Apple est en panne d'inspiration. Après deux années inventives, le souffle créatif semble coupé. Oh, je ne parle pas de l'iPhone 7 lui-même, mais de son slogan.
« Numéro 7. » La pauvreté de ce slogan tranche avec l'habileté du « bien plus que plus grand » de l'iPhone 6 et du « une chose a changé, tout » de l'iPhone 6s. À moins qu'en insistant sur le 7, Apple veuille nous convaincre que l'iPhone 7 mérite ce numéro malgré l'absence de nouveau design...
Contrairement à son apparence, l'iPhone 7 n'est pas une resucée de l'iPhone 6s, « [il] améliore de façon spectaculaire l’expérience iPhone, jusque dans ses aspects les plus fondamentaux », affirme la Pomme. Vraiment ?
L'iPhone 7 Plus sera abordé dans un test à part entière publié prochainement.
Sommaire
- Design
- Étanchéité
- Bouton d'accueil
- Écran
- Taptic Engine et 3D Touch
- Haut-parleurs stéréo
- Retrait de la prise jack
- Appareil photo
- Performances
- Pour conclure
Design : le changement, ce n'est pas maintenant
« Ah, c'est l'iPhone 7 !? », m'a interrogé un ami alors que je lui tendais mon modèle flambant neuf. « Oui, regarde la finition noire et l'appareil photo un peu plus gros », lui répondis-je en sortant mon iPhone 6 pour faire la comparaison.
La scène est révélatrice. L'iPhone 4 était immédiatement reconnaissable à sa conception en verre, l'iPhone 5 à son écran 4" et son dos en métal, l'iPhone 6 à son écran 4,7" et ses arrondis. L'iPhone 7, lui, n'a pas de trait distinctif.
Apple a peaufiné quelques détails. Les affreuses bandes en plastique dédiées aux antennes sont plus discrètes, en particulier sur les modèles noirs où elles sont presque indécelables. Pourquoi ne pas avoir fait le même effort sur les finitions argent, or et or rose ? Parce qu'il y a des limites sur les couleurs qui peuvent être appliquées aux bandes, a rétorqué Apple.
L'appareil photo, un peu plus large, dépasse toujours du dos du téléphone, mais différemment. L'aluminium accompagne l'objectif, ce qui donne une intégration plus continue. Cette continuité, on la retrouve également sur la tranche gauche, qui n'a plus d'entaille pour les boutons de volume — à l'usage cela ne change rien, on ne s'en rend même pas compte.
La police de la marque « iPhone » sur la face arrière a également changé. Comme sur la boîte, il s'agit de San Francisco. Encore plus subtil, le numéro IMEI qui figurait parmi les mentions au dos a été déplacé vers le tiroir de la carte SIM.
Le dernier changement esthétique, et non le moindre — on y reviendra plus tard —, c'est la seconde grille à la place de la prise jack. La tranche inférieure de l'iPhone 7 est ainsi symétrique.
Des évolutions, il y en a, mais elles sont si petites qu'elles échapperont à n'importe quel œil profane. Pour marquer sa différence, l'iPhone 7 a quand même deux cartes en main, ses nouvelles finitions noir et noir de jais.
La première, mate, comblera tous ceux qui trouvaient le gris sidéral trop clair. Sobre et classe à la fois, le noir a fait l'unanimité au sein de la rédaction. Par contre, il fait plus ressortir les traces de doigts.
La deuxième, noir de jais, est bien plus qu'une simple teinte. Apple a mis au point un nouveau procédé de traitement pour obtenir un effet brillant qui tend vers le verre et qui floute ainsi la frontière avec l'écran.
Nous n'avons malheureusement pas pu tester plus que quelques dizaines de minutes le noir de jais pour le moment. Notre impression est en tout cas la même que celle des autres médias qui l'ont observé plus longuement : l'iPhone 7 noir de jais est aussi splendide que salissant et sensible. Nous reviendrons en détail dessus dès que possible.
