Ouvrir le menu principal

iGeneration

Recherche

Test du HTC One (M8)

Florian Innocente

jeudi 24 avril 2014 à 15:03 • 7

Matériel

Racé et soigné… la première tenue en main du nouveau fer de lance d'HTC, le One (M8), ne laisse aucune place à la déception ou à l'indifférence. L'aluminium est partout présent sur cette coque unibody. Un métal avec un effet brossé plus subtil et modéré que ne le laissent penser certaines photos officielles du fabricant où l'arrière paraît quasiment zébré (en exagérant). Ce premier contact est donc très flatteur, l'appareil a un côté luxueux, il ne fait pas toc mais en contrepartie il pèse son poids (160 grammes). Ce test est pour le HTC mais nous l'avons émaillé de quelques considérations relatives à d'autres appareils de même stature, Android comme iOS.

Cliquer pour agrandir

Design chic

Avec ce design et ces matériaux, le M8 se place à un niveau nettement supérieur à celui de ses plus proches rivaux Android (nous n'avons pas le dernier Xperia de Sony). Il n'a rien à envier non plus à un iPhone 5s. En poursuivant dans le design inauguré avec le premier One et l'améliorant encore, HTC est parvenu à développer une véritable et forte identité pour ses terminaux.

Face à lui, le Galaxy S5 donne le sentiment de s'être déguisé en appareil premium. Entre les deux, il y a le Nexus 5. Le terminal de LG a un design générique, presque passe-partout, qui fait un usage du plastique assez neutre (le dos est tout de même agréable au toucher), mais qui au moins ne cherche pas à donner l'illusion d'un emploi de matériaux haut de gamme.

Galaxy S5 et HTC One (M8) - Cliquer pour agrandir

L'arrière du nouveau One est légèrement bombé au dos pour mieux se lover dans la paume et ses pourtours arrondis ajoutent au confort de tenue en main, même si l'appareil peut se révéler glissant, contrairement à un iPhone ou un Nexus, aux bords plus carrés. Si cela s'avère un problème, HTC a la délicate attention d'inclure un étui semi-transparent de couleur fumée. Il protège très bien l'appareil (avec un capuchon pour les ports minijack et microUSB) et améliore sa préhension, mais augmente encore un peu ses dimensions déjà généreuses.

Un point nous a gêné régulièrement, le long bouton de volume sur la tranche de droite. Il dépasse légèrement de la coque sur ce modèle, c'est très bien, cela facilite son repérage et son utilisation. Mais il est aussi très sensible et il n'est pas rare qu'on le presse sans le vouloir lorsqu'on change l'orientation de son téléphone. D'autres appareils ont un bouton de même forme, mais plus ferme à la pression (Nexus 5) ou deux boutons séparés beaucoup plus durs encore (iPhone 4/5). Les tranches comportent aussi le logement microSD - une nouveauté - pour ajouter jusqu'à 128 Go de stockage et le logement pour la carte SIM au format nano, comme les iPhone 5 et 5s ou le Galaxy S5.

La façade comporte les deux haut-parleurs. Un mot sur celui au-dessus de l'écran, il est très légèrement déporté vers la droite au lieu d'être centré sous derrière la grille. Par conséquent, lors d'une conversation téléphonique avec le combiné contre l'oreille, il faut toujours tenir son téléphone un peu en arrière pour entendre convenablement. On finit par faire attention et par prendre le réflexe, mais c'est une tenue qui manque de naturel.

Ce One est quasiment identique à un Nexus 5 en largeur, il est un peu moins large que le S5, mais il les toise tous les deux aisément sur la hauteur. La faute à cette grosse bande sous l'écran qui porte le logo du fabricant.

