C’est presque devenu un rituel sur Android, au même titre que le renouvellement annuel de l’iPhone. Google a attendu l’automne pour mettre à jour sa gamme de smartphones Nexus, selon un calendrier établi en 2011 avec le Nexus S. Mais contrairement aux années précédentes, nous avons eu droit cette fois à deux nouveautés : le Nexus 5X et le Nexus 6P.
Ce qui ne change pas en revanche, c’est que Google a noué des partenariats avec des constructeurs pour développer ces smartphones. En l’occurrence, c’est LG qui s’est chargé du Nexus 5X (le constructeur coréen s’était déjà occupé des Nexus 4 et 5), tandis qu'Huawei, un nouveau venu dans l’écurie Google, a pris sous son aile le Nexus 6P.
Ces deux modèles partagent quelques points en commun, le plus important étant bien sûr Android 6.0 Marshmallow. Pour le reste, tout diffère ou presque, des composants internes au design, en passant par… la taille des appareils, bien sûr. Le Nexus 5X intègre un écran de 5,2 pouces quand celui du Nexus 6P affiche un format de 5,7 pouces, ce qui en fait une phablette d’un fort beau gabarit dont nous vous proposons le test (celui du 5X viendra dans un second temps).
Design
Le Nexus 6P représente le haut du panier des smartphones Android. Ce nouveau modèle suit le chemin déjà emprunté par le Nexus 6 de Motorola : un terminal premium dont le prix le positionne dans une catégorie haut de gamme où l’iPhone règne en maître… même si la vraie concurrence se trouve plutôt du côté de Samsung et de ses Galaxy S6 et Galaxy Note 5 (et à 649 €, le Nexus 6P reste plus de 200 € moins onéreux que l’iPhone 6s Plus).
L’an dernier, le Nexus 6 nous avait passablement déçus (lire notre test) : l’appareil était vraiment trop grand (près de 6 pouces) et son design, bien fini par ailleurs, restait assez passe-partout. Ce Nexus 6P ne fait lui aucun mystère sur son positionnement premium : le châssis tout en aluminium, rehaussé par des chanfreins qui courent autour de l’écran et à l’arrière, est très réussi, même s’il faut subir des bandes de plastique blanc. Celles-ci sont cependant plus discrètes que sur les iPhone 6 et 6s.
On regrette cependant que la bande en bas de la coque arrière ne soit pas tout à fait de la même teinte que le reste. L’unicité de la coque arrière est également brisée par une vitre noire qui contient le capteur photo et son flash. Plutôt que de se contenter de faire dépasser l’appareil photo comme sur l’iPhone, Huawei a imaginé une bande plus épaisse qui prend toute la largeur du smartphone. Et le constructeur ne s’est pas caché derrière son petit doigt : cette zone enflée est marquée de cette vitre opaque, histoire qu’on ne puisse pas la rater !
Cette solution audacieuse a pu faire tiquer lors de la présentation de l’appareil, mais c’est aussi ce qui lui donne sa personnalité. Sous cette bande et au-dessus du logo Nexus, vient se nicher le capteur d’empreintes digitales. Une position biscornue lorsqu'on vient du monde Apple, où Touch ID est intégré dans le bouton d’accueil ; c’est néanmoins une tendance lourde dans le monde Android, et un coup à prendre car on cherche souvent où poser le doigt. D'ailleurs, cet emplacement fait qu'on ne s'en servira certainement qu'avec son (ou ses) seul(s) index alors qu'on a tendance à enregistrer plusieurs doigts avec Touch ID pour parer plusieurs situations.
Capteur biométrique
Si le Nexus repose sur une table, il est physiquement impossible d’atteindre le capteur, à moins évidemment de le soulever et de le prendre en main. Or, ça n’est parfois pas chose facile, quand on a les mains occupées au restaurant ou si l’on souhaite rester discret pendant une réunion. Il est toujours possible d’entrer le code de déverrouillage, mais on perd alors tout l’intérêt du lecteur biométrique, et sa rapidité. Car ce capteur est en effet rapide. Il est même extrêmement rapide. Pour tout dire, il est même possible qu’il soit encore plus rapide que le Touch ID des iPhone 6s et 6s Plus !
