"J'y suis j'y reste", tel pourrait être le mot d'ordre du nouvel iPod nano sur le plan de son design. Sauf à les tenir ensemble, un oeil non averti peut confondre les générations 2008 et 2009. Un habitué, lui, remarquera bien vite l'écran plus grand, la présence d'un capteur optique au dos et l'aspect brillant du boîtier.
Lorsqu'on compte la fonction d'enregistrement vidéo, le dictaphone, le tuner FM, le podomètre et le haut-parleur, on se retrouve face à une cinquième version bien lestée en nouveautés et sans inflation sur les prix, au contraire. Le prix du 16 Go passe à 179 € (20 € de moins) toutefois l'entrée de gamme 8 Go reste à 149 €.
Design
Apple n'a pas réédité l'expérience d'un changement de design comme l'avait connu le modèle 3G de 2007 avec son format carré. Le format tubulaire lancé l'an dernier est maintenu, avec sa façade légèrement bombée et une finesse prononcée (6,2 mm). Les dimensions n'ont pas bougé d'un iota. La coque est plus lisse au toucher et montre un aspect laqué brillant au lieu d'un traitement mat.
iPod nano 5G, 4G et 3G
Avec ses 36,4 grammes le nano 2009 est même plus léger - de l'ordre d'un souffle d'air - que le modèle 2008 et ses 36,8 grammes. Sur la forme, le nouveau nano reste tout simplement un très bel objet, à la finition soignée. Il se décline en neuf couleurs dont deux, le rouge et le jaune, sont vendues uniquement sur l'Apple Store.
L'écran s'est allongé, offrant par là une définition de 240x376 contre 240x320 auparavant. 56 pixels de gagnés en hauteur qui donnent à voir (un peu) plus dans les vidéos et qui ajoutent deux lignes de commandes dans les menus de navigation. La luminosité est plus prononcée avec le 5G, l'écart n'est pas énorme, mais il se remarque lorsqu'on observe les deux générations du baladeur. Et lors de la lecture de films, on note des noirs plus soutenus (ils tiraient sur le bleu avant) même si là aussi ce n'est pas le jour et la nuit entre les deux générations.
Enfin, il y a la présence au dos d'un capteur vidéo. Vidéo et non photo, c'est en effet le paradoxe, le nano sait filmer, mais pas photographier. Explication d'Apple, pour loger un capteur photo de bonne qualité il aurait fallu épaissir le baladeur.
Caméra vidéo
L'une des deux principales attractions de ce modèle est donc cette petite caméra vidéo. La définition des clips réalisés est de 640x480, format H.264 et le son est en AAC. Comptez 20 Mo par minute de vidéo.
Le fonctionnement est extrêmement simple, bien qu'il oblige à en passer par les menus (pas de nouveau bouton dédié sur le boîtier). On va dans le menu Caméra vidéo et on lance l'enregistrement en pressant le bouton central. Un compteur s'affiche à l'écran avec une diode rouge. Une pression prolongée sur le bouton central - avant le déclenchement de l'enregistrement - va afficher 15 vignettes de prévisualisation d'effets vidéo. Ils s'appliqueront en temps réel sur le film.
On trouve de tout et pas mal de futile : noir et blanc, sépia, thermique, rayons X, déformations, vision de cyborg, flou de bougé, caméra de surveillance, etc.
Le résultat n'est pas mauvais et parfois rigolo selon le contexte. Une fois le nano relié à l'ordinateur, on récupére ces clips dans iPhoto ou directement dans le sous-dossier DCIM du baladeur lorsque son icône monte sur le bureau du Mac ou du PC. Des fichiers prêts à partir dans iMovie ou sur YouTube.
La qualité de ces vidéos est globalement correcte. On est en deçà de ce que produira un appareil photo compact même de milieu de gamme, mais pour de petites vidéos prises sur le pouce c'est tout à fait satisfaisant. À une exception près, lorsque la luminosité est faible, l'image devient vite médiocre. Si vous souhaitez capturer les bons moments d'une soirée entre copains, prévoyez un téléphone avec flash ou votre APN…
Exemples sur YouTube :
- Clip en nocturne 2 (le rendu est un peu meilleur sur YouTube qu'en vrai…).
Pour la forme nous avons aussi comparé la vidéo d'un iPhone 3GS avec celle du nano. Résultat, l'iPhone sature moins les couleurs (la terre dans l'une des vidéos ci-après est marron sur l'iPhone et pas magenta comme sur le nano…) et lorsque la lumière est faiblarde le 3GS surexpose davantage. L'image est donc moins bouchée qu'avec le nano mais du bruit est visible. Le nano va essayer de lisser ce bruit, malheureusement il a la main lourde. Le capteur utilisé dans l'iPhone 3GS est donc meilleur, mais pas sans contreparties (captures ci-dessous : l'iPhone puis le nano).
Exemples sur YouTube :
Autre grief, le placement du capteur vidéo. Il est logé au dos du nano, en bas à gauche. Très exactement à un endroit où l'on va spontanément poser les doigts pour tenir le baladeur pendant que l'on filme !
