Sur le marché florissant des enceintes AirPlay 2, il y a un modèle qui sort du lot, c'est la Zipp Mini 2 de Libratone. À l'opposé du HomePod qui ne connait rien d'autre que la technologie de diffusion d'Apple, l'enceinte scandinave intègre aussi Spotify Connect, le Bluetooth, une entrée mini-jack et même une prise USB. Pour couronner le tout, on peut l'utiliser n'importe où grâce à sa batterie.
Vendue généralement moins de 250 €, la Zipp Mini 2 est-elle aussi bien qu'elle en a l'air ? Réponse dans ce test.
Une enceinte originale et portative
Le design de la Libratone Zipp Mini 2 est original et ludique. Sa base est en plastique tandis que son corps est recouvert d'un tissu mousseux. Cette housse en maille peut se retirer à l'aide de la fermeture éclair faisant le tour du tube. Pourquoi la retirer ? Pour en mettre une d'une autre couleur (elles sont vendues 29,99 € l'unité).
Autre originalité, la lanière en cuir qui dépasse à l'arrière et qui invite à saisir l'appareil pour l'emmener avec soi. La Zipp Mini 2 dispose en effet d'une batterie. C'est une caractéristique rare pour une enceinte AirPlay 2 : seules la Sonos Move et la Bose Portable Home Speaker, qui coûtent bien plus cher (respectivement 399 € et 369 €), peuvent également être éloignées d'une prise.
Libratone promet jusqu'à 12 heures d'autonomie. J'ai mesuré une moyenne de 10 heures lors de mes essais en AirPlay 2 et Spotify Connect, avec le volume sonore réglé au tiers environ, ce qui est largement suffisant pour un usage domestique.
Compte tenu de ses dimensions (22,4 x 10 cm) et de son poids (1,1 kg), on déplacera plutôt la Zipp Mini 2 de pièce en pièce que de maison en maison. Elle est moins faite pour être brinquebalée dans son sac qu'une enceinte Bluetooth comme la UE Boom. Si on ne la déplace jamais, on peut retirer facilement sa lanière pour plus de sobriété. À noter que la Zipp 2 existe dans une version non « mini », plus grosse et plus puissante, mais toujours portative, vendue environ 250 €.
Au sommet de l'enceinte figure un afficheur lumineux avec des contrôles tactiles. Des gestes intuitifs permettent de contrôler la lecture (un tap pour la lecture, deux taps pour la piste suivant, un cercle comme sur la molette de l'iPod pour régler le volume…). En appuyant longuement sur le rossignol (le logo de la marque), on fait apparaître de nouvelles icônes dédiées à différentes fonctions sur lesquelles on reviendra.
Une connectivité sans faille
Outre sa batterie, le point fort de la Libratone est sa connectivité. Non seulement elle est compatible avec les principales technologies sans fil, mais en plus elle accepte les périphériques USB et les autres sources reliées avec un câble mini-jack.
Le port USB est de type A et non de type C, ce qui n'est peut-être pas plus mal, on est plus susceptible d'avoir une (vieille) clé USB-A qu'une clé USB-C. Ce port servira plus à dépanner qu'à écouter toute sa discothèque, la sélection d'un morceau précis étant impossible à même l'enceinte et compliqué dans l'application mobile. La hiérarchie des fichiers présents sur la clé n'est malheureusement pas conservée dans l'app.
En parlant de l'application, celle-ci est irritante. Indispensable pour accéder aux réglages avancées du produit, elle nécessite de se créer un compte Libratone et se rafraîchit à chaque ouverture.
Elle a quelques fonctions de lecture et de multiroom, mais c'est anecdotique et beaucoup moins pratique que ce que propose Sonos en la matière. On peut constituer un groupe d'enceintes Libratone afin qu'elles jouent la même chose simultanément, ainsi qu'assigner telle ou telle enceinte sur le canal gauche ou droite, mais cela demande beaucoup de taps dans l'application. Mieux vaut exploiter AirPlay 2 ou Spotify Connect dans ce cas-là, on évitera de s'arracher des cheveux.
