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Test de la caméra Netatmo Welcome

Anthony Nelzin-Santos

mardi 09 février 2016 à 14:20 • 24

Accessoire

Lorsque vous entendez « Netatmo », vous pensez sans doute « Station météo ». L’entreprise française s’est pourtant éloignée du domaine qui a fait son succès, d’abord avec un Thermostat « by Starck », puis avec une caméra domestique. La Welcome, c’est son nom, se distingue par sa capacité à reconnaître les visages, et son stockage entièrement local. Des arguments qui font mouche ? La réponse dans notre test.

Une jolie caméra domestique

Si Netatmo a su aller au-delà de sa Station météo, elle n’a pas cassé le moule. La Welcome est usinée dans le même aluminium que le module intérieur de la station, dont elle reprend les mensurations, 4,5 cm de diamètre pour 15,5 cm de haut. Si l’un n’était pas argenté plutôt que doré, et que l’autre n’était pas éventrée d’un large objectif, on pourrait aisément les confondre.

Cet objectif, justement, offre un angle de vue « panoramique ». Là où Nest assume les déformations inhérentes aux optiques à très grand-angle, Netatmo préfère les corriger logiciellement. Le champ couvert par la Welcome n’atteint donc pas tout à fait 130 °, mais reste suffisamment large pour faciliter le placement de la caméra, et saisir d’un coup d’œil la pièce principale d’un grand appartement. Surtout, l’image est plus plaisante, d’autant qu’elle reste bien nette du centre jusqu’aux bords.

La caméra de la Welcome.
La caméra de la Welcome.

Le capteur seconde efficacement cette optique : une image HD 1080p ne demande que deux millions de pixels, il en possède quatre. Leur « grande » taille de deux microns leur permet de résister au bruit numérique, qui se manifeste lorsque la sensibilité doit monter pour compenser la diminution de la luminosité. Or le bandeau en plastique de la Welcome dissimule de puissantes diodes infrarouge, que Netatmo active de manière très agressive pour encore améliorer les conditions, au prix d’une image en noir et blanc plutôt qu’en couleur.

Mieux : le corps en aluminium dissipe efficacement la chaleur dégagée par le capteur et les autres composants. Si la Welcome n’est jamais froide, elle n’est jamais brûlante comme peuvent parfois l’être les caméras en plastique. Le travail du capteur est donc encore facilité, si bien qu’il est très rare de voir apparaître des parasites électroniques après plusieurs jours d’enregistrement.

Ses défauts ne sont pas matériels, quoique l’absence d’un haut-parleur soit regrettable, mais plutôt logiciels. L’application Welcome est plutôt fruste, quoique simple et efficace. Elle permet de voir le flux en direct, de remonter l’historique des alertes et de consulter les clips associés, de régler les différents paramètres… et c’est à peu près tout. La caméra de Netatmo est l’une des rares qui ne proposent ni zoom numérique, ni zones de détection, ni paliers de sensibilité.

La première configuration est d’une simplicité enfantine. De manière générale, l’application est très simple, parfois trop.
La première configuration est d’une simplicité enfantine. De manière générale, l’application est très simple, parfois trop.

C’est sans doute parce qu’il s’agit d’une pure caméra domestique, sans aucune prétention en matière de surveillance. Vous n’êtes pas convaincu ? Regardez-la ! Même si Netatmo assure qu’elle « s’intègre parfaitement dans chaque intérieur », cette caméra en forme de cylindre doré attire immanquablement l’œil. Si un éventuel cambrioleur la repère dans le feu de l’action, il sera peut-être tenté de l’embarquer, sans même se rendre compte de sa fonction.

Qui enregistre à la maison

Du même coup, il emportera le seul et unique enregistrement de son larcin. Contrairement à la plupart de ses concurrentes en effet, la Welcome n’envoie pas les vidéos dans le nuage, mais les stocke sur une carte micro-SD. Fort heureusement, le contenu de cette carte micro-SD est chiffré : le chanceux cambrioleur de notre scénario ne repartira pas avec des moments privés en plus de l’argenterie.

