D'origine irlandaise, lancé il y a un peu plus d'un an après un Kickstarter, le Scriba est un stylet Bluetooth pour appareils iOS (et Android). Pour se différencier, cet accessoire vendu 50 € joue sur son ergonomie qui autorise des fonctions parfois absentes sur des stylets plus classiques. À condition que les apps les prennent en charge.
La première singularité du Scriba tient dans sa forme : un corps en plastique, surplombé d'une surface en nylon au profil tout en circonvolutions. Une surface très confortable pour l'index qui se loge parfaitement dans un creux recouvert de gomme. Selon la manière dont on tient le stylet, le pouce trouvera lui aussi un très bon accueil. Le tout ne pèse que 18 grammes.
La pointe du Scriba est un embout en gomme souple (3 autres pointes de remplacement sont fournies) tandis qu'à l'autre extrémité, un capuchon à dévisser masque la prise microUSB pour la recharge (200 heures d'autonomie annoncées).
Lorsqu'on a déjà joué avec le Pencil (ou certains de ses concurrents) on peut regretter cette pointe molle et large du Scriba, car le trait que l'on exécute peut être masqué pendant le mouvement, et puis il n'y a pas ce contact ferme avec l'écran.
Quant au grand espace vide entre le corps principal (dans lequel est logé la batterie) et cette partie supérieure souple, il n'est pas là que pour faire original et donner un profil aérien au produit. On peut appuyer sur cette partie et en fonction du nombre et du degré de pression, des actions sont déclenchées. Cette partie du stylet agit en fait comme un bouton perfectionné.
Le principal attrait du Scriba, en plus de cette ergonomie, réside donc dans les actions permises par ce jeu de pressions sur le stylet. Ce sera l'activation de la gomme, un basculement vers l'outil précédent, une annulation, une épaisseur du trait proportionnelle au degré de pression que l'on exerce, etc. On retrouve cela aujourd'hui dans le Pencil 2 mais celui-ci s'en tient à seulement interpréter un double tap.
Par ce dispositif, le Scriba peut en outre servir de télécommande afin de piloter une présentation. L'appairage Bluetooth procède du même principe : une pression active le stylet avec la tablette ou dans une app. C'est simple et rapide. Cerise sur le gâteau, un vibreur interne sanctionne les actions (si le développeur l'a prévu).
Reste que cette valeur ajoutée et ces actions ne sont utilisables qu'avec les applications qui ont intégré le SDK du fabricant. Sans cela, le Scriba s'en tient à un rôle de stylet classique.
La liste des apps compatibles est modeste. On a Paintstorm (qui essaie de reproduire à tout prix une interface de logiciel de dessin PC sur un écran d'iPad), Drawing Desk, Zen Brush 2, Infinite Painter et quelques autres, sans oublier des apps conçues par les fabricants du stylet (Brushes for Scriba, Scriba Slides…). Parmi celles-ci, toutes n'ont pas repris l'ensemble des fonctions permises par le stylet. Là encore c'est au bon vouloir des éditeurs.
Des logiciels comme Procreate, Linea, Tayasui Sketches, les apps Adobe, Autodesk Sketchbook ou Paper sont absents. On pourra les employer avec le Scriba mais sans valeur ajoutée.
À l'usage, le Scriba est très agréable en main, on peut se lancer dans des croquis et esquisses, à ceci près qu'on est souvent gêné par l'absence d'une détection de la paume. Au lieu de rejeter ce contact, le tracé se voit interrompu, quand ce n'est pas la surface de travail qui se déplace brutalement sous votre main, sauf à tenir le stylet sans toucher l'écran de la paume, ce qui n'a rien de confortable.
Le Pencil n'est pas soumis à ces aléas puisque c'est au niveau d'iOS que se gère le rejet de la paume. En revanche le Scriba a pour lui de savoir fonctionner avec bien plus de tablettes.
Au final, lorsqu'on a un iPad compatible avec le Pencil d'Apple (voire le Crayon de Logitech) et que cet accessoire est important au quotidien, la question du choix ne se pose pas. Ces Pencil offriront la meilleure expérience utilisateur. Pour les autres iPad, le Scriba est intéressant sur la forme (au sens littéral), il n'est pas atrocement cher — 50 € sur Amazon — mais il m'a laissé sur ma faim sur le fond. Il dépend trop de la bonne volonté des éditeurs tiers pour révéler ses capacités.