Olloclip est une valeur sûre dans le domaine des objectifs additionnels pour iPhone. Ses modèles pour iPhone 4(S) et 5(s/c) se sont très bien vendus et il est aujourd’hui difficile de parler d'objectif fisheye adapté à l’iPhone sans passer par la case Olloclip. C’est donc tout naturellement que la version pour iPhone 6 et 6 Plus est venue compléter la gamme. Simple adaptation physique ou évolution plus profonde ? La réponse dans notre test.
Le principe de l'Olloclip pour iPhone 6 reste sensiblement identique à ses cousins pour d’autres modèles d’iPhone. Une base en plastique supporte deux objectifs détachables, un grand-angle et un fisheye. Une fois dévissés ils laissent place à deux objectifs macro, l’un équipé d’un macro 10x, l’autre équipée d’un macro 15x.
La première version de l’Olloclip ne contenait qu’un seul objectif macro équivalent à un “zoom 10x”. Cette version en embarque deux, comme c’est le cas depuis que l’objectif a subi un léger lifting il y a environ un an.
La première chose que l’on remarquera sur ce nouveau modèle, c’est sa forme assez différente. Alors que le précédent Olloclip n’occupait que le coin supérieur droit de l’iPhone, la nouvelle version occupe la quasi-entièreté de la tranche supérieure du téléphone. Une différence qui se sent également au niveau de la taille de l’objet, puisqu’il fait, grosso modo, le double du volume d’un Olloclip précédent. Rien de bien grave, cela reste assez compact, mais il aura un peu plus de mal à se faire oublier dans une poche de pantalon.
Au niveau des matériaux utilisés, on retrouve le plastique noir au centre et les deux objectifs supplémentaires taillés dans une pièce d’aluminium. Si les objectifs procurent un sentiment de qualité et de solidité, le plastique a lui un côté relativement fragile ou, disons, moins qualitatif. On reviendra plus tard sur le rapport qualité-prix de l’appareil, mais à 79 €, on en attendait un peu mieux quant à la finition du plastique.
L’Olloclip est livré avec une batterie assez impressionnante d’accessoires, puisque vous trouverez dans la boîte trois petits “pendentifs” en plastique (un bleu, un vert et un noir) sur lesquels vient se glisser l’objectif. Ces premiers peuvent, soit se fixer à un porte-clé (fourni), soit à une sangle également fournie. Il y a aussi une petite pochette et deux bouchons d'objectifs.
Passons maintenant au principal de ce test, la partie photo. L’Olloclip dispose donc de 4 modes, deux macros, un “grand-angle” et un “fisheye”.
Intéressons-nous au mode macro. Au premier abord, il est relativement impressionnant de par la taille des objets qu’il réussit à prendre en photo. La distance de mise au point est aussi relativement bonne, puisqu’on peut s’approcher très près d’un sujet pour le photographier.
En chiffres, la distance de mise au point pour le “macro 10x” est située entre 18 et 23 mm, et pour le “macro 15x” entre 14 et 19 mm (d’après nos mesures). Les distances de mise au point sont donc très courtes, ce qui a l’avantage de donner des photos très rapprochées, mais il faudra vite oublier les macros de sujets vivants (insectes, animaux…) qui n’apprécieront que très peu cette proximité. Difficile donc de trouver un réel intérêt à la chose, si ce n’est que les habituelles et rarement intéressantes photos de fleurs.
D’un point de vue un peu plus technique, les photos souffrent d’un flou beaucoup trop présent. Essentiellement à cause d’une zone de netteté un peu trop courte, surtout avec le “macro 15x”. Si vous souhaitez aller plus loin dans le cliché macrographique, Olloclip vient de sortir une version dédiée à cette pratique (un vrai appareil photo avec l’objectif idoine serait plus judicieux, quoi que beaucoup plus coûteux. Mais là n’est pas l’objet de ce test).
