Avec la Netatmo, la station météo entre dans le XXIe siècle ! Plutôt que d’afficher les informations relevées par ses capteurs sur un écran monochrome peu lisible, cette station repose sur des applications pour smartphones et tablettes.
Sur le papier, ce choix a tous les avantages : il offre d’abord un accès beaucoup plus riche à l’information, mais exploite surtout les capacités d’appareils en permanence connectés. Mieux, l’application peut évoluer plus facilement et ainsi offrir aux utilisateurs de la Netatmo des fonctions supplémentaires.
Parfaite sur le papier, que vaut cette station météo dans les faits ? Est-ce la solution ultime pour les fans de suivi météo ou au contraire une fausse bonne idée ? Réponse dans notre test !
Une station simple et élégante
La station Netatmo se compose de deux modules, l’un à placer à l’intérieur et le second à l’extérieur de votre maison ou appartement. Le module intérieur est plus haut, mais les deux éléments sont composés d’un cylindre en aluminium similaire.
Ce choix de l’aluminium est payant. La Netatmo est très bien construite et les deux éléments respirent la solidité, tandis que l’ensemble s’intègre très bien dans un intérieur plein de machines Apple. Ces deux modules sont bien évidemment dépourvus d’écran — tout se fait avec un iPhone ou iPad comme on le verra plus loin —, ce qui leur permet de se faire discrets sur le coin d’une étagère ou sur un rebord de fenêtre.
L’élément extérieur de la Netatmo doit être placé à l’abri de la pluie et du soleil, même s’il est conçu pour résister aux écarts de température et à l’humidité. À l’arrière, un orifice permet de l’accrocher au mur à l’aide de la vis (et de la cheville) fournie, ou alors à une gouttière à l’aide de la bande à scratch également présente dans le paquet.
Ce module externe est forcément alimenté par quatre piles AAA qui sont fournies et qui sont censées offrir une autonomie d’un an selon le constructeur. Le logement pile est logiquement situé sous le cylindre et il est parfaitement maintenu en place par une protection qui ne risque pas de bouger.
Le module intérieur est plus gros, il consomme aussi plus d’énergie du fait de la présence d’une puce WiFi. À l’arrière, on trouve deux ports USB et Netatmo livre un chargeur et un câble USB pour alimenter la station. C’est indéniablement la méthode recommandée, mais le module contient aussi un logement pour piles, des piles qui ne sont pas livrées avec le produit cette fois.
À l’intérieur, la station Netatmo ne se contente pas de relever les indicateurs de température et les autres informations. Sur le dessus, on trouve aussi un bouton qui permet de faire une mesure manuelle : par défaut, la station fait une mesure toutes les 5 minutes, mais vous pouvez à tout moment le faire d’un tap.
Le long du cylindre, le constructeur a glissé une série de LED qui s’allument uniquement quand on presse le bouton sur le dessus. Cette zone s’éclaire de différentes couleurs en fonction d’un indicateur mesuré par la station : le taux de CO₂ dans la pièce, un bon résumé de la qualité de l’air.
Installation simple
Pour mettre en place la Netatmo, avant de profiter de ses données, il faut un terminal iOS ou Android et installer les applications ad-hoc. Sur l’App Store, on peut télécharger Netatmo [0.9.11 – Français – Gratuit – iPhone/iPad – 30,7 Mo – Netatmo] sur tous les appareils récents. Côté Android, l’application est actuellement en bêta sur le Play Store.
Produit résolument post-PC, la Netatmo s’installe directement avec son appareil mobile. Le deuxième port USB à l’arrière sert justement à relier son iPhone, iPad ou terminal Android. L’application devrait s’ouvrir automatiquement et la configuration peut commencer.
L’application détecte automatiquement votre station météo et il suffit de suivre les étapes nécessaires à sa bonne installation. Le constructeur exploite une fonction méconnue des applications adossées à un accessoire : la possibilité d’accéder aux réglages WiFi du terminal. On peut ainsi très facilement choisir son réseau, mais il faut saisir à nouveau la clé de sécurité du réseau sans fil.
