Du temps de Steve Jobs, l’Apple TV était considéré comme un « hobby », mot fameux qui a longtemps collé à la peau du boîtier, et qui autorisait le constructeur à expérimenter différents modèles. D’abord simple extension reliant un téléviseur à la bibliothèque iTunes du Mac, l’appareil a basculé dans le monde merveilleux du streaming, puis corps et âme dans celui des apps.
L’Apple TV de 4e génération, lancée fin 2015, apportait enfin une boutique d’applications sur le modèle de l’iPhone ainsi qu’une télécommande pensée pour les usages tactiles. Un duo séduisant sur le papier, mais qui n’était pas dénué de défauts pour autant. L'Apple TV 4K dévoilée à l’occasion du special event de rentrée a le mérite d’en corriger quelques-uns. Mais la médaille a de nouveaux revers…
Ce qu’il fait à l’intérieur se voit à l’extérieur
L’Apple TV 4K ressemble comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur, qui avait sérieusement gagné en hauteur par rapport aux modèles de deuxième et troisième génération. Depuis le temps on s’y est fait, et le format est suffisamment compact pour ne pas prendre de place à côté de la télé.
Il faut y regarder à deux fois pour repérer les différences entre les deux générations. En dessous tout d’abord, on note la présence d’évents qui étaient notoirement absents sur les boîtiers précédents. On sait depuis le démontage d’iFixit que l’Apple TV 4K contient un gros ventilateur, qui fait partie d’un système de refroidissement indispensable lors du traitement des gros fichiers 4K.
L’arrière de l’appareil présente un port en moins : il s’agit de l’USB-C qui n’avait qu’une fonction diagnostic, utile pour déterminer un éventuel problème technique, mais aussi pour restaurer le boîtier avec iTunes ou encore réaliser des captures écran et des enregistrements vidéo. Une partie de ces fonctions est désormais prise en charge par Xcode et une connexion Wi-Fi.
Autre changement invisible mais bien pratique, l’Apple TV 4K intègre un port Ethernet Gigabit, du mieux donc par rapport à l’Ethernet 10/100 des précédents modèles. C’est un apport bienvenu pour transporter les lourds fichiers 4K. Le Bluetooth 5.0 est aussi de la partie, avec sa portée quadruplée par rapport au Bluetooth 4.2, et pratiquement deux fois plus véloce. Surtout, ses capacités mesh permettent de créer des réseaux maillés. Ce sera sans aucun doute utile pour tout ce qui est domotique, l’Apple TV jouant aussi le rôle de concentrateur HomeKit.
La norme HDMI supportée par l’Apple TV évolue elle aussi : elle passe de la 1.4 à la 2.0a, qui offre une bande passante suffisante pour transporter de la 4K à 50 ou 60 images/seconde (24 i/s pour la norme 1.4). Le HDMI 2.0a prend en plus en charge les couleurs 10 et 12 bits (jusqu’à 68,7 milliards de couleurs), contre 8 bits pour la 1.4 (16,7 milliards de couleurs). Ce support d’une gamme de couleurs étendue est indispensable pour l’affichage HDR.
La norme HDMI 2.0 est également à la manœuvre pour le Dolby Atmos, un système audio « 3D » qui permet aux récepteurs compatibles de « positionner » le son à différents endroits de la pièce, l’objectif étant évidemment d’offrir une meilleure immersion. L’Apple TV 4K ne prend pas encore en charge le Dolby Atmos, mais le constructeur l'ajoutera dans une future mise à jour de tvOS. En attendant, le boîtier peut diffuser en Dolby Digital 5.1 et surround Dolby Digital Plus 7.1.
L’Apple TV 4K est une bête de course : avec une puce A10X Fusion et 3 Go de RAM, le boîtier se positionne quasiment au niveau d’un iPad Pro 2017 (qui embarque 1 Go de RAM supplémentaire). Évidemment, les usages entre les deux appareils n’ont pas grand-chose à voir, mais le système-sur-puce de l’Apple TV permet d’envisager le futur à deux ou trois ans avec une certaine confiance : l’Apple TV 4K sera suffisamment puissant pour faire fonctionner les applications les plus gourmandes pendant encore un moment.