Un espace perdu - les boutons de navigation d'Android sont affichés à l'écran - puisqu'il ne sert à rien pour l'utilisateur. Mais sous le plastique, HTC explique avoir logé des antennes et autres circuits indispensables.

iPhone 5c en 4" et 640x1136 / LG Nexus 5 en 4,95" et 1080p / Galaxy S5 en 5,1" et 1080p / HTC One (M8) en 5" et 1080p - Cliquer pour agrandir

Reste qu'avec sa hauteur de 146 mm (142 mm sur le S5 et seulement 137,8 mm pour le Nexus 5 équipé aussi d'un écran 5") il faut l'utiliser quasi systématiquement à deux mains. Impossible par exemple de rédiger confortablement un mail, un SMS ou d'atteindre le bouton de mise en marche en le tenant d'une main - HTC a compensé avec quelques gestes tactiles (voir plus loin). Mais la navigation dans l'interface s'en trouve à certains moments gênés. Il n'y a pas de retour en arrière par un geste latéral comme sur iOS 7, il faut soit toucher une petite icône coincée tout en haut à gauche de l'écran soit le bouton de retour tout en bas. Deux extrémités et deux boutons délicats à atteindre et à tapoter d'une main.

Il n'existe pas de loi fondamentale qui définisse la taille idéale d'un smartphone. Disons simplement que les 4" de l'iPhone assurent une utilisation à une main sans trop de problèmes et que les 4,7" que l'on trouve sur divers modèles (et peut-être un futur iPhone) restent praticables même si cela commence à tirer sur la main.

Impossible, sauf à avoir de très grandes mains, de tenir à la fois le téléphone dans le creux de la paume et d'atteindre les icônes dans la partie supérieure droite (et a fortiori le bouton de mise en marche)

Au-delà, on entre dans une zone grise : soit le téléphone fait constamment l'ascenseur dans votre main et les 160 grammes du M8 n'aident pas (130 g pour un Nexus et 145 g pour le Galaxy S5, la différence se ressent), soit vous renoncez et prenez l'habitude de l'utiliser à deux mains. Au passage, on évite ainsi les erreurs de toucher sur l'écran avec la paume lors de la saisie de texte. Il n'y a malheureusement pas de détection de faux contacts avec les bords.

Téléphone logé dans le creux de la main, toute la partie droite est hors d'atteinte. En le faisant glisser vers le bas on peut atteindre cette partie - Cliquer pour agrandir
Nexus 5, Galaxy S5 et HTC One (M8) - Cliquer pour agrandir

Chacun aura son appréciation de ce qui est la bonne taille, il y a autant de chapelles sur le sujet que de variétés de téléphones. Il suffit de voir les discussions entre utilisateurs iOS à la perspective de futurs grands iPhone, de nouveaux camps se dessinent déjà et chacun y va de sa vérité. Disons simplement qu'il vaut mieux trouver l'occasion de tenir en main ce M8 pour se forger une opinion.

Finition et interrogations

Si l'esthétique du M8 ne déçoit pas, nous sommes restés plus circonspects sur sa finition. Pourtant nous partions avec une excellente opinion. De prime abord, rien à redire, l'assemblage est impeccable, du très bel ouvrage. Seulement, moins d'une semaine après l'avoir acheté (sur Amazon), nous avons constaté un défaut sur la partie centrale du bord droit de l'écran. Lorsqu'on le pince, et sans exagérer cette pression, un (très) léger jeu se fait sentir sur cette partie de l'écran. Il est accompagné d'un "ploc" très sonore. Est-ce qu'il était présent dès le départ et nous serions passés à côté (le téléphone n'a été ni cogné ni n'est tombé) ? Mystère. Toujours est-il qu'on peut le reproduire à volonté. Peut-être est-ce un cas isolé, la faute à pas de chance. Nous n'avons pas trouvé d'autres témoignages faisant le même constat, mais ce téléphone est encore récent et peu diffusé.

Nous avions d'ailleurs constaté un défaut absolument identique sur nos deux iPhone 5c, bien qu'il soit nettement moins prononcé sur le plan sonore (lire L'iPhone 5c et son écran qui fait "clic"). Dans le cas du One, ce jeu et ce bruit ne se manifestent pas durant une utilisation quotidienne et normale. Mais chez Apple comme chez HTC, cela fait désordre à ce niveau de prix (670€ pour ce One 16 Go).