En résumé, le look & feel de l'iPhone 7 est similaire à celui de l'iPhone 6 sorti il y a deux ans. Est-ce un problème ? Si on voit le verre à moitié plein, la fabrication est éprouvée et le design abouti (plus de bendgate et bandes en partie gommées).
Si on voit le verre à moitié vide, la concurrence, Samsung au premier chef, a montré qu'il était possible de caser des écrans plus grands sans augmenter l'encombrement. Et même en ignorant ce qui se fait ailleurs, il y a la déception de la stagnation, parce qu'Apple nous avait habitués à une refonte tous les deux ans.
C'est encore plus vrai quand l'iPhone 7 est dans sa coque. À plusieurs reprises, j'ai saisi mon iPhone 6 en croyant prendre son remplaçant. C'est un peu contrariant. À ce sujet, l'iPhone 7 (138 g) est un poil plus léger que l'iPhone 6s (143 g), sans l'être autant que l'iPhone 6 (129 g).
Étanchéité : c'est coule !
C'est un changement invisible et pourtant majeur, l'iPhone 7 est résistant aux éclaboussures, à l'eau et à la poussière. En scellant plus fermement son téléphone et en ajoutant des joints, Apple est parvenue à une certification IP67 synonyme d'étanchéité jusqu'à 1 mètre de profondeur pendant 30 minutes maximum.
C'est un petit tracas du quotidien pouvant coûter cher qui disparaît enfin ! Finie la panique quand l'iPhone tombe dans la piscine, est trempé à cause de la pluie ou est victime d'une tasse de café ou d'une bière. Car oui, l'appareil résiste aussi aux autres boissons.
Plusieurs testeurs ont montré que l'iPhone 7 était beaucoup plus résistant qu'Apple ne le disait. Il a par exemple survécu à des immersions supérieures à 1 mètre de profondeur et est resté animé pendant presque huit heures dans un aquarium.
N'allez pas non plus vous servir de votre iPhone 7 comme d'un appareil photo lors de vos séances de plongée sous-marine. Déjà, et c'est normal, l'écran tactile est inutilisable sous l'eau. Ensuite, Apple prévient que la résistance peut diminuer au fil du temps dans le cadre d'une usure normale. Enfin, les dégâts causés par des liquides ne sont pas couverts par la garantie — Apple se couvre ainsi contre les usages déraisonnables, tout comme le fait Samsung avec les Galaxy S7.
Il faut également savoir que l'iPhone 7 doit être sec avant de le recharger. Apple recommande d'attendre cinq heures minimum. J'ai fait un test au bout de trois heures seulement et cela n'a pas posé de soucis, mais mieux vaut suivre les recommandations officielles par prudence. Au pire, iOS 10 affiche une alerte si la prise Lightning est humide.
Après une baignade d'une vingtaine de secondes, j'ai noté que les haut-parleurs grésillaient. Pas de quoi s'inquiéter, les crépitements disparaissent au bout de quelques dizaines de minutes, une fois que les haut-parleurs sont secs. Quoi qu'il en soit, je peux dire sans trop me mouiller que cette résistance à l'eau sera appréciée unanimement.
Bouton d'accueil : control + clic
L'iPhone 7 recèle une autre évolution indécelable à l'œil nu, mais qui change un aspect fondamental ; le bouton d'accueil n'est plus mécanique. Le nouveau bouton est une pièce inamovible capacitive (elle détecte les interactions en mesurant le transfert de charges électriques entre sa matrice métallique et un objet conducteur, en l'occurrence le doigt).
Concrètement, quand on appuie sur le bouton alors que l'iPhone 7 est éteint, rien ne se passe, le bouton ne s'enfonce pas. La magie opère quand l'iPhone est allumé : un retour physique se produit grâce au Taptic Engine.
L'effet est bien plus subtil qu'une simple vibration, mais il n'en reste pas moins déroutant au début, car on a l'impression de cliquer sur tout le bas de l'iPhone, pas uniquement le bouton. J'espérais une sensation aussi précise que le clic du trackpad Force Touch des Mac que je trouve bluffant, c'est raté.
