L’esprit de sérieux qui a caractérisé le lancement de l’Apple Watch a laissé de côté l’aspect amusant qu’il y a à porter une montre connectée. Qui n’a pas eu le bourdon en visionnant les publicités pour l’Apple Watch ? Qui n’a pas éprouvé un léger sentiment d’ennui poli devant les présentations de Kevin Lynch ? Ou réprimé un bâillement en surfant sur les pages du site web consacré à l’Apple Watch ?
Pebble joue une partition bien différente. Son statut de challenger — après avoir été l’un des pionniers du marché — lui facilite la vie, tout comme les 20 millions de dollars récupérés sur Kickstarter pour la seconde génération de sa montre connectée : non seulement le constructeur ne ressent pas (à court terme, du moins) la pression financière sur ses épaules, mais encore Pebble a toute latitude pour développer une expérience plus décontractée.
La Pebble Time se pose en alternative tout à fait crédible aux montres connectées du marché, qu’il s’agisse de l’Apple Watch ou des toquantes sous Android Wear. Crédible, mais aussi fragile : comme on le verra dans ce test, si les atouts de la Pebble Time sont de nature à faire pencher la balance de son côté, les limites sont tout aussi problématiques.
La discrétion comme design
Personne ne se réveillera la nuit pour admirer une Pebble Time posée sur la table de chevet. Et pas grand monde ne scrutera votre poignet avec envie si vous portez une Pebble Time. Malgré tout, cette nouvelle génération de Pebble n’a plus rien à voir avec le jouet de geek de la précédente version. Exit le gros rectangle en plastique, et bonjour au format carré qui n’est pas sans rappeler celui de l’Apple Watch.
L’écran de la Pebble Time est entouré d’une bordure en aluminium qui donne un discret effet classieux à la montre. On retrouve toutefois très rapidement le plastique de qualité très moyenne au toucher granuleux qui n’a malheureusement rien de très premium. Une impression encore renforcée par les quatre gros boutons palliant l’absence d’écran tactile : ces boutons, qui ont tout leur intérêt comme on le verra plus loin, sont très loin d’offrir la même sensation de solidité et de qualité de finition que les boutons de l’Apple Watch. Et quand on appuie dessus, le seul mot qui vient à l’esprit pour les qualifier est… mou.
Si l’Apple Watch exploite de nouveau la conception monocorps qui est la signature d’Apple (ce qui concourt à l’excellence classique de son design), il n’y a rien de tout cela dans la Pebble Time, dont on devine bien l’enchevêtrement des différentes parties qui composent son châssis. En termes de finition, la qualité de la rivale de Cupertino est devant celle de la Time. Au niveau de la résistance du produit et notamment du boîtier, le plastique est solide, même s’il conservera le souvenir malheureux des griffures accidentelles. Le métal entourant l’écran est lui aussi sujet aux rayures ; quant à la dalle de verre protégée par un revêtement Gorilla Glass 3, elle résiste plutôt bien aux petits chocs du quotidien.
Le bracelet noir en silicone fourni par défaut se détériore très rapidement. Il attrape les poussières comme le papier tue-mouches les drosophiles, et la sueur a tôt fait de créer des marques blanches peu ragoûtantes à l’arrière. Seul atout : sa douceur « peau de pêche » à la manière du bracelet en fluoroélastomère de l’Apple Watch Sport. Mais en l’état, on gagnera à changer rapidement de bracelet, ce qui est plutôt aisé : le système d’accroche permet de retirer le bracelet très facilement (les modèles 22 mm sont à peu près tous compatibles, mais essayez-les si vous le pouvez). Le remettre en place est en revanche une autre histoire et il faut se battre pour que l’objet revienne bien en place.
L’impression laissée par ce premier contact n’est pas forcément la plus flatteuse, surtout après ces quelques semaines passées à porter et jouer avec une Apple Watch. Il est clair que le constructeur de Cupertino a tiré profit de son expertise en matière de design pour sa montre que personne dans l’industrie ne peut égaler (exception faite peut-être de Motorola)… et surtout pas Pebble.