Si, en bon utilisateur d’iPhone que nous sommes, on préfèrera l’emplacement en façade de Touch ID, force est de constater qu’il est plus simple de consulter les notifications sur l’écran de verrouillage du Nexus 6P en situation de mobilité. En pleine rue, quand on veut jeter rapidement un coup d’œil sur les dernières notifications, mieux vaut éviter de toucher le bouton Touch ID d’un iPhone 6s, sous peine de basculer immédiatement sur l’écran d’accueil.
Sur le Nexus 6P, il suffit de sortir le smartphone de sa poche pour consulter les notifications : l’accéléromètre de l’appareil active non pas l’écran de verrouillage, mais un écran de veille sur lequel s’affichent l’heure et les dernières alertes. Pas besoin d’ailleurs de faire de grands gestes : une chiquenaude est suffisante pour jeter un œil sur les notifications. Si l’on veut aller plus loin, on pourra tapoter sur l’écran, puis s’identifier.
Prise en main
Si nous n’avons guère que des éloges à faire sur le design et les finitions du Nexus 6P, il nous faut tout de même nuancer : la prise en main du Nexus 6P n’est pas facilitée par le grand format de l’appareil (les grandes mains seront à leur aise, comme pour l’iPhone 6/6s Plus) ; les tranches qui donnent cet aspect de finesse (alors que l’appareil est légèrement bombé) sont non seulement un rien "coupantes", mais elles ne facilitent pas la préhension du smartphone.
On peut penser ce qu’on veut des tranches arrondies de l’iPhone 6 — qui nous ont privé des chanfreins si élégants des précédents modèles — mais il faut reconnaitre qu’elles aident à bien tenir en main l’appareil.
L’aluminium anodisé utilisé par Huawei se montre également plus glissant que le polycarbonate du Nexus 5X. Sans oublier les rayures qui ne manqueront pas de se former et d’être très visibles, en particulier sur les modèles « givre » et « aluminium », aux teintes très claires.
La grande taille de l’écran (5,7 pouces) empêchera évidemment d’utiliser le Nexus 6P d’une seule main ; en cela, rien ne change par rapport à l’iPhone 6/6s Plus. Saluons toutefois les efforts de Huawei pour rester dans un encombrement proche de celui des phablettes traditionnelles, dont celles d’Apple, même si son écran est plus grand. La largeur et la longueur sont en effet quasiment identiques entre les deux smartphones, quant à l’épaisseur, elle est la même.
Le Nexus se paie même le luxe d’être plus léger (178 grammes) que l’iPhone 6s Plus (192 grammes). Plutôt que de rogner sur l’épaisseur au détriment de la batterie, Apple gagnerait à réduire les bordures de ses grands smartphones : si Huawei parvient à caser une dalle de 5,7 pouces dans le même espace qu’un iPhone de 5,5 pouces, Apple doit certainement pouvoir réussir le même exploit.
Le Nexus 6P souffre néanmoins d’un petit souci qui n’est pas totalement de son fait : il chauffe. Oh, pas beaucoup, mais suffisamment pour se demander ce qui se passe à l’intérieur du châssis de l’appareil. Il n’est pas nécessaire de jouer à de gros titres 3D pour que ces degrés supplémentaires se fassent sentir : un peu de navigation web, quelques manipulations ici et là, et c’est parti pour le radiateur de poche.
La faute en revient principalement à Qualcomm : le fondeur a beau jurer ses grands dieux que la génération du Snapdragon 810 utilisé par le smartphone est bien moins calorifère qu’auparavant, il n’en reste pas moins que la puce chauffe plus qu’elle ne le devrait. L’avantage, c’est que le Nexus 6P fait chaufferette l’hiver…
Android au quotidien
Le Nexus 6P est une phablette à utiliser à deux mains, comme l’iPhone 6/6s Plus. En mobilité (en pleine rue ou dans un tramway bondé), l’utilisation du smartphone est un peu malaisée ; en revanche, quand on est un peu plus au calme, assis dans un bar par exemple, le Nexus 6P est tout à fait agréable.