Plein les yeux
Il est temps de rentrer dans le vif du sujet : la vidéo ! Après tout, le rôle de l’Apple TV, qu’il soit 4K ou pas, est de lire des films et des séries TV de la manière la plus agréable qui soit (= au fin fond de son canapé). La nouvelle génération du boîtier est tout entière tournée vers la 4K HDR. À tel point qu’on n’a pas tellement le choix.
De la 4K, sinon rien
Branchée à un téléviseur 4K, l’Apple TV 4K diffuse en 4K. Y compris quand un fichier vidéo n’est pas en 4K ! Le boîtier upscale automatiquement n’importe quel contenu, avec un algorithme plutôt concluant, et parfois meilleur que celui intégré des téléviseurs.
Les vidéos en 1080p auront un rendu généralement réussi une fois moulinées par l’Apple TV, même si le contenu en 1080p SDR (plage dynamique standard) à 24 i/s « rehaussé » en 4K HDR (large plage dynamique) à 60 i/s donne des résultats parfois étranges dans les scènes rapides : présence de halos autour de zones en mouvement, noirs mal rendus…
Avec des téléviseurs SDR, il arrive parfois que tvOS bascule les vidéos en HDR, avec des résultats qui sont par conséquent un peu bizarres. C'est visiblement le résultat d’un bug qui devrait être corrigé sous peu.
Cette conversion automatique vers le réglage le plus élevé possible est unique à l’Apple TV 4K, du moins à notre connaissance. Pour pouvoir lire une vidéo à la définition et fréquence du fichier original, il faut se rendre dans les réglages vidéo du boîtier pour déclarer ces informations (qu’on n’a pas nécessairement sous la main).
Apple a fait ici un choix radical, et un pari sur l’avenir. Le choix, c’est celui d’une expérience utilisateur fluide, sans apparition impromptue d’écrans noirs synonymes de changements de définition à chaque lancement de vidéo. Et le pari, c’est celui de la disponibilité d’un maximum de contenus en 4K HDR 50 Hz ou 60 Hz : la lecture des films proposés sur l’iTunes Store qui répondent à ces critères est vraiment confortable. Mais ce n’est pas encore le cas de tous les contenus, loin s’en faut. Le travail sur l’upscale réalisé par Apple reste toutefois suffisamment convaincant pour que l'on ait le moins souvent envie de jouer avec les réglages de l’Apple TV.
Deux HDR pour le prix d’un
Le support de la 4K, c’est très bien : une vidéo 2160p (Ultra HD) s’affichera avec quatre fois plus de pixels qu’en 1080p (Full HD), soit 3 840 x 2 160 contre 1 920 x 1 080. Mais la définition ne fait pas tout, ce d’autant que les fichiers qui transitent en streaming peuvent souffrir d'une compression inhérente aux services en ligne.
Apple met surtout en avant la prise en charge du HDR (High Dynamic Range, haute gamme dynamique), une technologie qui améliore la qualité des vidéos grâce à un espace colorimétrique très étendu. Les images sont plus lumineuses, plus détaillées et plus saturées, les noirs sont plus profonds et les blancs plus brillants. Le tout en respectant la fidélité des couleurs. Les téléviseurs qui ne sont pas HDR sont SDR (gamme dynamique standard).
Pendant un moment, l’industrie a cru revivre les homériques et stériles batailles de standards dont elle a le secret (VHS v Betamax, Blu-ray v HD-DVD, …). En bout de course, le marché est suffisamment grand (et mûr ?) pour faire coexister deux normes, le HDR10 et le Dolby Vision. Bonne nouvelle : ce n’est pas un problème pour l’Apple TV 4K, qui les supporte toutes les deux sans distinction !
Le HDR10 demande une profondeur de couleur de 10 bits, le Dolby Vision de 12 bits. Le premier est gratuit, le second est payant (pour les constructeurs). Généralement, les téléviseurs d'entrée de gamme prennent en charge le HDR10, et les modèles plus onéreux proposent les deux technologies. Dans les deux cas, ce n'est pas un problème pour l'Apple TV 4K.
Télécommande et interface, le duo infernal
Elle figure dans le top 10 des produits Apple les plus détestés de tous les temps, aux côtés de la souris ronde de l’iMac ou du sac donné dans les Apple Store pour transporter un nouvel achat. On parle bien sûr de la télécommande Siri ! On comprend ce qu’a voulu faire Apple en 2015 : concevoir une télécommande qui puisse faire office aussi de contrôleur pour les jeux et les applications, le tout dans un design qui respecte les canons esthétiques les plus élevés d’Apple.
