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Test du pédalier guitare avec iPad DigiTech iPB-10

Chautrand

mercredi 07 décembre 2011 à 15:03 • 3

Accessoire

L’iPB-10 inaugure un nouveau concept, le mariage entre un pédalier multi effets pour guitaristes / bassistes et l’iPad. La tablette dédie son interface tactile à l’agencement et la programmation des sons, l’utilisateur utilisant alors switchs et pédales d’expression pour les sélectionner et jouer. Un bien bel appareil que nous avons testé du bout des doigts, des pieds… et des oreilles ! DigiTech iPB-10 Impressionnant, c’est juste ce que l’on peut dire à la vue du carton ! Une impression confirmée dès lors que l’on prend en main l’objet. Le métal est présent partout, du boîtier à la pédale d’expression, aux switchs d’appels de programmes, mis en valeur par des plats de fraiseuses. Bref, ce pédalier est lourd et robuste, on ressent d’emblée les origines guitaristiques du fabricant, il est bien destiné à être malmené par les coups de santiags de ses futurs utilisateurs… Seule bizarrerie, le trou béant surmontant la zone de commandes. Allez, pas de suspens supplémentaire, c’est la zone d’accueil de l’iPad, le centre névralgique de l’édition des sonorités procurées par le pédalier Digitech, ce qui constitue une première dans le domaine musical. Essayons d’abord d’aller un peu plus loin que les 5 étapes de mise en œuvre que propose le Quick Start Guide, la seule et unique documentation accompagnant l’iPB-10. Tour du propriétaire Le pédalier est agencé sur un plan incliné donnant accès à 2 étages de 5 commutateurs au pied de type On/Off, à déclenchement ferme. Comprenez par là, il faut ressentir le clic pour que la commutation soit bien effective. Chacun dispose d’une led située dans le coin supérieur gauche de la zone usinée. La première rangée est définie par des lettres de A à E, la seconde par des chiffres de 1 à 5, nous y reviendrons une fois l’iPad docké. Un afficheur 2 digits confirme la banque de sons couramment sélectionnée, 2 switchs servant à naviguer parmi les 20 possibles. À l’extrême droite se trouve la pédale d’expression, dont le rôle est paramétrable selon le preset engagé. C’est la face arrière qui se charge de jouer le rôle d’interface avec le monde extérieur audio, et informatique, au besoin. pedalier Il convient de brancher la guitare via le jack 6.35 sur l’entrée et de choisir la ou les sorties désirées selon le matériel situé en aval. En effet, s’il s’agit d’acheminer le son vers une console, une table de mixage, une paire de XLR est disponible. Celle-ci applique systématiquement une simulation HP sur le signal, histoire de couper la partie du spectre indésirable dans ces conditions (en général, les hautes fréquences afin d’éviter le son « scie électrique » sur les saturations). Cette paire est doublée d’une seconde, sur jack 6.35 cette fois. Un commutateur autorise l’envoi vers l’entrée d’un ampli guitare lorsque câblée sur la sortie gauche. Le niveau de sortie général est ajustable depuis un potentiomètre. Stomp Loop offre la possibilité d’insérer un jeu de pédales ou d’effets externes, les vieilles analogiques dont on ne se passerait pour rien au monde, dans la chaîne du rig constitué à partir de l’iPad. Un switch, côté guitariste, permet d’activer / désactiver cette boucle. De même, une seconde boucle peut être constituée si le musicien souhaite utiliser un préampli / ampli en lieu et place des simulations proposées par le iPB-10. Une fois encore, c’est via un switch dédié que le musicien décidera ou non de son utilisation. Une sortie casque seconde les sorties, au besoin, lors de la création de presets ou d’un enregistrement, par exemple. C’est le rôle du port USB proposé sur cette face arrière. L’iPB-10 sait fonctionner en mode carte son 2 entrées / 2 sorties, 24 bit / 44.1 kHz pour un séquenceur généraliste comme Cubase, Logic ou GarageBand. Un plus non négligeable pour le musicien travaillant à la fois en home studio et sur scène. Aucun pilote n’est nécessaire, la compatibilité Core Audio fonctionnant à plein. coreaudio Enfin, ce descriptif ne