Écran, image et son

Venant d'un iPhone 5 dont l'écran est reconnu pour ses qualités, on n'a pas de mauvaises surprises avec celui de ce téléphone. Les couleurs ressortent bien, les angles de vision sont bons. Tout au plus a-t-on une préférence pour l'AMOLED du Samsung avec ses noirs plus soutenus - ils sont comme plus délavés sur le One - et des couleurs qui paraissent plus fidèles. Mais ce n'est qu'avec les deux appareils en main que cette différence au profit du Samsung apparaît. Pris seul, le One est tout à fait satisfaisant.

Cet écran est encadré par deux haut-parleurs bien visibles qui assurent une bonne immersion, en particulier dans les jeux. Le son est projeté vers l'utilisateur au lieu d'être émis depuis la base du téléphone comme l'iPhone ou vers l'arrière sur le S5. Et nul risque de boucher ces sorties lorsqu'on tient le terminal en mode portrait, comme cela arrive sur les autres pendant des activités ludiques.

Il n'y a pas photo entre un One et un iPhone par exemple lorsqu'on regarde une vidéo ou joue, le premier développe un environnement sonore plus puissant même si l'iPhone se débrouille pas mal avec ce qu'il a. En branchant le casque, et seulement dans ce cas de figure, on dispose de l'option BoomSound qui appuie sur les basses.

Cliquer pour agrandir

Interface et logiciels

La nouvelle version 6 de Sense appliquée sur le dernier Android KitKat 4.4.2 prolonge sur un plan logiciel ces bonnes impressions matérielles. Les icônes et la tonalité générale restent sobres, on est à mi-chemin entre un Android pur jus comme le proposent le Nexus et ses cousins Play edition et la surcouche du Galaxy. TouchWiz de Samsung est plus colorée et plus fouillie dans certaines vues où les options et boutons s'accumulent. C'est largement une question de goût, mais notre préférence va vers l'approche intermédiaire d'HTC.

HTC Sense 6 - Cliquer pour agrandir
LG Nexus 5 avec un Android pur jus - Cliquer pour agrandir
Samsung TouchWiz sur le S5 - Cliquer pour agrandir

La taille du téléphone et la difficulté que l'on peut avoir à exécuter certaines manipulations sont compensées par des gestes. Ainsi, un double tap n'importe où sur l'écran éteint va réveiller le téléphone. On jette un oeil rapidement et toujours depuis l'écran verrouillé un autre double tap le renvoie en veille. Pas besoin d'aller chercher le bouton de mise en marche. C'est pratique, mais il arrive que la détection ne fonctionne pas, on tape, on tape… et rien ne s'allume. Disons qu'une fois sur quatre on se rabat sur le bouton.

Toujours avec l'appareil en veille, un glissement partant du haut de l'écran vers le bas active la fonction d'appel. On énonce alors à haute voix le nom de la personne à appeler.

Écran éteint, un glissement du doigt depuis le haut vers le bas active la fonction d'appel

Le même geste partant depuis le bas emmène dans la dernière application utilisée. Un glissement depuis la droite fait arriver sur l'écran d'accueil et depuis la gauche il ouvre BlinkFeed, le cousin éloigné de Flipboard. Ces gestes sont particulièrement bienvenus malgré quelques ratés de détection occasionnels, le double tap d'allumage étant le plus aléatoire au vu de nos essais.

Un mot sur BlinkFeed, qui construit une sorte de journal mêlant les comptes Twitter, Facebook, Instagram, Linkedin, Google + etc, que vous suivez. À cela vous pouvez ajouter des contenus fournis par l'agrégateur New Republic ou les flux RSS de votre choix. Un contenu RSS sera lisible dans BlinkFeed alors qu'un tap sur un tweet renverra dans l'application de Twitter. BlinkFeed peut être désactivé, mais son écran ne peut être remplacé par une autre application.