Écran AMOLED
L’écran AMOLED de 5,7 pouces apporte un grand confort d’utilisation, de par la surface disponible évidemment, mais également pour la qualité du rendu des couleurs : le LCD a ses qualités, mais l’AMOLED fait bénéficier l’écran de superbes noirs profonds qui se confondent avec la bordure de l’appareil, une illusion qui participe à la sensation d’avoir entre les mains une petite tablette. Cet effet, que l’on rencontre aussi sur l’Apple Watch à l’écran OLED, n’est pas sans tarauder Jony Ive qui aimerait bien voir un iPhone en profiter un jour (lire : Jony Ive pourrait avoir son iPhone OLED en 2018).
L’AMOLED n’est pas sans défaut : on retrouve sur le Nexus 6P une colorimétrie plus saturée que sur la dalle LCD de l’iPhone, ce qui n’est pas forcément du goût de tous. Quand on compare les deux mêmes images sur le 6P et un iPhone, le rendu est plus naturel sur ce dernier. La calibration du Nexus tire nettement les couleurs sur le jaune — les images sont plus chaudes, mais elles n’ont plus grand chose à voir avec la réalité.
Pour son premier Nexus, Huawei a embarqué dans le train des dalles à forte définition. En l’occurrence, le constructeur a opté pour une définition QHD (2 560 x 1 440) d’une résolution monstre de 518 pixels par pouce. Pour rappel, l’écran de 5,5 pouces de l’iPhone 6/6s Plus propose une définition de 1 920 x 1 080 (401 pixels par pouce).
Inutile de dire qu’on ne repère évidemment aucun pixel sur l’écran du 6P, mais on peut se demander si cette définition en vaut réellement la peine : elle est largement au-delà de ce que l’œil humain peut percevoir, et pousser autant de pixels participe à l’échauffement du processeur.
Autonomie
Sans oublier, évidemment, la question de l’autonomie. Le Nexus 6P emporte avec lui une grosse batterie d’une capacité de 3 450 mAh, bien plus que celle de l’iPhone 6s Plus (2 750 mAh). Pourtant, le smartphone sous Android affiche globalement autant d’autonomie que son concurrent sous iOS, c’est à dire une journée et demi d’une utilisation soutenue.
La technologie AMOLED à l’œuvre dans le 6P fait en sorte que seuls les pixels nécessaires à l’affichage du contenu « tirent » sur la batterie ; le LCD, au contraire, allume tous les pixels, y compris pour afficher du noir. Si on ajoute la grande capacité de la batterie du Nexus, on peut s’interroger sur l’optimisation de son utilisation… ou son absence.
Par contraste, on ne peut que souligner l’excellent travail des ingénieurs d’Apple sur ce plan : l’iPhone 6s Plus fait au moins aussi bien que le Nexus 6P avec une batterie bien plus réduite (ce qui n’empêche pas de trouver aberrante la course folle à la finesse pratiquée par le constructeur).
En revanche, là où le Nexus 6P fait bien mieux que son concurrent, c’est au niveau de la recharge rapide. Cette technologie brille par son absence sur l’iPhone, alors que c’est devenu un argument commercial en or pour les constructeurs Android. Il suffit en effet d’une charge de dix minutes pour obtenir environ 7 heures d’utilisation… Google fournit dans le paquet un chargeur 15 watts qui permet de regarnir très rapidement une partie substantielle de la batterie de l’appareil.
Apple se contente de livrer un chargeur 5 watts qui, par définition, est moins puissant. Depuis l’iPhone 6, les smartphones du constructeur de Cupertino sont pourtant capables de se charger plus rapidement avec l’adaptateur secteur de l’iPad (10 watts). Pour une raison ou pour une autre, Apple n’est pas pressée de livrer en standard de tels chargeurs avec ses téléphones (lire : iPhone 6 : le talon d’Achille de la recharge de la batterie).