Néanmoins, tout n’est pas complètement perdu pour la Pebble Time. Son design, certes bien moins flatteur que d’autres montres connectées, a accouché d’un produit compact : la Pebble Time se paie non seulement le luxe d’être plus petite que n’importe quel produit Android Wear, mais également de l’Apple Watch 42 mm. Plus petite, la Time est aussi plus fine et la conception courbée de son châssis permet de mieux épouser le poignet. Il va sans dire que la Pebble Time est aussi plus fine que le précédent modèle (de 20%).
La Pebble Time est donc plus discrète que la vaste majorité des montres connectées. Si on y ajoute un bracelet un peu moins cheap, elle peut même faire illusion sur la plupart des poignets — l’aspect geek qui caractérisait la première génération s’est énormément atténué pour pratiquement disparaitre. La version Steel (avec un boîtier complètement en métal) qui sera disponible en juillet devrait confirmer ces bonnes intentions.
La troisième voie logicielle
Si Pebble peut difficilement rivaliser avec l’armée de designers d’Apple, le constructeur fait en revanche œuvre d’inventivité au niveau logiciel. L’interface de la Pebble Time est en effet partie intégrante de l’expérience de la montre, et elle participe aussi beaucoup à son aspect fun. Plus détendu que watchOS, moins « Google Now » qu’Android Wear, le système d’exploitation mis au point par Pebble est une troisième voie très agréable à emprunter.
Interface
Pour donner vie au logiciel de sa montre, Pebble a fait appel à des anciens de HP et LG, qui ont notamment développé l’interface webOS des téléviseurs de la marque coréenne. Et cela se ressent clairement à l’usage : les nombreuses petites animations rappellent l’héritage du défunt système d’exploitation de Palm et cela rend la Pebble Time vraiment sympathique et humaine (alors que l’on peut reprocher à l’interface de l’Apple Watch une certaine froideur).
Les développeurs de Pebble ont imaginé toutes sortes de mouvements sympas, comme ce mug de café qui se remplit en même temps que la batterie, les ouvertures et fermetures d’apps et de notifications (certaines bénéficiant d’icônes personnalisées comme Facebook ou Twitter), les cadrans parfois très imaginatifs… Au contraire de certaines animations de l'Apple Watch, qui sont plus agaçantes qu'engageantes.
L’écran couleur, malgré son aspect un peu « délavé », est l’occasion d’apporter un peu de chaleur supplémentaire à ces effets amusants. Notez que ce nouveau design, ainsi que la Timeline, seront proposés aux utilisateurs de la première génération de la Pebble. Il sera intéressant de voir comment s’en sort l’écran monochrome de ce modèle.
Timeline
Cette volonté de faire différent s’incarne parfaitement dans le concept de timeline. La tranche droite de la Pebble Time comprend ainsi trois boutons ; d’un appui sur celui du haut, l’utilisateur « remonte » le temps, c’est à dire qu’il peut consulter les résultats sportifs de la veille ou le nombre de pas effectués. En appuyant sur le bouton du bas, l’utilisateur va consulter les rendez-vous à venir, la météo des jours à venir, la date des prochains matchs. Le bouton central permet d’afficher plus d’informations concernant la notification.
Cette timeline est un moyen particulièrement malin d’utiliser une montre. Le concept résout aussi de manière élégante un problème auquel se confrontent toutes les montres connectées : ont-elles réellement vocation à reproduire les mêmes fonctions qu’un smartphone, sur un écran plus petit ? Timeline se contente en fait d’afficher des notifications sur une frise chronologique, mais c’est là une fonction qui sied parfaitement à un produit connecté porté au poignet. Pourvu, évidemment, que les développeurs jouent le jeu et enrichissent cette fonction.