Le mieux est parfois l’ennemi du bien. Les deux surfaces lisses de la télécommande Siri et la quasi-symétrie de l’emplacement des boutons rendent bien compliqué tout usage « en aveugle », comme c’est souvent le cas quand on regarde la télé le soir, dans l’obscurité. Même la présence d’une touche Siri légèrement incurvée et le bouton double pour le volume ne permettent pas de s’y retrouver instinctivement. Il faut regarder la télécommande pour s’en servir…
À sa décharge, la télécommande n’est pas aidée par la navigation dans tvOS, qui reprend l’idée de la grille d’apps piquée directement à iOS : cela fonctionne sur un iPhone ou un iPad parce que ces boutons tombent sous le doigt, mais moins quand il s’agit de naviguer par l’intermédiaire d’une surface tactile. On va trop vite ou trop lentement, il arrive parfois qu’on se perde dans l’interface…
Au fil des versions de tvOS, Apple a corrigé légèrement le tir, notamment au travers de l’app TV, bientôt disponible en France, qui met en avant d’abord le contenu (les programmes), avant le contenant (les apps). La navigation dans le système reste toutefois globalement accrochée à un paradigme adapté au smartphone, qui s’accorde mal à la télévision. Certes, aucun constructeur n’a su faire mieux, c’est la chance d’Apple…
Tout cela pour dire qu’on peut vouer la télécommande Siri aux gémonies, toujours est-il qu’elle a sa place au sein de l’écosystème de l’Apple TV, pour le meilleur et pour le pire. C’est sans doute la raison pour laquelle le constructeur n’a fait que modifier à la marge le design du périphérique. Le bouton Menu est maintenant entouré d’un cercle de plastique blanc qui permet de mieux repérer le haut du bas de la télécommande et la position de ses différentes touches.
Ce n’est toujours pas l’idéal, on aurait préféré qu’Apple repense complètement cet accessoire, ou plus simplement que la texture de la zone en bas de la télécommande soit franchement différente. Mais ce ne sera pas encore pour cette fois. La nouvelle télécommande est un tout petit plus simple à utiliser, mais on part de tellement loin que ce n’est qu'un pas de lilliputien vers une ergonomie sans faille.
Utiliser à la place l’application Apple TV Remote est plus satisfaisant, mais cela signifie qu’il faut avoir un iPhone sous la main. Modifier « l’expérience » de l’Apple TV ne passe pas seulement par une meilleure télécommande, il fallait aussi revoir certains fondamentaux du système, et tvOS 11 n’apporte rien de vraiment neuf dans ce secteur.
Ce n’est pas une catastrophe : d’un point de vue graphique, tvOS est chatoyant et les utilisateurs habitués à pitonner sur leurs iPhone seront en terrain connu. Mais c’est un peu dommage de ne pas avoir sous les yeux un produit vraiment « pensé » pour le téléviseur : quand on est devant sa télé, on n’est pas devant un smartphone. Pourquoi l’expérience devrait être la même pour l'utilisateur d'iPhone et le téléspectateur ?
Avec ses produits Fire TV, Amazon met volontiers le contenu en avant, et notamment celui proposé par… Amazon, bien sûr. Les abonnés Prime ont un accès rapide au catalogue Prime Video. C’est globalement beaucoup moins joli que tvOS, mais pour le prix demandé (le Fire TV 4K HDR coûte 70 $ tout mouillé), se plaindre ne sert pas à grand-chose.
Avec le Chromecast, Google a joué une carte encore plus rusée puisque le contenu est sélectionné sur le smartphone, puis diffusé sur le téléviseur directement depuis le dongle, le téléphone pouvant servir à tout à fait autre chose pendant la lecture du programme.
4K : le contenu disponible (ou pas)
Avec le lancement fin 2015 de l’Apple TV 4e génération, tout le monde s’attendait à voir Apple embrasser la 4K à pleine bouche. Ça n’a pas été le cas bien sûr, le constructeur a préféré s’en tenir au 1080p, une décision qui peut s’expliquer d’une part techniquement (le HEVC n’était pas complètement prêt) et plus simplement, par un catalogue de contenus 4K peu fourni.
