L'histoire
Il est très compliqué d'expliquer l'histoire de Worms. Le jeu n'a pas vraiment d'épopée extraordinaire à conter, ni même un filet de scénario à revendre. Vu le concept, il est très difficile d'y faire naître une belle histoire remplie de rebondissements.
Pour faire bref, vous devez exterminer l'équipe ou les équipes adverses aux commandes d'un groupe de vers. Pour se faire, une panoplie d'armes impressionnantes et des plus destructrices est à disposition. De ce côté-ci, pas de grandes nouveautés, voir même aucunes. Depuis la première version sortie en 1995, Worms n'a jamais vraiment évolué. Un essai loupé par la 3D et un retour immédiat sur la 2D a permis au jeu de rester culte sur la quasi-totalité des consoles sans gros effort pour les équipes de développement. Il est important de savoir que cette version pour iPhone OS est largement inspirée de ce qui se trouve actuellement sur la Nintento DS.
La technique de jeu
Avant de parler de la technique de jeu proprement dite, il est important de noter que la toute première version de Worms n'était pratiquement pas jouable à cause de trop nombreux bugs et une gestion des caméras catastrophiques. Depuis, une mise à jour est sortie et corrige en partie ces petits défauts, mais ne rend pas le jeu parfait pour autant.
Comme beaucoup de logiciels pour iPhone OS, Worms utilise uniquement des contrôles tactiles et n'intègre pas de gestion des capteurs de mouvements. Un peu frustrant, car le jeu aurait pu prendre une tournure différente, voir même plus fun avec ceux-ci.
Pour le moment, il faut donc se contenter de toucher des icônes qui apparaissent sur l'écran selon l'action désirée. Rien de bien compliqué, certes, mais très vite limité tout de même. Le premier problème de cette technique se trouve dans la difficulté à voir ce que l'on fait. Avec les doigts en permanence sur l'écran et des vers minuscules, il n'est pas facile de régler et d'utiliser certains types d'arme avec précision. Il faut très souvent rectifier une ou deux fois ses trajectoires avant d'en être satisfait, le problème étant que pendant ce temps, le chronomètre tourne.
Car ne l'oublions pas, Worms dispose d'un type de jeu dit "tour à tour", un peu comme un RPG. C'est-à-dire qu'on exécute une action et qu'ensuite il est nécessaire d'attendre que l'adversaire exécute la sienne sans pouvoir riposter ou se défendre.
Le point fort de Worms, depuis ses balbutiements, se trouve dans la grande variété des armes à dispositions et le côté complètement déjanté du jeu. Le fait de partir en guerre avec des vers de terre et d'exterminer ses adversaires à coup de moutons explosifs a toujours réussi à faire de Worms une idée incroyablement prenante. Le mode de jeu principal est à rechercher dans les défis, ceux-ci sont progressifs. Les premiers seront tout particulièrement faciles, mais approchant la 50e, il devient presque impossible de terminer les niveaux. Il faudra alors de nombreux essais et une grande recherche stratégique pour arriver à bout de tous les commandos ennemis.
Worms devient très vite une drogue malgré ces nombreux petits défauts encore. Il est très difficile de ne pas continuer à jouer tant que la mission n'est pas réussie, ce qui peut durer des heures certaines fois. C'est pourquoi il n'est pas possible de parler de durée de vie dans Worms, car le jeu n'est réellement terminé qu'au moment ou vous vous en lassez. Il n'y a probablement pas meilleur passe-temps que ce type de jeu quand pour vaincre l'ennui.
Dans la catégorie des bugs, la version que nous avons testée, la 1.0.1, en possède une grande panoplie. Les plus courants sont les vers ennemis coincés face à la limite de leur intelligence ou les problèmes liés à l'audio, qui perd complètement les pédales en jouant des sons qui n'ont rien à voir avec l'action en cours. C'est-à-dire qu'au lieu d'avoir un bruit de saut, vous aurez par exemple un bruit d'explosion.
Il est certain que ces petits défauts seront corrigés dans une prochaine mise à jour, mais pour l'instant, même en essayant d'ignorer ces problèmes, ceux-ci se révèlent très désagréables.
Le mode multijoueur n'est rien d'autre qu'un gag, car il ne permet pas de relier deux iPhone entre eux via WiFi ou Bluetooth. Les joueurs seront invités à utiliser le même iPhone en se le transmettant entre les différents tours. Autant dire que la fonction est loin d'être au point, mais l'édition Nintendo DS, qui offrait un vrai mode sans-fil était loin d'être utilisable. C'est pourquoi celui-ci n'a peut-être pas été développé sur l'iPhone OS. Là encore, il est probable qu'une mise à jour majeure amène une vraie fonction multijoueur.
Les graphismes
De très beaux graphismes viennent agrémenter le jeu tout le long des tours. Avec ce côté légèrement rétro, mais extrêmement efficace, Worms ne souffre plus de problème de ralentissement depuis la mise à jour en 1.0.1. Visuellement, le jeu est identique à la version Nintendo DS, mais avec des graphismes beaucoup plus fins. Le potentiel de l'iPhone étant bien plus élevé que la DS, il n'y avait pas de raison de trop compresser les textures. À part les fonds d'écran, il n'y a pas vraiment de compression d'images visibles. Mais ceux-ci sont cachés par les terrains qui viendront en premier plan, donc ce n'est pas vraiment gênant.
Les vers, leurs armes ainsi que les explosions sont tout particulièrement réussis. Les effets sont des plus jolis, mais très légers, car le jeu garde son côté simple et sobre des débuts. Graphiquement, Worms est très bien réussi, il ne fallait ni plus, ni moins.
L'ambiance sonore
L'un des plus gros délires du jeu se trouve dans les voix et les exclamations de tous les vers. Autant en français que dans les nombreuses autres langues, les vers placent des phrases et des cris tout particulièrement drôles. Évidemment, ceux-ci seront vite relégués en bruit de fond, mais ils représentent un bon point de départ à tout l'humour résidant dans le jeu.
La musique de fond peut être celle de votre librairie se trouvant dans votre iPhone. Par défaut, il s'agit plus tôt d'une bande-son relative au lieu de l'action pas très attrayante. Mais celle-ci vous placera dans l'ambiance et ne vous déconcentrera pas au moins.
La conclusion
Il est très difficile de juger Worms dans sa version actuelle, car le jeu en lui-même, l'idée ainsi que le délire complet méritent à mon avis une très bonne note. Mais les nombreux bugs restants, l'absence d'une vraie version multi ainsi que le démarrage raté de la première version plombent légèrement sa moyenne. Ce qui est certain, c'est que d'une fois les défauts acceptés et les commandes entièrement maitrisées, Worms devient une vraie drogue.