Après le choix du réseau, vous devrez saisir un nom pour la borne et éventuellement pour chaque module. Le petit est conçu pour l’extérieur, mais rien ne vous interdit de le placer dans une autre pièce, chez vous, ou dans un garage par exemple. Les deux éléments ne doivent pas être trop éloignés, puisqu’ils communiquent par radio, mais vous avez de la marge. Le constructeur ne précise pas la portée du module extérieur de son Netatmo, mais on peut tabler sans trop de problème sur 15 à 20 mètres en fonction, notamment, des murs qui séparent les deux éléments.
Au passage, on note que le constructeur a pensé à indiquer la charge des piles directement dans l'application, un bon point pour ne pas être pris de court quand il faudra les changer.
Une station moderne et connectée
Comme n’importe quelle station météo, la Netatmo enregistre régulièrement les données fournies par tous ses capteurs. La différence avec les produits traditionnels est sa connexion à Internet : la station envoie en permanence les données collectées sur les serveurs mis en place par le constructeur.
Ce système a plusieurs avantages : la collecte des données est permanente, de jour comme de nuit, que vous soyez chez vous ou loin de votre domicile, sans que vous ayez à intervenir. Mieux, l’accès aux données peut se faire de n’importe où dans le monde et à n’importe quel moment, à la seule condition de disposer d’une connexion Internet. Tant que le réseau WiFi fonctionne à votre domicile, vous pourrez suivre l’évolution de la température, de l’humidité et des autres critères depuis votre lieu de travail, ou ailleurs.
L’utilisation des terminaux mobiles a d’autres avantages encore. La station météo n’a pas de puce GPS, mais elle exploite celle du terminal qui la configure pour connaître sa position géographique et donc son altitude, une information essentielle pour son calcul de pression. La borne étant connectée à Internet, elle peut vous informer sur les prévisions météo pour votre position en cours, mais aussi sur la qualité de l’air à l’extérieur.
La Netatmo est dotée sept capteurs en tout :
- Température extérieure
- Humidité extérieure
- Température intérieure
- Humidité intérieure
- Pression intérieure
- Taux de CO₂ intérieur
- Bruit à l’intérieur
Dans le lot, certains sont très classiques, comme la température ou le taux d’humidité, d’autres sont plus rares. Le taux de CO₂ qui donne une idée de la qualité de l’air à l’intérieur est même une exclusivité pour une station de météo personnelle selon les concepteurs du Netatmo.
En fonction du taux de CO₂ mesuré dans la pièce, l’application affiche un indicateur de qualité de l’air qui passe du vert (très bon, ci-dessus) au rouge quand l’air est trop chargé en dioxyde de carbone. En-dessous de 1000 ppm, la qualité de l’air est jugée bonne par la Netatmo ; entre 1000 et 2000 ppm, il est conseillé d’aérer, tandis que l’aération devient vraiment recommandée quand on dépasse une concentration de 2000 ppm. Dans ce cas de figure, le constructeur précise que l’on peut avoir du mal à rester éveillé ou que l’on peut souffrir de maux de tête et qu’il est préférable d’ouvrir quelques minutes une fenêtre.
Nous avons laissé la station météo dans les bureaux de MacGeneration pendant plusieurs semaines. Le matin, après une nuit de bureaux vides, la qualité de l’air est très bonne, en général inférieure à 500 ppm. Le taux de CO₂ augmente ensuite assez rapidement dans la journée, jusqu’à dépasser immanquablement les 1500 ppm en fin de journée, quand tout le monde commence à partir.
Précisons que nos bureaux sont situés au rez-de-chaussée, ce qui ne facilite pas la circulation de l’air, et que nous sommes quatre dans une même pièce. Dans cette configuration, l’augmentation est inéluctable et très régulière, comme le montrent bien les graphiques de suivi de la station.
