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Test du nouvel iPad (Wi-Fi, 32 Go)

Anthony Nelzin-Santos

lundi 19 mars 2012 à 16:00 • 28

Matériel

Il ne s'appelle pas « iPad 3 », mais simplement « iPad » : avec cette troisième génération, Apple entend redéfinir la catégorie qu'elle a créée avec l'iPad original. « Nous avons apporté des améliorations aux aspects les plus fondamentaux de l'iPad tout en gardant tout ce que les gens ont aimé des premiers iPad », explique la firme de Cupertino. Puisque l'iPad est un grand écran flanqué d'une grosse batterie, ce sont les points qui ont été drastiquement améliorés, tout en conservant les forces (et les faiblesses) d'iOS. Est-ce suffisant pour redéfinir le concept de l'iPad ? La réponse dans notre test.
Sommaire
  1. Design : le jeu des sept erreurs
  2. Retina Display : une feuille de papier illuminée
  3. Un sac à dos de batteries
  4. A5X : un A5 avec une grosse puce graphique
  5. Un capteur d'iPhone 4 avec les améliorations de l'iPhone 4S
  6. 16, 32, 64… mais pas 128 Go ?
  7. Mode dictée : un demi-Siri à bord
  8. Conclusion
Design : le jeu des sept erreurs Force est de constater que les changements cosmétiques sont mineurs, pour ne pas dire inexistants. C'est peut-être parce qu'ils sont inutiles : le format 4:3 de l'écran est idéal pour la consultation de médias, sa bordure est suffisamment épaisse pour y poser les doigts, mais suffisamment fine pour se faire oublier, les boutons sont placés presque naturellement là où il faut. Ainsi, les défauts presque caractéristiques de l'iPad subsistent : la prise casque devrait être placée en bas de l'appareil dans son orientation canonique, à la place du haut-parleur qui n'a rien à faire dans le creux de la main où il se trouve parfois étouffé. Au moins, ce haut-parleur mono est-il désormais plus clair et mieux défini, même s'il reste de piètre qualité. Aujourd'hui comme hier, la façade de l'iPad est donc un rectangle de 24,12 x 18,57 cm aux coins arrondis, composée d'un écran entouré d'une bordure noire ou blanche, surmontée par une webcam et soulignée par un bouton d'accueil. Comme c'est parfois le cas avec les produits Apple, l'iPad ne s'est pas affiné d'une génération à l'autre : au contraire, il a épaissi de 0,6 mm. Cette augmentation n'est pas régulière, les bords étant plus biseautés que sur l'iPad 2. Cette nouvelle forme est plus facile à tenir en main, l'augmentation de l'épaisseur étant à la fois négligeable (on ne la perçoit pas au premier abord) et indispensable (elle participe à un confort qui n'était pas toujours présent avec l'iPad 2). Mais ici, la forme suggère la fonction. Apple a en effet doté le nouvel iPad d'une batterie 42 Wh / 11666 mAh d'une capacité et d'un volume 70 % supérieur à la batterie 25 Wh / 6944 mAh de l'iPad 2. Plus que jamais donc, l'iPad est un grand écran à grosse batterie, avec une conséquence importante : le poids augmente de 51 grammes à 652 grammes. La différence est sensible, et l'iPad reste une tablette lourde et difficile à tenir à une main, et même à deux, pour des périodes prolongées. Profil plus agréable, mais poids plus lourd, l'évolution est allée dans les deux sens et la prise en mains de l'iPad n'est toujours pas aussi naturelle qu'elle devrait l'être. Smart Cover repliée, genoux contorsionnés, table à portée, etc., les solutions pour pallier ce problème vont subsister. Écran d'un côté, dos en aluminium de l'autre, batterie entre les deux, et des couches de colle pour tenir tout ça : le démontage effectué par iFixit montre que l'iPad est un produit fermé et jetable. Apple vante sa construction « verre et aluminium » recyclable, mais ces deux matériaux sont assemblés de telle sorte que leur valorisation est fortement compliquée. On comprend les impératifs industriels