La Welcome se connecte en Wi-Fi ou en Ethernet, et enregistre sur une carte micro-SD.
La Welcome se connecte en Wi-Fi ou en Ethernet, et enregistre sur une carte micro-SD.

Vous ne pourrez pas les récupérer non plus, même par le biais de l’app ou du site de Netatmo, puisqu’elles sont stockées uniquement sur la carte micro-SD, et ne pourraient de toute manière pas être déchiffrées sans la caméra. En temps normal toutefois, la caméra met ses clips à disposition de l’app et du site. Ou du moins les plus récents, la carte 8 Go fournie ne pouvant accueillir qu’une centaine de clips, les plus anciens étant effacés à mesure que de nouveaux sont ajoutés (on peut la remplacer par une carte de 32 Go maximum).

« Vidéo indisponible. La caméra est déconnectée. » Les vidéos sont stockées sur la carte micro-SD, qui ne peut pas être déchiffrée par un autre appareil que la caméra associée à votre compte Netatmo.
« Vidéo indisponible. La caméra est déconnectée. » Les vidéos sont stockées sur la carte micro-SD, qui ne peut pas être déchiffrée par un autre appareil que la caméra associée à votre compte Netatmo.

La carte micro-SD contient aussi les données de reconnaissance faciale, la fonction qui justifie l’existence même de la Welcome. À chaque fois que la caméra détecte un nouveau visage, elle demande à l’utilisateur de l’identifier, si toutefois celui-ci ne lui ordonne pas de l’ignorer. Peu à peu, la caméra gagne en confiance : elle devient capable de vous souhaiter la bienvenue, d’où son nom, et ne vous demande plus qu’une fois de temps en temps de confirmer les visages qui l’ont fait douter.

Une capture du site de Netatmo, qui fonctionne sans Flash, contrairement à d’autres. Il permet de faire tout ce que l’app peut faire : consulter l’historique et les clips associés, voir le flux en direct, identifier des « visages inconnus »… Netatmo utilise même les notifications web pour relayer les alertes de mouvement.
Une capture du site de Netatmo, qui fonctionne sans Flash, contrairement à d’autres. Il permet de faire tout ce que l’app peut faire : consulter l’historique et les clips associés, voir le flux en direct, identifier des « visages inconnus »… Netatmo utilise même les notifications web pour relayer les alertes de mouvement.

Et reconnaît les visages

Cet apprentissage prend deux à trois semaines tout de même, et il faut ensuite régulièrement faire le ménage parmi les visages sur lesquels la caméra a buté. La fiabilité du système dépend grandement de la position de la caméra — si les vidéos de Netatmo la montrent face à la porte d’entrée, c’est qu’elle n’est jamais aussi efficace que dans les lieux de passage. Placez-la dans le coin d’une pièce, et la reconnaissance sera moins fiable, car les visages occuperont une plus petite place dans le cadre.

D’aucuns trouveront cette fonction envahissante, mais Netatmo limite la mémoire à 16 profils, et permet d’« oublier » le visage d’un visiteur de passage ou d’interdire l’enregistrement de clips en présence d’un ami soucieux de sa vie privée. Et cette fonction révèle tout le potentiel des caméras domestiques — que l’on trouve ces produits extrêmement pratiques ou que l’on déteste ce qu’ils disent de notre société.

La caméra « connaît » deux personnes, et a détecté 36 visages, qu’il est possible d’« oublier » d’un tapotement sur l’écran.
La caméra « connaît » deux personnes, et a détecté 36 visages, qu’il est possible d’« oublier » d’un tapotement sur l’écran.

