Les petites enceintes Bluetooth sont très prisées des utilisateurs les plus nomades qui veulent faire profiter tout le monde de leurs excellents goûts musicaux. Ironie mise à part, ce type d’équipement connaît un gros succès et attire les constructeurs de tout poil.
Après les petites enceintes incarnées par la Mini Jambox de Jawbone — qui a véritablement ouvert la voie —, la tendance est aux haut-parleurs beaucoup plus volumineux, mais aussi plus puissants. Le même Jawbone nous a gratifié de la Big Jambox, Beats a aussi deux Pills dont une qui prend de la place (la mouture XL). Ultimate Ears, propriété de Logitech, ne pouvait pas se laisser distancer et a lancé en début d’année l’UE Megaboom.
La petite sœur de la Megaboom ayant reçu les louanges mérités de la rédaction (lire : Enceinte Bluetooth : test de l'UE Boom), en ira-t-il de même pour la version grand format ? Réponse dans ce test.
La grosse enceinte
Avec ses dimensions maousse costaud (8,3 cm de diamètre, 22,6 cm de haut et 877 grammes), la Megaboom d’UE fait véritablement office de poids lourd face à la fluette UE Boom, ses 18 cm de hauteur et son poids de 538 grammes. Si l’on excepte ces considérations de dimensions, la Megaboom se révèle cependant un copier/coller de sa prédécesseure en termes de design.
On retrouve ainsi la forme cylindrique avec la grille en métal (qui a toujours l’apparence bas de gamme du plastique avec son revêtement de tissu tressé), protégeant les hauts-parleurs et entourant la quasi-totalité de l’enceinte. Le bandeau vertical en plastique doux offre toujours deux gros boutons pour le volume, astucieusement fondus dans le matériau (ce dernier offrant une prise en main optimale).
Sans surprise, les boutons de marche/arrêt et celui de l’appariement Bluetooth se trouvent sur la tranche supérieure, tandis qu’à l’opposé on pourra relever (ou retirer) le bandeau de caoutchouc qui protège les ports de recharge (micro USB) et l’entrée jack des projections d’eau (le produit est étanche certifié IPX7). À l’instar de l’UE Boom, il est possible de dévisser le petit capuchon pour monter l’enceinte sur un pied. L’anneau en D peut accueillir une lanière ou une dragonne (non fournie), même si l’intérêt est plus que limité sur ce produit de près de 900 grammes.
Contrairement à l’UE Boom proposé par Logitech en de nombreux coloris, la Megaboom fait preuve d’une certaine sobriété : quatre couleurs en tout et pour tout (noir, rouge, bleu et mauve), que l’on retrouve aussi bien sur la grille que sur le bandeau. La Boom a pour elle plus de contraste et moins de retenue. Le modèle bleu que nous avons testé a l’avantage d’être moins salissant que la petite Boom blanche, du moins les taches se voient moins. Pour finir ce tour du propriétaire, l’enceinte comporte une petite étiquette griffée au nom de la marque.
Volume à fond
Mobilité oblige, la Megaboom embarque sa propre batterie pour laquelle une synthèse vocale renseignera sur la charge restante en appuyant simultanément sur les boutons + et -. Logitech annonce 20 heures d’autonomie et force est de constater que l’enceinte remplit cet objectif, à quelques dizaines de minutes près. La durée d’une charge complète est de deux heures et demie.
Outre l’encombrement et l’autonomie (l’UE Boom tient la distance sur une quinzaine d’heures), l’autre différence avec la version petit format est la portée de l’enceinte : on pourra se placer jusqu’à 30 mètres de distance du terminal iOS, au lieu de 15 mètres. Dans les faits, cela ne change pas fondamentalement les choses. Un des atouts de cette gamme est la robustesse du lien Bluetooth qui unit le haut parleur et l’iPhone : une fois jumelés, ces deux-là sont véritablement inséparables, offrant à l’auditeur l’assurance d’une écoute sans heurts.
Il nous faut toutefois remonter ici un problème pénible qui nous est arrivé une fois ou deux : le volume a tendance à grimper sans intervention de l’utilisateur. Très gênantes pour le plaisir de l’écoute, ces sautes de volume disparaissent après un redémarrage de l’enceinte. Une fois ce bug évacué, globalement il n’y a pas grand chose à redire du fonctionnement de la Megaboom, qui remplit plutôt bien son office.
C’est surtout au niveau de la qualité sonore que le produit de Logitech mérite les louanges. Avec sa taille grand format, la Megaboom a du répondant. C’est notamment le cas au niveau des basses, qui se révèlent profondes sans se montrer trop envahissantes… même si on sent que l’enceinte en a sous la pédale : ceux qui aiment vraiment les grosses basses qui fracassent pourront toujours faire un tour dans l’égaliseur de l’application et jouer avec les potards, mais gare à l’équilibre global du morceau. Les mediums sont eux aussi bien prononcés.
L'application comprend en standard quatre réglages d'égaliseur : standard correspond à la qualité classique et convaincante dans n'importe quel environnement. Pour la soirée entre amis, on optera pour l'amplification des graves; l'usage dans une petite pièce sera optimisé avec le réglage Environnements exigus; enfin, l'option voix se destine plus particulièrement aux podcasts ou aux films. Dans le détail, les différences ne sauteront pas forcément aux oreilles les plus distraites, exception faite du réglage Voix.
