Tout comme pour l'iPod, Apple est visiblement parti pour renouveler sa gamme de téléphones une fois par an. L’année dernière, l’iPhone 3G avait beaucoup changé sur la forme (nouveau design) et assez peu finalement sur le fond. Techniquement, le gros plus, c’était la 3G, une fonctionnalité qui n’avait pas que des avantages, notamment au niveau de l’autonomie. Au final, même si la 3G était une caractéristique demandée par les utilisateurs et les opérateurs, l’appareil ne parvenait pas totalement à convaincre tellement le tribut au niveau de l’autonomie, était lourd à payer. Heureusement que les mises à jour successives d’iPhone OS ont réussi partiellement à corriger ce point.
Cette fois, avec l’iPhone 3GS, Apple a fait tout le contraire : rien ne change ou presque au niveau de la forme, mais à l’intérieur, c’est le grand chambardement, tout a changé ou presque : processeur, GPU, puce réseau, ajout d’une boussole numérique… Est-ce que ce modèle est plus équilibré que son prédécesseur ?
Voilà quelques mois qu’Apple joue à fond la carte de l’environnement. Et cela se ressent dans la taille du packaging qui est passé par la case régime alors que celui du 3G était déjà assez compact. Mais tous les efforts d’Apple ont été mis à mal par Orange qui nous a livré notre iPhone dans un carton largement surdimensionné. Dommage…
À l’intérieur du packaging, on retrouve exactement les mêmes accessoires que pour le précédent modèle à l’exception du chiffon qui n’est plus jugé nécessaire par Apple, son appareil ayant un revêtement oléophobique pour faire face aux traces de doigts.
Pas de surprise particulière lors du déballage de ce nouvel iPhone : l’appareil est toujours livré avec un «outil» permettant d’insérer ou d’extraire la carte SIM. Une fois installée, il n’y a plus qu’à le relier à l’ordinateur pour synchroniser les données et procéder à l’activation. Cette phase, dans notre cas, s’est déroulée sans la moindre embûche. On n’a pas dû non plus comme d’autres attendre 48 heures pour l’activation du téléphone, tout s’est déroulé en quelques secondes.Premières impressions
Rien ne distingue un iPhone 3G d’un iPhone 3GS. Preuve s’il en faut, il m’est arrivé de partir du bureau avec le 3G dans la poche, pensant avoir le 3GS. Mais à l’utilisation, on fait très vite la différence. Tout d’abord, la réactivité de l’appareil est tout bonnement impressionnante. Les précédents modèles étaient pourtant loin d’être des veaux sauf peut-être pour lancer l’application en charge des SMS. Et cette différence, on s'en rend compte dès la mise en route !
Avec le 3GS, tout est immédiat ou presque (même l’application Messages). Mais la différence la plus frappante, c’est le chargement d’une page web avec Safari. Et très clairement, cette accélération n’est pas liée à la nouvelle puce 3G, mais au nouveau processeur qui fait merveille. La preuve en vidéo avec le chargement d’une page web sur les deux appareils en Wi-Fi.
Plus rapide, mais également plus précis. L’iPhone 3GS vous localise à toute vitesse. C’est immédiat et souvent un peu plus précis que son prédécesseur, qui pourtant à ce petit jeu-là n’était pas mauvais. Exemple en vidéo avec Google Earth :
Autre petit détail qui surprend, c'est la quantité de mémoire vive disponible :
Sur un iPhone 3G, on dépasse rarement les 20 Mo…
Outre la réactivité accrue de l’appareil, il y a un autre détail qui surprend assez rapidement, c’est l’écran et son nouveau revêtement qui est nettement plus agréable au toucher. Le doigt glisse plus facilement sur la partie tactile. Bref, cela augmente un peu plus le confort d’utilisation.Les nouveautés passées au crible
Par rapport à l’iPhone 3G, le 3GS propose quatre nouvelles fonctionnalités majeures : la vidéo, la boussole, le contrôle vocal et l’accessibilité. Des quatre, c’est sans doute la vidéo qui était le plus attendue des utilisateurs. Et pour faire simple, Apple n’a pas déçu sur ce point.
L'iPhone : un caméscope d'appoint ?
Le terminal d’Apple permet d’enregistrer des vidéos en qualité VGA (640*480) à 30 images/seconde. En théorie, le processeur est même capable de traiter de la HD, mais les ingénieurs de la pomme n’ont pas voulu aller jusque-là. Les films sont stockés au format H.264. Un enregistrement d’une minute occupe environ 25 Mo.
Il n’y a aucun réglage mis à disposition de l’utilisateur. Tout est très (trop ?) simple. Pour commencer l’enregistrement d’un film, il suffit de lancer l’application Appareil Photo, de passer en mode vidéo, puis d’appuyer sur le bouton enregistrer. Une fois que votre chef-d'oeuvre est dans la boite, vous avez possibilité de ne garder que les meilleurs moments et de les partager avec vos amis. Pour le partage, ce n’est pas les options qui manquent.
