Pour beaucoup de petits et grands garçons (et filles), les petites voitures Hot Wheels sont un incontournable des longues après-midi pluvieuses et des soirées endiablées entre copains. Mais voilà, faire rouler des modèles réduits sur des circuits c’est bien sympathique, cependant Mattel, le fabricant des Hot Wheels, ne pouvait plus s’en contenter.
Après tout, les joueurs baignent depuis longtemps dans l’ère du tout numérique et du tout connecté. Mattel devait donc imaginer des voitures capables d’interagir avec une application mobile, tout en évitant de vendre l’âme des petites Hot Wheels.
"Hot Wheels id" est le résultat de cette cogitation. Des bolides miniatures à collectionner, un circuit modulaire, des défis à compléter en vrai et en virtuel, bref, tout ça a l’air épatant, mais avant d’en profiter il faudra débourser 189,95 € pour acquérir le circuit Smart Track.
Rapides et dangereux
Que ce soit pour les mioches ou pour un utilisateur ayant davantage de bouteille, prévoyez de la place. L’emballage est imposant, et le circuit une fois monté occupera une bonne partie du plancher. Le déballage ressemble à un jour de Noël : il faut retirer de leurs cartons des tas de petites pièces et de morceaux de circuit.
Le Smart Track se compose de 16 pièces de piste (dont un 360, un tremplin et deux virages), le Portail de course, une pompe manuelle, ainsi que deux petites voitures. Les morceaux de piste se branchent les uns aux autres grâce à des connecteurs USB-A (un mâle et un femelle à chaque bout). On peut réaliser toutes sortes de tracés en multipliant les embûches sur la route1.
Quant aux voitures, elles sont adorables et tout à fait dans le style Hot Wheels. Les deux miniatures fournies dans la boîte sont des reproductions des Rallye Finale et Super Blitzen. On trouvera sur l’Apple Store des modèles réduits de grandes marques, comme une Aston Martin, une Mercedes ou encore une Corvette. Le prix à l’unité de ces voiturettes est de 7,95 € — Mattel lancera 51 (!) modèles cette année.
Avant de dévorer le bitume plastique, il convient de maîtriser l’art délicat de la pompe : c’est elle et les deux courroies à l’intérieur qui propulsent les miniatures sur le circuit. Il faut pousser dessus pas trop fort, mais pas trop lentement non plus, ça demande un peu d’entraînement.
Les plus bourrins (dont je suis) devront donc apprendre à réfréner leurs pulsions et à la jouer fine. Ce d’autant que la pompe en question a une fâcheuse tendance à se bloquer en position basse si on la pousse un peu trop fort.
Les premières minutes sont amusantes, avant même de connecter quoi que ce soit à son appareil iOS. On prend ainsi bien du plaisir à monter les circuits, à les tester, à les améliorer, à tenter les trucs les plus improbables. Et il est vraiment très fun de voir les voitures rouler dessus à toute berzingue… en évitant autant que possible les sorties de route.
Le besoin de vitesse
L’élément central du circuit Smart Track, le cœur du réacteur du dispositif de Hot Wheels id, c’est le Portail de course. Il s’agit d’un bout de route qui s’insère dans le morceau contenant aussi la pompe. Il se recharge grâce à un port USB-C (un câble USB-C/USB-A est fourni).
Les voitures intègrent un tag NFC qui leur confèrent un identifiant unique (le fameux « id » de Hot Wheels id). Il suffit de déposer un véhicule sur le Portail pour que l’app compagnon le reconnaisse immédiatement.
Et c’est en roulant sur le Portail de course que l’application mesure la vitesse de la voiture et relève le nombre de tours parcourus. C’est ce qui donne tout le sel de Hot Wheels id ! L’application qui accompagne le Smart Track comprend deux jeux qui tirent parti des voiturettes connectées et de leur circuit.
Le premier, « Jeu libre », reproduit sur l’écran de l’iPhone ou de l’iPad le circuit créé par l’utilisateur — merci aux fameux ports USB intégrés aux différents morceaux de la piste, ce qui leur permet de communiquer avec le Portail de course. Malheureusement, on n’y voit pas serpenter les bolides en même temps que sur le circuit physique. En revanche, on obtient leur vitesse, le nombre de tours/minute de la pompe et la vitesse du tour de piste (en course, le Portail peut enregistrer les données de six voitures maximum).
