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Test de l’iPhone 5s

Nicolas Furno

mardi 24 septembre 2013 à 12:19 • 27

Matériel

Fidèle à ses habitudes, Apple sort cette année l’iPhone 5s, non pas un tout nouveau téléphone comme l’iPhone 5 l’an dernier ou l’iPhone 4 en 2010, mais une version améliorée du modèle précédent. À quelques détails près, cet iPhone 5s est identique à son prédécesseur. Pourtant, comme tous les deux ans, Apple a amélioré son modèle sur plusieurs points, avec des performances annoncées largement supérieures, mais aussi quelques nouvelles fonctions. Alors, que vaut la cuvée 2013 de l’iPhone haut de gamme ? Réponse dans notre test ! Note : nous avons également publié un test de l’iPhone 5c.

Un iPhone 5 légèrement retouché

Même boîtier, même écran

Comme le 3GS et le 4S avant lui, l’iPhone 5s se concentre sur les composants internes et garde dans les grandes lignes le boîtier de l’iPhone 5. Apple ne fait pas évoluer de façon significative son téléphone d’une année sur l’autre, mais ce n’est pas très gênant, tant ce modèle est exemplaire. Très fin et très léger, il est extrêmement bien construit et fait mieux que la plupart de ses concurrents. Même iPhone, cela veut dire aussi même taille d’écran. Apple reste bloqué à 4 pouces, une taille d’écran adoptée sur tous ses modèles, même si l’iPhone 4s et ses 3,5 pouces restent encore au catalogue pour ouvrir la gamme pendant un an. Si vous n’avez jamais utilisé autre chose qu’un iPhone, cette taille ne vous surprendra pas et elle devrait encore vous satisfaire un an de plus. Reste que tous les concurrents de l’iPhone ont désormais adopté des écrans plus grands. Sans évoquer les excès de certains téléphones qui atteignent les 6 pouces, on pourrait regretter qu’Apple n’ait pas opté dès cette année pour un format légèrement agrandi. Le constructeur le fera peut-être l’année prochaine, avec la sortie d’un tout nouveau design qui élargira un peu les iPhone pour tendre vers les 5 pouces. D’ici là, il faut faire avec cette taille inchangée, mais qui, selon nous, fonctionne très bien. On ne serait pas contre un petit peu plus de place à l’écran dans certains cas, mais on apprécie aussi la discrétion de l’iPhone 5s dans une poche, ou encore son utilisation qui reste facile d’une main.
Les iPhone 5 (au-dessus) et 5s (en-dessous) sont des modèles de finesse. Cela n’a pas que des avantages, mais il faut reconnaître que ce téléphone reste parmi les mieux conçus.

Nouveaux coloris

Dès l’ouverture de la boîte, on se sent en terrain connu. Contrairement à l’iPhone 5c qui adopte un nouveau packaging, ce modèle reprend la boîte en carton de tous ses prédécesseurs et l’emballage de l’iPhone 5s est très proche de celui de l’iPhone 5.
Les boîtiers d’iPhone, du 4 au 5s. Tous ces modèles sont noirs, mais seul l’iPhone 5 a eu droit à une boîte en accord avec le téléphone.
Cette année toutefois, Apple a effectué un changement à sa gamme de téléphones "s" : les couleurs. L’argent, qui correspondait aux anciens iPhone blancs, n’a pas bougé, mais l’iPhone 5 "ardoise" fait place à un modèle "gris sidéral". De fait, il s’agit bien de deux coloris très différents : le nouveau modèle adopte une teinte beaucoup plus claire pour son aluminium, tant à l’arrière que sur les côtés.
Un iPhone 5 (gauche) et un iPhone 5s (droite) : la différence de teinte de l’aluminium est sensible.
Difficile de décrire précisément cette nouvelle teinte qui évolue en outre en fonction de l’éclairage. Cela vaut pour toutes les déclinaisons d’iPhone 5s : mieux vaut les voir en vrai avant de se décider et d’en choisir une. Toujours est-il que l’iPhone noir a été modifié cette année et son nouveau nom officiel n’est pas qu’un caprice marketing, mais le signe d’un vrai changement.
L’iPhone 5 (gauche) et l’iPhone 5s (droite) : la tranche change aussi d’aspect.
L’iPhone 5s n’est plus proposé en deux coloris seulement, mais en trois. Cette année, Apple a ajouté à son catalogue une toute nouvelle couleur : l’or. C’est la nouveauté la plus visible de la gamme, peut-être la plus controversée, du moins jusqu’à la commercialisation. Cette version est en effet celle qui s’est le plus rapidement vendue au lancement du téléphone, mais c’est aussi celle qu’Apple a le moins produit.
Les trois teintes de l’iPhone 5s avec, de gauche à droite : gris sidéral, or et argent.
Cette teinte varie énormément selon les conditions lumineuses, mais elle n’est jamais dorée comme un bijou. Il s’agit bien d’aluminium teinté avec une couleur dorée, pour un résultat qui peut tendre au cuivre. À vous de voir si cette couleur vous convient et plus encore que pour le gris sidéral, on ne saurait trop vous recommander de tester un exemplaire en boutique avant de vous décider.
L’iPhone 5s or.
Pour plus de sécurité, vous pouvez aussi rester à l’iPhone blanc, ou plutôt "argent". Dans la nouvelle gamme, c’est le seul coloris qui n’évolue pas et l’iPhone 5s argent est le plus difficile à distinguer d’un iPhone 5.
Un iPhone 5 (au fond) et un iPhone 5s (devant) argent.