BlinkFeed, avec à gauche du contenu fourni par défaut par HTC via le service de NewRepublic et à droite un flux RSS ajouté par nos soins

Cet HTC intègre aussi l'application Fitbit pour le calcul de ses efforts en déplacement, elle fonctionne avec une puce intégrée. La cellule infrarouge dans la tranche supérieure fonctionne avec l'application TV qui transforme le One en télécommande universelle. Testé sans problème avec notre téléviseur Sony grâce à l'assistant de configuration.

L'infrarouge dissimulé dans la tranche supérieure
L'application de télécommande universelle

On peut également citer la NFC, toujours de la partie. Nous l'avons testée avec un One X pour échanger des photos, des contacts, un itinéraire ou envoyer l'un des appareils vers la fiche d'un logiciel sur Google Play. Il faut plaquer les deux téléphones dos à dos (au départ il faut chercher la bonne position de leurs puces respective pour déclencher la communication, ce n'est pas compliqué, mais on a l'air un peu idiot en le faisant…) et on les tient ainsi collés le temps du transfert.

Performances

Lors de notre test du Galaxy S5 nous avions aussi mesuré les performances de cet HTC tout en incluant l'iPhone 5s. L'HTC, comme ses concurrents du moment, embarque un Snapdragon 801 à quatre coeurs à 2,27 GHz, c'est un poil en dessous du S5 qui a le même processeur cadencé à 2,5 GHz. Le Nexus 5 utilise un Snapdragon 800 à 2,3 GHz, et tous les trois ont un Adreno 330 pour la partie graphique. Rappelons que l'iPhone 5s se contente de deux coeurs à 1,3 GHz et deux fois moins de RAM (1 Go) que ses adversaires.

Avoir plus de coeurs ou une cadence supérieure ne fait pas d'un téléphone un sprinter extrêmement plus rapide, ces tests le prouvent à nouveau. Parmi les modèles Android, le Galaxy S5 prend l'ascendant sur quasiment tous les tests. Est-ce que cela se traduit par un HTC lent ? Non, la navigation est parfaitement fluide, les applications se lancent en un claquement de doigts. Mieux, le HTC est souvent un soupçon plus nerveux que le Samsung : ouverte du Google Play, lancement d'un jeu ou d'un utilitaires, affichage de l'appareil photo, le One précède régulièrement son concurrent, de peu mais cela se remarque.

Nous avons même souvent utilisé notre One avec le mode d'énergie activé et la fréquence processeur réduite très sensiblement (les coeurs tournent à 1,2 GHz en gros au lieu de 1,7 à 2,2 GHz). Cela ne se traduit par aucune lenteur particulière. On peut voir la différence uniquement au lancement d'applications lourdes. Par exemple un Asphalt 8 s'ouvre en 9 secondes avec les économies d'énergie désactivées et 15 secondes lorsqu'elles sont opérationnelles. Sur Real Racing, on obtient respectivement 20 secondes et 31 secondes. Mais une fois dans ces jeux, la fluidité est toujours là.

Geekbench 3 - mesures processeur
AnTuTu - mesure complète de l'appareil (CPU, GPU, RAM…)
Kraken 1.1, benchmark JavaScript (réalisé avec le navigateur par défaut) - le plus petit est le meilleur
Browsermark 2.0, benchmark complet des performances du navigateur (réalisé avec le navigateur par défaut)
GFXBench 3.0, benchmark graphique

Nous avons ensuite fait des essais de connexion réseau entre le One et le S5. En 4G d'abord (tous les deux avec la même SIM de B&You) puis en Wi-Fi. Le Samsung a affiché de bien meilleurs résultats en download en 4G (42 Mbps contre 26 Mbps), mais le One a repris l'avantage en upload (19 Mbps contre 14 Mbps).

HTC One en 4G (B&You)
Galaxy S5 en 4G (B&You)

En passant sur le Wi-Fi 802.11 ac dans un environnement rempli de terminaux et Mac connectés, le Samsung a largement dépassé tout le monde et montré d'excellentes performances et. Nous avons glissé l'iPhone 5s pour donner une idée entre des terminaux compatibles avec cette norme et un appareil - celui d'Apple - qui ne sait pas en tirer profit. En téléchargement, le S5 affiche 254 Mbits/s, le One est à 148 Mbit/s (cela reste un très bon score) et l'iPhone loin derrière à 89 Mbits/s. En upload à l'inverse, les trois téléphones se retrouvent dans un mouchoir de poche avec même l'iPhone devant.