Notez qu’en fonction du contexte, l’application s’adapte. Ainsi, si vous voulez envoyer une vidéo d’une minute par mail, l’iPhone vous demande poliment de la raccourcir. Par contre, il ne s’y oppose pas, si la destination choisie est YouTube ou MobileMe. On regrettera au passage qu’une fois le film raccourci, il n’est pas possible de revenir en arrière.
Les films envoyés par Mail ou à destination d’une galerie MobileMe sont envoyés en 480*360. Sur YouTube, la taille a l’air de varier en fonction de la longueur de la séquence vidéo. Quoi qu’il en soit, l’export vers le service de Google n’est pas optimal. Sur les vidéos, on se retrouve notamment avec les films pris en mode portrait avec de grosses bandes noires sur les côtés, les films n’étant pas dans des dimensions aux goûts de Google.
Mais ce qui surprend le plus dans l’affaire, c’est la vitesse à laquelle l’iPhone traite les données. Ainsi, le réencodage d’une vidéo afin de la partager par mail, ou sur un service web, prend tout au plus quelques secondes. L’envoi est assez rapide en Wi-Fi, sauf avec MobileMe qui traîne comme toujours un peu la patte. Mais ce n’est pas bien important, il est tout à fait possible de faire autre chose, l’envoi peut très bien se dérouler en tâche de fond (comme quoi…)
Inutile de vous préciser que ses opérations consomment beaucoup d’énergie. Par contre, l’appareil chauffe très peu.
Bien entendu, lorsque vous synchronisez l’iPhone à votre ordinateur, iTunes se charge de copier vos «court-métrages» sur votre ordinateur. Tout comme les photos, ils sont géolocalisés.
Et la qualité dans tout ça ?
Un petit film vaut sans doute mieux que de longues explications.
À vrai dire, on est agréablement surpris par ce que permet de faire la petite caméra d’Apple. On est bien loin des premiers téléphones qui proposaient de faire des vidéos sur timbre-poste. À ne pas en douter, l’iPhone est un excellent moyen de capter l’instant présent sur le vif, de manière très rapide (il faut à peine 5 secondes entre le temps où vous prenez le téléphone et lorsque vous lancez l’enregistrement), le tout avec une qualité plus que correcte.
Après avoir envahi Flickr, il ne fait aucun doute que YouTube regorgera prochainement de vidéos enregistrées avec le terminal d’Apple.
Tout comme pour le mode photo, avant de débuter un enregistrement, l’iPhone vous propose de faire la mise au point. Pour ce faire, rien de plus simple, il suffit d’appuyer sur la partie de l’image qui vous intéresse.
Entre les améliorations propres à iPhone OS 3.0 et les améliorations techniques de l’iPhone 3GS, on arrive en général à faire de meilleures photos qu’auparavant. Voici quelques exemples :
La boussole
À première vue, c’est la fonctionnalité gadget par excellence. L’application Boussole vous permet de ne pas perdre le nord. Le logiciel inclus permet de faire la différence entre le nord géographique et le nord magnétique. Les coordonnées géographiques apparaissent en bas de l’écran. Bref, c’est très bien fait.
Évidemment, c’est avec Plan que la boussole prend tout son sens. Si vous appuyez deux fois sur le bouton de géolocalisation, Plan interroge la boussole afin de vous montrer dans quel sens vous allez.
Reste à voir comment les développeurs vont exploiter cette nouvelle fonctionnalité. Apparemment, le champ d’applications est assez vaste (lire : L'iPhone 3GS augmentera la réalité).
Les commandes vocales
Très honnêtement, avant de l’aborder, cette fonctionnalité me semblait gadget. Je n’ai jamais été convaincu par ce type de solutions. Et le premier essai dans la rue m’avait conforté dans ce sentiment. Au lieu de lancer iTunes, Contrôle Vocal avait décidé d’appeler une personne dans mon carnet d’adresses. Heureusement pour moi, le numéro du contact en question avait changé…
Pourtant, dans les faits, cette fonctionnalité s’avère fort pratique à condition de s'entraîner un peu, à parler de manière lente et distincte. Il est au final beaucoup plus rapide de dire à l’iPhone la personne que l’on veut appeler que d’accéder au lanceur, lancer la partie téléphone, choisir la bonne fiche et le bon numéro… Une simple phrase permet au final d’éviter quatre à cinq opérations.
Mais pour bien maitriser cette opération, une fois n’est pas coutume, un détour par la mode d’emploi n’est pas un luxe. Ne serait-ce que pour faire le tour du vocabulaire compris par l’iPhone.
Concrètement, le fonctionnement est très simple. Pour passer une commande vocale, il suffit d’appuyer deux secondes sur le bouton principal ou sur celui de la télécommande et d’attendre le bip. Ensuite, il vous faut formuler votre requête dans un langage clair. Par exemple «Appeler Vincent portable»…
Petite astuce qui peut être très utile, si le système interprète mal votre commande, il est toujours possible de l’annuler en disant «faux». D’autre part, si vous avez des contacts avec des noms compliqués ou longs, il est possible pour accélérer le processus de les nommer par leur surnom dans le carnet d’adresses.