Deux ans plus tard, la situation a évolué : les vidéos 4K commencent à fleurir, ne serait-ce que sur Netflix qui propose un forfait Premium avec du contenu Ultra HD (HDR) à 11,99 € par mois. Ce contenu, on peut aussi en profiter sur l’Apple TV 4K naturellement, même si le service de streaming ne nous aide pas vraiment à savoir quels sont les films et séries TV compatibles. Il faut consulter les étiquettes à côté des titres. C’est le cas aussi chez Amazon Prime Video, dont on attend avec impatience l’application tvOS (on aimerait aussi que Google Play Films et son catalogue 4K soit disponible sur l’Apple TV, mais cela parait improbable).
Il y a une astuce pour trouver rapidement des vidéos Ultra HD : il suffit de faire une recherche avec le mot clé « 4K ». Netflix a un avantage sur ses petits camarades, puisque son contenu est indexé dans la recherche universelle de l’Apple TV. En demandant à Siri « Je veux voir des films 4K », les résultats listent les métrages 4K sur iTunes et Netflix.
Vimeo, qui propose une application tvOS, a également en stock une poignée de vidéos 4K. Le cas de YouTube est plus complexe : le service de Google est le plus gros fournisseur de contenus en 4K sur le marché, mais malheureusement ces vidéos ne peuvent être lues sur l’Apple TV !
Les vidéos 4K distribuées par YouTube exploitent en effet le codec VP9, un concurrent du H.265/HEVC promu par Apple. Et évidemment, tvOS ne sait qu’en faire : il faudra donc se contenter des contenus 1080p de YouTube (lire : L'Apple TV 4K fait l'impasse sur les vidéos 4K de YouTube). Et la situation ne risque pas de s’arranger de si tôt, chacun de ces codecs étant d’une importance stratégique pour les deux groupes concurrents.
Beaucoup plus réjouissant par contre, l’application myCANAL a commencé à distribuer des contenus en 4K. On peut d’ores et déjà profiter des saisons 3 du Bureau des Légendes et de Kaboul Kitchen, et d’autres programmes vont s’ajouter au fil des semaines, dont les séries Versailles, The Young Pope, Jour polaire, ainsi que des documentaires.
Mais le gros morceau de l’Apple TV 4K en matière de contenu, c’est bien sûr l’iTunes Store. Une catégorie spéciale de la boutique d’Apple liste une sélection de 30 films récents ou plus anciens en 4K, mais le catalogue est plus riche — il faut simplement aimer plonger dedans (pour les séries en 4K, il faudra se contenter du catalogue de Netflix, iTunes ne proposant encore rien pour les sériephiles en ultra haute définition).
La bonne nouvelle, c’est que les prix de ces films 4K, que ce soit à l’achat ou en location, sont similaires aux versions HD. On ne paie pas plus cher donc, du moins auprès de six des plus importants studios avec lesquels Apple s’est entendue : 20th Century Fox, Lionsgate, Paramount, Universal, Warner Bros. et Sony Pictures. Un gros client manque au tableau de chasse d’Eddy Cue : Disney !
Disney, ce n’est pas que La Reine des Neiges évidemment, le mastodonte tient aussi les rênes de l’univers Marvel au cinéma, ainsi que celui de Star Wars et Indiana Jones. Cela ne veut pas dire bien sûr que l’on ne trouvera pas de films Disney en 4K pour l’Apple TV, mais les versions Ultra HD pourraient coûter plus cher que leurs équivalents en 1080p.
Apple a également obtenu des diffuseurs qu’ils fournissent la version 4K des films précédemment achetés en HD, sans frais supplémentaires. Cette douceur sympathique ne s’applique bien sûr qu’aux films disponibles en 4K, mais s’ils sont proposés par la suite dans cette haute qualité, alors ils s’ajouteront automatiquement dans la bibliothèque de l’utilisateur.
L’Apple TV 4K a beau se décliner dans une version de 64 Go, cet espace ne sert pas à stocker des films en 4K. On ne pourrait pas, de toute manière, en garder des masses, même avec la compression HEVC. C’est pourquoi les films UHD de l’iTunes Store ne peuvent être visionnés qu’en streaming, qu'ils soit achetés ou loués (dans ce dernier cas, ils ne seront évidemment plus lisibles passées 48 heures).