Galaxy S5 en Wi-Fi 802.11ac
HTC One (M8) en Wi-Fi 802.11ac
iPhone 5s, incompatible 802.11ac

Bonne autonomie

Cet HTC ne nous a aucunement déçus sur son autonomie. Cela ne veut pas dire que l'on a observé une résistance hors norme, mais on se sent moins tributaire de sa batterie (elle est non amovible) dans nos activités que de celle d'un iPhone. C'est une 2600 mAh pour le One M8, contre 2330 mAh pour le One M7 de 2013, 2800 pour le S5, 2300 pour le Nexus et 1440 pour l'iPhone.

Lors d'une utilisation normale, entendons par là qu'on se sert normalement et régulièrement de son téléphone pour quelques activités indispensables et un peu de futile en plus - mais on ne passe pas non plus sa journée rivé dessus - il a largement tenu 24h. On peut donc aisément envisager de tenir une journée de travail sans stresser.

Premier exemple concret : chargé à 100% un samedi à 10h30, il s'est éteint le dimanche à 22h. Il était réglé sur son mode d'économie d'énergie de premier niveau, c'est-à-dire que la fréquence des coeurs est quasiment divisée par deux, le vibreur est désactivé, la connexion data stoppée après 15 minutes quand l'écran est éteint et la luminosité est réduite. Ces options restent débrayables individuellement.

Sur ce week-end, nous avons relevé et envoyé quelques mails, regardé une vidéo sur YouTube pendant une bonne heure en Wi-Fi, téléchargé le giga-octet de Real Racing 3 et fait une poignée de parties avec ce jeu ainsi que dans Asphalt (mouvements fluides mêmes dans ce mode d'économie), fait aussi un peu de Twitter, pris plusieurs photos et petites vidéos, et utilisé la navigation GPS presque une demi-heure. Après une nuit où le téléphone est resté en veille, mais sans relève de données, la batterie était arrivée à 10% à midi. Le système est alors passé automatiquement en mode d'économie d'énergie extrême. Le seuil de bascule vers ce mode est choisi par l'utilisateur qui se retrouve, grosso modo, avec un smartphone basique et une interface qui donne accès aux applications de SMS, téléphone, email, agenda et calculatrice.

Cliquer pour agrandir

Deuxième exemple, chargé à 100% un lundi à 9h30, la batterie était vide le lendemain à 10h00. Le mode d'économie d'énergie était désactivé et la luminosité réglée aux 3/4. Il a passé la nuit avec la connexion data en 4G active. Pendant 2 à 3h il fut aussi régulièrement sollicité par des utilisateurs curieux de manipuler ce modèle. Plusieurs photos aussi ont été prises, quelques vidéos (tout cela envoyé systématiquement dans Dropbox), un peu de surf et quelques SMS.

Ces modes d'économies ne sont pas foncièrement nouveaux et les leviers sur lesquels ils jouent se retrouvent pour la plupart ailleurs chez les concurrents. Si ce n'est que sur un iPhone par exemple il faudra se promener dans plusieurs écrans de préférences pour les modifier alors qu'ils sont ici regroupés et plus rapides d'accès.

La photo n'est pas au niveau

Ce modèle conserve son optique 4 mégapixels (1/3") baptisée "UltraPixel" (et la caméra filme en 1080p). Le discours étant que plutôt que de courir après le nombre de pixels, HTC préfère augmenter leur taille afin de capturer davantage de lumière. Nous avons comparé quelques photos avec celles d'un Nexus 5, d'un Galaxy S5, d'un iPhone 5s, mais aussi d'un iPhone 5. D'abord sur série réalisées avec de bonnes conditions de lumière et qui s'avèrent tout à fait satisfaisantes.