Quand la qualité de l’air se détériore, la Netatmo envoie une alerte sur votre iPhone ou iPad. Il en envoie une première à 1000 ppm, et une seconde à 2000 ppm, de quoi intervenir quand cela devient vraiment nécessaire. Dans les faits, nous avons jugé ces alertes plus anxiogènes que véritablement utiles, d'autant que le taux de dioxyde de carbone n'est pas l'indicateur le plus intéressant. Le taux de CO₂ augmente inexorablement et le savoir n’y change rien ; certes, on peut aérer à la belle saison, mais c’est plus compliqué en plein hiver. On aurait aimé au moins définir le seuil à partir duquel l’alerte survient, mais ce n’est pas une option proposée pour le moment.
Netatmo utilise les capacités des terminaux mobiles pour envoyer d’autres informations. En fin de semaine, on reçoit ainsi une sorte de bilan, avec les écarts de température par exemple.
Dans l’application, une zone est dédiée à la liste des alertes reçues sur le terminal, un bon moyen de rattraper celles que vous avez pu rater. En haut à droite de l’écran sur iPhone comme sur iPad, une icône affiche la liste des évènements que l’on pourra ensuite consulter sur les graphiques ou même partager sur les réseaux sociaux.
Puisque la Netatmo est connectée à Internet et puisqu’elle transmet ses données sur les serveurs de son concepteur, on peut offrir un accès à sa borne à d’autres utilisateurs. Dans une famille, tout le monde peut télécharger l’application, créer un compte et accéder aux informations envoyées par la station. Inversement, les applications sont capables de gérer plusieurs stations pour un même compte, ou même plusieurs comptes différents.
Le concepteur de la Netatmo a une ambition : faire de toutes ses stations météo connectées un véritable réseau de capteurs météorologiques dans le monde, rien que ça. On en est encore loin, évidemment, mais vous pouvez accepter de partager les données de votre station avec les autres utilisateurs. Ces données ne sont pas encore exploitées, mais à terme on aura peut-être une carte météo en temps réel basé sur le système Netatmo. En attendant, vous pouvez (dés)activer ce partage dans les réglages de l’application.
Pour finir, un bon point pour les amateurs de météo et de statistiques. Si l'on ne peut pas accéder aux données depuis un navigateur, on peut en revanche voir les paramètres de son installation depuis le site du constructeur et télécharger les relevés bruts au format CSV.
Conclusion
Par rapport aux stations météo qui existaient déjà sur le marché, la Netatmo tranche assurément, à la fois par son style et sa simplicité d'utilisation. Le choix de reposer exclusivement sur les terminaux mobiles pour afficher les données est incontestablement une bonne idée et le constructeur a su bien exploiter les fonctions offertes par les iPhone, iPad et autres smartphones sous Android.
L'application mobile est plutôt bien faite, même si quelques boutons sont vraiment trop petits et même s'il manque encore une version optimisée pour l'écran de l'iPhone 5. Netatmo fait le travail toutefois et l'intégration des prévisions météo est bien vue. Seul vrai regret, l'impossibilité de configurer plus précisément les alertes qui sont, à notre goût, un peu trop présentes, surtout celles qui concernent le taux de CO₂.
Si le bilan est plutôt positif, le prix de la Netatmo est sans conteste un problème. À 170 € sur Internet, on est loin des stations météo de base et on peut trouver que c'est beaucoup pour un système qui propose des informations intéressantes, certes, mais pas indispensables. Il faut replacer ce prix dans son contexte toutefois : les stations météo les plus évoluées, celles qui se connectent aussi à Internet, dépassent facilement les 100 €, voire atteignent même les 200 €. À ce prix, vous aurez plus de capteurs, certes, mais pas toutes les fonctionnalités de la Netatmo et une interface d'un autre âge…
Dans ce contexte, l'achat de la Netatmo se justifie si vous cherchez une station météo connectée et moderne. Le meilleur argument est peut-être sa capacité à évoluer : le plus important ici est l'application iOS. Le constructeur pourrait très facilement ajouter des fonctions, par exemple en proposant un pluviomètre optionnel qui viendrait se greffer à la station. Un bon point pour une utilisation sur le long terme…