Avec un peu d’entraînement, ce système devient vite performant. Et à vrai dire, il ne fait pas dans la demi-mesure : soit il comprend votre instruction, et s’exécute, soit il passe complètement à côté et vous propose d’appeler votre belle-mère alors que vous lui avez demandé d'écouter un album des Beatles… En parlant de musique justement, il n'est pas possible de demander à l'iPhone de jouer un morceau en particulier.
Les commandes pour contrôler l’iPod sont moins intéressantes, enfin certaines d’entre elles. Mieux vaut appuyer deux fois rapidement sur la télécommande pour passer au morceau suivant que de dire «morceau suivant». Par contre, cela peut être fort pratique lorsque vous souhaitez activer rapidement le mode «génie» ou «aléatoire».
Accessibilité
Contrairement à ses prédécesseurs, l’iPhone3GS dispose d’un menu accessibilité qui permet de le rendre plus accessible aux personnes handicapées. Plusieurs fonctionnalités sont mises à disposition des utilisateurs :
VoiceOver permet d’énoncer les éléments à l’écran. L’utilisateur dispose de gestes spécialement étudiés pour interagir avec l’appareil : pour sélectionner un élément, il suffit de le toucher, pour l’activer, de toucher deux fois rapidement l’écran…
La fonction Zoom permet d'agrandir l'écran dans toute application. Pour l’activer, il suffit de toucher rapidement deux fois l’écran avec trois doigts.
L’iPhone propose également un mode blanc sur noir permettant d’inverser les couleurs pour une meilleure lisibilité. Un mode audio mono permet pour sa part d’acheminer les canaux audio droit et gauche dans les deux écouteurs. Enfin, une option permet d’énoncer toutes les propositions faites par le correcteur d’orthographe.
Voilà qui devrait rendre l’iPhone plus accessible. Reste qu’on ne comprend pas pourquoi Apple ne propose pas certaines de ses fonctionnalités sur les anciens modèles. Même chose pour l’indicateur numérique du niveau de la batterie. Espérons que sur ces points Apple se fasse pardonner lors d’une prochaine mise à jour de son système.
Parmi les nouveautés de ce modèle, on notera la prise en charge également du kit Nike + iPod, qui se paramètre directement dans les réglages du système.
L’iPhone au quotidien
Le gros défaut de l’iPhone 3G, c’est son autonomie, notamment lorsqu’on l’utilise en mode push. Apple a eu beau optimiser le plus possible son système, cela est resté le point faible de son terminal.
Ne gâchons pas notre plaisir, l’iPhone 3GS est en progrès sur ce point. Lors de nos quelques jours de tests intensifs, nous n’avons jamais eu à le recharger. Il restait à chaque fois entre 10 et 30 % de la batterie, avec toutes les options activées : services de localisation, 3G, Wi-Fi, Push…
Malgré tous les efforts d’Apple, la 3G dévore toujours autant d’énergie. Avec les mêmes réglages, mais juste en EDGE, notre modèle de test a tenu tout le week-end ou presque (du samedi matin au dimanche soir…).
Les tests en question ne sont pas d’une précision «scientifique», mais pendant ces quelques jours où nous testions l’autonomie, nous avons fait un usage similaire de l’iPhone 3GS : Safari, Mail, Photos, iCal, iPod et quelques applications courantes comme Twettie, Facebook ou encore AIM.
Et cette différence n’est pas surprenante, Apple sur son site est la première à reconnaître ne pas avoir progressé au niveau de la 3G concernant l’autonomie, mais d’avoir fait des progrès non négligeables en EDGE et en Wi-Fi.
Sur ce point, Apple est donc en progrès, mais cela reste encore insuffisant. Pour avoir l’esprit vraiment tranquille, il faut faire des choix, soit se passer du push, soit rester en EDGE et passer en 3G quand cela est vraiment nécessaire.
Au niveau téléphonie, nous n’avons pas constaté de différence avec l’ancien modèle. Soyons francs, sur ce point, l’iPhone n’est pas le meilleur téléphone du marché et n’est pas prêt de le devenir.
Les écouteurs fournis sont très pratiques. La télécommande incluse permet de tout faire ou presque : lecture/mode pause (1 clic), morceau suivant (2 clics), morceau précédent (3 clics). Comme sur la télécommande du dernier Shuffle, il est également possible d’ajuster le son.
Le mot de la fin
Au final, ce nouvel iPhone comprend bon nombre d'améliorations qui rendent son usage encore plus agréable au quotidien, à l'image du revêtement oléophobique qui permet de lutter efficacement contre les tâches de doigts.
À l'heure des bilans, cet iPhone 3GS est un excellent cru. On ne lui reprochera finalement que deux choses : sa batterie qui même si elle est en progrès reste son point faible, et l'absence de politique commerciale agressive pour encourager les possesseurs d'iPhone à migrer vers ce modèle, du moins en France…
Sur le plan hardware, Apple donne l'impression d'être arrivé à une certaine maturité. L'appareil se couple merveilleusement bien avec iPhone OS 3.0, brille par sa réactivité et fait preuve d'une précision diabolique au niveau de la géolocalisation. Bref, avec l'iPhone 3GS, vous avez un concentré de technologie entre les mains capables de vous rendre à tout moment de grands services.