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Test du casque Bowers & Wilkins P5 Wireless

Anthony Nelzin-Santos

jeudi 21 avril 2016 à 10:38 • 33

Accessoire

Si Bowers & Wilkins s’est fait une spécialité des enceintes sans-fil, comme le Zeppelin Wireless, elle s’est longtemps tenu à l’écart du marché des casques Bluetooth. Jusqu’à la présentation du P5 Wireless à l’été 2015, au moment où ses concurrents présentaient leur deuxième ou troisième vague de produits. Le P5 a-t-il bien supporté la greffe d’une puce Bluetooth et d’une batterie ? La réponse dans notre test.

Un P5 sans fil…

Comme son nom l’indique fort bien, le P5 Wireless est une déclinaison sans fil du P5. Il reprend donc la même construction en acier et cuir, qui a fait preuve de sa solidité et de sa sobriété. De son élégance, même, alors que ses concurrents sont plus empruntés ou plus patauds. Seule la présence imposante du logo Bowers & Wilkins pourra en faire tiquer certains.

L’arceau et les rotules, à la manipulation fluide mais contrôlée, participent grandement au confort d’utilisation de ce casque. L’amplitude de l’arceau pourrait être un tout petit peu plus longue, mais elle se règle d’un glissement, et ne se dérègle pas au moindre mouvement. Les rotules, elles, permettent de positionner les oreillettes à plat pour transporter le casque dans la pochette de transport fourni.

Les oreillettes du P5, le premier casque du fabricant anglais, pivotent pour un stockage à plat. Les oreillettes P3 et le P7, d'une conception plus récente, se replient vers l'intérieur pour un stockage plus ramassé. Chaque approche a ses avantages et ses inconvénients, mais il faut remarquer que le P7 est livré avec une housse rigide, tandis que le P3 est fourni avec une boîte en plastique épais, deux solutions plus protectrices que la housse matelassée du P5.
Les oreillettes du P5, le premier casque du fabricant anglais, pivotent pour un stockage à plat. Les oreillettes du P3 et du P7, d'une conception plus récente, se replient vers l'intérieur pour un stockage plus ramassé. Chaque approche a ses avantages et ses inconvénients, mais il faut remarquer que le P7 est livré avec une housse rigide, tandis que le P3 est fourni avec une boîte en plastique épais, deux solutions plus protectrices que la housse matelassée du P5.

L’ensemble est recouvert d’une généreuse couche de mousse doublée d’un cuir de mouton souple et finement grainé. L’arceau est plutôt ferme, mais se « détend » après quelques heures d’utilisation. La pression est alors parfaitement répartie sur la tête, de quoi oublier qu’à 213 grammes sur la balance, le P5 Wireless est loin d’être le casque supra-auriculaire le plus léger.

Puisque le P5 Wireless est un casque supra-auriculaire, ses oreillettes reposent sur les oreilles, mais ne sont jamais inconfortables. Même si vous portez des lunettes, vous pourrez porter ce casque pendant de longues heures. Tout au plus devrez-vous vous « aérer » pendant quelques minutes les jours les plus chauds, le cuir n’étant pas des plus respirants.

…un P5 sans fil…

Ce confort physique est soutenu par un « confort sonore », puisque comme tous les casques de Bowers & Wilkins, le P5 Wireless offre un son « rond » qui se prête particulièrement bien aux longues sessions. Si vous avez déjà entendu le P5 Series II, alors vous avez déjà entendu le P5 Wireless : il utilise les mêmes haut-parleurs de 40 mm, et prend en charge les codecs aptX et AAC qui assurent une parfaite retransmission des fichiers compressés.

Cela signifie que le P5 Wireless n’est pas un casque hi-fi : le bas du spectre est trop relevé pour qu’il puisse mériter ce titre. Les basses sont profondes et percutantes, mais bien contrôlées, quoiqu’elles « débordent » parfois sur le bas médium. Leur énergie dépend toutefois de la position du casque sur la tête : décalez les oreillettes, et elles tombent à plat.

Le haut du spectre est plus précis, mais ne tire pas l’équilibre sonore vers le haut. Au contraire : parce que les aigus ne sont jamais « cristallins » ou « aériens », ils renforcent l’apparence très « détendue » du P5 Wireless. C’est un casque au son riche et plaisant, qui n’est certes jamais analytique, mais jamais étouffant non plus.