Prise de vue avec les réglages par défaut du One - Clic pour agrandir
Idem - Cliquer pour agrandir
Cliquer pour agrandir

Écartons d'emblée l'affirmation lue ici ou là qui veut que la caméra frontale avec ses 5 mpx fasse paradoxalement de meilleures photos que la caméra arrière et ses 4 mpx. Sauf à préférer des photos manquant singulièrement de piqué, alors oui. c'est vrai…

À gauche la caméra frontale et à droite la caméra arrière - Cliquer pour agrandir

Retour à la caméra arrière. Ici sont opposés le One et un "ancien" iPhone 5. Il y a plus de bruit dans la photo de l'iPhone, mais en l'observant de plus près, elle apparaît moins délavée que celle du One. C'est frappant sur les bandes dessinées et plus encore dans le coin supérieur droit avec les poteries placées sous une lumière. Le One délave et lisse aussi, on le remarque en zoomant dans l'image avec les titres sur les livres qui sont plus lisibles sur la photo de l'iPhone.

HTC One - Cliquer pour agrandir
iPhone 5 - Cliquer pour agrandir

Dans l'exemple suivant, le Nexus ne peut lutter avec les deux autres modèles Android, il y a nettement plus de bruit dans l'image et elle force sur le jaune. Le cliché pris avec le One nous apparaît un peu plus détaillé que celui réalisé avec le Galaxy. Le One restitue mieux aussi la véritable couleur du mur qui est plus proche d'un bleu canard que du bleu plus méditerranéen vu par le Samsung.

HTC One - Cliquer pour agrandir
Nexus 5 - Cliquer pour agrandir
Galaxy S5 - Cliquer pour agrandir
HTC One - Cliquer pour agrandir
Nexus 5 - Cliquer pour agrandir
iPhone 5s - Cliquer pour agrandir
Galaxy S5 - Cliquer pour agrandir

Dans cet autre cas, l'iPhone 5s restitue mieux la scène de manière globale comparée au HTC One où l'on observe une légère surexposition. Ce côté "délavé" des images, pour forcer un peu le trait, apparaît assez souvent dans les fichés du HTC. Mais ici, aucune photo n'est foncièrement meilleure que l'autre. Le coin de la table est plus bruité sur le HTC (et c'est l'inverse pour le Magic Trackpad) qui restitue mieux certains détails (comme les cheveux).

iPhone 5s - Cliquer pour agrandir
HTC One - Cliquer pour agrandir

Un exemple avec cette fois avec le mode HDR et non pas sur un iPhone 5s, mais avec le précédent iPhone 5. Les couleurs des façades sont plus ternes avec l'iPhone, moins flatteuses, le bas des immeubles est aussi plus bouché, mais l'image dans sa globalité est plus équilibrée avec un ciel complètement absent sur la photo prise avec le HTC.

HTC One avec le HDR activé - Cliquer pour agrandir
iPhone 5 avec le HDR activé - Cliquer pour agrandir

La réelle nouveauté sur la partie photo est ce système Duo Camera avec deux objectifs au dos, l'un prend les photos pendant que l'autre (le petit) récupère des informations sur la scène. Des calculs qui vont permettre de mettre en avant une zone de l'image et de flouter l'autre, d'insérer des objets animés ou de glisser un fond en arrière plan derrière un sujet.

D'abord un bon point : ces effets s'appliquent après coup aux images. On prend ses photos et l'on va ensuite les "enrichir". Il n'est pas nécessaire d'aller dans un mode particulier au départ. Par contre, il faut éviter de prendre ses photos en leur appliquant des effets, ou en descendant leur ratio en dessous du 16/9 ou avec le flash, sinon Ufocus refusera de les traiter. Ces contraintes respectées, le résultat n'est pas toujours très intéressant ou exploitable et cela peut confiner au gadget. On peut avoir l'impression d'un bel effet sur l'écran, mais dès que l'on zoome dans l'image ou qu'on la regarde sur son ordinateur, les choses se compliquent.