Une génération "s" qui évolue plus que de coutume

Contrairement aux deux précédents iPhone "s", cette génération évolue quand même sur plusieurs points. On a déjà évoqué les coloris, mais ce n’est pas tout et si le boîtier garde les mêmes dimensions (123,8 x 58,6 x 7,2 mm) et le même poids (112 g), il se distingue de son prédécesseur sur au moins deux points. Sur la face avant, c’est le bouton d’accueil qui évolue pour faire un peu de place à Touch ID, l’une des plus grosses nouveautés du téléphone Apple de 2013. S’il conserve sa forme ronde, il abandonne en revanche le carré aux coins arrondis au centre du disque et gagne un cercle supplémentaire sur son contour.
Le nouveau bouton d’accueil de l’iPhone 5s : il est bien visible sur le modèle argent, quasiment invisible sur le gris sidéral.
Ce cercle supplémentaire est en métal et il est surtout visible sur les modèles argent et or, où il reprend la teinte du dos. Sur l’iPhone 5s gris sidéral, il est noir comme le verre de la face avant, si bien qu’on le voit à peine. Pour loger un capteur d’empreintes sous ce bouton, Apple a également remplacé le plastique par une matière beaucoup plus résistante : du cristal de saphir. Sous le doigt, ce bouton ne réagit plus tout à fait comme avant. Alors que l’iPhone 5 bénéficiait d’un clic franc et assez dur, l’iPhone 5s hérite d’un bouton d’accueil plus mou. Le son qu’il fait est plus doux, mais le rendu est aussi moins flatteur et il rappelle plus les anciennes générations d’iPhone. Si vous avez utilisé un iPhone 4, vous savez alors que ce bouton était le point faible qui lâchait très souvent en premier. Espérons qu’Apple a bien réfléchi à cet aspect et que ce nouveau bouton d’accueil ne soit un peu faiblard qu’en théorie, mais pas en pratique. Nous manquons encore de recul pour en juger, ce qui n’empêche pas de trouver que l’iPhone 5s est, sur ce point, moins agréable que son prédécesseur.
Le bouton d’accueil de l’iPhone 5s (dessus) et celui de l’iPhone 5 (dessous).
L’iPhone 5s reprend en majorité des composants de l’iPhone 5, ce qui n’est pas toujours une bonne nouvelle. L’un des points noirs du modèle précédent, la qualité de l’assemblage des boutons. Sur les trois modèles reçus à la rédaction, deux ont un bouton d’allumage qui bouge légèrement. C’est pratiquement imperceptible à l’œil, mais ce mouvement inférieur au millimètre génère un bruit métallique quand on secoue le téléphone. Le vibreur est aussi plus bruyant à cause de ce bruit parasite. Certes, ce petit bruit n’empêche pas d’utiliser le téléphone, mais il fait quand même tache sur un appareil vendu entre 700 et 900 €. C’est d’autant plus gênant que les deux iPhone 5c que nous avons eu entre les mains ne sont pas concernés et semblent, du coup, mieux finis que ce modèle censé être haut de gamme.
Le cliquetis métallique que fait le bouton de verrouillage quand on secoue l’iPhone 5s. À la fin de l’extrait, on le tapote sans enclencher le bouton.
Ce problème n’est pas systématique et vous aurez peut-être un iPhone 5s exempt de défaut. D’après notre expérience, ces mouvements de boutons sont fréquents sur les iPhone 5 et 5s. Sur notre modèle de l’an dernier, les boutons de volume bougeaient dans leur logement avec un petit bruit également disgracieux. On aurait aimé qu’Apple soit plus exigeante sur ce point, mais ce ne sera pas pour cette année, manifestement.
Est-ce lié ? Le bouton de verrouillage des iPhone 5s (en haut) est légèrement plus enfoncé que celui des iPhone 5 (en bas).
L’autre élément qui a changé à l’extérieur, c’est l’appareil photo à l’arrière, mais on y reviendra en détail plus loin.

Touch ID : la nouveauté la plus importante ?

Présentation

L’iPhone 5s ajoute une nouveauté qui devient vite indispensable : Touch ID. Derrière ce nom commercial se cache en fait un capteur biométrique qui permet de protéger son téléphone avec son empreinte. Une fois actif, ce système évite d’avoir à saisir un code à quatre chiffres ou un mot de passe plus complexe pour débloquer l’appareil. L’idée n’est pas nouvelle et d’autres constructeurs ont déjà placé un capteur d’empreinte similaire sur leurs téléphones. En 2011, Motorola avait ainsi ajouté un capteur au dos de ses Atrix et on pouvait déjà débloquer le téléphone en positionnant son doigt à cet endroit.
Un Motorola Atrix, doté d’un capteur d’empreintes au dos du smartphone.
Il y a toutefois une différence majeure entre cette utilisation et celle d’Apple. Sur l’iPhone 5s, il n’y a pas de zone spécifique dédiée au capteur : le constructeur a réussi à l’intégrer derrière le bouton d’accueil. C’est déjà un bouton que l’on presse fréquemment quand on utilise un téléphone Apple, notamment pour réveiller l’écran et accéder à iOS. Le positionner à cet endroit est une excellente solution, puisqu’il n’oblige pas à apprendre un nouveau geste. Sur le papier, on devrait oublier très rapidement Touch ID. On devrait pouvoir utiliser normalement son iPhone 5s et on n’aurait plus à saisir de mot de passe, tout en ayant un téléphone protégé. Qu’en est-il en pratique ?
Seul le contour relevé du bouton d’accueil, visible uniquement sur les modèles argent et doré, trahit la présence d’un capteur biométrique sur l’iPhone 5s.