Apps, cadrans : un écosystème en devenir
Pebble Time peut également faire fonctionner des applications plus traditionnelles, que l’on ira télécharger dans la boutique intégrée à l’application iOS compagnon. Le catalogue d’apps « en couleurs » n’est pas particulièrement fourni : moins de 150 logiciels, qui ne sont d’ailleurs pas tous d’un grand intérêt. Certains réclameront l’installation d’une seconde application sur l’iPhone pour fonctionner de conserve avec la montre.
On trouve un peu de tout, de la télécommande pour thermostats connectés à la gestion de son compte Starbucks, en passant par des chronomètres ou des jeux. Ces derniers sont rigolos, mais ils ne dépassent pas le stade de l’aimable passe-temps entre deux bus. Les applications supportant Timeline sont encore plus limitées : on en dénombre actuellement moins d’une quinzaine.
En plus de l’app à proprement parler, ces logiciels installent leurs notifications au sein de la chronologie Timeline ; on y trouve ESPN (pour suivre les matchs de ses équipes de foot US ou de basket et les résultats), Battery+ qui prévient de l’imminence de recharger la batterie, Flights et ses réservations de billets d’avion, ou encore l’amusant FitCat, sorte de tamagotchi dans lequel le nombre de pas de l’utilisateur remet en forme un gros chat.
La Pebble Time accueille également les applications développées pour la première génération de la montre connectée. Dans ce cas, pas de divine surprise : ces logiciels s’affichent en noir et blanc… Mais le catalogue, assez bien fourni celui-là, pallie plusieurs des absences de la sélection d’apps en couleurs. Bien sûr, on préférerait que toutes ces applications soient parfaitement compatibles avec la Pebble Time et mieux encore, qu’elles offrent dans la foulée la compatibilité Timeline. Mais malgré la cote d’amour des développeurs pour Pebble, la plateforme du fabricant n’a pas le même attrait que watchOS.
Les cadrans (watchfaces) sont beaucoup plus nombreux. Il y en a des centaines, pour tous les goûts, y compris les plus mauvais. Plusieurs cadrans pompent sans vergogne s’inspirent fortement de watchfaces vues ailleurs. On trouve ainsi plusieurs Mickeys, un cadran repiquant le design des cercles de l’app Activité, des dizaines affichant le logo d’Apple… À la lumière de cette sélection, on comprend mieux pourquoi Apple n’autorise pas les développeurs à concevoir leurs propres cadrans ! Heureusement, certains sont beaucoup plus réussis et originaux, comme ceux choisis par l’équipe de Pebble qui mettent en valeur l’écran couleur, tout en offrant des manières originales d’afficher l’heure. Il y en a une grosse dizaine, dont l’indispensable (évidemment) horloge Nyan Cat.
Vous pouvez installer autant d’applications et de watchfaces sur la Pebble Time que vous le souhaitez ou presque, au contraire de la précédente génération qui ne pouvait contenir que 8 « slots » d’apps. Il est difficile de dire avec précision combien de logiciels et de cadrans il est possible d’embarquer dans la petite montre, même si le chiffre d’une centaine circule. L’installation d’une app ou d’une watchface depuis l’iPhone est quasiment instantanée (c’est au moins aussi rapide que sur l’Apple Watch), et le lancement d’un logiciel sur la montre prend une ou deux secondes, souvent moins.
Au contraire de l’Apple Watch, les applications sont installées à même la montre, gage de rapidité et de réactivité — pour autant que le processeur de la Pebble Time (un système sur puce Cortex-M4 cadencé à 180 Mhz) puisse encaisser la demande logicielle, mais les apps sont, dans leur majorité, très simples et donc pas particulièrement gourmandes.
Les apps installées sur la Pebble Time sont accessibles dans le navigateur de la montre (bouton central), sous les réglages, les alarmes, le menu de notifications et les cadrans. Les applications ne présentent pas d’icônes à proprement parler : ce sont des cartes de couleur que l’on fait défiler les unes après les autres. Elles peuvent être réarrangées depuis le logiciel iOS. En tout, le catalogue de la Pebble Time compte 6 500 applications et cadrans ; du côté de l’Apple Watch, l’App Store aurait franchi il y a peu le seuil des 6 000 logiciels.