Cela étant, je me suis presque immédiatement habitué à ce nouveau clic simulé. Il est différent, c'est incontestable, mais je ne le trouve ni bizarre ni moins pratique. En fait, à ma grande surprise, je le préfère même à l'ancien — ce qui ne sera pas forcément le cas de tout le monde, je le concède.
La « tactilisation » du bouton d'accueil, élément iconique de l'iPhone s'il était nécessaire de le rappeler, n'est pas gratuite. Elle participe à rendre le nouveau modèle résistant à l'eau.
Cela enlève aussi une pièce sujette à problème. On sait que le bouton pouvait s'user au fil des années et moins bien fonctionner, même si ça s'est amélioré dernièrement — selon iFixit, les boutons des iPhone 6 et 6s sont plus fiables que ceux des iPhone 5 et 5s.
Passer à une solution à retour haptique offre aussi plus de souplesse. À l'instar du trackpad Force Touch, on peut choisir entre trois clics plus ou moins forts.
Par ailleurs, le bouton d'accueil est toujours recouvert de cristal de saphir et intègre toujours le capteur Touch ID (de deuxième génération). Pas de surprise, la reconnaissance des empreintes digitales est très rapide et fiable.
Écran : Apple annonce la couleur
L'écran de l'iPhone 7 profite d'une mise à niveau. La base reste la même : dalle IPS 1 334 × 750 pixels (326 ppp) avec un contraste de 1 400:1. La principale nouveauté, c'est la prise en charge d'un gamut plus large, c'est-à-dire d'une plus grande palette de couleurs.
Comme les iMac Retina et l'iPad Pro 9,7", l'écran de l'iPhone 7 gère le même espace colorimétrique que les projecteurs de cinéma, le DCI-P3 (qui s'active uniquement quand un contenu compatible est détecté, autrement c'est le sRGB plus limité qui est utilisé).
Ça tombe bien, l'appareil photo sait capturer des images wide-gamut. Vidéastes et photographes ont ainsi une chaîne complète : capture sur iPhone 7, contrôle sur le petit écran, développement sur l'iMac ou l'iPad Pro et affichage dans Safari.
La différence ne saute pas autant aux yeux que le passage des écrans basse définition au Retina. À vrai dire, on ne se rend pas compte des nouvelles nuances si on n'a pas d'écran sRGB à côté. Pourtant, la différence est bel et bien là, et elle peut être significative. Les images sont plus fidèles, parfois très nettement. De la même manière qu'Apple a démocratisé le Retina, elle est partie pour populariser le gamut large, pour le plus grand plaisir de nos yeux.
- Plus d'informations sur les espaces colorimétriques dans notre test de l'iMac Retina 4K
Cet espace colorimétrique étendu s'accompagne d'un excellent respect des couleurs, à un détail près. À côté de l'iPhone 6 et 6s, le blanc de l'iPhone 7 tire très légèrement vers le jaune, comme si la fonction True Tone de l'iPad Pro 9,7" (dont il ne dispose pas) était activée.
En fait, les mesures scientifiques de DisplayMate révèlent que le blanc de l'iPhone 7 est le plus juste, en cela qu'il est le plus proche de l'étalon de référence D65. Le blanc de l'iPhone 6(s), lui, tend un peu trop vers le bleu, selon cette expertise.
Les mesures scientifiques sont une chose, l'appréciation personnelle en est une autre. Je préfère le blanc de l'iPhone 6(s) que je trouve plus « pur » — certainement une question d'habitude —, et je ne suis pas le seul. D'autres utilisateurs se plaignent de la teinte jugée jaunâtre. Opportunément, iOS 10 a une nouvelle fonction d'accessibilité permettant de modifier la colorimétrie (Réglages > Général > Accessibilité > Adapter l'affichage > Filtres de couleur).
Par ailleurs, Apple a augmenté la luminosité maximum de 25 %. Ce progrès, qui ne fera pas débat, apparait uniquement quand le réglage automatique de la luminosité est activé et que les conditions le demandent. On profite ainsi d'un affichage plus lisible en plein soleil.
