L'iPhone 4 blanc. C'est un iPhone 4… oui, blanc. Il serait difficile de jouer au jeu des 7 erreurs tant les deux modèles sont semblables. Le modèle blanc, sorti 10 mois après le modèle noir, offre pourtant quelques subtiles différences à connaître.
Nous n'aborderons dans cet aperçu que les points spécifiques à l'iPhone 4 blanc. N'hésitez donc pas à lire ou relire notre test de l'iPhone 4.
Ebony and ivory…
Vous retrouverez tout ce que vous aimez (ou détestez) de l'iPhone 4 noir dans l'iPhone 4 blanc. Les deux faces sont toujours en verre alumino-silicaté, 20 fois plus rigide et 30 fois plus dur que le plastique, mais pouvant toujours casser. Elles sont cette fois teintées de blanc : la couche de peinture semblant être du côté intérieur, on peut voir les différentes gravures dans le verre, comme le logement pour la webcam frontale ou la grille du haut-parleur. Ces faces en partie transparentes sont du plus bel effet.
L'ombre, sur la tranche supérieure, n'est pas créée par un rebord, mais par le fait que les faces sont en partie translucides.
Ce verre teinté de l'intérieur est donc d'un coloris légèrement différent que le bouton d'accueil, en plastique teinté dans la masse, et donne l'impression d'être légèrement moins brillant que celui du modèle noir. Le blanc lui-même semble un peu moins franc que sur les pièces détachées qui ont circulé sous le manteau, un peu plus nacré. De quoi espérer qu'Apple ait revu en profondeur sa formule, alors que les modèles de la première série, jamais commercialisés, ont jauni, la faute aux ultra-violets de la lumière naturelle.
L'ensemble, cerclé d'acier spécial, dégage la même impression de sobriété que sur le modèle noir. On aime on n'aime pas ce nouveau coloris, mais force est de constater qu'il est le moins salissant des deux. Moins réfléchissant que le noir, le blanc laisse moins apparaître les traces de doigts et paraît donc plus propre (paraît : un coup d'œil sur l'écran, et c'est le même festival de traces).
Une histoire de capteurs
Ce changement de couleur a posé des problèmes aux ingénieurs d'Apple, nécessitant plusieurs mois de travail supplémentaire. L'utilisation du verre comme matériau principal de l'iPhone entraîne en effet des problèmes de reflets et d'intensité lumineuse qui ont perturbé le bon fonctionnement des capteurs.
Le capteur photo arrière de 5MP, par exemple : sur les premiers modèles, les photos étaient délavées, notamment lors de l'utilisation du flash. Les deux modèles d'iPhone utilisent le même capteur, mais l'iPhone 4 blanc possède un objectif légèrement différent, destiné à réduire les halos causés par le flash ou le flare.
Les photos produites montrent quelques différences, notamment dans le calcul de la balance des blancs automatique. Deux iPhone 4 noir de deux séries différentes (380A et 380B) sous iOS 4.3.2 offrent des résultats similaires, mais l'iPhone 4 blanc de notre test (380B sous iOS 4.3.2) a toujours choisi une balance des blancs un peu plus froide. On remarque des niveaux de bruit similaires, et il est difficile de se prononcer sur le piqué (deux modèles d'iPhone 4 noir offrant des niveaux différents).
À gauche une photo extraite de l'iPhone noir, à droite prise avec l'iPhone blanc.
L'écart colorimétrique est minime dans une situation facile (bon éclairage, lumière naturelle), mais devient sensible lors de l'utilisation du flash. Dans ce cas, le modèle blanc choisit d'ailleurs constamment des vitesses d'obturation plus lentes (à sensibilité et ouverture égale). Au final, les photos produites avec l'iPhone 4 blanc sont un peu moins flatteuses, mais souvent plus réalistes, sans que nous n'ayons jamais été en mesure de déceler le voile blanc ou le flare qui auraient affecté les prototypes.
À gauche une photo extraite de l'iPhone noir, à droite prise avec l'iPhone blanc.
