieux 19 Mb/s en réception. Au pire, il échoue à lancer le test.

Même chose sur le réseau 4G d’Orange : l’iPhone 16e parvient à maintenir une connexion faible mais suffisante pour pallier une coupure de Wi-Fi pendant quelques minutes, quand l’iPhone 15 Pro ne délivre qu’un minuscule filet de data par intermittence.

Évidemment, nos mesures ne valent que pour les lieux où nous les avons réalisées à l’instant T, mais elles reflètent bien nos impressions après plusieurs jours : il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur le modem C1 d’Apple. S’il n’est pas aussi poussé techniquement que les puces de Qualcomm, en utilisation courante, ses performances sont équivalentes, sinon meilleures. Les tests de Geekerwan réalisés à plusieurs milliers de kilomètres de Lyon, en Chine, vont dans le même sens. Et tout ça, le C1 le fait donc en consommant moins d’énergie.

La nouvelle puce maison d’Apple s’occupe aussi des communications satellitaires, un dispositif de secours qui a fait ses débuts avec l’iPhone 14. C’est le genre de fonctionnalité dont on préfère ne pas avoir à se servir, mais que l’on est heureux d’avoir le moment venu.

Un appareil photo sans superflu

Sur le plan de la photo, l’iPhone 16e a un objectif grand-angle à ouver­ture ƒ/1,6 accompagné d’un capteur 48 Mpx, et c’est tout. Il n’a ni téléobjectif ni ultra grand-angle. C’était déjà le cas sur l’iPhone SE, mais l’absence d’ultra grand-angle est un recul par rapport à l’iPhone 11, qui permettait de prendre des photos d’ensemble sans trop de recul justement. Difficile de s’en passer une fois que l’on a pris l’habitude de s’en servir pour les photos de groupe et les paysages. Cette absence prive aussi l’iPhone 16e de mode macro ainsi que de photos et vidéos spatiales.

Le seul et unique appareil photo arrière du nouvel iPhone est très proche de celui de l’iPhone 16, néanmoins ce n’est pas exactement le même. Il a un capteur 48 Mpx qui a des pixels plus petits, ce qui veut dire qu’il ne capture pas autant de lumière. En plein jour, rien à redire, l’iPhone 16e produit des photos nettes, détaillées et justes, comparables à celles des autres iPhone sortis ces deux dernières années. Si vous préférez des clichés plus contrastés, chaleureux ou froids, vous pouvez modifier leur style avant la capture (mais pas après, contrairement aux autres iPhone 16), ce qui n’était pas possible sur les modèles avant l’iPhone 13.

iPhone 16e

L’iPhone 16e n’a pas de mode macro, mais la distance de mise au point de son unique objectif est beaucoup plus courte que celle des objectifs grand-angle des autres iPhone récents. Cela signifie que l’on peut tout de même prendre d’assez près des objets en photo (jusqu’à 7 cm environ, en dessous cela devient flou), comme le montre l’exemple ci-dessous.

iPhone 16e

En utilisant la technique du pixel binning, l’appareil photo génère par défaut des photos de 24 Mpx (4 284 x 5 712 pixels), un bon compromis qui permet de garder une grande plage dynamique, de nombreux détails et un fichier pas trop volumineux. L’écart de qualité est sensible avec les modèles qui ont plus de cinq ans, comme l’iPhone XS. Les photos de ce dernier apparaissent plus fades et moins précises.

Quand la lumière est faible, l’iPhone 16e s’en tire globalement très bien grâce à son mode Nuit, un mode qui a toujours fait défaut aux iPhone SE.

iPhone 16e, mode Nuit

Si vous utilisez encore un iPhone 7, un modèle qui remplit toujours son office aujourd’hui, voyez un peu la différence de qualité pour une image prise à la tombée de la nuit.

L’écart est frappant sur cet autre exemple : quand l’iPhone 7 produit une photo délavée et très bruitée, l’iPhone 16e donne à voir une image nette et sans bavure.

Bien que l’iPhone 16e n’ait pas de téléobjectif, il offre tout de même un simili zoom optique 2× satisfaisant en taillant dans les 48 millions de pixels fournis par son capteur.

iPhone 16e, simili zoom optique 2×

Progrès du capteur aidant, ce faux zoom optique fait aussi bien que le vrai téléobjectif 2× de l’iPhone XS.

Attention néanmoins à une chose avec ce faux téléobjectif : dans un environnement peu éclairé, il faut bien rester immobile au moment de la prise de vue, sous peine d’obtenir une photo floue. La stabilisation optique de l’iPhone 16e est moins poussée que sur les modèles de ces trois dernières années (pas de déplacement du capteur).

iPhone 16e, simili zoom optique 2×. Premier essai raté.
iPhone 16e, simili zoom optique 2×. Second essai réussi.

Comme les autres iPhone 16, le 16e atténue un peu les reflets lumineux grâce à une nouvelle optique et des optimisations logicielles. Comparé à l’iPhone 15 Pro, on remarque que le vilain point vert à droite de l’image est moins visible et qu’il n’y a pas de halo en haut à droite. C’est mieux, mais ce n’est pas encore parfait.