Reste que, malgré ces avancées, l'écran de l'iPhone 7 n'est pas aussi impressionnant que les écrans OLED incurvés des derniers Galaxy S, mais il a une botte secrète...
Taptic Engine et 3D Touch : complètement toc toc !
Ce qu'il y a de plus impressionnant dans ce nouvel écran, c'est comment il réagit à certaines actions. Dans Mail, tirez la liste des courriels pour faire apparaître la roue de rafraichissement et une petite pulsation se fait sentir quand le chargement s'effectue. Dans les réglages, quand vous (dé)cochez une option, le choix est confirmé par un retour haptique également. Même effet quand le tiroir du centre de notifications tombe, quand on déplace un élément dans une liste, quand on tourne la roue de sélection...
L'utilisation d'iOS est ponctuée par ces retours haptiques plus subtils que de simples vibrations, et c'est très plaisant. Le Taptic Engine, car c'est à lui que l'on doit ça, donne une nouvelle dimension aux interfaces, du corps au logiciel.
Le Taptic Engine était déjà présent dans l'iPhone 6s, mais celui de l'iPhone 7 est beaucoup plus imposant. Preuve que c'est un composant primordial, il prend en partie la place de la prise jack ! Il s'agit même du plus gros composant mécanique jamais vu par iFixit dans un smartphone.
C'est dire si Apple compte dessus pour améliorer l'expérience. Et ça marche. Quand j'utilise mon iPhone 6, je trouve maintenant que les interactions manquent de relief. J'en viens presque à me demander si j'ai bien réalisé le « tirer pour rafraîchir » dans Mail en l'absence de retour haptique.
Le Taptic Engine est maintenant ouvert aux développeurs (uniquement sur iPhone 7). L'appareil photo Hydra, qui combine de multiples clichés pris sur le vif pour créer des images HDR, fait une bonne démonstration de ce qu'il est possible de faire avec : on « sent » chaque photo de la rafale en cours.
En parlant du Taptic Engine, un mot aussi sur 3D Touch qui l'exploite pour faire sentir les niveaux de pression. À la sortie de l'iPhone 6s, 3D Touch me faisait penser à Touch ID à ses débuts. Il s'agissait d'une fonctionnalité sympathique, mais sous exploitée. C'est d'ailleurs en partie pour cela que j'ai conservé mon iPhone 6.
Avec iOS 10, cela a changé (sur iPhone 7 comme sur 6s) : des actions rapides ont été ajoutées sur des applications supplémentaires et dans le centre de contrôle, les widgets s'affichent sur l'écran d'accueil, les notifications riches s'ouvrent avec une pression forte, et on peut effacer toutes les notifications en appuyant fort sur la petite croix du centre de notifications.
Avec tout cela, je trouve qu'on manque une partie significative de l'expérience iPhone en n'ayant pas la compatibilité 3D Touch aujourd'hui. D'autant qu'Apple a pensé les notifications riches d'iOS 10 pour 3D Touch au détriment des autres terminaux. Pour afficher les actions contextuelles, il faut deux gestes (glissement vers la gauche puis tapotement sur « Afficher ») au lieu d'un précédemment...
Haut-parleurs stéréo : ça balance pas mal
Autre changement sous le capot, le son. L'habituel haut-parleur du bas est épaulé par un second haut-parleur situé derrière la grille au-dessus de l'écran où l'on place son oreille quand on téléphone.
L'effet stéréo n'est pas très prononcé en raison de la proximité des deux haut-parleurs, mais la puissance, elle, progresse considérablement — elle est doublée, selon Apple. Que ce soit sous la douche ou dans une cuisine ventilée, l'iPhone 7 se fait entendre.
Le son est aussi plus riche et plus ample. À côté, le son de l'iPhone 6s paraît étouffé. La différence est comparable à celle entre l'iPad Air 2 et l'iPad Pro 9,7", à plus petite échelle. Cela profite évidemment aussi bien à la musique, qu'aux vidéos et aux jeux, qui voient leur immersion renforcée.
L'autre avantage du second haut-parleur est qu'on peut obstruer celui du bas — ce qui arrive quand on tient son iPhone en paysage pour jouer — sans boucher complètement le son.