🚨 Les petites connexions fixes sont prévenues : il va leur être difficile, voire impossible, de lire correctement des vidéos en 4K sur l’Apple TV. Apple recommande en effet une vitesse minimum de 25 Mbit/s. Si la connexion est plus faible, le film basculera dans une version de qualité inférieure (HD ou SD). 🚨
Évidemment, on préfèrerait plus de contenus 4K tout de suite, qu’il s’agisse de films, de séries TV ou de documentaires. Mais le pli est pris et ce premier pas lance la machine.
Bonus : premier coup d’œil sur l’application TV
Si on peut nourrir quelques doutes sur la pertinence de l’interface de tvOS calquée sur celle de l’iPhone, Apple tente de corriger le tir avec l’application TV. Plutôt que de dresser une grille d’applications, TV liste le contenu vidéo disponible dans ces applications. Voilà qui est bien mieux adapté à un produit dont la tâche principale — et presque unique en dehors des jeux — reste tout de même de lire des films et des séries TV.
L’application TV sera disponible en fin d’année en France, avec comme partenaires myCanal, OCS et Molotov. En attendant, on peut jeter un œil sur ce qu’elle donne au Canada, où l’app est proposée depuis une semaine ou deux. Celle-ci propose les contenus disponibles en replay proposés par les applications tvOS de Radio-Canada, de la CBC et City Télé.
Le contenu d’autres apps peut s’agréger, à l’instar de Crave TV, Treehouse et FX Now Canada, mais pour consulter ces programmes il faut s’y abonner. Pour faire bonne mesure, Apple ajoute au lot les films et séries TV vendus ou loués sur iTunes (et même les fabuleux programmes vidéo d’Apple Music).
Les programmes proposés par les partenaires sont disponibles dans la recherche universelle de Siri. Après avoir cliqué sur un résultat, c’est l’app TV qui s’ouvrira sur la page du contenu désiré. Exemple ci-dessous avec la série Les Simone de Radio-Canada :
En France, la recherche universelle se limite à iTunes, Netflix et myCanal. On peut espérer le support de cette fonction bien pratique avec les futurs partenaires de l’app TV — Molotov et OCS y gagneraient beaucoup !
L’application TV remplace l’app Vidéos, ce qui signifie qu’on y retrouvera ici les films et séries TV de sa bibliothèque iTunes. Le mélange des genres est assez habile, car l’app TV donne immanquablement envie de découvrir un autre programme… et dans certains cas, de dépenser quelques sous auprès d’iTunes ou d’une chaîne partenaire.
Pour conclure
L’Apple TV 4K gomme quelques-uns des principaux défauts de son prédécesseur, avec le support de la 4K donc, mais aussi du HDR désormais étroitement lié. À tel point qu’Apple active automatiquement les réglages de qualité les plus élevés, même si la vidéo est d’une définition bien inférieure. Il est certes possible de modifier cela à la main, mais le processus n’est pas spécialement intuitif.
Apple mise sur son catalogue et celui de ses partenaires pour offrir aux téléspectateurs le contenu le plus qualitatif possible (on parle de la forme, pas du fond). En attendant que tous les films, tous les docus et toutes les séries TV du monde soient disponibles en 4K HDR à 60 i/s, il va falloir faire avec l’algorithme d’upscale mis au point par le constructeur qui, fort heureusement, est performant.
On peut aussi saluer la volonté d’Apple et des studios de ne pas assommer les clients avec du contenu 4K vendu au prix fort : le tarif 4K est le même que pour le HD, pas de jaloux. Tout cela étant dit, cet Apple TV souffre du même défaut de naissance qui le fait ressembler à un iPhone sur grand écran, alors que ce n’est pas sa vocation : un Apple TV, c’est fait pour regarder la télévision (ou éventuellement pour jouer, mais la télécommande Siri est mal adaptée).
L’application TV apportera heureusement un début de réponse plus cohérente et plus pertinente, en mettant d’abord en avant le contenu et non pas le contenant. Rendez-vous est pris pour la fin d’année, en ce qui concerne sa disponibilité en France. Et pour la télécommande Siri, il n’y a hélas pas grand-chose à en faire, si ce n’est s’y habituer tant bien que mal !
Le positionnement tarifaire de l’Apple TV 4K pourrait aussi être un problème : les 199 € demandés (voire 219 € pour la version 64 Go) peuvent être difficiles à justifier si on n’est complètement plongé jusqu’au cou dans l’écosystème et les services d’Apple.
Avec Anthony Nelzin-Santos