Si vous avez des invités à la maison et que vous ne voulez pas leur donner le mot de passe de votre réseau Wi-Fi, ils pourront quand même se connecter à la Zipp Mini 2 grâce au Bluetooth 4.1. Pas de mauvaise surprise, j'ai pu connecter du premier coup un smartphone Android. Le Bluetooth est le moins bon des protocoles en matière de qualité sonore, mais il a l'avantage d'être quasiment universel. Et puisque Libratone n'est vraiment pas sectaire, son enceinte est même compatible avec le standard DLNA.
Outre le contrôle de la lecture, une poignée de fonctions sont disponibles directement sur l'enceinte. Les petites icônes sur le dessus de l'appareil ne sont pas toutes parlantes. Il faut consulter le manuel pour comprendre qu'il y en a une dédiée à SoundSpace Link (pour grouper des enceintes), une autre pour le calibrage sonore, et encore une autre pour mettre à jour le firmware du produit — était-ce bien nécessaire d'intégrer cette option à l'interface tactile ?
Une icône qui a toute sa place au sommet de l'enceinte est celle dédiée à Alexa. En la touchant, on peut couper le micro ou au contraire activer l'assistante sans avoir à prononcer « Alexa ». La reconnaissance de la commande vocale n'est d'ailleurs pas très bonne : la musique en route, j'ai dû souvent m'y reprendre à plusieurs fois pour réveiller l'assistante.
Les fonctionnalités essentielles d'Alexa sont prises en charge. On peut notamment contrôler la lecture et la sélection de la musique à la voix (j'ai testé ce point avec Spotify).
Qualité sonore
Comme le HomePod, la Zipp Mini 2 est omnidirectionnelle : son woofer 3" et son tweeter 1" diffuse le son sur 360° grâce à un réflecteur. C'est un bon point pour une enceinte portative susceptible d'être posée n'importe où, comme sur une table au milieu d'une pièce ou dans le jardin, d'autant que l'émission est homogène.
Sur le plan de la qualité sonore, la Zipp Mini 2 ne peut pas rivaliser avec le HomePod, mieux équipé techniquement (et plus cher). Elle est aussi en retrait par rapport à la Sonos One, qui coûte le même prix, et à l'étagère Symfonisk, vendue deux fois moins cher. Le son de la Zipp Mini 2 est moins ample et moins précis. Mais les deux enceintes Sonos ne sont pas portative…
Comparée à une enceinte Bluetooth ou même à ma « vieille » Sony SRS-X7 Wi-Fi transportable, la Zipp Mini 2 reprend la main. De manière générale, elle délivre un son plutôt homogène et sans distorsion, même en poussant le volume à fond. À ce sujet, elle remplit aisément un grand salon.
Différents égaliseurs dans l'application permettent d'ajuster le profil sonore en fonction du type de musique ainsi que du type d'endroit où l'appareil est placé (étagère, table, sol…). Il y a également une option de calibrage pour optimiser la restitution en fonction de l'acoustique de la pièce (contrairement au Trueplay de Sonos, le calibrage se fait de manière transparente, au fil de la diffusion, visiblement). En tirant partie de toutes ces options, on parvient à améliorer sensiblement la qualité sonore. Au bout du compte, les basses sont assez « rondes » et les médius et aigus se font bien présents.
Pour conclure
C'est quasiment un carton plein pour la Libratone Zipp Mini 2. Elle est bien plus qu'une simple enceinte AirPlay 2 : originale, complète et portative, c'est l'enceinte conviviale par excellence.
C'est seulement si vous faites de la qualité sonore votre priorité absolue que la Zipp Mini 2 est moins recommandable. Pour le même prix, une Sonos One est largement meilleure en la matière. Mais impossible d'éloigner la Sonos d'une prise de courant.
Les autres enceintes AirPlay 2 portatives sont peu nombreuses et surtout beaucoup plus chères. Elles le sont d'autant plus que Libratone propose un pack de deux Zipp Mini 2 au tarif très attractif de 329 €. C'est le prix d'un seul HomePod…