L'autre capteur à remarquer est certainement le capteur de proximité, qui a posé beaucoup de problèmes à Apple. Sa fiabilité a été remise en cause à de nombreuses reprises sur l'iPhone 4 noir, Apple ayant modifié plusieurs fois son comportement par le biais de mises à jour d'iOS. Las, il a toujours conservé un comportement erratique. Les premières images de l'iPhone 4 blanc montraient le capteur de proximité camouflé sous une grille de microperforations, qui fonctionnait tout aussi aléatoirement sur les prototypes.
Sous la pastille noire, le capteur de proximité. On retrouve le même dispositif ou presque sur l'iPhone noir, mais il ne se voit évidemment pas.
Sur le modèle final, on ne peut pas rater ce même capteur, à l'emplacement d'une pastille noire qui constitue la seule irrégularité de la livrée unie de l'iPhone 4 blanc. Le résultat est contestable esthétiquement et représente clairement un compromis des équipes design concédé aux ingénieurs, mais a le mérite de fonctionner comme on s'y attend. Impossible de raccrocher intempestivement pendant un appel, un bon point.
Des bords plus épais, mais qui ne captent pas mieux
À la sortie de l'iPhone 4 blanc, le Web tout entier s'est enflammé : il serait plus épais que le modèle noir. Il faut savoir raison garder : en raison de la tolérance d'usinage, deux iPhone 4 peuvent avoir une légère différence d'épaisseur, de largeur ou de profondeur, qu'Apple estime à 0,1 mm. Les fabrications d'étuis doivent donc en prendre compte.
Il est vrai que l'iPhone 4 blanc a tendance à être légèrement plus épais que l'iPhone 4 noir : l'association américaine de consommateurs Consumer Reports n'a pas trouvé de différence significative (lire : L'iPhone 4 blanc n'est pas plus épais que l'iPhone 4 noir), alors que Cnet a relevé une différence de 0,05 à 0,1 mm selon la précision de l'outil employé.
Souci du détail : le connecteur dock de l'iPhone 4 blanc est… blanc. La différence d'épaisseur est quasi-indécelable.
On nous a expliqué que la différence d'épaisseur variait grandement selon le point de mesure. Au centre de l'iPhone, elle est pour ainsi dire négligeable et est souvent inférieure à la tolérance d'usinage (nous avons relevé 9,35 mm contre 9,31 mm pour notre iPhone noir). Sur les bords, par contre, elle est plus tangible, de l'ordre du dixième de millimètre (nous avons relevé 9,46 mm contre 9,31 mm pour notre iPhone noir).
Le rebord de la face avant est en fait entouré par un « joint » un peu plus épais que sur le modèle noir, que l'on sent distinctement au passage du doigt : le mystère est résolu. Nous avons testé plusieurs housses et étuis, dont le Bumper d'Apple, et n'avons remarqué aucun problème.
Après ce joint, sur les côtés du téléphone, on trouve le système controversé d'antennes externes de l'iPhone 4. Ne vous attendez pas à ce que le modèle blanc, par une opération du Saint-Esprit, se comporte différemment du modèle noir : en zone de faible couverture, le fameux « death grip » vous fera toujours perdre le réseau.
Un iPhone 4… blanc
Bref, cet iPhone 4 blanc n'est pas grand-chose de plus qu'un iPhone 4… oui, blanc. Mêmes performances, mêmes défaillances : les différences sont trop minimes pour être remarquées. Si vous attendiez ce modèle, faites-vous plaisir. Si vous avez déjà un iPhone 4, rien d'autre qu'une envie subite de changement et quelques centaines d'euros de trop ne peuvent justifier le passage au blanc.
Huit mois après son annonce, l'iPhone 4 blanc est là, et c'est tant mieux. À sa sortie, l'iPhone 4 était le meilleur smartphone du marché, titre qu'il a bien vite perdu, rejoint par plusieurs concurrents qui l'égalent. Une simple couche de peinture n'y changera rien.