La force des basses convient parfaitement à la lecture de films et de séries TV, et la rondeur générale gomme les défauts de certains podcasts. Les oreillettes isolent sans enfermer, ce qui permet de rester conscient des éventuels dangers citadins, mais force à monter le son dans les transports en commun. On pourra alors constater l’absence totale de distorsion… et pester contre les boutons de contrôle.

…un P5 sans fil !

Passe encore que le bouton d’allumage prenne la forme d’une glissière, sur laquelle il faut appuyer plutôt que glisser pour lancer la procédure d’appairage : on s’en sert plutôt rarement. Mais on se sert beaucoup plus souvent des boutons de volume et de lecture, dont la finition est tout juste passable et la manipulation franchement désagréable. Ils mériteraient d’être légèrement espacés et surtout mieux distingués — à l’aide par exemple d’une texture différente sur le bouton de lecture.

Les boutons de contrôle.
Les boutons de contrôle.

Ce petit défaut ne doit pas faire penser que la greffe de Bluetooth n’a pas pris : les autres aspects du P5 Wireless sont beaucoup plus convaincants. Ainsi, son double micro offre une qualité suffisante pour les appels quotidiens, à part peut-être par jour de grand vent. Surtout, l’autonomie est excellente : elle frôle les 20 heures, alors que Bowers & Wilkins ne promet que 17 heures.

De quoi l’utiliser toute la semaine dans les transports et ne le charger que le week-end, avec un simple câble micro-USB plutôt qu’un système par induction que l’on pourrait oublier ou égarer. Si le niveau de charge devait approcher de zéro — ce qui est signalé par une petite icône dans la barre de statut sur iOS —, on peut toujours passer sur une connexion filaire.

La pochette de transport comporte une petite poche permettant de garder le câble sous la main, et le Bluetooth se coupe automatiquement lors de son branchement. Alors que d’autres casques sans fil changent totalement d’identité lorsqu’ils sont utilisés avec un câble, le P5 Wireless reste fidèle à lui-même. En test aveugle, il est alors difficile de le discerner du P5 Series II, une performance qu’il faut saluer.

Comme ceux du P5 Series II, les « mousses » des oreillettes du P5 Wireless sont « fixées » magnétiquement. Les aimants sont suffisamment puissants pour éviter toute chute intempestives ; ils sont mêmes si puissants qu'il est parfois difficile de retirer les mousses ! Sous la mousse de l'oreillette droite se cache le connecteur à pivot permettant d'utiliser le P5 Wireless avec un câble. D'après mon expérience du P5, les mousses commencent à sérieusement s'affaisser après deux à trois ans d'utilisation continue : la paire de remplacement vaut 35 €.
Comme ceux du P5 Series II, les « mousses » des oreillettes du P5 Wireless sont « fixées » magnétiquement. Les aimants sont suffisamment puissants pour éviter toute chute intempestive ; ils sont mêmes si puissants qu'il est parfois difficile de retirer les mousses ! Sous la mousse de l'oreillette droite se cache le connecteur à pivot permettant d'utiliser le P5 Wireless avec un câble. D'après mon expérience du P5, les mousses commencent à sérieusement s'affaisser après deux à trois ans d'utilisation continue : la paire de remplacement vaut 35 €.

Un P5 au prix du P7

Le P5 Wireless est donc un casque confortable offrant un son riche et agréable pendant de longues heures. Mais — et c’est un grand mais — il vaut 50 € de plus que son concurrent direct le Sennheiser Momentum 2.0 On-Ear Wireless. Le Momentum n’est certes pas aussi luxueux, ni aussi dynamique et précis sur le plan sonore, mais il intègre un système de suppression active des bruits ambiants.

Le P5 Wireless est une belle évolution du P5, mais cette évolution arrive un peu tard dans un marché très relevé. À 399 €, il ne manque pas de concurrents, dont beaucoup sont plus ambitieux. Bowers & Wilkins s’est longtemps tenu à l’écart du marché des casques Bluetooth, mais maintenant qu’elle y est entrée, elle a tout intérêt à s’y investir autant qu’elle s’est investie dans le domaine des enceintes sans fil.

illustration magazine 25 ans

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