Xavier Niel ne s’avoue pas facilement vaincu. Vodafone refuse l’offre d’Iliad pour sa filiale italienne ? Qu’à cela ne tienne, le milliardaire français investit personnellement dans l’opérateur britannique. À peine six mois après cette opération à 750 millions de livres, les discussions ont repris entre Iliad et Vodafone en vue d’un rapprochement beaucoup plus ambitieux, selon Bloomberg.
Comme la plupart des grands opérateurs européens, Vodafone est à la croisée des chemins. Après s’être désengagé du marché français en 2011, le groupe de télécommunications britannique s’est tourné vers l’Espagne et les Pays-Bas, mais aussi vers l’Allemagne et l’Europe de l’Est, qui sont maintenant ses marchés phares. Tout en faisant partiellement entrer en bourse sa filiale Vantage Towers, qui détient plus de 80 000 antennes-relais en Europe, l’opérateur a quitté plusieurs pays.
Vodafone a longtemps discuté avec Orange, qui rêvait de constituer un méga-opérateur européen, avant que les affres judiciaires de Stéphane Richard ne viennent faire capoter l’affaire. Les investisseurs du groupe britannique, parmi lesquels figure donc le fonds Atlas Investissement de Xavier Niel, semblent maintenant pencher en faveur d’un démantèlement savamment orchestré du groupe.
Emirates Telecom, premier actionnaire avec 14,6 % des parts, lorgnerait sur les activités africaines de Vodafone. En échange de leur appui dans le dossier italien, Xavier Niel soutient les investisseurs qui demandent la scission des activités de gestion des réseaux. Le fondateur du groupe Iliad promeut les efforts de consolidation du marché, notamment au Royaume-Uni où Vodafone finalise un projet de fusion avec Three.
Après avoir manqué un gros coup en Espagne, où elle voulait acheter MásMóvil qui s’est finalement vendue à Orange, Vodafone pourrait sortir du marché en vendant ses activités au fonds américain Apollo. Iliad et Liberty Global, notamment propriétaire de Sunrise en Suisse, seraient en embuscade pour ramasser les miettes. Pour la maison-mère de Free, les chemins du marché européen commencent à Rome.