qui dictent les choix d'Apple, mais le double langage que tient la firme de Cupertino sur ce sujet est toujours aussi intolérable. D'autant que l'iPad original était relativement facile à ouvrir, désassembler, et donc recycler. C'est le versant négatif de ce petit bijou qu'est l'iPad de troisième génération : la conception souffre du design. Retina Display : une feuille de papier illuminée Il est néanmoins bien difficile de bouder son plaisir : au premier démarrage, le seul mot qui vient est « waou ! ». L'effet de l'écran Retina est aujourd'hui moins impressionnant qu'il ne l'était il y a deux ans lorsqu'on le découvrit sur l'iPhone, mais il n'en demeure pas moins toujours aussi étonnant, surtout sur un écran 9,7" : l'écran de l'iPad est comme une feuille de papier électronique rétroéclairée. Cette sensation est procurée par la définition de 264 pixels par pouce : à bout de bras, les 3,1 millions de pixels de cet écran sont invisibles. Mais ce n'est toujours pas une feuille aussi confortable que celle de "papier" eInk des liseuses : l'écran Retina est rétroéclairé par 72 diodes LED. L'écran du nouvel iPad offre de belles couleurs, 44 % plus saturées que celle de l'iPad 2 sans pour autant être aussi caricaturales que celles de la plupart des écrans OLED. Elles sont sans aucun doute flatteuses et adaptées au profil grand public de l'iPad, même si l'on regrettera que les noirs ne soient pas très profonds. Les angles de vision, 178° dans toutes les directions, sont tout simplement excellents. Dans des conditions optimales donc, cet écran est tout simplement le meilleur écran qu'il nous ait été donné de regarder. Le problème est d'obtenir ces conditions optimales. Pour le moment en effet, l'écran Retina de l'iPad sert moins à admirer les rares applications optimisées qu'à se plaindre des défauts des apps actuelles, et la plupart des sites Web. Côté applications, le problème se résoudra assez facilement, comme du temps de l'iPhone 4, par une mise à jour effectuée par le développeur. Apple a aussi le bon goût de désormais afficher la version Retina des éventuelles applications iPhone que vous utiliserez sur votre iPad. On déplorera néanmoins que l'App Store ne soit toujours pas plus intelligent et soit incapable de fournir aux différents appareils iOS une version optimisée de l'application qu'ils demandent : un iPhone 3GS sous iOS 5.1 téléchargeant une application universelle va télécharger des ressources iPhone Retina qui ne lui sont pas très utiles, mais également les plus inutiles et plus lourdes encore ressources pour l'iPad Retina…
iGeneration pour iPad en version Retina.
Si le problème des applications va se résorber, celui du web risque d'être une autre paire de manches : vous remarquerez assez vite, en naviguant, que les ressources graphiques des sites que vous visitez sont peu définies, voire floues. C'est la qualité de l'écran Retina qui fait d'autant plus ressortir leur compression. Les vidéos YouTube, même en HD 720p, souffrent du même problème : sur l'iPad de troisième génération, elles apparaissent moins définies. De nombreux sites ayant leur propre application, le problème peut être ignoré, d'autant qu'il est plus difficilement remarquable à bout de bras que de près. Mais il est néanmoins réel, et ne sera pas résolu en deux temps trois mouvements. C'est dommage, car cet écran Retina est tout simplement splendide et mérite des contenus à sa hauteur. Un sac à dos de batteries Splendide, mais glouton : avec 3,1 millions de pixels et 72 diodes de rétroéclairage, l'écran Retina est le principal poids sur la batterie, sans même parler de la puce 4G aux États-Unis. C'est la principale explication derrière le choix d'Apple d'épaissir l'iPad pour y caser une batterie 42 Wh / 11666 mAh mesurant 125 x 65 x 4 mm soit 32,5 cm3. En comparaison, la batterie de l'iPad 2 fait figure de maigrelette avec sa capacité de 25 Wh / 6944 mAh pour 108 x 63 x 2,7 mm soit 18,37cm3. Et force est de constater que ces quelques dixièmes de millimètres sont utiles : non content d'améliorer la prise en mains, ils augmentent sensiblement l'autonomie du nouvel iPad. Batterie