Fonctionnement

Au premier démarrage, l’iPhone 5s vous proposera d’enregistrer l’empreinte de l’un de vos doigts. Si vous avez raté cette étape, vous pourrez toujours la refaire dans un deuxième temps, dans les Réglages, rubrique Général puis section Code et empreinte. Ici, vous pourrez choisir d’activer ou au contraire de désactiver totalement Touch ID, vous pourrez également choisir à quoi sert la fonction et iOS 7 liste aussi tous les doigts enregistrés.
Les réglages de Touch ID ; à droite, on a la liste des empreintes mémorisées et il suffit de poser un doigt sur le capteur pour qu’il soit reconnu et surligné en gris.
Touch ID propose d’enregistrer jusqu’à cinq doigts par appareil. Au premier abord, cela paraît largement suffisant, mais ce nombre restreint cette fonction à un usage strictement personnel. De fait, vous allez sans doute enregistrer quatre doigts rien que pour votre usage : les deux pouces et les deux index de chaque main. Bien sûr, chacun adaptera en fonction de ses habitudes, mais on tient souvent un iPhone dans le creux de la main et le pouce arrive le plus naturellement sur le bouton d’accueil. Si l’iPhone 5s est posé sur une table en revanche, utiliser le pouce pour le débloquer est moins naturel et on privilégie plus souvent un autre doigt, comme l’index. À moins de n’utiliser strictement qu’une seule main, vous aurez rapidement envie de rendre Touch ID compatible avec les deux mains. Ainsi, il ne restera plus qu’un emplacement pour l’un de vos six doigts restants, ou bien pour un proche. C’est déjà bien, mais on aurait aimé avoir un petit peu plus de souplesse : pourquoi pas dix empreintes, pour retenir tous ses doigts ou laisser ses enfants utiliser l’appareil ? Reste que dans un usage strictement individuel, cinq enregistrements suffisent largement. L’apprentissage d’une nouvelle empreinte est très simple et l’opération prend moins d’une minute. L’utilisateur est guidé à la fois par des instructions à l’écran et par l’iPhone qui vibre quand il faut lever le doigt et le poser à nouveau sur le capteur. L’idée est de collecter le maximum d’informations pendant cette phase d’enregistrement : il faudra bouger légèrement le doigt pour présenter le plus de peau possible. Pour aller jusqu’au bout du processus, il ne faut pas simplement poser le doigt rigoureusement au même endroit. Ainsi, même si cette étape est très simple, il vous faudra un petit peu de temps pour vous habituer au processus. Touch ID n’arrête pas d’apprendre à cette étape. Le système a été créé pour être intelligent et surtout gagner en précision avec le temps. L’idée est très simple : si vous posez un doigt enregistré et qu’il n’est pas détecté, le système mis en place par Apple vous incite à réessayer. Si, la deuxième fois, le doigt est correctement détecté, les deux mesures vont être comparées et si le système considère qu’il s’agit bien du même doigt, il enrichit son enregistrement avec les nouvelles données. En d’autres termes, la reconnaissance va devenir de plus en plus précise. Nous avons utilisé notre iPhone 5s pendant quatre jours et nous avons effectivement noté de nets progrès au fil du temps. Au départ, on doit souvent réessayer et il faut placer correctement ses doigts. Très vite toutefois, les positions les plus courantes sont retenues et on peut rapidement poser son doigt un peu n’importe comment et débloquer l’appareil avec succès.
En cas de mauvaise reconnaissance digitale, l’iPhone 5s vous demande de réessayer. Au bout de quelques jours, vous le verrez beaucoup moins.
Touch ID gagne vite non seulement en fiabilité, mais aussi en rapidité. Si bien que le système s’oublie très rapidement, ce qui est sa plus grande réussite. Il suffit de poser le doigt une ou deux secondes au maximum et l’iPhone 5s se débloque. C’est plus rapide que de saisir un mot de passe complet, c’est aussi rapide que de saisir un code à quatre chiffres, mais c’est plus agréable dans tous les cas. C’est pourquoi on peut parier que tous les utilisateurs d’iPhone 5s vont non seulement activer Touch ID, mais aussi l’utiliser et ne plus s’en passer. Quand on reprend un téléphone sans la fonction, on finit par se rappeler qu’il faut taper un mot de passe après plusieurs essais infructueux…
Essai en vidéo de Touch ID. La fonction ne se limite pas aux êtres humains toutefois : la patte d’un chat ou même le doigt d’un bonobo font tout aussi bien l’affaire.

Restrictions

Touch ID est une fonction très pratique, mais encore limitée. D’une part, vous ne pourrez pas enregistrer plus de cinq doigts, ce qui la limite à une utilisation personnelle, comme on vient de le voir. Ajoutons que, pour le moment, le capteur d’empreintes de l’iPhone 5s ne peut servir qu’à deux tâches : débloquer le téléphone ou effectuer un achat sur l’App Store, l’iTunes Store ou l’iBookstore. Pour plus de sécurité, les achats sur l’iTunes Store et l’App Store sont désactivés par défaut, il faut les activer dans les réglages. Apple essaie ainsi d’en proposer le moins possible, sans doute pour ne pas inquiéter outre mesure les utilisateurs et pour mieux contrôler l’utilisation de cette nouvelle fonction.
Par défaut, l’achat sur les boutiques d’Apple avec Touch ID est inactif. Vous devrez d’ailleurs le (ré)activer à chaque connexion.
Les développeurs n’y ont pas accès pour vous permettre d’enregistrer un mot de passe, et même les applications d’Apple ne peuvent pas l’utiliser. Inutile, par exemple, d’utiliser son empreinte pour accéder aux réglages de Localiser mon iPhone, il faudra saisir votre mot de passe iCloud manuellement. Cette contrainte sera certainement levée avec le temps — on imagine qu’iOS 8 offrira aux développeurs un accès, sans doute minime —, mais Apple adopte pour le moment une attitude très conservatrice.
Touch ID peut servir à un achat sur l’App Store, comme sur cette photo, ou à débloquer
À l’usage, vous aurez d’ailleurs encore l’occasion de saisir votre code à quatre chiffres ou votre mot de passe. Apple impose de le faire à chaque redémarrage de l’iPhone 5s, mais aussi si vous n’avez pas utilisé pas le capteur d’empreintes pendant 48 heures. Autre cas où il sera inutile : pour accéder aux réglages de sécurité qui permettent, justement, de choisir les doigts que l’on veut utiliser avec Touch ID, mais aussi de désactiver totalement toute protection. Pour utiliser Touch ID, vous serez d’ailleurs obligé de définir au moins un code à quatre chiffres. La fonction est inutilisable sans la combiner à une autre mesure de sécurité et le mot de passe reste prioritaire sur l’empreinte. Au bout de cinq essais ratés avec les empreintes, on doit absolument saisir le code. Par défaut, l’iPhone 5s effacera son contenu au bout de dix tentatives avec le mot de passe, de quoi offrir une sécurité optimale. À partir du moment où vous activez Touch ID, votre empreinte peut aussi servir à effectuer des achats. Même s’ils sont restreints aux boutiques d’Apple, la sécurité de l’empreinte est essentielle pour ne pas avoir des dépenses non désirées sur son compte. Pour cela, Apple assure avoir pris toutes les précautions nécessaires : l’iPhone 5s n’enregistre que des données brutes qui permettent de reconnaître une empreinte, mais qui ne suffisent pas à la reconstituer. En d’autres termes, ce ne sont pas des photos des empreintes qui sont sauvegardées. Plus important sans doute, les données sensibles sont sauvegardées uniquement en local et elles ne quittent jamais le téléphone, pas même pour être traitées sur les serveurs d’Apple. Tout est stocké dans la puce A7 qui contient le processeur ou encore la puce graphique nécessaires au bon fonctionnement de l’iPhone. À l’intérieur de cette puce se trouve une section, nommée Secure Enclave par le constructeur. La clé qui permet d’accéder aux empreintes et surtout de les déchiffrer n’est connue que par ce mécanisme, si bien que même iOS 7 n’y a pas accès. On comprend mieux, dans ces conditions, pourquoi Touch ID est si limité à ce jour. La fonction est si pratique que l’on rêverait de l’utiliser dans d’autres cas de figure, certes, mais Apple a sans doute fait le bon choix. La reconnaissance biométrique est un domaine sensible et les nombreuses levées de boucliers survenues depuis la présentation de l’iPhone 5s prouvent bien qu’il ne faut pas aller trop vite avec les avancées technologiques. Sur le même sujet : - Touch ID contourné par une méthode ancestrale - Touch ID se contourne avec de la colle et de la gélatine

Indispensable ?