Retrait de la prise jack : courage !
Puisqu'on parle du son, impossible de passer à côté du retrait de la prise jack, cette connectique aussi ancienne que répandue. La grille qui la remplace ne cache pas un second haut-parleur ni un micro, mais une pièce de plastique servant de conduit pour le baromètre. Un composant visiblement nécessaire pour que le baromètre fonctionne correctement alors que l'iPhone 7 est complètement scellé pour résister à l'eau.
La disparition de la prise jack ne sert, heureusement, pas qu'au baromètre. C'était la condition sine qua non pour pouvoir intégrer le nouvel appareil photo, le Taptic Engine deuxième génération et la batterie de plus grosse capacité.
Alors, c'est comment la vie sans jack ? Eh bien, ça ne m'a pas embêté plus que ça pour le moment. Il faut dire que ma configuration audio est optimale pour une transition indolore : à l'extérieur, j'utilise toujours les EarPods (l'iPhone 7 est fourni avec une paire Lightning), et au bureau, j'ai un casque (Sennheiser HD25 II) branché à mon Mac.
Je ne me suis pas encore retrouvé dans la situation où j'ai besoin de recharger mon iPhone 7 alors que je suis en train d'écouter de la musique, mais ça devrait arriver tôt ou tard — au prochain voyage en train, certainement.
Indubitablement, la transition ne sera pas aussi facile pour tout le monde. Pour ceux qui tiennent à leur casque parfois chèrement payé, Apple a fait preuve d'un peu de mansuétude en incluant un adaptateur Lightning vers jack — elle n'avait pas eu ce geste lors du passage du connecteur Dock 30 broches au Lightning.
Seulement, cet adaptateur est buggé (les contrôles du casque ne répondent plus après quelques minutes d’inactivité) et sa finesse n'inspire pas du tout confiance. Qu'on s'entende bien : on apprécie qu'Apple fournisse un adaptateur, mais ce n'est qu'un pis aller. Qui aime utiliser un adaptateur, quel qu'il soit ?
La fin du jack a été préparée par Apple. Le Lightning a été conçu pour être un super connecteur audio, a déclaré Phil Schiller pendant le keynote de l'iPhone 7. Et c'est vrai qu'il a des avantages par rapport au jack. Il permet d'alimenter les casques (pas de batterie supplémentaire à gérer) et de transmettre des fichiers lossless.
Le dirigeant a appuyé sa démonstration en présentant les JBL Reflect Aware, des écouteurs « abordables » (200 € quand même...) sans batterie qui ont une fonction de réduction de bruit ambiant.
Pourquoi les EarPods Lightning inclus ne tirent-ils pas eux aussi parti des fonctions avancées du connecteur numérique ? Sans aucun doute pour une raison de coûts, mais Apple rate une occasion de prouver au plus grand nombre que le Lightning est supérieur au jack.
Et puis ceux qui ont l'habitude de brancher leurs écouteurs d'iPhone sur leur PC au bureau seront fort marri du connecteur Lightning. Sans compter la problématique de la recharge simultanée qui se résout seulement en achetant un nouvel adaptateur.
Non, la vraie solution pour écouter de la musique avec l'iPhone 7, c'est le sans fil. À ce titre, il est rassurant de voir qu'Apple prend à bras-le-corps les problèmes chroniques du Bluetooth. Le processeur W1 qui équipe les AirPods et les nouveaux produits Beats est la promesse d'une meilleure connexion et d'une autonomie prolongée. Il faudra vérifier ce qu'il en est réellement à leur sortie.
De par sa position sur le marché, l'iPhone 7 (et ses successeurs) va aussi pousser tous les fabricants de casques à lancer plus de modèles sans fil. Cette émulation pourrait profiter au bout du compte au consommateur qui trouverait des casques Bluetooth de meilleure qualité à des tarifs plus abordables. Mais on n'en est pas encore là. Du courage, il en a fallu à Apple pour retirer la prise jack, il en faudra aussi aux utilisateurs pour faire sans en l'état actuel des choses.