La Megaboom intègre deux hauts-parleurs actifs de 5 cm et deux hauts-parleurs passifs pour les graves. La conception de l’enceinte lui offre le fameux son 360˚ qui diffuse l’audio partout autour de l’appareil (dont la position « naturelle » est à la verticale). Quand on parle de qualité sonore, il est toujours difficile de se montrer objectif, sauf à sortir les graphiques qui ne signifient finalement pas grand chose, l’important étant le ressenti de l’auditeur et ses attentes en la matière.
C’est d’autant plus vrai pour la Megaboom qui se veut d’abord et avant tout une enceinte « festive »; la puissance de ses hauts-parleurs est suffisante pour animer une soirée entre amis… voire casser les oreilles des voisins (à plein volume, le son ne sature pas mais gare à la qualité de la restitution sonore). Les audiophiles, qui ne veulent de toute manière pas entendre parler de connexion Bluetooth, se tiendront éloignés de ce produit qui ne leur est pas destiné.
Une application austère
Autant dire les choses comme elles sont : autant la Megaboom invite à la fête, autant l’application compagnon se révèle vraiment sinistre. Une fois les réglages effectués, on n’a aucune envie d’y retourner. Certes, on n’a pas vraiment vocation à y revenir fréquemment, mais il y a une limite au tout épuré.
Cette prévention faite, l’app assure le job sans chichis. Outre l’égaliseur, on pourra créer une alarme en choisissant un morceau ou une liste de lecture. S’il est possible d’annuler la lecture musicale pour qu’elle se relance quelques minutes après, il faudra d’abord lancer l’application : le temps d’effectuer la manipulation (allumer l’iPhone, le déverrouiller, afficher l’app), il y a de fortes chances pour qu’on soit réveillé. Il manque ici une notification permettant d’effectuer ces opérations directement depuis l’écran de verrouillage.
Il est malheureusement impossible de créer plusieurs alarmes; cette fonction, pratique au demeurant, est loin d’égaler la fonction de base d’iOS ou d’autres logiciels tiers beaucoup plus complets. La Megaboom intègre aussi un micro pour les appels mains libres, qui n’appelle pas de commentaires particuliers, si ce n’est qu'elle fonctionne (le rendu sonore de la conversation est alors moins bon qu’avec la musique).
L’application permet également de jumeler deux enceintes, par exemple deux Megaboom ou une Megaboom et une UE Boom. Cette fonction ne nous avait pas convaincus à l’époque du test de la petite enceinte, elle n’y parvient guère plus avec sa grande sœur. L’appariement des deux enceintes passent soit par l’application, soit via des manipulations à effectuer sur les deux Boom :
- Appuyer sur les boutons Bluetooth et volume + de l’enceinte principale
- Appuyer deux fois sur le bouton Bluetooth de la deuxième enceinte
- Patienter quelques secondes pour finaliser le jumelage.
La spatialisation du son, assurée par la conception à 360˚ de l'enceinte, n’appelle pas spécialement une obligation de « son double » dans une même pièce. Cette fonction peut se révéler plus intéressante au cas où les deux enceintes sont placées dans deux parties de la maison, mais gare à la portée du Bluetooth dans ce cas.
Plus embêtant, ce mode se montre également assez instable, en particulier lorsqu’on surfe sur le web avec l’iPhone ou qu’on utilise le réseau pour d’autres tâches. Il arrive dans ces cas-là que la seconde enceinte se déconnecte ou grésille, ce qui n’est jamais très agréable. Le jumelage de deux Megaboom (ou d’une Megaboom avec une Boom) vous privera du mode d’écoute Stéréo, réservé à deux Boom, où une enceinte joue le rôle de haut-parleur gauche, l’autre de haut-parleur droit. Plus intéressant en revanche, il est possible d’utiliser la Megaboom avec deux terminaux iOS, mais il faudra mettre la lecture sur pause sur l’un pour pouvoir écouter la musique de l’autre… ce qui procède d’une certaine logique.
Dernier détail, la présence d’une puce NFC dans l’enceinte n’offre malheureusement aucune facilité de connexion avec un iPhone 6 ou 6 Plus qui intègrent pourtant le même composant… dédié uniquement à Apple Pay. Les smartphones Android ou Windows Phone seront mieux lotis. C’est d’autant plus dommage que le Bluetooth se montre parfois capricieux. L’enceinte peut aussi être utilisée avec un Mac, voire avec deux enceintes si l’on effectue la petite manipulation sur les deux Megaboom décrite ci-dessus.
Pour conclure
On serait tenté de conclure rapidement en qualifiant la Megaboom d’UE Boom en plus grand… et plus cher, puisque l’enceinte coûte tout de même 299 euros, soit 100 euros de plus que le petit format. Le son plus ample se justifie-t-il alors qu’on a perdu en portabilité ? C’est loin d’être certain. Pas de méprise : la Megaboom d’UE est sans aucun doute une des meilleures enceintes nomades du marché, elle offre un très bon rendu sonore, un design très agréable et son autonomie longue durée ne gâche évidemment rien. Mais on ne gagne finalement pas grand chose sur une petite sœur qui peut en remontrer non seulement à la concurrence, mais aussi à la nouvelle venue.