Parle au micro, ma montre est malade
Le micro intégré dans la Pebble Time ne sert à rien sous iOS. Sur Android, il est possible de répondre à un mail ou SMS à la voix (en utilisant la technologie de reconnaissance vocale de Google) : rien de tout cela n’est disponible sur la plateforme mobile d’Apple, et il y a fort à parier que ce ne sera jamais le cas, à moins que la Pomme ouvre un jour à Pebble la porte à cette possibilité… mais on en est loin.
Sur Android, les options de gestion des notifications de messages sont beaucoup plus riches.
La montre peut aussi envoyer un message pré-enregistré ou un emoji, mais là encore cela reste limité à Android. Et il en va de même pour la gestion des tweets (mise en favori, retweet…) et l’achivage des e-mails, qui restent malheureusement l’apanage de l’OS mobile de Google. Sur iOS, Pebble travaille cependant au support de Gmail, avec lequel on devrait donc dans un avenir proche être capable de répondre à un courriel avec les mêmes facilités sur iPhone que sur Android. Mais si l’on cherche une trieuse efficace de messages, on fera mieux de s’intéresser à l’Apple Watch.
Actuellement, l’expérience offerte par la Pebble Time sur iOS est loin d’égaler celle de l’Apple Watch — et pour cause, Apple s’étant évidemment donné tous les moyens pour tirer le plus grand profit de son accès privilégié aux entrailles du matériel et du logiciel. Plus embêtant, la montre est aussi clairement en retrait sur iOS vis à vis d’Android. Nous avons par ailleurs rencontré un bug embêtant avec le lecteur musical de la Time, qui a refusé de nous laisser naviguer dans la bibliothèque musicale de l’iPhone ; en revanche, la gestion du volume (appui prolongé sur les boutons haut ou bas) a parfaitement fonctionné.
Fitness
Pour être tout à fait franc, la Pebble Time n’est pas un très bon traqueur d’activité. La montre se contente en effet d’embarquer un capteur mesurant le nombre de pas, laissant aux accessoiristes le soin de concevoir des « bracelets intelligents » qui se connecteront au port série de la montre pour communiquer avec elle. Ces smart straps pourront contenir toutes sortes de composants, comme un GPS ou un cardiofréquencemètre par exemple, ou encore une batterie externe.
Mais tout cela est encore dans les limbes du développement et il faut se contenter d’un compteur de pas. Des applications comme RunKeeper ou les logiciels météo exploitent le lien avec l’iPhone, pour obtenir des données GPS. Si les apps peuvent fonctionner en arrière-plan, il faudra être bien certain de choisir le logiciel de fitness que l’on veut utiliser : la Pebble Time ne peut en effet prendre en charge qu’une seule app de ce type à la fois. Basculer dans une autre application impliquera de ne plus alimenter la précédente, la montre ne disposant pas — encore — d’un système permettant de distribuer à des apps tierces les données recueillies par le compteur de pas.
Aucune app Pebble (ou Pebble Time) ne peut réellement rivaliser avec ses homologues sous iOS ou Android Wear, que ce soit en termes d’interface ou de fonctionnalités. Il y en a même, comme Fitbit ou UP, qui en sont restées à la version noir et blanc de la précédente génération de montre. Elles sont toujours fonctionnelles (à l’instar de Yelp ci-dessus), mais c’est un peu dommage de ne pas avoir évolué pour la Time.
Le grand avantage de la Pebble Time face à l’Apple Watch reste cependant son étanchéité. La montre peut en effet être plongée sans dommages sous l’eau, jusqu’à 30 mètres de profondeur — attention, on parle là du boîtier de l’appareil, pas de son bracelet. Les smart straps n’ont aucune obligation d’étanchéité non plus, comme nous l’avait précisé Pebble.