- Pour aller plus loin :
Appareil photo : et la lumière fut
Depuis plusieurs années, les appareils photo ont pris une place à part entière dans les smartphones haut de gamme, au point de dépasser de la coque et/ou de se dédoubler et de devenir l'un des principaux arguments de vente.
Après des iPhone 6s un peu décevant, en particulier en basse lumière, Apple se devait de réagir pour maintenir son rang. Sans être aussi sophistiqué que celui de l'iPhone 7 Plus, l'appareil photo de l'iPhone 7 est déjà une belle évolution par rapport à celui du 6s sur le papier.
Comme les modèles Plus, il profite enfin de la stabilisation optique réduisant les flous de bougés et contribuant à de meilleurs clichés en basse luminosité. Autre changement favorable à la lumière, l'objectif à ouverture à ƒ/1,8 au lieu de ƒ/2,2 sur l'iPhone 6s et 6.
De plus, l'optique a un élément supplémentaire, passant ainsi à six, ce qui doit améliorer la netteté de l'image. Enfin, on en a déjà parlé, le capteur sait prendre des images à gamut large, c'est-à-dire aux couleurs plus fidèles.
Tout cela combiné concourt effectivement à des photos plus lumineuses dans les environnements sombres. Elles comportent aussi moins de bruit et sont plus nettes. L'autofocus est également plus rapide et précis. On a plus de chance de réussir ses photos nocturnes qu'avant.
Quand les conditions lumineuses sont bonnes, les progrès ne sont pas aussi saisissants, mais ils sont tout de même là. Si la finesse du cliché reste la même, les couleurs sont plus fidèles et plus éclatantes, les ombres mieux débouchées et le contraste plus important.
Le flash True Tone est maintenant composé de quatre LED au lieu de deux pour une puissance accrue de 50 % qui se vérifie à l'usage.
La caméra FaceTime HD à l'avant passe de 5 à 7 mégapixels et bénéficie d'une stabilisation de l'image (non optique) ainsi que de la prise en charge du gamut large. Les égoportraits et les conversations vidéos sont ainsi plus fidèles.
Du côté de la vidéo, la stabilisation optique conduit à des résultats un peu moins tremblants et un peu plus lumineux.
Performances : vers l'infini et au-delà
CPU et GPU
Le processeur de cette année, l'A10, a droit à un suffixe qui en jette, « Fusion ». Alors que l'A9 était produit par Samsung (en 14 nm) et TSMC (en 16 nmm), l'A10 Fusion est a priori fabriqué exclusivement par TSMC, toujours en 16 nm.
Pour la première fois, le processeur de l'iPhone est quadricœur. Il a deux cœurs haute performance cadencés à 2,34 GHz et deux cœurs à haute efficacité énergétique tournant à 1,05 GHz. Pour rappel, les deux cœurs de l'A9 étaient cadencés à 1,84 GHz et ceux de l'A8 à 1,4 GHz.
Les quatre cœurs de l'A10 Fusion ne fonctionnent pas en même temps. Pour les opérations légères, comme la navigation dans le système et les applications du quotidien, ce sont les cœurs économes qui sont en route. Quand une tâche lourde est lancée, typiquement un jeu, le processeur bascule sur ses cœurs haute performance.
Ce principe, déjà à l'œuvre dans des smartphones Android multicœur, est baptisé par ARM big.LITTLE, mais il ne s'agit pas de l'implémentation standard dans l'iPhone 7. Apple a mis au point son propre contrôleur afin que la bascule entre les couples de cœurs soit optimale — une partie de leur cache est partagée.
C'est iOS qui décide seul quels cœurs doivent être utilisés. Les développeurs n'ont pas la main sur ce paramètre. À noter que le mode économie d'énergie force logiquement l'utilisation des processeurs 1,05 GHz pour les applications gourmandes.
Apple promet des gains de performances impressionnants : CPU 40 % plus puissant que l'A9 et deux fois plus rapide que l'A8 ; GPU 50 % plus puissant que l'A9 et carrément trois fois plus rapide que l'A8. Et tout cela, messieurs dames, en consommant moins.