La batterie de l'iPad de troisième génération. Image (cc) iFixit.
Dans notre test de lecture en boucle de vidéos avec le son et la luminosité réglés à 50 %, le Wi-Fi actif avec la relève des mails toutes les 15 minutes, l'iPad de troisième génération a tenu 13h15, un record. En usage courant, il a fallu forcer (lecture et rédaction de longs textes, lecture d'un film HD et de plusieurs vidéos YouTube, plusieurs séances de jeu) pour mettre en danger la batterie en moins d'un week-end. Apple livrant avec le nouvel iPad le même adaptateur secteur 10W qu'avec les précédents modèles, la durée de recharge augmente mécaniquement. Alors qu'il fallait environ 4h00 pour recharger un iPad sur le secteur, il faut désormais 7h30. Et encore, ce chiffre ne peut être atteint que si vous n'utilisez pas l'iPad pendant ce temps — on a vu, au cours d'un jeu, la batterie continuer à se vider alors que l'iPad était branché. Imaginez maintenant recharger l'iPad avec un ordinateur, voire, encore pire, avec un ordinateur incapable de fournir 10W constamment… vous n'y passerez pas seulement la nuit, mais aussi la journée qui suivra. C'est justement le cas que l'on a rencontré en rechargeant l'iPad - complètement vide - avec le bloc secteur d'un iPhone 4S : il lui a fallu pas moins de 13h. Tout le long, la tablette est restée inutilisée, mais en veille avec la relève automatique de courriers réglée sur 15 minutes. La chose peut paraître anecdotique, mais se révèlera problématique au quotidien : votre iPad est presque déchargé et vous n'avez qu'une heure devant vous ? Du temps de l'iPad 2, l'adaptateur secteur permettait de partir avec environ 25 à 30 % de capacité, de quoi tenir quelques heures. Aujourd'hui, il permettra de partir avec 10 % tout au plus, un peu plus d'une heure. Les baroudeurs apprendront à paradoxalement détester la batterie du nouvel iPad, qui les forcera à s'encombrer de câbles, blocs secteur et allume-cigare, prises internationales et on en passe. A5X : un A5 avec une grosse puce graphique Beaucoup attendaient un A6 dans l'iPad « 3 », Apple l'a finalement doté d'un A5X — une puce de transition certes, mais qui ne démérite pas pour autant. Produit par Samsung et gravé en 45 nm, l'Apple A5X est un SoC 30 % plus grand que l'A5, et pour cause : s'il embarque le même processeur double-cœur 1 GHz, il possède deux fois plus de cœurs graphiques et deux fois plus de mémoire RAM que son prédécesseur. Le nouvel iPad utilise ainsi la même puce graphique que la PS Vita, l'Imagination PowerVR SGX543MP4 à quatre cœurs, et 1 Go de RAM. A5X Qui dit même processeur dit même performances brutes. Le test JavaScript SunSpider, le test HTML5 PeeceKeeper et l'outil de bench Geekbench, trois tests capables d'évaluer convenablement le processeur, permettent de parvenir à la conclusion somme toute très logique d'un surplace dans ce domaine. Benchs
SunSpider : les barres les plus courtes indiquent les meilleures performances. PeeceKeeper et GeekBench : les barres les plus longues indiquent les meilleures performances.