Ouvrir immédiatement la fonction à tous les développeurs était sans doute trop risqué. Apple y viendra sûrement, mais d’ici là, Touch ID est une fonction extrêmement pratique. Difficile de s’en passer une fois qu’on y a goûté et on peut parier que vous chercherez à l’utiliser sur tous les appareils iOS que vous prendrez en main à partir du moment où vous avez l’habitude de l’iPhone 5s. Faut-il pour autant acheter ce nouveau téléphone uniquement pour Touch ID ? Sans doute pas, surtout si vous avez déjà pris l’habitude de protéger votre iPhone par un mot de passe.

Appareil photo en (petit) progrès

8 mégapixels plus gros

Apple a pris le soin de l’expliquer pendant la présentation de son nouveau téléphone : l’iPhone 5s conserve un capteur de huit mégapixels, comme son prédécesseur et même l’iPhone 4s, mais il fait de meilleures photos malgré tout. Pour expliquer cette différence, il y a tout d’abord un nouveau capteur, plus gros, avec à la clé des pixels agrandis. Le constructeur refuse ostensiblement la course aux pixels et il n’est pas allé ajouter des pixels en plus pour dépasser les huit mégapixels, comme certains de ses concurrents — le Nokia Lumia 1020 affiche pas moins de 41 MP. Plutôt que d’augmenter le nombre de pixels sur le capteur, Apple a préféré augmenter la taille de chacun d’entre eux pour qu’ils reçoivent plus de lumière et obtenir, au total, de meilleures photos. C’est aussi pour améliorer la quantité de lumière captée par l’appareil photo de l’iPhone 5s qu’Apple a augmenté l’ouverture du capteur. Limité à ƒ/2,4 sur le précédent, ce dernier passe à ƒ/2,2 sur le nouveau téléphone. Ce n’est pas le lieu pour entrer dans des explications techniques complètes, disons simplement que cette ouverture permet au capteur de recevoir plus de lumière et, in fine, de réaliser de meilleures photos. Pour compléter, sur le plan matériel, le dispositif, Apple a aussi changé le flash au dos de son iPhone. La simple LED est remplacée par un dispositif beaucoup plus ambitieux que le constructeur nomme « Flash True Tone ». Derrière le terme commercial, il s’agit en fait d’assembler deux LED, une froide (blanche) et une autre chaude (jaune). Armé de ces deux sources de lumière, l’iPhone 5s va analyser la scène à prendre en photo et régler différemment chaque LED en fonction des besoins. Sur le papier, ce fonctionnement doit éviter les éclairages peu naturels et permettre ainsi de faire des photos plus réussies quand la luminosité est trop faible.
Nouveauté de l’iPhone 5s : un flash doublé avec deux LED, pour de meilleurs résultats.

De meilleurs outils

Apple a amélioré la fonction appareil photo de son iPhone 5s avec des ajouts matériels, mais aussi de meilleurs outils côté logiciel. iOS 7 apporte son lot de nouveautés, mais certaines sont spécifiques au dernier téléphone d’Apple. De manière générale, l’appareil photo gagne en rapidité : il est beaucoup plus rapide pour se lancer — c’est particulièrement utile avec le raccourci depuis l’écran verrouillé ou le Centre de notifications —, plus rapide aussi pour faire la mise au point. Apple indique que l’iPhone 5s peut être deux fois plus rapide à mettre au point pour obtenir une image correctement exposée et dans les faits, on attend moins souvent qu’avant. C’est particulièrement visible avec le mode HDR qui améliore certaines photos : alors qu’il fallait souvent attendre plusieurs secondes pour que le processus se termine avec l’iPhone 5, il suffit d’une seconde ou deux au 5s. On aura ainsi tout intérêt à le laisser actif par défaut, sauf si la place commence à manquer sur l’appareil. iOS 7 ajoute un mode rafale, mais on sent qu’il a été conçu pour l’iPhone 5s. Sur ce dernier, on peut prendre dix photos par seconde en continu, jusqu’à 999 photos. C’est parfait pour prendre une photo d’un sportif ou de son enfant qui saute dans la piscine : on tient le doigt appuyé et on peut ensuite choisir le meilleur cliché. Auparavant, c’était une mission quasiment impossible, sauf à faire de (très) nombreux essais.
En mode rafale, l’iPhone 5s prend dix images par seconde en continu. C’est très impressionnant.
Une rafale est composée d’images enregistrées au format par défaut de l’iPhone 5s (3264 x 2448 pixels, pour des fichiers de 1 à 2 Mo en fonction de la photo). Il faudra surveiller l’espace de stockage restant si vous avez la main lourde avec cette fonction, mais le mode rafale n’est pas pensé pour conserver autant d’images indéfiniment. L’application Photos identifie les rafales avec une icône spécifique. L’interface change aussi : on voit une seule image, qui est choisie automatiquement par iOS 7. Si vous le souhaitez, vous pouvez toucher le bouton "Choisir les favorites…" et l’iPhone affichera alors toutes les images enregistrées. Naviguez et touchez la ou les images que vous voulez sauvegarder. Celles-ci seront alors enregistrées séparément dans la bibliothèque. À dix images par seconde, on peut quasiment obtenir la fluidité d’un film traditionnel (un peu moins de trente images par secondes). Les rafales peuvent d’ailleurs être intégralement exportées sur un ordinateur pour une exploitation ultérieure. Ajoutons que le flux de photos d’iCloud ne récupère qu’une seule image et non toute la rafale.
En faisant défiler rapidement des photos prises en rafale, on peut presque obtenir la fluidité d’une vidéo.
Apple a intégré d’autres astuces encore pour faire de l’iPhone 5s un excellent téléphone sans avoir à faire autre chose que de pointer l’appareil et de prendre la photo. Le capteur ne contient toujours pas de stabilisateur optique comme chez bon nombre de concurrents et on espère que ce sera le cas de la prochaine génération. En attendant, l’appareil photo peut détecter un mouvement qui va rendre une photo floue et il fait tout son possible pour améliorer le résultat. Concrètement, quand l’iPhone 5s détecte que vous le bougez trop ou que les conditions lumineuses sont trop mauvaises, il va de lui-même prendre quatre photos différentes et assembler une seule image qui sera la plus nette possible. À l’usage, vous ne le noterez jamais, c’est totalement transparent. Ce n’est aussi pas toujours suffisant et on obtient très facilement un cliché flou, de quoi espérer encore plus fortement que le futur iPhone intègre un module de stabilisation matérielle.

