Pourvu d'une nouvelle mission environnementale depuis peu, l'Arcep vient de dévoiler sa première enquête annuelle intitulée « Pour un numérique soutenable ». Les émissions de gaz à effet de serre produites par les quatre principaux opérateurs français ont diminué en 2020 pour atteindre l'équivalent de 362 000 tonnes de Co2. Mais « attention à l'illusion d'optique », prévient l'autorité.
Cette baisse est imputable à leurs émissions directes (optimisation des flottes de véhicules et amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments) dont la contraction a été nettement amplifiée par la crise sanitaire en 2020. L'évolution des émissions directes ne devrait pas être aussi favorable en 2021 avec la reprise d'une activité un peu plus normale.
Dans le même temps, les émissions indirectes, dont fait notamment partie la consommation électrique, augmentent. Elles se sont établies à 233 000 tonnes en 2020. Cette augmentation s'explique principalement par le déploiement des réseaux mobiles et la croissance des usages sur les réseaux.
L'Arcep note que les réseaux fixes et mobiles représentent moins de 1 % de la consommation électrique totale en France, mais qu'ils demandent chaque année environ 5 % d'énergie en plus. Il y a de fortes disparités de consommation entre les différentes technologies. La fibre optique est celle qui consomme le moins : moins de 10 kWh en moyenne par abonnement en 2020, contre environ 35 kWh pour les réseaux fixes en cuivre.
On le sait, la majeure partie de l'empreinte carbone du numérique (79 %) vient des terminaux. Dans ce domaine, l'Arcep observe que les opérateurs sont en retard dans la vente de smartphones reconditionnés. Tandis que les téléphones reconditionnés ont représenté 13 % (2,8 millions d'unités) des ventes totales de téléphones en France en 2020 (21,4 millions), ils n'ont compté que pour 2 % (155 000) des téléphones vendus par les opérateurs spécifiquement. Il faudra voir si la place grandissante accordée par les opérateurs au reconditionné (Orange a passé un partenariat avec Samsung, par exemple) se traduit par des ventes plus importantes.
L'Arcep va profiter des nouveaux pouvoirs qui lui ont été accordés fin 2021 pour compléter les prochaines éditions de son enquête avec des informations portant sur les fabricants de terminaux et les centres de données, en plus de celles portant sur les opérateurs.