Côté vidéo, l’iPhone 16e n’a ni le mode Cinématique ni le mode Action, ce qui n’a rien de dramatique. Le principal est là, à savoir l’enregistrement de vidéos Dolby Vision en 4K jusqu’à 60 i/s, des vidéos qui en mettent vraiment plein les yeux sur les écrans HDR. Il conserve les avancées des autres iPhone 16 en matière d’audio, à savoir le Mix audio pour modifier après coup le rendu sonore global ainsi que la réduction du bruit du vent. Ce traitement automatique atténue très efficacement le ronronnement du vent, un vrai point fort pour les vidéos tournées à l’extérieur.

À l’avant, la caméra TrueDepth 12 Mpx avec autofocus prend des selfies beaucoup plus jolis que n’importe quel iPhone SE. D’ailleurs, cette caméra représente un changement majeur pour l’authentification biométrique, puisqu’elle remplace Touch ID par Face ID sur le nouvel iPhone le moins cher. La technologie de reconnaissance faciale d’Apple est transparente et s’est améliorée année après année (prise en compte des masques, compatibilité avec l’orientation paysage…), si bien qu’il est difficile de regretter le capteur d’empreintes digitales.

Infatigable, mais pas magnétisable

Comme l’appareil photo, l’autonomie est un des éléments qui importe le plus les utilisateurs novices comme avancés. D’après Apple, l’iPhone 16e est particulièrement bien loti dans ce domaine : jusqu’à 26 heures de lecture vidéo en local, 21 h de streaming vidéo ou 90 h de lecture audio. Ce sont tout simplement les meilleurs chiffres annoncés pour un iPhone de 6,1".

Force est de reconnaitre que l’iPhone 16e tient bien la distance. Florian et moi n’avons pas réussi à épuiser nos unités au cours d’une seule journée. Pour vous donner une idée, le dimanche, après un réveil à 7 h 30 et près de 5 h 20 de temps d’écran (dont 1 h 10 de Netatmo Security, 37 min de Netflix, 35 min de New York Times, 33 min de Plans…), l’iPhone de Florian avait encore 16 % de batterie à 23 h 30. Avec environ 4 heures de temps d’écran pour ma part (Plans, Reeder, Safari, Appareil photo…), le mien affichait toujours 40 % d’autonomie à 23 h.

Après 5 h 18 de temps d’écran, il restait encore 15 % d’autonomie à cet iPhone 16e. Image iGeneration.

L’iPhone 16e est taillé pour résister plus d’un jour entier sans se restreindre. C’est une belle performance que l’on avait plutôt l’habitude de voir sur les Plus ou les Pro Max jusque-là. Et par rapport à l’iPhone SE, dont l’autonomie est le gros point faible, c’est carrément le jour et la nuit. Il n’est pas exagéré de dire que l’iPhone 16e peut rester actif presque deux fois plus longtemps que son prédécesseur. Il doit cette réussite à la puce C1 qui consomme moins, mais aussi et surtout à sa grande batterie de 15,56 Wh, quand celle de l’iPhone 16 a une capacité de 13,83 Wh et celle de l’iPhone SE 3 de seulement 7,82 Wh.

Pour recharger l’iPhone 16e, si vous venez d’un ancien iPhone, vous devrez remplacer vos câbles Lightning par des câbles USB-C. À ce sujet, son port USB-C est le plus limité de tous les iPhone. Non seulement il ne gère que l’USB 2 (jusqu’à 480 Mbit/s) pour les transferts de données, mais en plus il n’est pas compatible DisplayPort. Impossible donc de s’en servir comme d’une sortie vidéo pour un moniteur externe.

C’est principalement en retirant l’objectif ultra grand-angle qu’Apple a pu mettre une plus grosse batterie dans l’iPhone 16e. Image Rewa.

Pour en revenir à l’alimentation, la charge rapide permet de remplir environ la moitié de la batterie en 30 minutes avec un câble USB-C et un chargeur d’au moins 20 W. Apple ne fournit plus d’adaptateur secteur depuis un moment, mais si vous avez besoin d’un petit chargeur USB-C, ce genre d’accessoire ne coûte qu’une bouchée de pain.

Avec un chargeur sans fil, pas de charge rapide, car l’iPhone 16e n’est pas compatible MagSafe. C’est la plus grosse surprise de ce nouvel iPhone : alors que l’on croyait naïvement que le MagSafe faisait partie de l’équipement standard depuis son introduction dans l’iPhone 12, il n’en est rien.

L’iPhone 16e est compatible avec la recharge sans fil, mais uniquement avec le standard Qi de première génération limité à 7,5 W, comme au bon vieux temps de l’iPhone 11. Il lui manque la couronne d’aimants permettant un alignement parfait avec les chargeurs magnétiques et une alimentation à 15 W (les iPhone 16 acceptent même jusqu’à 25 W avec le chargeur MagSafe de deuxième génération). Une demi-heure de recharge par induction ne fait remonter le niveau de la batterie qu’à 18 %.