Une montre qui dure
Les choix technologiques opérés par l’équipe de Pebble font en sorte que la Time affiche l’heure en continu, y compris lorsqu’on ne regarde pas la montre ! Pas besoin d’un mouvement de poignet, pas de frustration lorsque l’écran de la montre n’affiche rien… Rien que pour cela, la Pebble Time passe (haut la main, si on ose dire) son brevet de montre, alors que l’Apple Watch a tout juste la moyenne (lire notre test à ce sujet).
La Pebble Time et son écran e-paper de 1,25 pouce affiche des couleurs un peu délavées, en particulier en intérieur. Le bouton de gauche allume certes un rétro-éclairage pendant quelques secondes, mais cela reste moins convaincant qu’à l’extérieur et si possible, en plein soleil : les propriétés de l’écran font en sorte d’en améliorer franchement la lisibilité dans un environnement lumineux. C’est un plus indéniable par rapport à l’Apple Watch qui elle, est bien plus à son aise en intérieur.
Si la qualité de l’écran de la Pebble Time est à mille lieues derrière celle de l’Apple Watch, l’indéniable avantage des technologies low tech composant la montre est l’autonomie. Même avec sa conception plus compacte, la Time tient bien mieux la distance que la plupart de ses concurrentes. Sur mon poignet, elle a tenu 4 jours et demi, avec une utilisation que l’on peut juger intensive du produit : notifications à gogo, installation d’apps et de cadrans, jeux, un peu de sport… Bref, je l’ai utilisée sans me priver ni me soucier outre mesure de la batterie (d’une capacité de 150 mAh, contre 205 mAh pour l’Apple Watch).
Face à une Apple Watch (qui n’a toutefois pas à rougir de ses performances en la matière), la Pebble Time offre un réel confort dans son usage au quotidien : il n’est pas utile de s’embêter à transporter le câble de charge, une ou deux recharges hebdomadaires étant largement suffisantes. Alors certes, le constructeur annonce « jusqu’à 7 jours d’autonomie », et notre exemplaire de test n’est pas parvenu à aller aussi loin ; mais au vu de l’utilisation musclée que j’ai pu faire du modèle, c’est une performance tout à fait satisfaisante.
Par ailleurs, lorsque la batterie de la Pebble Time est à sec, l’affichage bascule dans un mode réserve qui, à l’instar de son homologue chez Apple, se contente d’afficher l’heure… mais là aussi, toujours en continu.
Pebble Time v Apple Watch : le match !
La Pebble Time peut-elle réellement se comparer à l’Apple Watch ? Les deux produits bataillent sur un créneau similaire, celui de la montre connectée. Grâce à son statut de précurseur, Pebble a su construire et fidéliser une base utilisateurs, qui lui a permis de financer à bon compte la production de sa nouvelle montre, avant qu’Apple ne se lance à l’assaut. Maintenant que les deux montres sont finalement disponibles, il est temps de les opposer frontalement.
Design Apple Watch v Pebble Time : 1 - 0
Malgré un réel effort de design, la Pebble Time n’arrive pas à la cheville de l’Apple Watch, mais c’est le cas aussi de toutes les montres Android Wear. On apprécie toutefois le soin apporté à la conception du boîtier, son aspect légèrement courbé, et le fait que la Pebble Time soit plus fine et plus petite que l’Apple Watch. En revanche, on aurait apprécié plusieurs tailles de boîtiers… et de meilleures finitions. Le modèle Steel, qui sera disponible en juillet, devrait rehausser le niveau de jeu de Pebble (nous aurons évidemment l’occasion d’y revenir).
