Le WD TV Live fait le lien entre tous vos fichiers multimédias et une télévision. Vendu une centaine d’euros environ, ce produit fait office de lecteur de vidéos, photos ou musique dans votre salon. Un boîtier qui rappelle étrangement un Apple TV, mais qui serait totalement débridé et étranger à l’écosystème de l’iTunes Store. Est-ce la solution idéale pour qui veut lire des films stockés sur un disque dur sur sa télévision ? Éléments de réponse dans ce test.
Un boîtier bien équipé
Le boîtier de WD ressemble un peu à celui d’Apple. Le WD TV Live fait la même largeur que l’Apple TV (10 cm), il est en revanche plus long de 2,5 cm environ et il est surtout plus épais de 7 mm (3 cm). Plus léger, sa qualité de fabrication ressentie est clairement en dessous du boîtier pommé, mais elle reste tout à fait convenable. De couleur noire, il se fera tout aussi discret sous un téléviseur et vous n’aurez de toute manière pas à le manipuler une fois en place. Le WD TV Live se gère ensuite à distance, avec sa télécommande bien plus imposante que celle d’Apple. Il faut en revanche reconnaître qu’elle est très confortable avec ses formes arrondies à l’arrière et ses gros boutons qui tombent bien sous les doigts. Reste qu’elle ne saura pas se faire aussi discrète que la toute petite et plate télécommande de l’Apple TV. Le WD TV Live est tout aussi généreux en matière de connecteurs. Outre un port USB situé à l’avant, on trouve derrière un deuxième port USB, une prise HDMI, une prise Ethernet, une sortie audio optique et une sortie AV pour les téléviseurs plus anciens. Le constructeur fournit d’ailleurs un câble pour cette sortie analogique, mais il faudra acheter son câble HDMI : une radinerie bien trop courante avec ce type de produits. Contrairement au boîtier d’Apple en revanche, cette prise HDMI gère le protocole HDMI CEC. Si votre télévision est compatible elle aussi avec cette norme, vous pourrez ainsi utiliser la télécommande du téléviseur pour naviguer dans l’interface du WD TV Live. À l’intérieur, on trouve aussi une puce WiFi qui sera sans doute la plus utilisée, même si à la différence de l’Apple TV, le WD TV Live peut fonctionner sans connexion Internet et garder sa fonction principale. Les deux ports USB permettent en effet de brancher une clé USB, voire un disque dur complet pour lire les fichiers qui y sont stockés. Reste que cet appareil ne prend vraiment tout son sens qu’en étant inclus au réseau domestique. Sur la face avant, une petite LED blanche s’allume quand le boîtier est en fonctionnement. Tout le boîtier est conçu avec un plastique noir et mat, sauf cette zone qui affiche aussi le nom du produit et abrite le récepteur infrarouge. Le WD TV Live n’utilise en effet que cette norme pour sa télécommande, même si, comme on le verra plus loin, on peut aussi utiliser son smartphone en guise de télécommande.Quelle source pour les vidéos ?
La fonction première du WD TV Live reste la lecture de fichiers vidéo. Ce boîtier n’est associé à aucune offre de VOD légale accessible en France, même s’il est compatible avec Netflix. Dans notre cas, il s’agira uniquement de lire des fichiers stockés sur une clé USB ou un disque dur local ou distant. Le plus simple est encore de transférer votre vidéo sur une clé USB, de la brancher sur le port situé à l’avant et de sélectionner l’option "Stockage local" dans la rubrique vidéo. Le WD TV Live va alors analyser la clé USB branchée et chercher tous les fichiers compatibles détectés ; il ne vous reste plus qu’à lancer la lecture de ces éléments. C’est simple, mais ce n’est pas forcément très pratique, surtout si vous gérez beaucoup de films. Vous pouvez en théorie brancher un (gros) disque dur en USB, mais le logiciel interne du WD TV Live a alors beaucoup de mal à l’analyser entièrement sans planter. Pendant nos essais, seuls les disques durs formatés en FAT32 ont été analysés sans plantage, ceux au format HFS+ (format d’OS X) ont tous conduit à un arrêt prématuré du boîtier En branchant une clé USB ou un disque dur au boîtier, une option permet ensuite d’y accéder à distance, depuis un ordinateur sur le même réseau. Sous OS X par exemple, le WD TV Live apparaît parmi les périphériques réseau et on peut accéder au(x) volume(s) présent(s) sur l’appareil, ici une clé USB nommée "TEST". Pratique pour placer un film à distance et le regarder en local, même si le boîtier doit rester allumé pour que cela fonctionne. Le WD TV Live étant connecté à Internet via votre réseau local, vous pouvez accéder aux vidéos disponibles sur le réseau. Si vous avez un disque dur doté de fonctions réseau (NAS), le boîtier devrait pouvoir y accéder facilement à condition d’y activer le partage SMB. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez accéder à un ordinateur présent sur le réseau, en partage SMB ou via le protocole UPNP.Choix de la source pour les vidéos avec, de haut en bas : les ports USB présents sur le boîtier, un partage UPNP, partage SMB et des services sur Internet.