Alors que d’autres caméras se contentent de dire qu’« un mouvement a été détecté », la Welcome est capable de dire que « Cécile a été vue ». Comme il est extrêmement rare qu’un mouvement lui échappe ou qu’une ombre la trompe, on reçoit peu de notifications, et celles que l’on reçoit sont « intelligentes ». On échappe ainsi à la « fatigue » que peuvent provoquer d’autres solutions, et l’on peut pleinement tirer parti d’une telle solution.

La Nest a « détecté du mouvement », mais la Welcome est capable de vous souhaiter la bienvenue.
La NestCam a « détecté du mouvement », mais la Welcome est capable de vous souhaiter la bienvenue.

On peut imaginer l’utiliser comme moniteur de présence, qui permet de s’assurer que les enfants sont bien rentrés, ou qu’un parent dépendant se porte bien. On peut aussi la voir comme le maillon d’une chaîne d’appareils connectés entre eux avec IFTTT : des ampoules Hue pourront clignoter en rouge lorsqu’un visage inconnu est détecté, ou des appareils connectés à des prises WeMo pourront s’allumer lorsque le premier collègue arrive le lundi matin.

L’apprentissage prend quelques semaines, pendant lesquelles la caméra demande régulièrement de confirmer les visages sur lesquels elle a buté. La « force » du profil est clairement indiquée dans les réglages disponibles pour chaque personne, qui contiennent quelques paramètres de protection de la vie privée.
L’apprentissage prend quelques semaines, pendant lesquelles la caméra demande régulièrement de confirmer les visages sur lesquels elle a buté. La « force » du profil est clairement indiquée dans les réglages disponibles pour chaque personne, qui contiennent quelques paramètres de protection de la vie privée.

La Welcome propose elle-même de nombreux réglages permettant de limiter son périmètre d’action. Ainsi, elle n’enregistre pas de clips ni n’envoie de notifications lorsqu’une personne connue est « à la maison », un paramètre qui permet accessoirement de limiter l’utilisation de la carte micro-SD. Le délai au-delà duquel une personne est considérée comme absente parce qu’elle n’est pas passée devant la caméra peut d’ailleurs être réglé, ce qui permet encore d’affiner le nombre de clips enregistrés et de notifications reçues.

Mais c’est tout

Les notifications sont les seules fonctions de la Welcome qui requièrent l’intervention du nuage : la caméra choisit une vignette, qui est envoyée sur des serveurs pour être ajoutée au message d’alerte. Même l’application Apple Watch, car Netatmo n’a pas oublié l’Apple Watch, se connecte directement à la caméra. Sans même rentrer dans des considérations philosophiques sur l’utilisation du cloud, voilà qui est au moins économique : la Welcome coûte 199 €, et pas un centime de plus.

L’application Apple Watch de la Welcome.
L’application Apple Watch de la Welcome.

Plus encore que la reconnaissance de visages, c’est ce choix qui distingue l’approche de Netatmo : puisque la Welcome ne peut pas se reposer sur un service en ligne, elle doit faire le travail toute seule. Et elle le fait bien, même si l’on pourrait souhaiter qu’elle permette de définir des zones de détection, et qu’elle soit capable d’envoyer des vidéos sur un serveur FTP, moins pour des raisons de sécurité que pour récupérer plus facilement les clips intéressants. Ce sont justement des fonctions annoncées de sa grande sœur la Presence — peut-être en héritera-t-elle lorsqu’elles seront finalisées ?

Reste qu’elle fait une excellente caméra domestique, sans doute parce qu’elle a été conçue de zéro au moment où le marché décollait, plutôt qu’à partir d’une caméra de surveillance ou d’une babycam. Il lui manque encore quelques raffinements logiciels, mais Netatmo semble bien décidée à l’améliorer progressivement comme elle avait amélioré sa Station météo. Elle a déjà annoncé la disponibilité prochaine de « Tags », de petits boîtiers qui amélioreront sa couverture en détectant l’ouverture des portes et fenêtres.

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