Tout le monde le sait, être mal assis n'est pas bon pour la santé. Mauvaise circulation sanguine, maux de dos, torticolis... les troubles sont nombreux. Mais même en ayant conscience de ces risques, il n'est pas forcément facile d'améliorer sa tenue. La start-up Lumo a décidé de s'attaquer à ce problème en commercialisant une ceinture connectée à 150 $ qui aide à adopter une meilleure posture.
Le Lumo Back vibre quand on est mal assis et fournit différentes statistiques par l'entremise d'une application iPhone. Cette ceinture permet-elle vraiment de changer ses mauvaises habitudes ? Verdict après plusieurs jours d'utilisation.
Une ceinture qui vibre
Le Lumo Back se présente sous la forme d'une ceinture élastique sur laquelle est attaché un capteur de 10 x 4,15 cm. Pour calculer la posture, l'appareil doit se placer dans le bas du dos, à même la peau ou au-dessus d'un t-shirt — sa taille est réglable et il se ferme avec un velcro. Niveau discrétion, il est donc possible de cacher l'appareil des yeux de ses collègues, mais celui qui le porte ne l'oublie pas pour autant.
Le Lumo Back est certes bien moins encombrant qu'une ceinture lombaire, mais on sent toujours le capteur, même quand il ne vibre pas. Cet aspect n'est pas forcément évident avant de l'avoir essayé. Il faut bien comprendre que l'accessoire n'est pas aussi négligeable qu'un traqueur d'activité au poignet : on parle d'une ceinture avec un boîtier relativement volumineux à porter constamment sur soi.
Une bonne dose de motivation est nécessaire pour supporter ce qui se rapproche clairement d'un instrument médical. Deux membres de la rédaction, pourtant friands de traqueurs, l'ont abandonné après seulement quelques heures d'utilisation. L'auteur de ces lignes, plus persévérant, l'a enduré pendant plusieurs jours d'affilée.
Passé cette mise en garde, il faut reconnaître que le Lumo Back fait bien son travail. Il fonctionne de concert avec une application iPhone via une liaison Bluetooth 4.0. Après l'apparaige et un rapide calibrage, l'appareil est prêt à être utilisé.
Un bonhomme représente la posture que l'on adopte. S'il est vert, c'est bon, on se tient droit, mais s'il est orange, c'est qu'on est mal assis. Cette représentation graphique se fait quasiment en temps réel : le bonhomme imite notre position dans la seconde.
Évidemment, on n'a pas toujours son smartphone sous les yeux avec l'application Lumo ouverte. C'est pour cela que la ceinture intègre un vibreur : quand on se tient mal, le Lumo Back vibre pour nous signaler de nous remettre d'aplomb. On a le choix entre une vibration unique ou une vibration continue (l'intensité est réglable). Cette dernière est évidemment la plus dérangeante, et de fait, la plus efficace. Le boîtier ne s'arrête pas de vibrer tant qu'on n'a pas adopté une bonne posture — et quand on n'a pas l'habitude de bien se tenir (ce qui est le cas si on a acheté ce produit), il vibre longtemps et souvent.
Deux options se présentent alors : soit on joue le jeu et à chaque fois on se repositionne, soit on retire la ceinture au bout de quelques heures. Ce qui est amusant au début, « ahah, ça vibre ! », devient vite agaçant, « p****, ça vibre ! »*. Pas facile en effet d'arrêter de s'avachir dans son fauteuil pour adopter une position certes correcte, mais inhabituelle et plus inconfortable au début.
ll faut donc être vraiment prêt à faire des efforts, car le Lumo Back ne sert à rien sans volonté. Ce n'est pas lui qui va remettre le dos en place : il est uniquement là pour indiquer quand il faut le faire et prodiguer quelques conseils.
L'appareil fait en tout cas son possible pour rendre son usage ludique — on n'ira pas jusqu'à dire fun. Un score de posture quotidien est calculé en fonction du temps qu'on a passé correctement assis. Ce score est confronté à son objectif personnel et au score moyen des autres utilisateurs de Lumo. Une excellente idée pour encourager à mieux se tenir. Outre ce score, l'application donne des statistiques précises (nombre de minutes de bonne et mauvaise posture) et les présente dans un graphique très clair.
Plus globalement, le Lumo Back indique aussi le temps total passé assis, debout, à marcher et à conduire. L'application offre la possibilité d'envoyer une notification pour rappeler de bouger quand on est resté assis en continu pendant un certain temps (de 15 minutes à 2 heures).
On est incité à porter la ceinture pendant la journée entière, et pas seulement lorsque l'on est sur sa chaise au travail. Par défaut, le Lumo Back est assez sensible : quand on se baisse en courbant le dos (on rappelle qu'il est plutôt conseillé de fléchir les jambes), le vibreur se met très vite en route. On peut heureusement régler la tolérance dans l'application pour éviter que les vibrations se déclenchent à chaque fois que l'on se penche.
Une demi-douzaine de petites vidéos sont présentes dans l'application pour apprendre à bien se tenir. On aurait aimé plus de contenus explicatifs et également une traduction en français.
L'autonomie est de 5 jours en utilisation continue. Si on porte le Lumo Back seulement au travail, on peut multiplier ce chiffre par deux ou trois. La recharge se fait avec un câble micro USB. L'unique bouton du capteur sert à l'éteindre et à l'allumer.
Autres fonctions
Le Lumo Back reconnait quand on est assis, debout...et quand on marche. Il peut ainsi servir de podomètre. Le nombre de pas mesuré est assez juste, mais on préfère largement utiliser un traqueur ou smartphone, des appareils qui se font oublier totalement oublier, contrairement à la ceinture.
Il faut néanmoins noter que la start-up a soigné cette partie avec des données détaillées et une synchronisation avec l'application MyFitnessPal [5.1.1 – Français – Gratuit – iPhone/iPad – 34,4 Mo].
La dernière fonction qu'on n'attendait pas vraiment, mais qui est présente, c'est le suivi du sommeil. Le Lumo Back enregistre les positions dans lesquelles on dort (sur le dos, sur le ventre, sur le côté droit ou sur le côté gauche) et présente le résultat avec deux graphiques. Il manque la mesure du sommeil profond pour que les données soient pertinentes. De plus, si on a déjà du mal à endurer la ceinture le jour, ce n'est certainement pas pour la porter la nuit. D'autant qu'elle a tendance à bouger à cause des mouvements du corps dans le lit et à se retrouver au final ailleurs que dans le bas du dos.
Pour conclure
Le Lumo Back remplit efficacement son office. En seulement un après-midi, il nous a fait réaménager notre espace de travail pour être mieux assis. Il faut dire que les vibrations deviennent vite agaçantes et oblige bien à se repositionner... ou à retirer la ceinture. À condition d'être perséverant, on apprend vraiment à bien se tenir — un apprentissage qui peut toutefois vite disparaître une fois l'accessoire délaissé.
Contrairement à un traqueur d'activité qui peut être un accessoire de mode et s'oublier, le Lumo Back est un instrument quasi médical ; il est pénible à porter et coûte cher. En raison de ces deux inconvénients, il se destine avant tout aux plus opiniâtres.