À l’usage

Sur le papier, tout est réuni pour que l’iPhone 5s fasse de meilleures photos que son prédécesseur. À l’usage, les progrès sont indéniables, mais ils ne sont pas aussi spectaculaires qu’on l’aurait imaginé, ou du moins espéré. Note : toutes les photos qui suivent ont été prises avec un iPhone 5s, sans retouche et sans mode HDR. Dans de bonnes conditions d’éclairage, l’iPhone 5 se débrouillait déjà très bien et son successeur s’en tire tout aussi bien. On apprécie alors de prendre plus rapidement les photos, mais le résultat n’est pas spectaculaire. La différence est plus sensible quand les conditions se détériorent. Point faible de son prédécesseur qui avait tendance à bruiter énormément les images mal éclairées, l’iPhone 5s fait mieux et permet d’obtenir des photos plus réussies et en tout cas plus faciles à exploiter. C’est particulièrement le cas sur la première image ci-dessous, celle du paillasson reste quand même assez mal exposée et le bruit commence à se voir. Il faut quand même noter que ce sont des conditions extrêmes, avec une zone très éclairée et une autre assez sombre. Note : dans les photos suivantes, l’iPhone 5 est toujours à gauche et l’iPhone 5s à droite. Les images n’ont pas été retouchées. En comparant directement les deux générations, les différences sont bien visibles. Sur la première photo par exemple, l’iPhone 5 n’est pas capable d’éclairer suffisamment les bâtiments, encore dans l’obscurité du petit matin, alors que le 5s offre une vision plus complète. C’est moins sensible sur le deuxième exemple, mais on note, sur la photo prise avec l’iPhone 5s, que l’on voit les touches du clavier sur l’ordinateur au premier plan ; sur l’autre, c’est une zone noire.
(Mode HDR utilisé dans les deux cas) Clic pour agrandir
Les progrès sont donc indéniables, mais l’iPhone 5s n’est pas encore suffisamment bon à nos yeux dans les photos vraiment sombres. Sur cet exemple, le bruit est présent sur les deux versions et même si celui généré par l’iPhone 5s est moins grossier, il reste toujours présent. Sur ce point, la concurrence fait toujours mieux et il faudra sans doute attendre le prochain modèle pour voir les vrais changements. S’il est un point où les progrès sont spectaculaires en revanche, c’est sur le flash. Celui de l’iPhone 5 donnait quasiment systématiquement des résultats moyens. Celui du 5s n’est pas parfait et on continuera à privilégier les photos sans, mais c’est le cas de l’énorme majorité des flashs. Disons que par rapport à sa taille, il fonctionne remarquablement bien et pourra même donner de bons résultats dans certains cas. Sur ces deux exemples, l’iPhone 5 fait systématiquement moins bien. Les visages sont trop blancs, les yeux sont parfois rouges et l’arbre dans la fenêtre n’est quasiment pas visible dans le premier cas. L’iPhone 5s s’en tire indéniablement mieux : le visage est plus naturel — quoiqu’il tire un peu vers les rouges dans le premier cas — et le fond est moins surexposé sur la première photo. Ce nouveau flash a été conçu pour les visages et cela se voit. Sur un objet, il ne fait pas beaucoup mieux, si ce n’est qu’il a tendance à proposer des couleurs légèrement plus chaudes. C’est dans ce cas aussi que le flash plus complexe de l’iPhone 5s peut être mis un peu en défaut et prendre plus de temps à prendre la photo que l’iPhone 5. L’iPhone 5s dispose de quelques autres améliorations, comme un mode panorama qui adapte en permanence la mise au point. Avec l’iPhone 5, il fallait choisir une mise au point au début du panorama et s’y tenir jusqu’au bout, ce qui pouvait poser problème dans les situations où il y avait à la fois des zones claires et d’autres sombres. Dans ces cas-là, l’iPhone 5s donne de meilleurs résultats, comme on peut le voir sur cet exemple.
Panorama réalisé avec l’iPhone 5 (en haut) et l’iPhone 5s (en bas) — clic pour agrandir
Autre point positif à noter, le phénomène de halo violet qui se manifestait très souvent avec l’iPhone 5 quand on prenait une photo avec une forte source lumineuse dans un coin de l’image. L’iPhone 5s a résolu ce problème et vous n’aurez plus à gérer les sources lumineuses et à cadrer différemment pour prendre une photo correcte.
Sur la photo de gauche, prise avec un iPhone 5, on voit nettement une coloration violette en haut. Sur la photo de droite, avec un iPhone 5s, il n’y a absolument aucun halo… – clic pour agrandir

FaceTime HD à l’avant

Nouveauté commune aux iPhone 5s et 5c, la caméra avant a été revue pour améliorer sa qualité. Le capteur garde le même nombre de pixels, mais ces pixels sont eux aussi plus grands. De quoi améliorer les performances, surtout avec des lumières un peu moyennes et c’est effectivement le cas. À conditions égales, l’iPhone 5s fait mieux que l’iPhone 5, même quand, comme ici, la lumière n’est pas mauvaise. Alors que la première photo tire sur le jaune et efface certains détails, notamment à l’arrière-plan, la seconde est plus naturelle et mieux définie.
Caméra avant de l’iPhone 5 (gauche) et de l’iPhone 5s (droite) — clic pour agrandir
Ce sera surtout utile pour les chats vidéo, mais la nouvelle caméra avant peut servir à faire de meilleurs autoportraits. Notons, au passage, l’ajout du mode HDR qui devrait encore améliorer les choses dans les situations difficiles.