Ensuite, et c’est certainement les fonctions phares, intéressons nous aux modes “grand-angle” et “fisheye”. Le premier correspond plus ou moins à une focale large d’un appareil photo classique, environ 27 mm sur reflex avec un capteur full-frame ou 18 mm sur un capteur APS-C, ce que l’on appelle couramment le “grand-angle”.
Les photos gagnent un effet rond, pas trop forcé, ce qui les laisse exploitables normalement. Des aberrations chromatiques sont présentes, sans pour autant être dérangeantes, elles font clairement partie de ce genre de photos. Là où le bât blesse, c’est sur la netteté et la clarté des images. En effet, on remarque souvent que les photos perdent leur côté parfaitement net, avec des lumières plus diffuses et des traits moins marqués.
Au niveau de la luminosité on remarque que le cliché est légèrement plus sombre avec des réglages identiques, mais ce manque sera très souvent compensé par le logiciel de l’iPhone. Cette lacune en lumière se paiera surtout dans les environnements sombres. Cependant, le grand-angle s’en sort relativement bien et permet de prendre un peu de recul lorsque l'on en manque.
S'agissant du fisheye, il joue clairement son rôle. Les photos sont très rondes, à tel point que le cadre de la photo en devient rond. Les aberrations chromatiques sont totalement hors limite, et la focale est très large, puisque même la main qui tient l’iPhone est visible sur le bord de la photo. Ce sont généralement les caractéristiques d’un véritable fisheye, le trait semble un peu forcé, mais les photos gardent toujours cet effet sphérique si particulier. Le constat est le même qu’avec l'objectif grand-angle, on remarque souvent un manque de luminosité et une perte de netteté sur la photo.
Cependant, cette perte de netteté se fait moins sentir sur le fisheye, grâce à son recul beaucoup plus marqué. Les photos prennent ici un côté plus amusant, avec un effet largement plus visible qu’avec le grand angle, plus discret au niveau du rendu.
La particularité de ce modèle face à ses aînés, c’est qu’il peut être utilisé sur l’appareil photo frontal de l’iPhone. Sur l’iPhone 6, il se positionne naturellement sur les deux appareils (avant et arrière) en même temps. Sur l’iPhone 6 Plus, il faut légèrement le faire basculer pour passer d’une caméra à l’autre.
Ce petit changement a été bien pensé puisque les deux objectifs s’alignent parfaitement sur les appareils photo de l’iPhone 6 Plus avec un simple geste du pouce. L’usage de l’Olloclip sur le capteur frontal permet de prendre un peu plus de recul pour les selfies (sic). De quoi aider lorsque plusieurs personnes doivent se trouver sur la photo, ou pour prendre l’arrière-plan plus largement pour apercevoir un bâtiment ou un paysage. C'est relativement pratique et plutôt ludique.
L’Olloclip s’utilise très facilement, il suffit de le glisser devant l’appareil photo de l’iPhone et il est opérationnel. Cette simplicité d’utilisation est un excellent point face à d’autres objectifs pour iPhone qu’il faut visser ou même ajouter par le biais d'une coque complète. Au niveau de l’usage avec une coque de protection justement, l’Olloclip est taillé pour l’iPhone nu, il ne sera donc pas très ami avec votre protection, cependant il s’utilise sans souci avec des coques très fines, comme la coque Peel (lire aussi : Comparatif : Peel et Doupi, deux coques extra-fines pour iPhone 6 Plus).
En conclusion, il s’agit ici d’une optique destinée aux iPhone et à l’usage photographique qui va avec. L’Olloclip n’a pas l’ambition de remplacer un véritable appareil photo et ses objectifs spécialisés, Il est plus destiné à un usage léger et ludique. Ce qui colle finalement bien avec l’usage principal des photos faites avec un iPhone, qui finissent la plupart du temps sur les réseaux sociaux. Avec un prix de 79,95 € sur l’Apple Store, le rapport qualité-prix est relativement bon, même s’il dépendra fortement de l’usage que vous en aurez. En effet, ce genre d’accessoires peut très vite devenir indispensable… comme il peut terminer au fond d’un tiroir au bout d’une semaine.