saurait être complet sans parler de l’arche sécurisant l’iPad, une fois docké. Deux boutons poussoir permettent de la libérer puis de la faire basculer de l’arrière vers l’avant. Premier point, il faut avoir les deux mains libres pour réaliser cette opération, ce qui implique que l’on ne peut tenir l’iPad pendant cette manœuvre. pedalier Il convient ensuite de dégager le câble de connexion au dock puis de l’enficher dans celui de l’iPad, en tenant compte du détrompeur sérigraphié. Une fois en place dans le logement, il suffit de rabattre délicatement l’arche pour enserrer la tablette, dont seule la surface utile d’affichage est dégagée. Autant dire que l’iPad ne peut plus bouger, complètement protégé dans cette carcasse d’acier. Reste que rien n’empêche un objet contondant de tomber sur la vitre tactile… Un défaut contournable puisqu’il est possible de se passer de l’iPad sur scène. À voir ! Reprenons le Quick Start Guide à l’étape 1, téléchargeons sur l’App Store, iPB-Nexus, l’app gratuite de gestion de l’électronique embarquée dans l’iPB-10 [1.03.30 - 80 Mo]. Ne reste qu’à raccorder au secteur notre pédalier via l’alim fournie, le mettre en marche (la charge de l’iPad est alors assurée) puis lancer Nexus. L’expérience peut commencer ! Nexus à pied d’oeuvre Premier constat, Nexus est très fluide, le graphisme utilisé très bien réalisé, n’importe quel guitariste saura y retrouver ses petits en quelques instants. L’iPad se comporte donc comme un super afficheur permettant le défilement, la programmation et l’organisation des présélections de sons. Une fois Nexus lancé, c’est par défaut le mode Pedalboard qui s’affiche, la sélection de l’un des 5 sons de la banque courante. Un appui du pied sur l’un des 5 switchs numérotés permet le basculement vers le nouveau son, l’iPad reflétant alors le rig le composant et son nom. pedalier Chaque rig peut accueillir jusqu’à 10 pédales différentes, placées dans n’importe quel ordre, plus un ampli et une cabine HP. L’organisation est simple, le guitariste dispose de 20 banques de 5 sons pour un total de 100 à agencer à l’aide de 87 pédales d’effets, 54 amplis et 26 cabines HP. DigiTech iPB-10 Le changement de banque s’effectue en jetant un œil sur l’afficheur et en montant / descendant via les switchs dédiés. Une fois la banque atteinte, il suffit d’appuyer sur le bouton correspondant au son recherché. Gros plus, le musicien peut, au sein d’un rig, activer / désactiver jusqu’à 5 effets via les switchs A à E. Ainsi, rien de plus simple que de créer un son clair avec une overdrive désactivée. Au moment du chorus, il suffit d’enclencher l’overdrive tout en restant sur le même preset. L’affectation des 5 pédales sur les boutons A à E passe par le mode Edit de Nexus. L’interface tactile de l’iPad joue alors à plein, un simple glissé de l’effet vers la touche virtuelle et l’assignation est réalisé. DigiTech iPB-10 Au passage, vous noterez la possibilité de modifier la position de l’insertion de la boucle d’effets externes (lorsqu’on en utilise) et de la sortie vers le modèle d’ampli retenu (les effets qui sont avant et ceux qui sont après). L’action sur le son est intéressante et le modifie finement. Il se peut aussi qu’un son programmé à la maison ne donne pas tout à fait satisfaction une fois sur scène. Il est très simple de revenir sur le réglage d’un ou plusieurs effets d’un double tap sur celui-ci. Il apparaît zoomé de manière à ajuster avec précision le réglage désiré. DigiTech iPB-10 Un simple tap affiche les pédales de la même famille que celle que l’on souhaite éditer. La sélection d’un autre modèle remplace instantanément le précédent au sein du rig. La seule limitation provient de l’organisation du rig en lui-même. DigiTech iPB-10 Lorsque l’on souhaite partir d’un rack vide (possible en supprimant tous les modules d’un preset), il est impossible de cumuler plus de 2 pédales de modulation et plus d’un effet de l’une des autres familles présentes. Par exemple, on ne peut cumuler une overdrive et une distorsion au sein de la même chaîne d’effets. Il semble raisonnable de penser que DigiTech a