À la décharge d'Apple, l'espace est compté dans ce baladeur. Entre la partie supérieure du boîtier qui loge l'écran et le coin inférieur droit réservé à la prise casque, il n'y avait pas trente-six possibilités pour glisser ce composant. Il faut donc prendre l'habitude de tenir le nano entre le pouce et l'index de la main droite, ou par ses tranches. Autre solution, le tenir la tête à l'envers, l'accéléromètre intégré le détectera et fera pivoter l'affichage de l'image.
Dictaphone
La présence de ce capteur vidéo implique celle d'un petit microphone, placé à ses côtés. Ce dernier permet la prise de notes vocales directement en parlant face à son nano (même pas besoin de tourner le microphone face à soi pour obtenir un résultat satisfaisant). Les fichiers sont enregistrés en qualité AAC 128 Kbps (comptez 1 Mo la minute) et leur nom indique la date et l'heure d'enregistrement.
Détail, lorsqu'on presse le bouton central pendant l'enregistrement, le nano place un marqueur de chapitre. Des repères que l'on récupère automatiquement dans iTunes depuis le menu "Chapitres". GarageBand sait lui aussi les prendre en compte.
Tuner FM
Seconde grosse nouveauté (chez Apple du moins…) et même surprise de ce nano, l'ajout d'un tuner FM. La radio a toujours été le parent pauvre de l'iPod (sans que cela ne freine son succès). Le seul moyen d'écouter la bande FM était d'en passer par un module externe, le Radio Remote, toujours vendu dans sa seconde génération sur l'Apple Store (49 € pour tous les nano - même le nouveau ! - ainsi qu'avec l'iPod vidéo 5G).
Cette fois la radio est intégrée. Unique contrainte, il faut absolument que le casque écouteurs soient branché (pas forcément celui fourni, nous avons utilisé par exemple celui de notre iPhone 3G) car il fait office d'antenne. À noter que plusieurs zones géographiques sont proposées puisque la bande FM varie d'un continent à l'autre.
La radio est dotée d'une fonction de scan avec affichage du nom de la station trouvée et enregistrement des radios favorites dans un menu. Mais seules leurs fréquences sont récupérées, pas leurs noms. Ce n'est pas des plus pratique pour les distinguer ensuite. Pour passer d'une station favorite à l'autre on peut utiliser ce menu de fréquences, ou utiliser l'interface graphique (ci-dessous) et sauter entre les petites puces jaunes qui signalent la présence d'un favori.
Un haut-parleur émet le son au travers de la prise Dock. On peut écouter sa musique ou des vidéos sans brancher les écouteurs. Mais pas la radio, qui impose justement leur branchement. Il ne faut pas s'attendre à des merveilles vu la taille du dispositif, cela peut néanmoins dépanner lorsqu'on veut faire écouter un passage à d'autres personnes autour de soi ou passer en revue ses notes vocales, car le son est largement supportable. Mais on ne fera pas profiter de sa bonne musique une rame de métro…
Des utilisateurs malvoyants trouveront un intérêt particulier à ce haut-parleur puisque que nano 5G accueille les fonctions de lecture à haute de voix et en français des intitulés de menus de l'interface (le 4G ne le proposait qu'en anglais) ainsi que l'énonciation - en français aussi - du titre du morceau en lecture et de son interprète. Une possibilité inaugurée par l'iPod shuffle au début de l'année. Pour mémoire, si la chanson est Anglaise ou mettons Italienne ce sont des voix anglophones ou de la péninsule qui se feront entendre.
On trouve aussi une fonction de podomètre, fonctionnant grâce à l'accéléromètre intégré (celui-là même qui permet à l'affichage de l'écran de basculer lorsqu'on tient le nano à l'horizontale). Ce podomètre va compter vos pas au fil de la journée, tenir un journal de cette activité et envoyer les résultats sur votre compte (gratuit) chez Nike.
Là-bas on vous montrera l'équivalent de la dépense calorique réalisée avec quelques illustrations suggestives (l'équivalent d'un gratte-ciel monté par les escaliers, un hot dog ou un donut avalés, etc.). Cette fonction peut être lancée manuellement ou activée en permanence, et il n'y a rien d'autre à faire. On peut consulter sa progression directement depuis l'écran d'accueil de l'iPod en sélectionnant l'article de menu "Podomètre.
Le système manque parfois de précision. Il arrive que l'on ait fait déjà fait plusieurs pas avant qu'il ne se déclenche. Dans certains cas il va rattraper ce retard en incrémentant brusquement de plusieurs unités le décompte. Fonction gadget ? Probablement pour beaucoup, mais elle est assez ludique. Toutefois elle ne se compare pas avec le kit Nike+iPod (pour 29€) plus complet dans ses possibilités, avec lui il faut toujours brancher un module externe à l'iPod et insérer un capteur dans sa chaussure.
Ce nano est compatible avec la fonction Mix Genius arrivée dans les bagages d'iTunes 9. On retrouve donc sur son baladeur les compilations automatiques de morceaux crées par le jukebox d'Apple.
Conclusion