Vous saviez, vous, que Netgear dominait le marché des caméras domestiques (*) ? Eh bien nous non plus. Occupés à jongler entre la Nest Cam, la Netatmo Welcome, la Withings Home, et la D-Link Omna, nous étions passé à côté de la gamme Arlo. Qu’avons-nous manqué ? La réponse dans notre test de l’Arlo Q Plus.
Routeurs, commutateurs, NAS, coupe-feux… Les produits de Netgear n’ont jamais été connus pour leur élégance. L’Arlo Q Plus ne fait pas exception : elle ressemble moins à une caméra domestique… qu’à une webcam. Son plastique blanc légèrement granuleux n’est pas des plus élégants, mais il n’est pas des moins bien ajustés non plus.
L’Arlo Q Plus a d’autres arguments à faire valoir, à commencer par son agilité. Petite et compacte, fixée sur une rotule et perchée sur un pied magnétique, elle peut se placer à peu près n’importe où. Y compris à côté d’un commutateur : elle pourra alors tirer son alimentation d’un port Ethernet avec l’adaptateur PoE fourni.
Cet adaptateur est l’une des différences entre l’Arlo Q Plus, qui peut donc se passer d’une prise secteur et d’un réseau Wi-Fi, et l’Arlo Q « tout court », qui doit être alimentée avec un chargeur micro-USB et connectée à un réseau sans-fil. L’autre est la présence d’un logement micro-SD, où l’on insérera une carte (pas fournie) pour sauvegarder les enregistrements.
Filaire ou pas, la connexion est d’une fiabilité à toute épreuve : sur ce plan, l’expérience de Netgear est un avantage. Si son adaptateur Ethernet est limité à 100 Mbit/s, l’Arlo Q Plus est l’une des rares caméras dont la puce Wi-Fi prend en charge la bande 5 GHz, et permet donc d’éviter la congestion de la bande 2,4 GHz. L’accès au flux 1080p à 30 i/s encodé en H.264 prend quelques secondes, mais la latence est extrêmement faible.
Comme la plupart de ses concurrents, Netgear a fait le choix d’un champ de vision de 130 degrés, qui permet d’embrasser une grande pièce de vie du regard sans trop déformer les perspectives. La qualité optique est dans la moyenne : l’Arlo Q Plus se distingue plutôt par la puissance de ses diodes infrarouge (qui permettent de voir clairement et nettement la nuit) et de son ensemble micro/haut-parleur (qui permettent de tenir confortablement une conversation, la faible latence aidant).
L’Arlo Q Plus n’est pas compatible avec HomeKit, mais l’Omna de D-Link montre que cela n’est pas forcément un problème (et Netgear compte le prendre en charge dans de futurs produits). Cette absence est d’autant moins importante que l’application Arlo pour iOS est sans doute l’une des toutes meilleures applications du genre. Mieux : elle est accompagnée par une application Apple TV de première classe.
L’application de Netgear est claire, simple, et efficace. (Oui, je parle bien d’une application de Netgear. Les temps changent.) Un onglet affiche l’état de la caméra, ou des caméras si l’on en possède plusieurs, et permet d’accéder au(x) flux vidéo. Un deuxième onglet regroupe les enregistrements déclenchés par un mouvement ou un bruit, sous la forme d’un calendrier bien plus pratique qu’un fil chronologique qu’il faut faire défiler pendant des heures.
Un troisième onglet est dédié aux réglages de l’application, et un quatrième aux réglages de la caméra. C’est dans cet onglet que l’on peut couper la caméra, régler la sensibilité aux mouvements (le niveau par défaut évite les faux positifs et ne rate jamais le passage d’une personne) ou aux bruits (le niveau par défaut capte une porte claquée un peu trop fort par le voisin), ou arrêter l’envoi des notifications par e-mail.
C’est aussi dans cet onglet que l’on peut définir des règles d’activation et de désactivation automatique selon un planning précis ou la position du téléphone. Rien de nouveau, mais sur ce dernier point, l’application Arlo se révèle plus fiable que celle de Netatmo et moins complexe que celle de Nest. Sans coup férir, la caméra s’active lorsque le téléphone sort d’un périmètre d’environ 150 à 200 mètres autour du domicile, et se désactive lorsqu’il y revient.
Comme la plupart de ses concurrents, Netgear propose un système d’enregistrement dans le nuage. Withings ne conserve pas les enregistrements vidéo de sa caméra sans un abonnement à 7,95 € par mois. Pire : la fiabilité des caméras de Nest et de Logitech est moindre sans un abonnement à 10 € par mois, la définition des zones de détection ou la détection des visages passant par le nuage. Dans les trois cas, l’ajout d’une nouvelle caméra entraîne un surcoût.
Netgear, de son côté, offre 1 Go pour stocker jusqu’à sept jours d’enregistrements provenant de cinq caméras. Le contraste est saisissant : Netgear vend une caméra, quand la plupart de ses concurrents louent un service. La société californienne propose bien entendu des offres payantes (8,99 € par mois pour 10 Go et 30 jours d’historique avec 10 caméras, 13,99 € par mois pour 100 Go et 60 jours d’historique pour 15 caméras), mais son modèle semble plus équilibré que celui de ses concurrents.
Il faut toutefois préciser que l’Arlo Q Plus n’enregistre pas en continu : comme certains de ses concurrents, Netgear préfère déclencher l’enregistrement au moment d’une alerte. Si la caméra ne voit pas un mouvement ou n’entend pas un bruit, vous ne pourrez donc pas le retrouver dans un flux continu. Heureusement donc qu’elle est très fiable, et que l’application Arlo laisse la possibilité de régler finement les seuils de sensibilité des capteurs ainsi que les zones de détection pour les situations les plus complexes.
L’ensemble paraît un bon compromis pour un usage domestique. Vous avez absolument besoin d’un enregistrement 24 h/24 et 7 j/7 ? Netgear propose une option « magnétoscope » à 8,99 € par mois par caméra, avec une remise sur l’achat d’abonnements supplémentaires. Vous préférez réduire votre dépendance au nuage ? Achetez une carte micro-SD, mais gardez à l’esprit qu’il faut créer un compte Arlo pour utiliser la caméra, et que la carte est une sauvegarde plus qu’un substitut au nuage.
Au final, l’Arlo Q Plus est peut-être moins « intelligente » que la Welcome ou moins élégante que l’Omna. Mais sans doute plus convaincante, grâce à son application claire et efficace, sa connexion et ses alertes fiables, et surtout son modèle économique raisonnable. Nous étions passés à côté de Netgear, et c’est bien dommage.
(*) Selon l’institut d’études de marché GfK.