fait ce choix pour limiter les problèmes de surconsommation processeur, des phénomènes qui se manifestent souvent par des craquements indésirables voir des coupures du son, pendant le jeu, bien entendu ! DigiTech iPB-10 Une fois le preset agencé, il est sauvegardable immédiatement en écrasant le précédent ou bien en le renommant puis, en l’assignant à un couple banque / numéro de son pour le rappeler ultérieurement, sur scène. Un gestionnaire intuitif est dédié à cette tâche en reprenant les codes de sélection habituels de l’iPad (sélecteur en forme de roues codées mobiles). DigiTech iPB-10 La tâche de Nexus peut s’arrêter là si vous ne souhaitez prendre aucun risque sur scène avec votre iPad, du moins concernant sa vitre qui reste sans protection. Pour cela, il suffit d’agencer les sons sur 2 ou 3 banques (15 sons tout de même) en suivant une logique qui permet de les retrouver sans l’interface de Nexus, uniquement avec les leds de contrôles des switchs. C’est tout à fait envisageable, rappelons que l’iPB-10 embarque toute l’électronique et la connectique audio, l’iPad ne jouant que le rôle d’organisateur très doué ! De preset en preset En ne dockant pas l’iPad, le musicien fait l’impasse sur les ajustements de dernière minute mais aussi sur le magnifique accordeur logiciel, toujours très utile en live. pedalier Pour l’essai, l’iPB-10 a été directement relié à un système d’écoute amplifié de type moniteurs home studio puis vers l’entrée d’un Blues Junior. Comme avec tous les multi effets de ce type, il existe de nombreux presets inutilisables, trop compressés ou juste là pour démontrer certains effets spécifiques. Mais globalement, l’iPB-10 est certainement la meilleure surprise depuis bien longtemps en regard des systèmes basés sur la modélisation d’amplis et d’effets. Les crunchs, les overdrives et même un nombre conséquent de sons métal passent très très bien sans quasiment de retouches à effectuer. Les sons clairs sont dans la même continuité. L’édition via l’iPad offre un confort indéniable, surtout par rapport à ce qu’un guitariste est habitué à avoir sous les yeux avec du matériel équivalent. L’ergonomie du pédalier est idéale même si le déclenchement du fonctionnement en wha-wha (par exemple) de la pédale d’expression est parfois difficile à mettre en œuvre, sans se faire entendre, lorsqu’elle fait également office de volume. L’idéal est peut-être de passer par une wha externe en série avec la guitare, ce que j’ai fait durant ce test. Ce qu’il en ressort : la très grande versatilité de ce produit, les possibilités sonores virtuellement illimitées (même si ce n’est pas toujours ce que le guitariste / bassiste cherche), enfin que les modélisations sont crédibles et grâce à elles, n’importe quel musicien doit pouvoir y trouver, fabriquer son propre son. Conclusion Les bémols techniques vus au cours de ce test sont tous contournables sans grandes contraintes. La palette sonore proposée par DigiTech est à la fois large, variée et utilisable. Le pédalier en lui-même s’avère pratique et robuste. Reste le dilemme d’amener sur scène l’iPad ! À chacun de voir en fonction du lieu du spectacle et du danger potentiel que risque de subir la tablette. Dernier point et non des moindres, le coût d’une telle solution. L’utilisation d’un iPad original ne pose aucun problème puisque la tablette n’est là qu’à des fins d’édition. Ce qui signifie que l’on peut s’en procurer un au meilleur prix, en cherchant bien, histoire d’abaisser la facture. Reste quand même le tarif de l’iPB-10 (nous connaissons Thomann chez MacGénération, inutile de nous le rappeler) qui le place dans les pédaliers déjà d’un certain niveau. Soit plus de 1000 euros au final, tarif public TTC. Pour ce prix, certains argueront que l’on peut trouver d’autres matériels plus vintage ou "plus ce qu’on veut". Cependant, DigiTech propose une solution inédite et qui a le mérite de sonner. Ne reste plus qu’à visionner les nombreuses démos filmées sur les sites dédiés et surtout, d’aller vous faire votre propre idée en boutique !

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