Premier exemple de cet effet Ufocus : on tape dans l'image sur la zone qui doit rester nette et le reste tout autour sera flouté pour donner une illusion de profondeur de champ. Vu sur l'écran du téléphone ou sur les captures ci-dessous le résultat n'est pas mauvais. Mais si vous cliquez pour les agrandir, les défauts vont sauter aux yeux. Et ce sont deux cas où le Ufocus s'en est pas trop mal sorti.

On a tapé sur le visage du sujet pour le mettre en avant - Cliquer pour agrandir

Il arrive souvent que le sujet net émerge d'un halo flou tout à fait artificiel et parfois hétérogène dans la manière dont il a été appliqué à la scène. On peut obtenir un résultat convaincant, mais c'est très aléatoire. Quand bien même on se sera attaché à prendre une scène avec des personnes qui se détachent bien les unes des autres.

Photo de départ sans modification, rien à redire - Cliquer pour agrandir
Ici on a tapoté sur le sujet au second plan - Cliquer pour agrandir
Ici on a tapoté sur le sujet au premier plan - Cliquer pour agrandir

Un autre exemple qui passe assez bien lorsqu'on le regarde sur l'écran, mais qui une fois observée sur son ordinateur ou en zoomant montre les défauts. D'abord la photo originale.

Photo originale - Clic pour agrandir

Ensuite l'Ufocus appliqué. À première vue, le sujet semble se détacher joliment de l'arrière-plan, mais en inspectant ça de plus près, on voit que le flouté est assez grossier et que des zones sont restées nettes entre le bras et la hanche et entre les jambes. Le résultat est plus terrible encore lorsqu'on fait la mise au point sur le jeu à l'arrière-plan.

Cliquer pour agrandir
Cliquer pour agrandir

Dans cet autre exemple, c'est sans appel, les flous semblent avoir été lancés au hasard avec une truelle.

Cliquer pour agrandir

On peut réussir son coup, mais c'est aléatoire. Disons que dans certains cas cela suffira pour poster une image un peu rigolote sur Instagram ou Facebook… On dispose sinon d'autres effets, comme ceux ajoutant des fonds graphiques (résultats plus probants) ou des objets animés (feuilles ou flocons qui tombent). HTC a mis à disposition des développeurs un SDK pour augmenter le nombre de ces effets. On peut citer aussi ceux qui essaient de rendre compte d'un effet 3D dans l'image lorsqu'on oriente son téléphone dans tous les sens, mais le rendu est décevant et pour tout dire, sans intérêt.

Ajout d'un fond graphique, ici "Colorier" qui alterne couleur des sujets et noir et blanc du décor - Cliquer pour agrandir
Autre ajout d'un fond ici de type "BD", l'effet n'est pas mauvais - Cliquer pour agrandir

Au final, on reste sur sa faim. On aime l'idée qu'un fabricant se tienne à l'écart d'une course au "toujours plus" (de pixels dans le cas présent), mais à condition que cela se traduise par une valeur ajoutée indéniable. C'est précisément ce qui manque ici. On se rend compte qu'on est toujours à la page armé d'un ancien iPhone 5 face à ce One dernier cri. Il sait prendre de belles photos qui conviendront au plus grand nombre lorsque les conditions sont réunies, mais il a des lacunes ailleurs.

Des réglages à gogo dans la partie photo

Il est dommage que les efforts aient été portés sur des outils intéressants de prime abord, mais aux bénéfices douteux (le Duo Camera avec Ufocus en particulier) ou sans grand intérêt, voire grotesque, lorsqu'on voit le résultat (effet "3D Dimension plus"). Les options abondent néanmoins, entre les réglages de filtres, d'ISO ou encore de balance des blancs pour qui veut se créer des profils types de prises de vues et les enregistrer pour les réutiliser. Il y a aussi la nouvelle version de Zoe où l'on peut tout à la fois obtenir un film et des photos d'une même scène et un HTC qui compose automatique une séquence multimédia audiovidéo dont on peut modifier les paramètres.

On verra si la génération 2015 du One conserve ce couple de caméras en l'améliorant nettement ou si le fabricant décide de revenir à un dispositif plus classique.

