C’est le 7 septembre dernier que Steve Jobs annonçait, à la fois, la fin de l’iPod mini et, surtout, le lancement de « quelque chose de nouveau », à savoir l’iPod nano. D’emblée, les réactions furent vives et passionnées. D’aucuns déploraient la disparition du mini (d’une capacité maximale de 6 Go contre 2 et 4 Go pour le nouveau venu), d’autres s’enthousiasmaient pour les dimensions et l’élégance du nano, tous, du moins en France, furent atterrés par le prix du nouveau lecteur d’Apple (239€ et 319€ selon la capacité). Une chose est sure : à peine sorti, l’iPod nano ne laissait déjà pas indifférent, quoiqu’il puisse arriver par la suite. Deux mois sont passés depuis, deux mois qui ont permis d’avoir finalement ce recul nécessaire à une approche pleinement objective. C’est donc, logiquement, le moment idéal pour un test impartial.
PREMIER CONTACT
Une fois la splendide boîte déballée, la première surprise arrive exactement par là où l’on ne l’attendait pas. Alors qu’une grande partie de la communication à propos du nano, aussitôt relayée par de nombreux sites spécialisés, portait évidemment sur les dimensions étonnantes de celui-ci (Steve Jobs le sortant de sa poche briquet). Alors que, en clair, nous étions parfaitement prévenus, la première impression au moment de le sortir de son emballage est saisissante : il paraît encore plus petit, plus fin en réalité que sur les nombreuses photos aperçues sur Internet.
La deuxième surprise est, quant à elle, moins agréable. Comme la taille du contenant le laissait présager, les accessoires fournis se limitent au strict minimum : les classiques écouteurs Apple, un adaptateur assurant la compatibilité avec les anciens socles et un câble USB.
Vu le prix, il aurait pu être opportun de rajouter, au hasard, une housse de protection, celle-ci se montrant rapidement indispensable si l’on veut protéger efficacement le nano (Apple a, semble-t-il, légèrement revu sa copie depuis). À ce propos, les traditionnelles chaussettes Apple se révèlent tout à fait adaptées pour jouer ce rôle. Le baladeur s’y sent, vu sa taille, naturellement à l’aise et idéalement abrité. On le rentre ou le sort aisément et après un mois d’utilisation aucune rayure n’est à déplorer.
UTILISATION
La première utilisation ne pose pas de difficultés particulières même pour un utilisateur sur PC approchant pour le première fois de sa vie un iPod . Après l’installation logicielle et la connexion à un port USB, la charge de la batterie débute et le baladeur apparaît instantanément dans le menu source d’Itunes. Il est alors possible de transférer des morceaux et il faut bien avouer que la connectique en USB 2 remplit parfaitement son rôle, n’en déplaise aux accros du Firewire, abandonné pour l’occasion. Le taux de transfert semble très bon et le temps nécessaire au baladeur pour digérer vos playlists favorites reste très raisonnable.
La navigation via la célèbre molette cliquable est d’une simplicité déconcertante même si un doute subsiste, en terme de confort, quant aux problèmes que pourraient rencontrer les détenteurs de grosses mains et/ou de doigts potelés. Le seul bouton présent se trouve être le bouton Hold situé sur le haut de l’appareil et ainsi aisément accessible. La mise sous tension se faisant par un simple contact au niveau de la molette.
L’écran, quant à lui, est très agréable, les couleurs sont plaisantes, la police tout à fait lisible mais il souffre indéniablement du choix de miniaturisation fait au départ. Si la lecture des morceaux en cours ne pose aucune difficulté, le visionnage des photos confirme immédiatement ce qui n’était que soupçonné : l’iPod nano n’est pas fait pour cela. La fonction photo du baladeur ne pourra être envisagée que dans un rôle de dépannage (afin de montrer à la hâte quelques clichés) ou de transport.
Au rayon des gadgets, le nouveau baladeur se révèle richement doté : en plus des jeux, du calendrier, du mode « contact », il bénéficie également d’un mode « Verrouillage d’écran »se présentant sous la forme d’un coffre fort muni d’un code à quatre chiffres, d’un chronomètre (sympathique mais peu pratique pour les amateurs de course à pied) et d’une fonction « Horloge » permettant d’avoir l’heure de deux fuseaux horaires différents. Rien d’indispensable donc.
L’autonomie semble assez proche des quatorze heures annoncées par Apple même si elles ne pourront être approchées que dans des conditions bien spécifiques (rétro-éclairage éteint, volume modéré, intervention et navigation limitées au minimum). Le temps de chargement, en revanche, se montre très bon puisqu’un peu plus de deux heures suffisent à recharger une batterie complètement vide.
Côté qualité sonore, pas de mauvaise surprise. Que cela soit avec les écouteurs fournis par Apple, convenables pour l’utilisateur Lambda bien que limités, ou avec le casque Philips SBC HP890, testé avec le baladeur pour l’occasion, le son n’a, semble-t-il, pas du tout souffert de la « nanoïsation » de l’iPod et se révèle pleinement satisfaisant pour un objet de 7 mm d’épaisseur. Autre bon point : le passage au morceau suivant ou au morceau précédent est instantané et ne souffre d’aucun temps de réactivité.
CONCLUSION
L’iPod nano est une réussite, c’est indéniable. La taille et le poids sont stupéfiants sans que les qualités techniques n’en pâtissent, l'interface est facile d’utilisation et son intégration quasi légendaire avec iTunes rend son usage général très agréable. Par ailleurs, il se trouve être un compromis parfait entre dimensions réduites et capacité de stockage. La décision d’acheter ou non le dernier baladeur d’Apple ne se fera sans doute pas sur ces caractéristiques. D’une part, le prix, pour l’instant élevé en raison de la taxe SORECOP mais qui devrait bientôt baisser, est à prendre en considération. D’autre part l’intérêt d’acquérir un nano pour le possesseur d’un mini, par exemple, paraît insignifiant : moins de mémoire pour un prix plus élevé, pour résumer. À moins d’avoir littéralement craqué pour le design de l’appareil, l’iPod nano conviendra davantage à tous les autres. Et à coup sûr, ceux-ci ne seront pas déçus par ce petit bijou technologique.