SFR se donne quatre ans pour redevenir un opérateur au premier rang dans le cœur et le portefeuille des Français. C'est ce qui ressort d'une communication faite en interne que Le Monde a pu consulter. Ce cap est donné dans un livret de quatre pages concocté par la direction qui y a inscrit ses chantiers et priorités. Car l'opérateur souffre d'un exode de clients — 2 millions évaporés en deux ans — et d'une image à reconstruire, aussi bien à l'extérieur qu'en interne.
Matthieu Coq, PDG depuis deux ans de SFR, a validé un plan reposant sur 5 valeurs : « La collaboration, l’audace, l’engagement, l’excellence et [l'obsession du] client ». Et de donner comme cap d'ici 2028, un retour au premier rang auprès des consommateurs : « Il faudra déjà être le deuxième, mais on veut être celui qu’on a été par le passé, cela passera par du pouvoir d’achat (pour les clients) et de la qualité ». Il n'est pas expliqué de quelle manière et par quels moyens concrets SFR escompte atteindre ces objectifs.
Une enquête de satisfaction commandée par SFR pointe la mauvaise place de l'opérateur face à des concurrents mieux notés. SFR est précédé par Bouygues Telecom, puis Free et enfin Orange. Ce qui impose une bonne dose « d'humilité » reconnait le dirigeant, mais cela n'empêche pas d'avoir de « l'orgueil ».
L'opérateur est pris dans la tourmente que connaît sa maison-mère Altice, entre un endettement de celle-ci chiffré à 24 milliards d'euros et une affaire de soupçons de corruption depuis 2023, à l'encontre d’Armando Pereira, l'un des hauts responsables du groupe de Patrick Drahi. Le détail de ce plan de relance et de remobilisation, baptisé « Imagine SFR », doit être communiqué aux représentants du personnel cette fin de semaine.