Conclusion

Pas de reconnaissance d'empreinte (présente sur le One max), pas de protection poussée contre l'eau ou la poussière mais il peut résister à des projections pendant moins de 5 minutes, il est certifié IPX3. Il faut simplement ne pas l'immerger (même si d'aucuns l'ont testé avec une certaine réussite - YouTube). Pas d'appareil photo poussant le nombre de pixels vers de nouvelles cimes. HTC ne s'est pas glissé dans les pas de ses plus proches concurrents. Ce n'est peut-être pas plus mal, Samsung a suivi Apple sur la reconnaissance d'empreinte, pour proposer moins bien au final. Il a sorti la carte plus originale de son système optique, mais il ne convainc pas outre mesure.

Ce M8 s'améliore sur des points clefs : son design, ses performances ou encore sa batterie. Mais on attendait davantage de cette partie photo qui rappelle le passage entre l'iPhone 5 et 5s. Apple a amélioré son appareil photo, mais il n'y a pas eu de bond en avant. Sauf que l'on partait d'une bonne base. Sur le M8, à l'inverse, la partie photo paraît négligée (gageons tout de même qu'elle conviendra au plus grand nombre s'il s'agit d'alimenter son Facebook, son Twitter ou son Instagram…). Plusieurs des effets n'ont pas grand intérêt et le Duo Camera produit des résultats par trop incertains pour qu'on imagine l'utiliser fréquemment.

Dommage, car avec de vrais progrès sur cet aspect, le One "M8" aurait été particulièrement complet. Espérons que la prochaine génération rééquilibrera les choses pour un produit plus homogène dans ses améliorations. Dans l'attente, on a tout de même un téléphone de très belle facture (il faut attendre d'avoir plus de recul pour observer si le défaut de finition constaté apparaît chez d'autres utilisateurs), performant et relativement endurant. Ce n'est déjà pas si mal.

Sur le même sujet : - Test du Samsung Galaxy S5 - Test du Moto X de Motorola - Test du Nexus 5 de Google et LG

illustration magazine 25 ans

MacGeneration a 25 ans !

Participez à la fête et découvrez l’histoire de votre site favori en précommandant notre magazine exclusif.

Je précommande le magazine

Une sonnette connectée qui diffuse vos images aux quatre vents

21/11/2024 à 22:00

• 8


Google abandonne la Pixel Tablet 2... ou les tablettes tout court ?

21/11/2024 à 21:00

• 0


Test du Meross MS600, un détecteur de présence Matter compétent et pas cher

21/11/2024 à 20:30

• 7


Billie Eilish artiste de l’année 2024 sur Apple Music

21/11/2024 à 20:20

• 8


WhatsApp lance la transcription des vocaux

21/11/2024 à 19:55

• 8


Aux États-Unis, Apple Pay est désormais surveillé de la même manière que les banques traditionnelles

21/11/2024 à 17:15

• 22


Total War: Empire est désormais disponible sur iOS pour 15 €

21/11/2024 à 16:15

• 5


L'Apple Watch Ultra 2 et quatre autres montres à l'épreuve du marathon de New York

21/11/2024 à 14:39


AirPods Pro 2 : deux fonctions de santé auditive arrivent en France

21/11/2024 à 12:44


Black Friday : le HomePod mini à 87 € (-22 €)

21/11/2024 à 12:17

• 12


Le service de paiement Wero généralisé en Belgique

21/11/2024 à 11:30

• 13


Promo : iPhone 13 à 519 €, iPhone 14 à 594 €, iPhone 15 à 685 €

21/11/2024 à 08:10

• 7


Overcast lance la saison des bilans de fin d’année avec son propre outil

21/11/2024 à 08:00

• 5


Promo : l'iPad Pro M4 256 Go à 988 € (-230 €)

21/11/2024 à 07:13

• 6


Black Friday : le fameux cube de charge MagSafe 3-en-1 à 89 €, son prix le plus bas

21/11/2024 à 00:27

• 11


Apple et la gestion des plaintes pour droits d’auteur sur l’App Store

20/11/2024 à 22:01

• 5