Les tests le confirment, on a bien affaire à un processeur surpuissant. Sur Geekbench 3, l'iPhone 7 est au coude à coude avec le Galaxy S7 edge (processeur Exynos 8890 octocœur) sur les tâches multicœur (environ 6 100 points) et le bat à plate couture en monocœur (3 529 contre 2 074).
De plus, la promesse du doublement de puissance par rapport à l'iPhone 6 est respectée. La progression en seulement deux ans est impressionnante. Par rapport à l'iPhone 6s, le gain est d'environ 30 %.
Idem pour le GPU. Dans le benchmark Manhattan de GFXBench, la puce graphique de l'A10 Fusion est capable d'afficher trois fois plus d'images par seconde que celle de l'A8 et 50 % de plus que celle de l'A9 — les sacro-saints 60 fps des gamers sont atteints. On gagne ainsi énormément en fluidité.
La navigation web s'en retrouve également accélérée. L'iPhone 7 boucle le benchmark JavaScript Kraken 50 % plus rapidement que son prédécesseur (le progrès est aussi logiciel, l'iPhone 6 met moins de temps aujourd'hui pour réaliser le test qu'à son lancement en 2014).
Il va sans dire que l'utilisation courante est parfaitement fluide et rapide. Par rapport à mon iPhone 6 qui avait perdu un peu de pêche avec iOS 9, la différence est sensible.
On en viendrait presque à se demander, toute cette puissance, pour quoi faire ? C'est utile pour les jeux bien entendu, mais il n'y en a pas encore à notre connaissance qui en tire pleinement parti. Personnellement, j'apprécie ce gain de puissance dans les applications vidéos, comme Quik (anciennement Replay) qui est ainsi plus réactif et iMovie, qui exporte plus vite les créations.
Il y a aussi tout ce que l'on ne voit pas, mais qui compte de plus en plus, je parle des fonctions d'intelligence artificielle. L'exemple le plus parlant est celui de la reconnaissance d'objets et de visages dans Photos. Contrairement à Google qui exploite la puissance de ses serveurs pour cette tâche lourde, Apple fait appel aux processeurs des terminaux iOS dans un souci de confidentialité. D'où l'intérêt d'avoir des processeurs puissants.
Tellement puissants, qu'il se font entendre... Comme d'autres utilisateurs, nous avons noté qu'une partie des iPhone 7 de la rédaction émettaient des sifflements quand ils exécutaient de grosses opérations. Ce bruit, décelable uniquement quand on met l'appareil à côté de son oreille, n'est pas spécifique à l'iPhone 7, mais il apparaît peut-être plus souvent en raison de la fréquence beaucoup plus élevée.
Le sifflement se produit quand les composants électriques atteignent une fréquence de résonance spécifique qui fait vibrer le circuit, explique Ars Technica. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter outre mesure. Si votre iPhone est concerné et que vous trouvez le sifflement trop bruyant, vous pouvez essayer de le faire remplacer.
La dotation en mémoire vive reste de 2 Go — l'iPhone 7 Plus passe à 3. Le stockage de base passe enfin à 32 Go, une capacité plus convenable à l'heure des enregistrements 4K. La capacité intermédiaire coûtant 110 € de plus est elle aussi doublée à 128 Go — de quoi faire hésiter si on pensait les 32 Go suffisants. Un modèle 256 Go clôt la gamme pour ceux qui voudraient autant de stockage que sur leur MacBook.
Sans fil
Le nouveau téléphone prend en charge la 4G LTE-A jusqu'à 450 Mb/s, contre 300 Mb/s précédemment. Les opérateurs ont déployé la 4G+, synonyme de débits supérieurs à 150 Mbit/s, dans les principales métropoles (Bouygues parle même de 450 Mbit/s d'ici la fin de l'année), mais il est encore rare de constater une telle vitesse.