Apple justifie l’abandon du MagSafe en expliquant que les clients visés rechargent majoritairement leur iPhone actuel avec un câble. On peut renverser l’argument : Apple aurait pu inciter ces propriétaires d’anciens iPhone à découvrir la recharge sans fil avec le MagSafe, une technologie plus pratique que le Qi de base. En réalité, Apple a privé l’iPhone 16e de cette particularité pour réduire ses coûts et pour qu’il ne fasse pas trop d’ombre aux autres modèles aux yeux des connaisseurs.

L’absence de MagSafe n’est pas une fatalité pour autant, on peut facilement ajouter des aimants au nouvel iPhone par le biais d’une coque. Celle que j’utilise depuis plusieurs jours, un modèle de Spigen qui coûte une vingtaine d’euros, remplit très bien son rôle : elle me permet d’aimanter solidement l’iPhone 16e sur mon chargeur magnétique vertical à la maison et sur mon chargeur MagSafe Apple au bureau, mais aussi d’accoler au dos de l’appareil ma batterie Qi2 et mon support magnétique. L’aimantation est aussi bonne qu’avec les iPhone MagSafe nus.

Avec une coque aimantée, l’iPhone 16e devient compatible avec les chargeurs magnétiques. Image iGeneration.

Cette solution n’est cependant pas parfaite avec les chargeurs MagSafe/Qi2, car la puissance maximale acceptée par l’iPhone 16e reste irrémédiablement bloquée à 7,5 W. Est-ce un problème ? Ça dépend des cas. Si, comme moi, vous laissez généralement votre iPhone pendant plusieurs heures sur son chargeur sans fil (la nuit, notamment), qu’il charge à 7,5 W ou 15 W, vous le reprendrez avec une batterie pleine ou à la limite de recharge que vous aurez fixée.

Si vous voulez remplumer rapidement votre iPhone par induction, dans votre voiture par exemple, alors oui, l’absence de MagSafe est préjudiciable. Mais il est bon de rappeler que la recharge filaire (autour de 25 W maximum) reste plus rapide et plus « fiable » que le MagSafe de 1re génération (jusqu’à 15 W) et même que le MagSafe de 2e génération (jusqu’à 25 W dans le meilleur des cas).

J’en ai fait encore l’expérience récemment lors d’un voyage en train avec mon iPhone 15 Pro. Comme je partageais la connexion de celui-ci avec mon Mac (à quand un MacBook avec une puce C1, d’ailleurs ?), sa batterie s’est mise à fondre comme neige au soleil. J’ai alors dégainé ma batterie Qi2 pour le recharger rapidement, sauf qu’au bout de quelques minutes, la recharge s’est arrêtée : l’iPhone était en train de surchauffer à cause du partage de connexion et de la chaleur produite par la recharge sans fil. J’ai finalement utilisé un câble USB-C pour pouvoir lui redonner du jus.

Pour finir, sans vrai MagSafe, le porte-cartes d’Apple compatible avec la fonction Localiser perd justement cette fonction. Quand il est séparé d’une coque aimantée pour iPhone 16e, il n’y a pas de notification informant de sa dernière position connue.

Pour conclure

L’iPhone 16e, c’est l’iPhone qui peut convenir à tout le monde, ou presque. Il est très bon, voire il excelle, dans les domaines essentiels. Vous voulez un écran grand, mais pas trop ? Sa dalle de 6,1" tape dans le mille. Vous voulez un smartphone rapide ? Sa puce A18 ainsi que ses 8 Go de mémoire assurent des performances de haut vol (et une compatibilité avec Apple Intelligence) pendant de longues années. Vous ne voulez pas vous soucier de la batterie ? Il a une autonomie digne d’un téléphone qui fait une taille au-dessus. Vous voulez faire de belles photos ? Il réussit son coup dans la plupart des circonstances.

Bien sûr, on peut trouver à redire sur plusieurs mesquineries, notamment l’absence de MagSafe, d’objectif ultra grand-angle et d’UWB. Ces omissions peuvent rebuter les possesseurs d’iPhone 12 ou 13 qui étaient prêts à faire le saut. C’est délibéré et diabolique de la part d’Apple, qui préfère orienter ceux-ci vers l’iPhone 16.

Mais ces caractéristiques indispensables pour les connaisseurs passent au-dessus de la tête de monsieur et madame tout le monde, qui cherchent simplement un iPhone avec un grand écran, une grosse batterie et un bon appareil photo. L’iPhone 16e coche toutes les cases, ce qui n’était plus le cas de l’iPhone SE depuis un bon bout de temps.

Reste la question du prix. À 719 €, l’iPhone 16e est trop cher… comme tous les autres iPhone ! En fait, il est surtout trop cher parce qu’il représente le nouveau ticket d’entrée dans la gamme iPhone, un ticket d’entrée qui a pris 190 € d’un coup. C’est l’iPhone pour tout le monde… qui a les moyens.

Prix :

à partir de 719 €

Note :

Les plus

  • Grande puissance
  • Autonomie très confortable
  • Bon appareil photo
  • Bouton Action
  • Bonne réparabilité

Les moins

  • Tarif élevé
  • Pas de MagSafe
  • Pas d’objectif photo ultra grand-angle

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