Sur le long terme, il reste évidemment à évaluer l’impact de cette charge rapide sur l’état de la batterie. Dans ce domaine, on a peu d’études à se mettre sous la dent. Mais on peut convenir que l’aspect pratique d’une telle fonction dépasse d’éventuelles réticences sur la durée de vie de la batterie… Et d’ailleurs, si on veut être un brin provoquant, ne change-t-on pas de smartphone tous les ans ?
Qualité photo
On ne peut pas manquer l’appareil photo du Nexus 6P : protégé, comme son flash, sous une bande noire de verre revêtue d’une couche de Gorilla Glass 4. Ce capteur est la signature design du smartphone, mais qu’en est-il de ses qualités ?
L’appareil photo de 12,3 mégapixels offre une ouverture ƒ/2.0, avec des pixels d’une taille de 1,55 µm. L’iPhone 6s Plus comprend lui un capteur de 12 mégapixels avec une ouverture ƒ/2.2 et des pixels de 1,22 µm. Sur le papier, l’avantage revient donc au Nexus 6P, mais la réalité du terrain montre que l’iPhone 6s utilisé dans le petit comparatif ci-dessous fait au moins aussi bien ; le rendu des couleurs est même un peu plus chaud et plus agréable à l’œil. À gauche, les photos de l’iPhone 6s ; à droite celles du Nexus 6P :
L’appareil photo à l’avant est de 8 mégapixels, avec une ouverture de ƒ/2.4 et des pixels de 1,4 µm. L’iPhone 6s, qui affiche un APN FaceTime HD de 5 mégapixels (ƒ/2.2), propose une nouvelle fonction True Tone Flash intégrée à l’écran et fonctionnant avec une puce spécifique. Tout cela permet d’obtenir des égoportraits mieux éclairés.
Est-ce que le Nexus 6P prend de mauvaises photos ? Certainement pas. À plusieurs égards, les résultats sont proches voire supérieurs à la proposition d’Apple. Dans de bonnes conditions de luminosité, les deux appareils font jeu égal (la photo de la grande roue en journée) ; les clichés pris de nuit sont eux globalement meilleurs sur le Nexus. On a par contre noté un autofocus qui peut mettre plus de temps que l’iPhone 6s à faire le point.
L’expérience Android
Le Nexus 6P est, avec son petit frère le 5X, le premier smartphone à intégrer Android 6.0 Marshmallow. Une fois n’est pas coutume, cette nouvelle mouture du système d’exploitation mobile de Google apporte finalement peu de nouveautés saillantes. On apprécie l’apparition de l’option Ne pas déranger dans le centre de contrôles (avec ses réglages supplémentaires), le moteur de recherche dans le panneau des applications, la présence dans ce même panneau de la première ligne montrant les dernières apps utilisées, ainsi que l’affichage d’une lettre lors du défilement. En termes d’interface, cela reste certes des nouveautés limitées dans leur ampleur, mais elles apportent plus de souplesse dans l’usage au quotidien.
Une des grandes affaires de Marshmallow, c’est la gestion plus fine des autorisations dans les applications. Le menu Applications des paramètres comporte une option Autorisation des applis qui permet d’activer et de désactiver l’accès d’un logiciel à d’autres logiciels et services d’Android.
D’autres petites nouveautés font leur apparition, comme le panneau de sélection des widgets sous forme de liste (ce qui n’est pas forcément la meilleure des interface dans ce cas), l’explorateur de fichiers intégré (à débusquer dans Préférences > Stockage et USB > Explorer) ou le panneau Mémoire listant la consommation de RAM des apps, avec force détails.
La fonction Now on Tap, qui permet d’obtenir des informations contextuelles partout au sein d’Android (par exemple durant une conversation Hangouts) brille malheureusement par son absence : elle n’est en effet disponible qu’en anglais. Dommage… espérons que Google proposera des déclinaisons localisées sous peu.