En matière de performances graphiques, les choses sont tout autres. Le test Pro Off Screen de GLBenchmark 2.1 permet de calculer la fluidité du rendu d'une scène 1280x720 pixels, et donc de directement comparer les éléments graphiques de différents appareils. Le verdict est sans appel : le nouvel iPad affiche presque deux fois plus d'images par seconde que l'iPad 2, et est quinze fois plus performant que l'iPad original ! Benches' class= Le test Egypt Off Screen, assez comparable, permet quant à lui de comparer iPad et appareil Tegra 3, comme le suggère d'ailleurs Apple. L'Asus Eee Pad Transformer Prime, doté de ce SoC Nvidia et de ses douze cœurs graphiques, y affiche 60 à 65 images par seconde. L'iPad « 3 », doté de quatre cœurs graphiques, affiche… 140 images par seconde. Les dires d'Apple sont confirmés : l'A5X est très au-dessus du Tegra 3 — il faut dire que l'A5 lui-même était 25 % plus performant. Ces mesures ne veulent cependant rien dire si on ne comprend pas comment elles se traduisent dans la réalité. L'absence d'améliorations du processeur veut dire que des applications comme GarageBand ou iMovie ne sont pas beaucoup plus rapides, notamment lors de l'exportation des projets. L'amélioration drastique des performances graphiques a néanmoins un impact direct sur les tâches quotidiennes, et pas seulement dans les jeux : le zoom, les défilements, les rendus des pages, sont plus rapides, plus fluides, plus précis. Tout semble plus réactif : le choix d'Apple semble être le bon pour la plupart des usages. Le doublement de la dotation en mémoire vive participe de ce confort d'utilisation accru : le système est moins prompt à quitter les applications en arrière-plan, qui reprennent donc plus vite fonction, et semblent moins étranglées. Sur le papier, l'A5X n'impressionnera donc pas certains geeks adeptes des benchs en tout genre, mais qu'importe : en pratique, il fluidifie grandement l'ensemble des opérations, et c'est ce qui compte le plus. On a connu des « puces de transition » moins impressionnantes. A5X
L'A5X n'est pas équipé d'un dissipateur thermique pour rien (le capot sérigraphié en haut) : il chauffe. Image (cc) iFixit.
Ces performances ont néanmoins un coût : l'A5X a tendance à chauffer lorsqu'il est fortement sollicité. Lors d'un usage normal, le SoC du nouvel iPad s'est fait discret, y compris lors de la lecture de vidéos 720p et 1080p. Lors d'une utilisation plus intensive cependant, il se manifeste rapidement : après quelques minutes de jeu, on remarque que le dos est tiède à l'emplacement de la puce. Tiède, et jamais chaud — même en le poussant dans ses derniers retranchements, l'A5X ne gêne jamais véritablement. Pour finir cette revue des composants, on notera que les connexions réseau de l'iPad de troisième génération sont fournies par une puce Broadcom BCM4330 qui lui apporte la compatibilité Bluetooth 4.0, en plus du Wi-Fi 802.11 a/b/g/n. Un capteur d'iPhone 4 avec les améliorations de l'iPhone 4S L'écran, la batterie et la puce graphique ne sont pas les seuls éléments qui ont été revus dans le nouvel iPad : le capteur photo aussi. Certains considèrent cette fonction comme accessoire sur une tablette : c'est oublier que le meilleur appareil photo est celui que l'on a sur soi, et que parfois, c'est celui de l'iPad. La prise de clichés peut aussi servir pour l'insertion dans des notes ou à des fins de référence. Toute amélioration est donc bienvenue, d'autant que celui de l'iPad 2 n'est pas particulièrement resté dans les mémoires. Apple désigne désormais le capteur arrière de ses appareils sous le nom d'iSight, l'ancien nom des webcams des Mac. Celui du nouvel iPad est pourtant loin de faire de la figuration : il s'agit du même capteur Omnivision OV5650 CMOS rétroéclairé de 5 MP que celui que l'on pouvait trouver dans l'iPhone 4. Il dispose néanmoins de la même optique cinq éléments f/2.4 que l'iPhone 4S, et des mêmes avancées en matière de traitement. Le résultat est à la hauteur : l'iPhone 4S est incomparablement supérieur, mais l'iPad « 3 » fait jeu égal avec l'iPhone 4, en clouant sur place l'iPad 2.
iPad 2 : 960x720. Une bouillie de pixels que l'on ne regrettera pas (cliquez pour agrandir)