Vidéo : plus de vitesse, plus de souplesse

Vidéo à 120 FPS

La caméra de l’iPhone 5s dispose d’un nouveau mode : nommé "Ralenti", il permet de filmer à 120 images par seconde en 720p. L’objectif est de créer des ralentis très spectaculaires, comme ces deux exemples. Pour obtenir un tel résultat, il faut le décider avant de tourner une vidéo. L’iPhone 5s impose de choisir en amont entre une vidéo standard (30 FPS à 1080p) ou une vidéo dédiée au ralenti. Dans l’application Appareil photo, un cinquième mode vient s’ajouter, spécifiquement pour filmer des séquences appelées à être ralenties.
Dans l’Appareil photo de l’iPhone 5s, un cinquième mode, nommé "Ralenti" fait son apparition.
Une fois la vidéo effectuée, les fonctions d’édition proposées par iOS 7 sont extrêmement limitées. On peut uniquement choisir le début et la fin de la seule section du film qui sera ralentie. C’est tout : vous ne pouvez pas choisir plusieurs extraits pour les ralentir tous, vous ne pouvez pas choisir la vitesse des ralentis, ni même ralentir toute la vidéo. La seule chose que l’on peut choisir ici, c’est de ralentir une partie, ou de supprimer tout effet de ralenti (il suffit pour cela de réduire au maximum la zone qui doit être ralentie).
Quand on filme en mode ralenti, on doit ensuite choisir une section qui sera effectivement affichée au ralenti.
Pour aller plus loin, vous n’aurez d’autres choix que de passer par un ordinateur. Pour le moment, iMovie n’a pas été mis à jour pour gérer ces vidéos d’un genre un peu particulier. À condition de disposer d’un minimum de matériel (éclairage, trépied), on peut obtenir des vidéos ralenties vraiment très réussies, comme celle-ci, tournée exclusivement avec l’iPhone 5s par un directeur artistique.

Zoom pendant la vidéo

Dernière nouveauté concernant la vidéo : la possibilité de zoomer pendant une vidéo qui est une nouveauté d’iOS 7, plus que du téléphone. L’iPhone 5s peut, comme l’iPhone 5c et même l’iPhone 5, modifier le niveau de zoom pendant que l’on prend la vidéo, de quoi offrir de nombreuses possibilités supplémentaires en matière de mise en scène.
Pendant une vidéo, on peut agrandir l’image et zoomer sur un élément en particulier en utilisant le geste traditionnel à deux doigts. Le niveau de zoom reste visible pendant quelques secondes, avant de s’effacer.
Le zoom fonctionne autant en capture de vidéo normale qu’en mode ralenti. L’iPhone 5s étant dépourvu de zoom optique, il ne s’agit que d’un zoom numérique, autrement dit d’un recadrage de l’image d’origine. Cela n’est pas gênant avec les films en 1080p, la qualité reste bonne même en zoomant. Attention en revanche aux films ralentis, bridés à 720p : la qualité se dégrade très rapidement, et c’est visible. La fonction reste très pratique et peut même rendre de grands services, surtout en 1080p où la dégradation de la qualité reste acceptable.

Performances en hausse

La promesse du 64 bits

Apple n’a pas manqué de le souligner pendant la conférence : l’iPhone 5s est le premier smartphone au monde à être doté d’un processeur 64 bit. C’est une première et c’est le seul à ce jour, même s’il ne fait guère de doute qu’il sera plus ou moins rapidement rejoint par d’autres appareils concurrents. Avec l’iPhone 5s, le constructeur abandonne l’architecture 32 bits qu’il avait utilisée depuis 2007 et son premier téléphone. Dans l’univers des PC, on est passé au 64 bits au cours des années 2000 notamment pour utiliser plus de 4 Go de mémoire vive et ainsi continuer de gagner en performance. Ce nouveau téléphone est pourtant bloqué à 1 Go de RAM et il semble improbable qu’Apple atteigne — et encore moins dépasse — les 4 Go avant deux ou trois ans, au mieux. Apple prépare sans doute le terrain très en amont, pour s’assurer que tous les développeurs de l’App Store aient franchi le pas quand le 64 bits deviendra obligatoire. En attendant, iOS a été entièrement adapté et les développeurs peuvent profiter de cette nouvelle architecture, mais ce n’est pas encore obligatoire. Fort heureusement d’ailleurs : sans cela, l’écrasante majorité des applications de l’App Store ne fonctionneraient plus.
Apple a optimisé son système et ses applications pour le 64 bits. Pour les autres, les applications 32 bits tournent normalement sur l’iPhone 5s.
À défaut d’avoir plus de mémoire vive, l’iPhone 5s profite du passage au 64 bits pour ses performances. L’A7 utilise un nouveau jeu d’instruction, ARMv8, qui a été entièrement repensé pour succéder à l’ARMv7 utilisé jusque-là. Cette transition a sans aucun doute un impact positif sur les performances, sans même parler de mémoire vive supplémentaire. Au total, selon le constructeur, on peut s’attendre à des performances liées au processeur deux fois plus importantes qu’avant. On peut supposer que les très bonnes performances de l’appareil photo et ses fonctions avancées, comme la stabilisation par association d’images, sont en partie liées à ce changement. Sur le même sujet : - L’Apple A7 et le 64 bits : un pari sur l’avenir Il n’y en a pas que pour le processeur : la puce graphique intégrée à l’Apple A7 est elle aussi censée doubler ses performances par rapport à l’iPhone 5. Le nouvel iPhone est donc censé faire deux fois mieux que son prédécesseur, qu’en est-il à l’usage ?

À l’usage

Pour mesurer les performances du nouvel iPhone, nous l’avons d’abord soumis aux habituels tests de puissance. Sur tous les bench, la différence entre les deux générations est impressionnante, que ce soit sur les tests liés au processeur ou ceux qui mesurent la capacité de la puce graphique. Geekbench 3 mesure la puissance du processeur, à la fois en testant un seul cœur ou en mettant les deux à contribution. L’écart est stupéfiant : avec un seul cœur, l’iPhone 5s fait mieux que l’iPhone 5 avec ses deux cœurs. Quand on utilise toute la puissance du nouveau processeur, le téléphone laisse sur place tous ses prédécesseurs et fait plus de six fois mieux que l’iPhone 4S sorti en 2011…
Mesure du processeur avec Geekbench : les barres les plus longues signalent les meilleurs résultats – clic pour agrandir
Les progrès sont similaires en ce qui concerne la puce graphique. Nous avons utilisé GFXBench pour constater que l’iPhone 5s explose ses ancêtres sur le test standard, et les devance encore largement en 1080p, un bon signe pour les jeux qui sortiront dans quelques années.
Mesure de la puce graphique avec GFXBench : les barres les plus longues correspondent aux meilleurs résultats – clic pour agrandir
Nous avons également utilisé les tests de 3DMark, mais l’application qui vient de sortir sur l’App Store n’est même pas assez puissante pour pousser l’iPhone 5s dans ses retranchements. La majorité de ses tests dépassent le maximum imaginé par ses concepteurs, il faudra attendre une mise à jour pour qu’elle soit à nouveau utile. Les tests précédents sont intéressants pour comparer des appareils, mais ils ne sont pas forcément représentatifs d’un usage concret. Browsermark mesure les performances de l’appareil en mesurant son navigateur et il est plus proche d’une utilisation réelle. Avec ce test, l’iPhone 5s reste en tête, mais l’écart énorme constaté précédemment n’est plus d’actualité.
Mesure de la rapidité du navigateur : les barres les plus longues sont les meilleurs résultats – clic pour agrandir
De fait, en usage quotidien, les gains de performance ne sont pas aussi impressionnants que dans les bench. Comme le montre cette vidéo, on peut effectivement lancer les gros jeux un petit peu plus rapidement, les pages se chargent avec une très légère avance, mais on est loin des performances doublées annoncées par le constructeur. Apple ne ment pas nécessairement en annonçant que l’iPhone 5s fait deux fois mieux, mais c’est une performance qui reste largement théorique pour le moment. Les développeurs devront adapter leurs applications à ce nouveau téléphone et il faudra sûrement plusieurs mois avant de constater des gains significatifs. En attendant, les meilleures performances se ressentent quand même pour certaines tâches, notamment dès qu’il s’agit de prendre des photos ou de filmer. Pas de quoi, pour autant, justifier l’achat d’un iPhone 5s si vous avez un iPhone 5 : ce dernier n’a pas perdu de sa superbe et il fera l’affaire, même avec les plus grosses applications, pendant encore au moins un an de plus.
Infinity Blade III fait partie des très rares applications optimisées pour le 64 bits, mais les gains ne sont pas encore vraiment sensibles.