Performances
Avec son processeur Snapdragon 810 (huit cœurs 64 bit cadencé à 2 GHz), son GPU Adreno 430 et ses 3 Go de RAM, le Nexus 6P ne craint pas les applications les plus gourmandes. La puissance brute développée par la puce de Qualcomm ne la place pas forcément au niveau des plus récentes d’Apple : comme on peut le voir sur le tableau Geekbench ci-dessous, le Snapdragon est même en deçà de l’A7 (iPhone 5s) dans les tâches mono-core. C’est mieux sur les tâches multi-core, même si le processeur du 6P se montre moins performant que les processeurs A8X (iPad Air 2), A9 (iPhone 6s) et A9X (iPad Pro).
Il est sans doute plus pertinent de comparer le Snapdragon 810 aux processeurs qui motorisent d’autres appareils sous Android. La puce de Qualcomm est un peu à la traîne concernant les tâches mono-core, en revanche elle se place bien mieux pour tout ce qui touche le multi-core — seul l’Exynos 7420 de Samsung fait mieux.
Mais comme toujours, si ces benchmarks reflètent les performances brutes des processeurs, c’est dans la pratique que l’on peut réellement apprécier la puissance d’un smartphone. Dans le cas qui nous occupe, le Nexus 6P est effectivement agréable au quotidien : la navigation dans l’interface d’Android est fluide et réactive, les applications s’ouvrent sans délai, tout répond au doigt et à l’œil… mais cela ne change guère par rapport aux smartphones Android plus anciens.
Les jeux sur lesquels nous avons pu passer un peu de temps (Asphalt 8, Mortal Kombat…) fonctionnent sans accrocs. Par contre, assez étonnamment, un titre comme Temple Run 2 n’offre pas les meilleures performances : le jeu est parfois heurté, la faute à un framerate qui chute à certains moment. Une mauvaise optimisation ? C’est sans doute le cas, cette application n’étant pas la plus gourmande.
Pour conclure
Le Nexus 6P est un bon smartphone Android. Son design très travaillé fait plaisir à voir, même si on a le droit de ne pas apprécier la bande noire de l’appareil photo au dos. Il y a bien quelques emprunts à l’iPhone — chanfreins, antennes blanches —, mais ils sont plutôt bien intégrés (et discret pour ce qui concerne les bandes au dos). Le niveau de finition rappelle ce qu’est capable d’accomplir HTC dans ses bons jours.
L’écran, bourré de pixels, est magnifique ; quant au capteur d’empreintes digitales, il se montre extrêmement rapide (même si on a toujours du mal avec son positionnement au dos). On aura plus de réserves sur l’appareil photo, dont l’autofocus se montre parfois lent à la détente. Bon point en revanche pour les prises de vue nocturnes.
Android 6.0 se révèle efficace et dynamique, même si iOS se montre toujours plus « engageant » — on admettra néanmoins qu’il y a une forte part de subjectivité dans cette impression ! Cela fait un moment qu’Android est mature et parfaitement capable de faire aussi bien qu’iOS, voire plus dans certains cas. C’est à Apple de creuser à nouveau l’écart, peut-être avec OS 10 ?
Tout cela permet au Nexus 6P de briller. En revanche, l’autonomie est loin d’être aussi bonne qu’on l’aurait voulu, et le problème de chauffe du processeur reste inquiétant. On sera aussi réservé sur le prix : à 649 € l’entrée de gamme (32 Go), cela commence à faire cher le smartphone sous Android, alors que l’on peut trouver des mobiles très performants pour bien moins cher — le Moto X Style à 499 € est fort capable, par exemple, tout comme le Moto X Play à 349 € (mais ils n'ont pas de capteur d'empreintes, chose à laquelle on s'habitue vite).
On sait depuis belle lurette que la famille Nexus n’est pas forcément là pour faire du chiffre, mais pour montrer la voie aux autres constructeurs. Celle ouverte par Huawei, qui prouve au passage qu’il sait se hisser au niveau des meilleurs question design, est risquée : aller titiller l’iPhone et le Galaxy S6 sur le marché du très haut de gamme ne manque pas d’aplomb. Il n’est pas certain que la vaste majorité des clients d’Android soit réceptive aux arguments du constructeur chinois, qui préférera sans doute se tourner vers des produits aux finitions moins premium, mais plus abordables et tout aussi performants.