Le deuxième jeu, « Campagne », propose d’accomplir des défis en combinant dextérité et précision. Chaque défi nécessite de monter un circuit spécifique avec les différents éléments du Smart Track. La courbe de progression de la campagne permet de prendre en main les spécificités du dispositif, et aussi d’imaginer de nouveaux circuits.
Les deux autres activités regroupées sous la bannière « Jeu portail » n’exigent que le portail de course à combiner avec des morceaux de circuits classiques. Il y a un jeu de chamboule-tout avec une voiture à faire sauter dans un empilement de cubes. L’autre jeu est une course de vitesse basique où les voitures en lice sont classées en fonction de leur vitesse au tour.
Ça va clencher !
Collectionner les Hot Wheels, cela fait partie du charme des petites voitures, qu’elles soient physiques ou virtuelles. L’application de Mattel permet donc de débloquer un bon nombre de bolides : physiques bien sûr en achetant des modèles id, mais aussi virtuels.
Avant que votre garage devienne l’objet de la jalousie de vos amis, il faudra obtenir des « blueprints » en jouant au jeu de courses tout ce qu’il y a de plus classique du mode « Ville ». D’innombrables défis y attendent le pilote, qui devra concourir contre des adversaires virtuels.
Cette section de l’application est loin d’offrir les sensations de course les plus sensass’ jamais éprouvées sur iOS. Pour trouver son quota d’adrénaline, mieux vaut se tourner vers la série des Asphalt. Malgré tout, les plus complétistes voudront y revenir régulièrement s’ils veulent remplir leur garage.
En plus des blueprints, le mode Ville permet d’accumuler des pièces id, la monnaie du jeu. Cet argent sert à améliorer les véhicules en sa possession, qu’il s’agisse des voiturettes physiques ou des versions virtuelles qui vont concourir dans les différents défis. Des améliorations indispensables pour tenir la dragée haute face à des adversaires de plus en plus redoutables.
S’il manque au joueur quelques pièces id pour améliorer les capacités de sa voiture, pas de souci : il est possible d’en acheter… avec du vrai argent. Autre artifice pénible issu des pires heures du free-to-play, la jauge d’essence : une fois vide, elle active un minuteur avant le prochain plein. Empêchant entretemps le pilote de jouer, à moins qu’il accepte de dépenser quelques pièces.
Ces mécanismes freemium n’ont rien à faire dans un kit vendu 190 €. Ils dévalorisent l’expérience d’un jeu qui, jusqu’à présent, était plutôt sympa. Fort heureusement, on peut complètement faire l’impasse sur toute cette partie de l’application et n’utiliser que les jeux qui utilisent les bolides id.
Espérons que Mattel continue d’enrichir les activités basées sur la technologie id plutôt que de trop s’investir dans la partie freemium qui cherche à faire les poches des joueurs.
Pour conclure
Le passage des Hot Wheels dans le monde merveilleux du tout connecté est assez réussi. Mieux encore, Hot Wheels id conserve l’essence des modèles réduits à quatre roues qui fait le bonheur des fans de tous âges, avec des voiturettes répondant aux standards classiques de la marque et un circuit qui permet de multiplier les variations.
Seul bémol mais il est de taille, la pompe nous a semblé très fragile : les furieux qui appuieront trop fort en seront pour leurs frais. Toujours concernant les casse-cous adeptes de la vitesse, les voitures ont tendance à sortir très facilement de leur circuit, ce qui pourra provoquer quelques accidents malheureux.
La technologie NFC est certes low-key mais elle est fiable et économe. Mattel n’a pas voulu s’embarquer dans un projet trop ambitieux de voitures connectées à piloter depuis l’iPhone comme les modèles de feu le constructeur Anki, et c’est tant mieux. On est moins emballé par toute la partie freemium qui n’a aucun intérêt, sinon de remplir à bon compte les caisses de Mattel.
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Le Portail de course, vendu indépendamment au prix de 54,95 € (avec deux voitures), est compatible avec les circuits classiques Hot Wheels. Des adaptateurs fournis permettent d’insérer le module entre deux morceaux de pistes. Bien sûr, on perd une partie des fonctions du Smart Track, mais saluons ici la volonté de Mattel de ne pas laisser de nombreux fans sur le bord de la route. ↩︎