Le WD TV Live ne sait gérer que le protocole d’échange SMB et non pas le protocole AFP qui est pourtant courant. Si vous avez un ordinateur sous Windows, ce n’est pas gênant, puisque c’est le SMB que l’on utilise par défaut. Pour OS X, c’est en revanche plus compliqué et c’est un peu de la faute d’Apple : le partage SMB est bugué dans les dernières versions d’OS X et vous ne pourrez pas vous connecter depuis le boîtier.
L’autre solution consiste à passer par l’UPNP. Il faut, dans ce cas, installer un logiciel capable de transformer votre ordinateur en serveur UPNP. Plex propose un module serveur qui fonctionne sur Windows, OS X et Linux, un module capable de diffuser vos vidéos en UPNP justement. Une fois installé et configuré, il sera automatiquement reconnu par le WD TV Live et vous pourrez vous y connecter.
En théorie, c’est la solution idéale. Par rapport à un partage réseau standard, Plex a l’avantage d’organiser les fichiers audio dans des rubriques plus explicites (tous les films d’un réalisateur, par exemple), mais aussi de disposer d’un statut de lecture qui permet de savoir rapidement quels films jamais vus on peut voir. Mieux encore, le serveur associe automatiquement des informations à chaque fichier, et on les retrouve normalement sur sa télévision.
En pratique, la situation est plus compliquée. Le WD TV Live ne gère pas vraiment Plex et cela se voit : la présentation n’est pas vraiment optimale et les informations associées à un film sont absentes. Le protocole UPNP peut poser quelques problèmes par ailleurs : les fichiers de sous-titre externe (format .srt
) ne sont pas pris en charge, par exemple.
De fait, le plus efficace pour exploiter correctement le WD TV Live est de stocker les fichiers sur un NAS. Le boîtier est plutôt bien fait sur ce point : si vous avez rangé tous vos films dans un même dossier, vous pouvez ajouter le dossier en question à votre médiathèque et toutes les vidéos détectées par le boîtier apparaitront au premier niveau de la section des vidéos. Il sait aussi chercher automatiquement des informations sur les films, du moins en théorie : en pratique, nous n’avons jamais réussi à obtenir des informations sans le faire manuellement. Ajoutons que les modifications dans le dossier qui sert de sources ne sont pas répercutées immédiatement et la mise à jour prend trop de temps, à tel point que l’on aura plus vite de redémarrer l’appareil.
Contrairement à l’Apple TV, le WD TV Live est capable de lire à peu près tous les fichiers vidéo qui existent. La grande majorité des formats est reconnue et le constructeur donne cette liste :
AVI (Xvid, AVC, MPEG1/2/4), MPG/MPEG, VOB, MKV (h.264, x.264, AVC, MPEG1/2/4, VC-1), TS/TP/M2T (MPEG1/2/4, AVC, VC-1), MP4/MOV (MPEG4, h.264), M2TS, WMV9, FLV (h.264)Le boîtier accepte les vidéos en 1080p jusqu’à 30 images par seconde, avec quelques restrictions toutefois selon les formats. Dans les faits, nous n’avons noté aucune incompatibilité majeure et même des fichiers MKV de près de 20 Go ont été lus sans problème, nonobstant des temps de chargement ralentis.