iPhone 4 : 2592x1936. Sur cette scène assez contrastée, l'iPhone a quelques problèmes d'exposition et crame complètement les hautes lumières (cliquez pour agrandir).

iPhone 4S : 3254x2448. Tout n'est pas parfait dans cette photo prise avec un iPhone 4S, mais il s'en sort mieux qu'aucun autre appareil Apple, et peut rivaliser avec certains compacts (cliquez pour agrandir).

iPad « 3 » : 2592x1936. La qualité des photos issues du nouvel iPad est similaire à celles issues de l'iPhone 4.

On remarquera néanmoins que le déclenchement est plus long que sur iPad 2 ou iPhone 4S, la faute à la qualité (5 MP) et au poids des clichés (2,5 à 3 Mo) accrus. Apple aurait pu faire en sorte d'au moins maintenir un temps de déclenchement similaire. On ne mentionnera le capteur avant dit « FaceTime » que pour s'en moquer : d'une résolution risible de 640x480 pixels, il est à peine suffisant pour passer des appels vidéo dans de bonnes conditions. Il est grand temps qu'Apple passe au moins à un capteur 720p avec un FaceTime adapté. En vidéo, l'iPad de troisième génération ne se débrouille pas du tout mal, une très bonne surprise. La qualité est bien meilleure que celle de l'iPad 2, qui filmait en HD 720p, et comparable à celle de l'iPhone 4S, qui filme lui aussi en HD 1080p. On remarquera le format atypique, 1885 x 1060 au lieu du standard 1920 x 1080. Comble de la chose : il est aujourd'hui plus facile de lire les vidéos prises avec un iPad « 3 » sur cet iPad que sur… un MacBook Air ! Les fichiers sont en effet assez lourds (comptez 100 Mo la minute, sans possibilité de dégrader la qualité si besoin) et assez exigeants (plus de 20 Mbits/s à 30 i/s).
Une vidéo en partie tournée avec le nouvel iPad en HD 1080p (mais aussi avec l'iPhone 4S).
16, 32, 64… mais pas 128 Go ? De quoi d'autant plus regretter que le nouvel iPad ne soit proposé qu'en versions 16, 32 et 64 Go, et pas dans une version 128 Go. La moindre application passée au traitement du Retina dépasse les 20 Mo et celles de la suite iLife atteignent les 800 Mo, le moindre film HD 1080p pèse près de 5 Go, et les photos et vidéos pèsent deux fois plus lourd qu'avant. Prenez une centaine de photos et enregistrez dix minutes en HD 1080p, et c'est près d'1,5 Go qui s'est envolé. Le modèle de 16 Go est aujourd'hui peu adapté, et si l'on peut comprendre les impératifs qui poussent au choix de cette option « économique », on ne saurait le recommander. Notre modèle de test, équipé de 32 Go de stockage, s'est bien vite rempli au bout de quelques tests… On suppose qu'il faudra attendre la prochaine version pour passer à 128 Go. Mode dictée : un demi-Siri à bord Dernière nouveauté, le mode dictée, qui a fait ses premiers pas sur iPhone 4S. Apple n'a pas cru bon de doter le nouvel iPad de Siri, et on peut comprendre pourquoi. L'iPad n'est d'abord pas un appareil ultra-mobile sur lequel l'espace est compté : il est souvent plus rapide de naviguer et taper sur iPad que de poser une question à Siri sur iPhone — son utilité est donc plus limitée. L'iPad est ensuite dépourvu des fonctions les plus emblématiques de Siri : on n'y trouve pas de réveil, de widget météo ou de fonction de suivi de la bourse. Sur iPad, le mode dictée pose d'ailleurs quelques problèmes : le micro, plus loin de la bouche, peine parfois à capter précisément les phonèmes prononcés, surtout si vous n'articulez pas particulièrement correctement. Selon que vous teniez l'iPad en mode portrait ou en mode paysage, les résultats seront donc différents, et globalement légèrement moins bon que sur l'iPhone 4S. Reste que la transcription est extrêmement rapide, et que le clavier de l'iPad permet d'apporter des corrections plus facilement que sur l'iPhone. Cette fonction est donc loin d'être accessoire, mais on aurait pu souhaiter qu'elle marche un peu mieux, d'autant qu'elle est entièrement dépendante du réseau. Lorsque l'iPad n'est pas connecté à Internet, le bouton de dictée disparaît du clavier. Conclusion Porsche a sa 911, Leica sa série M. Apple procède la même manière, par petites touches, pour faire évoluer ses produits itération après itération, redéfinissant subtilement leur concept en chemin. Hors des contraintes du temps et de la concurrence, qui ne semblent pas avoir de prise sur l'iPad, Apple a ajusté les lignes du concept comme on dégrossit une sculpture pour approcher de l'œuvre — du chef-d'œuvre. Non, l'iPad de troisième génération n'est pas une révolution. Mais on connaît bien des fabricants qui seraient parfaitement heureux de simplement pouvoir l'appeler une évolution.

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