Vous auriez tort de juger les produits Ultimate Ears à la lumière des préjugés que vous pourriez avoir sur Logitech. Avant d’être une filiale du fabricant suisse, UE était tout aussi réputée que Shure et Westone dans le domaine des moniteurs intra-auriculaires. Et pour cause : le fondateur d’UE a longtemps travaillé avec Westone, avec qui il a conçu les Shure E1 et E5.
Reste que depuis son acquisition par Logitech, UE s’est éloigné de son cœur de métier, avec plus ou moins de succès il faut l’admettre. Faute de mieux, la société s’est depuis recentrée sur les moniteurs personnalisés et, aussi surprenant que cela puisse paraître, les enceintes Bluetooth. De fait, rien ne semble rapprocher la Boom aux couleurs criardes des 900S à quadruple armature. Rien, sauf le son ? La réponse dans notre test de l’enceinte Bluetooth UE Boom.
Une jolie petite enceinte…
Les casques qu’UE n’a vendu que quelques années étaient plutôt jolis à regarder. La Boom, petit cylindre de 6,5 cm de diamètre et de 18 cm de haut, aussi. La grille en plastique dur qui protège les hauts-parleurs fait presque le tour de l’appareil ; elle est seulement arrêtée par un bandeau et des bases en plastique doux qui portent les différents contrôles. Le contraste entre ces deux matières est souligné par le contraste entre deux couleurs : blanc et bleu, bleu et jaune, rouge et rose ou blanc et rouge.
Deux modèles font exception, l’un entièrement noir et l’autre entièrement blanc que nous testons. C’est sans doute le plus salissant de tous, mais il résiste plutôt bien aux taches. Mieux, il résiste aux projections d’eau : la grille est doublée d’un revêtement souple et l’entrée jack ainsi que la prise micro-USB sont recouvertes d’un capuchon. Ce capuchon est maintenu en place par un anneau en D, auquel on peut fixer une lanière pour suspendre la Boom, à condition de prendre garde à son poids non négligeable de 538 grammes. On peut sinon le dévisser, pour révéler un pas de vis standard et monter l’enceinte sur un pied.
Le bouton d’allumage et un bouton d’appairage Bluetooth — la connexion est d’une stabilité exemplaire — se trouvent à l’autre bout. Entre les deux, on trouve les gros boutons du réglage du volume et une petite étiquette portant la griffe UE. Il suffit de presser les deux boutons ensemble pour obtenir la capacité de la batterie par le biais d’une synthèse vocale. L’autonomie est légèrement inférieure aux 15 heures annoncées, la recharge prenant un peu plus de trois heures. Le renflement sur lequel ces boutons sont placés peine à empêcher la Boom de rouler : ce n’est pas grave, c’est à la verticale qu’elle révèle le mieux ses qualités sonores.
…qui envoie du gros son
La forme cylindrique n’est pas qu’une excentricité d’UE — elle est censé offrir « un son à 360° ». À cet effet, deux transducteurs de 3 cm et deux radiateurs de 5 cm sont arrangés de part et d’autre du bandeau central. Le résultat n’est pas parfait : le volume baisse sensiblement lorsque l’on passe du côté du bandeau. Mais il est très convaincant, bien plus que le son prétendument stéréo d’enceintes trop petites pour offrir une quelconque séparation spatiale. Disons que le son est « enveloppant », ce qui est d’autant plus appréciable qu’il fait preuve d’un bel équilibre.
Les aigus étant (très) légèrement en retrait, les médiums ressortent un peu : les voix sont donc bien présentes, soutenues par des basses étendues mais toujours maîtrisées. Aucun registre ne l’emporte vraiment sur l’autre, et la distorsion est inaudible même à un volume suffisant pour sonoriser une pièce de plus de 30 m². Et s’il le faut, l’application d’UE est capable de relier deux Boom — de quoi faire enrager les voisins (*) ! On l’utilisera aussi pour supprimer l’égalisation (superflue, voire dommageable) appliquée par défaut, ou pour transformer la Boom en radio-réveil.
Ne serait-ce que par son prix, la Boom est très comparable à la SoundLink Mini — mais l’enceinte de Bose est sacrément handicapée par son autonomie dépassant à peine les cinq heures, et souffre de basses si présentes qu’elles en deviennent étouffantes. Ce n’est pas un problème que connait la Jawbone Jambox, qui sonne comme une radio des années 70 ; et c’est encore pire sur la Beats Pill, qui semble dotée d’un filtre passe-bas extrêmement agressif.
De fait, l’UE Boom nous semble l’enceinte la plus convaincante et la plus équilibrée à 199 €. Si elle avait un micro et pouvait servir de « kit mains-libres », elle serait même parfaite (màj : la fonction n'a pas marché lors de nos essais mais elle décrite comme tout à fait opérationnelle par plusieurs lecteurs).
(*) Mise à jour le 13/12. Nous avons testé la configuration avec 2 UE Boom. On peut les utiliser soit en mode Son double (chacune joue la même chose) soit en mode Stéréo, tout cela se règle depuis l'app. Si en revanche on veut envoyer le son depuis son Mac vers deux UE Boom, on n'a droit qu'au mode Son double (il n'existe pas à ce jour d'application OS X ou Windows pour faire la même chose que depuis iOS/Android). Pour activer les 2 enceintes depuis son ordinateur on suivra cette manipulation.