Système d’exploitation Apple Watch v Pebble Time : 1 - 1
La Pebble Time gagne des points grâce à l’interface amusante et les animations qui font de la montre un produit sympa et accessible. la Timeline est une idée brillante qu’il est plus facile de prendre en main que d’expliquer. La Time montre cependant ses limites sur iOS, où elle se révèle bien moins complète que sur Android (Apple a certes sa part de responsabilité dans ce domaine). De son côté, watchOS n’a pas que des qualités c’est certain, mais au moins l’OS tire parfaitement profit de son lien avec l’iPhone.
Ecosystème Apple Watch v Pebble Time : 1 - 1
Actuellement, le catalogue d’apps et de cadrans de la Pebble Time est encore un peu supérieur à celui de l’Apple Watch (6 500 contre 6 000). Mais la montre d’Apple ne va pas tarder à combler son retard, ce d’autant que le nouveau SDK et watchOS 2 dévoilés durant la WWDC vont permettre aux développeurs de multiplier les applications natives. Et n’oublions pas qu’une bonne partie des apps Pebble Time sont en fait des apps conçues pour la première génération de la montre, donc en noir et blanc. Sur le plan matériel, Pebble a une belle carte à jouer avec les smart straps qui vont pouvoir communiquer directement avec la montre via le port série de la montre.
Batterie Apple Watch v Pebble Time : 0 - 1
En termes d’autonomie, la Pebble Time bat à plate couture l’Apple Watch. En combinant plusieurs technologies low tech tout à fait adaptées à un usage au poignet, Pebble fait des miracles même si je ne suis jamais parvenu à atteindre les 7 jours vantés par le fabricant.
Montre Apple Watch v Pebble Time : 0 - 1
La Pebble Time affiche l’heure en continu. Jamais l’écran ne s’éteint (y compris en mode réserve), et toujours l’heure reste lisible. En ce sens, c’est une meilleure montre que celle d’Apple, car après tout, c’est la nature même d’une toquante d’offrir cette information en permanence. Les cadrans proposés sur la boutique d’apps de Pebble permettent de varier les plaisirs, mais il est vrai qu’on aurait certainement apprécié d’y ajouter des complications comme sur l’Apple Watch.
Prix Apple Watch v Pebble Time : 0 - 1
Le premier prix de l’Apple Watch (l’édition Sport 38 mm) est facturé 349$ (399 €). La Pebble Time coûte elle 199$, avec la déclinaison Steel qui sera proposée à 299$ — la première Apple Watch en acier inoxydable coûte près de deux fois plus cher.
Pour conclure
La Pebble Time fait face à forte partie. C'est encore plus vrai maintenant qu’Apple a marqué son territoire avec une Watch en laquelle le constructeur nourrit de grosses ambitions. La Time a ses défauts : un design pas spécialement sexy (cette discrétion est aussi un atout), des fonctions fitness très limitées, un écosystème qui manque d’apps ambitieuses…
Les constructeurs informatiques, à l’image d’Apple mais aussi de LG ou de Motorola, ont compris qu’il fallait non seulement offrir une expérience utilisateur aux petits oignons, mais également un design et des finitions de haut niveau. On sent que Pebble, parti en premier ou presque sur ce marché, a tenté de rester dans la roue d’une concurrence beaucoup plus fortunée, mais les meilleures intentions du monde ne remplacent pas, malheureusement, les milliards de dollars d’investissement dans les matériaux et le design.
Toutefois, la Pebble Time pourra trouver un intérêt auprès de ceux qui veulent garder la liberté de changer de crémerie (la Pebble Time est compatible iOS — avec des limitations, certes — et Android), chez ceux qui ne veulent pas nécessairement s’investir plus que de raison dans un produit qui ne se vit pas comme une plateforme contraignante (notamment au niveau de l'autonomie), ou encore ceux qui ont conservé un petit fond geek… et qui n’ont pas les moyens de s’offrir une Apple Watch ! Mais si pour vous les questions d'autonomie et l'étanchéité sont des critères de premier plan, la Pebble Time n'a aucun concurrent pour le moment — sans oublier qu'elle donne l'heure tout le temps.