La 4G : un vrai gain de puissance

En France, l’iPhone 5s a droit à une autre nouveauté : c’est le premier modèle, avec le 5c, à être compatible avec la 4G proposée par tous les opérateurs. Nous manquons encore de recul sur cette nouveauté, mais nos premiers essais réalisés sur le réseau de SFR à Lyon montrent que les gains sont bien au rendez-vous.
Plus de 80 mb/s de débit avec un iPhone 5s en 4G : pas mal !
Même dans des conditions où la qualité de la réception est moyenne, en intérieur notamment, la 4G change totalement le téléphone. Les pages se chargent plus vite dans le navigateur, mais la différence est surtout sensible quand on charge une pièce jointe dans un mail, ou quand on télécharge une application de l’App Store. C’est bien simple, on ressent beaucoup moins le besoin de couper la connexion cellulaire pour utiliser le réseau Wi-Fi quand on arrive chez soi… Bizarrement, Apple ne permet plus de couper la 3G quand on dispose d’un forfait 4G. Dans les Réglages, on peut couper la connexion la plus rapide, ce qui permet en temps normal de rester sur le réseau EDGE. Une fois que l’on a la 4G, iOS ne permet plus que de couper la 4G, mais plus la 3G. Le réseau de deuxième génération a pourtant encore des intérêts, notamment dans les transports rapides, où il est beaucoup plus fiable. Un point à prendre en compte si vous êtes tenté par un changement de forfait. Conséquence inattendue, mais agréable, au passage à la 4G : l’autonomie. Ce qui n’est certainement pas le point fort des iPhone — on le verra juste après — se trouve amélioré par cette norme pourtant plus rapide. Nous n’avons pas mené de tests complets pour quantifier la différence, mais elle existe et les iPhone 5s testés sur un réseau 3G traditionnel souffraient d’une autonomie amoindrie. Selon Apple, la différence est de l’ordre de deux heures : le constructeur annonce jusqu’à 8 heures de navigation en 3G, mais jusqu’à 10 heures en 4G LTE. D’après ces chiffres, l’autonomie de l’iPhone 5s serait la même en 4G et en Wi-Fi. Cela reste à confirmer, mais une chose est sûre, passer à la 4G est bénéfique pour ce qui est de l’autonomie.
Les chiffres donnés par Apple : 10 heures de navigation en 4G, contre 8 seulement en 3G.
Sur le même sujet : - iPhone 5s / 5c : premiers essais avec la 4G À propos de réseaux, l’iPhone 5s gère mieux les réseaux Wi-Fi. L’iPhone 5 était assez médiocre sur ce point, mais le nouveau modèle rétablit les choses en offrant à nouveau une bonne capacité à capter tous les réseaux, même quand on s’éloigne un peu trop de la borne ou que les conditions sont mauvaises. À des endroits où l’iPhone 5 ne captait plus de réseau, ce nouveau modèle y reste connecté et continue à accéder à internet.

Autonomie

On arrive au point qui fâche concernant l’iPhone 5s. L’autonomie n’a jamais été le fort des téléphones conçus par Apple et ce, pour une raison très simple. Le constructeur a toujours privilégié la finesse et la puissance de ses appareils à l’autonomie. Un choix qui devient de plus en plus frustrant quand on espère pouvoir utiliser son téléphone plus d’une journée. L’iPhone 5 était plus fin que la génération précédente et Apple avait profité de l’espace plus conséquent à l’intérieur pour simplement maintenir son autonomie. Même principe cette année : la batterie de l’iPhone 5s est légèrement plus grosse que celle de l’année dernière, avec une capacité annoncée de 1570 mAh, contre 1440 mAh "seulement" pour l’iPhone 5. Oui, mais voilà, cette puissance supplémentaire ne sert qu’à éponger le surplus de consommation du processeur 64 bits et de la nouvelle puce graphique. Concrètement, l’autonomie de l’iPhone 5s n’est qu’égale à son prédécesseur, quand elle n’est pas inférieure. En utilisation intensive et en 3G, n’espérez pas tenir une journée entière sans recharger le téléphone à midi. Faire durer la batterie toute une journée est possible, mais il faudra prendre quelques précautions (lire aussi iOS 7 : des problèmes d’autonomie ? Nos conseils...).
Au bout de six heures et quart d’utilisation plutôt intensive, la batterie de cet iPhone 5s s’apprête à être complètement vidée.
En lisant un fichier vidéo en boucle et en maintenant une connexion Wi-Fi pour chercher les mails en push et avec quelques applications susceptibles de recevoir des alertes, on a à peine dépassé les 7 heures. Notons toutefois que ce test n’est pas représentatif d’une utilisation réelle et que plusieurs confrères ont obtenu de bien meilleurs résultats en lecture vidéo. Macworld a ainsi déterminé que l’iPhone 5s a la meilleure autonomie en lecture vidéo depuis au moins le 4S. Quoiqu’il en soit, l’autonomie n’a jamais été le point fort de l’iPhone et ce n’est pas cette génération qui change vraiment les choses. Espérons qu’Apple entende notre appel et accepte de ne plus affiner ses téléphones au profit d’une bonne autonomie…