À Lyon, à côté du bureau de MacGeneration dans le 7e arrondissement, l'iPhone 7 atteint un débit d'environ 150 Mbit/s sur le réseau de Bouygues Telecom, contre à peu près 110 Mbit/s pour l'iPhone 6s. Sur le réseau de Free, je n'ai pas remarqué de différence d'accroche entre l'iPhone 6 et l'iPhone 7 au quotidien. À domicile, avec une connexion fibre, les débits Wi-Fi sont plus de deux fois supérieurs sur iPhone 7, mais ce changement remonte à l'iPhone 6s qui a inauguré la technologie MIMO.
On ne peut pas parler du sans fil sans évoquer Intel qui a enfin fait son trou dans l'iPhone grâce à un de ses modems (PMB9943 ou XMM 7360). Apple diversifie en fait ses fournisseurs, puisque Qualcomm est toujours responsable d'une partie des modems d'iPhone 7 (Snapdragon X12).
Apparemment, l'iPhone 7 vendu au Japon (modèle A1779) et celui compatible avec Verizon et Sprint aux États-Unis (A1660) utilisent la puce de Qualcomm. Le modèle A1778, celui vendu en France, ausculté par Chipworks contient le modem Intel.
Autonomie
Parent pauvre de l'iPhone pendant longtemps, l'autonomie est enfin considérée sérieusement par Apple. La Pomme promet jusqu'à deux heures supplémentaires par rapport à l'iPhone 6s, soit 14 heures en conversation 3G, 12 heures en navigation web 4G ou bien 14 heures en navigation Wi-Fi.
Nous n'avons pas encore beaucoup de recul, mais l'autonomie de l'iPhone 7 nous paraît effectivement meilleure. Pour ma part, j'ai relevé une autonomie d'une journée et demie (sans activer le mode économie d'énergie). Mickaël, qui a une utilisation plus intensive que moi (il s'en sert notamment lors de ses séances de sport), a relevé que son iPhone 7 tenait une journée entière, ce qui n'était pas le cas de son 6s. Christophe a quant à lui noté qu'il lui restait 20 % de batterie après 7 heures d'utilisation, contre 13 % après 6 heures sur iPhone 6s.
Le test d'autonomie de Geekbench 3 qui sollicite à fond le processeur et l'écran dit la même chose. L'iPhone 6s a tenu 2h29, contre 4 h pour l'iPhone 7.
Pour une recharge complète, comptez environ 2h15.
Pour conclure
« C'est la beauté intérieure qui compte », voilà ce qui aurait pu être le slogan de l'iPhone 7 !
Passé le ravissement des nouvelles finitions noires, l'iPhone 7 déçoit un peu extérieurement. On a l'impression de tenir un iPhone 6. Cette impression est injuste, car l'appareil recèle des avancées notables. L'étanchéité est salvatrice, l'appareil photo brillant et la puissance sans égale.
Quant à 3D Touch et au Taptic Engine, ils font maintenant vraiment partie intégrante de l'expérience. Venant d'un iPhone 6, ce sont ces deux éléments qui m'ont le plus marqué. En revanche, ils pencheront moins dans la balance pour les possesseurs de 6s qui en bénéficient déjà en partie.
Sans nul doute, l'iPhone 7 est le meilleur iPhone jamais créé... jusqu'au prochain.
Il s'agit en fait d'un modèle de transition, qui introduit des innovations sans en tirer pleinement parti. La disparition de la prise jack aurait été moins douloureuse si l'iPhone 7 avait pu se recharger à distance. Le design aurait été dépoussiéré si le bouton d'accueil tactile avait été intégré à l'écran. La prise en charge du gamut large aurait peut-être été plus saisissante si l'écran avait été OLED...
Se demander si l'on doit acheter l'iPhone 7 quand on possède l'iPhone 6s revient au même que se demander si on doit passer du 6 au 6s. Il faut être vraiment sensible aux principales nouveautés du téléphone pour que l'achat vaille le coup — il n'y a pas d'effet coup de cœur. Si l'on possède un iPhone 6 ou plus ancien, 3D Touch, le Taptic Engine et les performances viennent véritablement améliorer l'expérience globale et justifier l'achat.