La saga des Trials, depuis ses premiers vrombissements sur PC et Mac dans les années 2000, a donné naissance à de multiples avatars — notamment sous forme de jeux Flash gratuits. Trials Frontier [2.0.0 – Français – Gratuit (achats in-app) – iPhone/iPad – 94,3 Mo – Ubisoft] est le portage iOS d’une franchise connue et reconnue, dont le principe est simple : arriver au bout de la course malgré le relief accidenté du terrain, qui malmène méchamment votre moto… mais vous permet d’effectuer des figures qui vous apporteront un meilleur score. Simple, donc, mais addictif, la « faute » à des contrôles volontairement difficiles à manipuler.
Après une rapide prise en main, vous vous retrouvez dans un village digne d’un western spaghetti, mais un western se déroulant dans un futur où l’humanité a frôlé l’extinction et vit dans des ruines. Le jeu en lui-même est plutôt sympathique : les graphismes à l’esthétique un peu cartoon apportent une certaine fraîcheur, un côté décalé souligné par la bande-son aux accents de far-west post-apocalyptique. L’esthétique des personnages que l’on rencontre peut rappeler celle de Bastion, et leurs personnalités attachantes renouvellent l’intérêt de l’histoire sans trop de difficulté.
Chacun de ses personnages aura une ou plusieurs courses à vous proposer, assorties parfois de défis supplémentaires (cascades, etc.). Il faut absolument remporter les courses pour obtenir les récompenses promises : on ne peut courir que si l’on a de l’essence, et on ne peut gagner qu’en améliorant son véhicule avec de l’expérience… ou de l’argent.
Les détracteurs du freemium y trouveront forcément à redire, d’autant que forcément, l’essence s’épuise toute seule au bout d’un certain nombre de courses. Avant de courir à nouveau, le joueur devra attendre (longtemps) que son réservoir soit rempli, ou bien payer de la monnaie réelle pour débloquer la monnaie virtuelle que sont les gemmes et s’offrir un plein.
À mesure que la difficulté augmente, le besoin d’ajouter des améliorations sur le véhicule augmente aussi, tout comme le temps que l’on doit passer à jouer pour gagner de l’expérience… et à attendre l’approvisionnement en essence. C’est évidemment un « pousse au crime », un moyen de favoriser les achats in-app. Rien qu’on n’ait déjà vu dans le freemium, mais on comprendra la frustration de voir un jeu en Flash entièrement gratuit devenir une pompe à fric une fois porté sur les appareils iOS.
L’addictivité de Trials Frontier est quelque peu artificielle, donc. Pour autant, tout n’est pas à jeter, loin de là. Il est moins difficile à manipuler que ses prédécesseurs, ce qui n’est pas une mauvaise idée pour ceux qui jouent sur leur iPhone. On peut aussi finir le jeu sans rien acheter, même si c’est plus long et plus pénible. Reste que l’on s’amuse tout de même beaucoup à faire valdinguer son deux-roues dans tous les sens, sans être certain de ce à quoi ressemblera l’atterrissage.
Même s’il n’est pas vraiment gratuit donc, il serait dommage de passer à côté Trials Frontier, qui est un bon moment de casual gaming.