Autres nouveautés

M7, le coprocesseur qui promet

L’iPhone 5s ne manque pas de nouveautés qui devraient être plus utiles dans les mois ou années à venir. Après Touch ID encore trop bridé, après le processeur 64 bits pas encore utilisé, voici le coprocesseur M7 ! Le M7 est relié à tous les capteurs de l’iPhone, de l’accéléromètre au gyromètre, en passant par la boussole ou encore le GPS. En combinant toutes les données qui proviennent de ces capteurs, il est capable de savoir si vous marchez dans la rue ou si vous roulez en voiture ou en train. La puce A7 peut aussi le faire, mais en déléguant ainsi ces tâches à une autre puce qui consomme moins d’énergie, Apple peut offrir un suivi permanent sans nuire à l’autonomie de ses appareils. iOS 7 pioche dans ces informations pour enrichir ses fonctions de base. Puisque votre iPhone sait en permanence ce que vous faites, il peut arrêter de chercher en permanence les réseaux cellulaires quand il est posé la nuit sur votre table de chevet. Mieux, si l’appareil détecte que vous êtes en voiture ou dans un train, il ne va pas essayer d’accrocher tous les réseaux Wi-Fi que vous pourriez croiser, ce qui économise beaucoup d’énergie. Plus fort : Plans vous guide à destination en voiture, mais si votre iPhone 5s détecte que vous arrêtez le véhicule et que vous commencez à marcher, l’application passe automatiquement en mode piéton pour finir de vous guider. Du moins, en théorie : en pratique, la fonction gagnerait à être plus intelligente. En l’état, le coprocesseur M7 ne peut rien pour vous si vous passez devant l’adresse et que vous continuez votre route pour trouver une place. Puisque vous êtes passé à la destination, l’application considère que vous êtes arrivé et ne se soucie plus de vous, alors qu’on aimerait un guidage à pied depuis le point de stationnement. Les applications de l’App Store peuvent elles aussi exploiter ce coprocesseur et ses données. Pendant la conférence, une application Nike+ a été évoquée, mais elle n’est pas sortie à ce jour. Pour le moment, une seule application exploite le M7 : Strava Run, une application qui enregistre vos efforts lors de randonnées ou de joggings. iOS 7 permet à l’utilisateur de contrôler précisément quelles applications peuvent accéder aux données enregistrées par le M7. Dans les Réglages, section Confidentialité, une rubrique "Déplacements" a été ajoutée. À l’intérieur, on retrouve toutes les applications conçues pour utiliser le coprocesseur M7 et vous pouvez les autoriser, ou au contraire les bloquer. Ce coprocesseur est tout nouveau et Apple doit encore améliorer son usage, c’est normal. Le M7 deviendra aussi bien plus utile quand plus d’applications tierces l’utiliseront. Pour le moment, on est plus dans le registre de la promesse que de la fonction vraiment utile.

Haut-parleur intégré plus puissant

Pour finir ce test, une nouveauté qui nous a sauté aux oreilles, c’est le cas de le dire. Apple a modifié l’unique haut-parleur de l’iPhone 5s et il est puissant, nettement plus puissant que celui de son prédécesseur. La différence est vraiment flagrante, d’autant que le téléphone évite autant que possible la saturation. On n’utilisera pas un iPhone 5s seul pour écouter un orchestre symphonique au grand complet, mais cette nouveauté est très utile pour mieux entendre les sonneries, pour un mode haut-parleur plus efficace ou même pour écouter la radio ou un podcast.

Faut-il acheter l’iPhone 5s ?

À l’heure des bilans, la question est la même chaque année : faut-il acheter le nouvel iPhone ? La réponse ne saurait être unique, évidemment, et elle est un petit peu plus complexe encore cette année à cause de la division de la gamme entre iPhone 5s et iPhone 5c. Réglons d’emblée un cas de figure : si vous avez un iPhone 5, vous n’avez sans doute aucune raison de changer pour passer à l’iPhone 5s. Sauf à avoir absolument besoin de la 4G et d’être allergique à Bouygues Télécom qui sera le seul opérateur français à en proposer à partir du premier octobre. Les autres arguments en faveur du nouveau téléphone sont en général valables sur du long terme, mais n’ont pas tellement d’intérêt dans l’immédiat. Certes, Touch ID est extrêmement bien conçu, certes on ne peut plus s’en passer quand on y a goûté. Mais il faut bien reconnaître que, cantonné au déverrouillage du terminal et aux achats sur les boutiques Apple, le système reste assez gadget. Le 64 bits et la nouvelle puce A7 sont des avancées indéniables… mais qui ne sont sensibles que dans les mesures de puissance brute pour le moment. On imagine que la situation sera différente dans six mois ou un an, mais pour le moment, ce n’est clairement pas un argument suffisant pour justifier l’achat. Pareil pour le coprocesseur M7, brillant sur le papier, mais largement inutilisé pour le moment. L’iPhone 5s progresse avec son appareil photo, mais là encore, l’écart par rapport à l’iPhone 5 n’est pas suffisant pour justifier le changement. Sauf si vous utilisez souvent le flash, le nouveau système True Tone imaginé par Apple permet de prendre des photos vraiment améliorées. Si vous avez encore un iPhone 4 ou un 4S en revanche, un iPhone 5s va changer votre vie. Avec son écran 4 pouces d’excellente qualité, avec sa finesse et surtout sa puissance incomparable, le nouveau téléphone d’Apple est certainement l’un des meilleurs smartphones actuellement en vente, pour ne pas dire le meilleur. Et même si ses concurrents vont le rattraper sur la bataille des chiffres — on attend les premiers smartphones Android 64 bits dans les six prochains mois —, l’iPhone 5s est suffisamment solide pour être tranquille quelques années. Il ne révélera tout son potentiel qu’avec des applications également optimisées pour le 64 bits et Touch ID sera sans doute la nouveauté la plus importante à terme. Si vous hésitez entre un iPhone 5s et le 5c, c’est justement ce critère de la durée qu’il faut prendre en compte. Si vous voulez changer de téléphone dans un an ou deux, l’iPhone 5c est un très bon appareil qui devrait vous donner entière satisfaction. Si vous comptez le garder plus longtemps, envisagez plutôt de passer au 5s qui devrait mieux tenir le choc des années. Pour vous en convaincre, regardez la situation de l’iPhone 4 et de l’iPhone 4S aujourd’hui…

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