Beaucoup de fonctions et de gadgets
Une fois votre WD TV Live configuré, une fois la source des vidéos choisie, vous pouvez commencer à utiliser le boîtier pour regarder films et séries… mais pas seulement. Il y a peu de choses à dire sur la lecture de vidéos, l’interface proposée est conventionnelle, mais elle fonctionne. On peut mettre en pause et lancer la lecture, avancer/reculer dans le film, mais bizarrement pas passer au chapitre suivant/précédent depuis la télécommande. Bon point pour les amateurs de VOST, deux boutons placés directement sur la télécommande permettent de changer la piste audio et les sous-titres de la vidéo encours sans passer par de menu. Pour le reste, un menu plein d’options est présent avec, notamment, de quoi changer de chapitre ou encore modifier la position des sous-titres, à la fois à l’écran et par rapport à la piste audio.Menu d’options associé à un film
Tout n’est pas parfait, mais le WD TV Live fait le travail demandé et le fait assez bien. À l’usage, nous n’avons pas noté de problèmes particuliers, surtout en connectant le boîtier en Ethernet. Avec une connexion sans-fil, plusieurs facteurs entrent en jeu et peuvent expliquer certains ralentissements. Nous avons également rencontré quelques bugs, en particulier avec Plex en guise de serveurs, mais rien de rédhibitoire. On peut en outre saluer l’enregistrement de la position de lecture pour chaque film.
Outre la lecture de vidéos, le WD TV Live propose des dizaines de fonctions toutes plus ou moins gadget. Si votre télévision vous sert aussi à écouter de la musique, le boîtier peut faire office de lecteur musical correct en local. Mieux, il intègre Spotify et Deezer avec des interfaces adaptées qui fonctionnent assez bien.
Western Digital a aussi intégré de nombreux services web à son boîtier, parmi lesquels on trouve YouTube. C’est une intégration assez logique, mais elle souffre de trop de défauts pour être pratique sur le WD TV Live. Son interface est peu pratique, mais c’est surtout sa lenteur qui exaspère vite l’utilisateur : il faut environ 20 secondes entre le moment où vous lancez le service YouTube et le moment où vous pouvez enfin commencer une recherche. Ajoutons que les contrôles sur la télécommande ne peuvent pas servir pendant la lecture d’une vidéo YouTube… autant dire que la fonction reste très gadget.
Plus gadget encore, le WD TV Live propose une section dédiée aux jeux pleine de petits jeux qui ont été adaptés à une utilisation à la télécommande et qui occuperont quelques minutes, et encore. On trouve aussi un lecteur de flux RSS qui n’est pas capable de détecter les flux à partir d’une adresse standard (il faut saisir le lien vers le fichier XML… on a vu plus pratique) et, plus utile en revanche, l’accès à trois services de télévision, dont un japonais.
Les fans de météo seront ravis de trouver un service pour Weather Channel. Enregistrez le nom de votre ville et le WD TV Live affiche en permanence en haut à droite la température et la météo actuelle. De quoi savoir s’il vaut mieux enchaîner sur un nouveau film plutôt que de sortir ?
Toutes ces fonctions un peu gadget peuvent être facilement ignorées pour se concentrer sur la lecture de vidéos. Dans cette optique, l’utilisation du boitier est assez agréable au quotidien, même si on ne retrouve pas le confort d’une interface façon Plex malgré tout. Le WD TV Live ne fait pas dans la sobriété avec ses couleurs vives et ses icônes animées, mais c’est assez élégant malgré tout.
L’application WD TV Remote [1.2.0 – Français – Gratuit – Western Digital Technologies, Inc.] transforme en outre n’importe quel terminal iOS en télécommande complète. Une bonne idée, même si on aurait aimé une version optimisée pour les iPad ; l’application offre en tout cas un moyen beaucoup plus agréable pour saisir du texte, tandis que l’accès rapide aux services est un plus indéniable. Pour que ce soit parfait, on aurait apprécié un accès rapide à la bibliothèque de médias.