« Apple doit également intégrer cette fonction, pour la sécurité de ses clients », implore l'Electronic Frontier Foundation (EFF) après avoir félicité Google pour l'ajout d'une option de désactivation des connexions 2G dans Android 12 ».
Dans les réglages du dernier système de Google, une option permet de bloquer, au niveau du modem du smartphone, toute possibilité de communiquer en 2G, sauf dans le cadre d'appels d'urgence. Une mesure de sécurité explique l'EFF, car ce protocole de communication est né à une époque — 1991 — où les questions de piratage et la nécessité de chiffrer les données n'étaient pas aussi prégnantes qu'aujourd'hui. Puis au fil du temps des failles ont été découvertes dans ce protocole qui recouvre l'antique GPRS et l'EDGE toujours proposé dans certains endroits à très faible couverture.
L'EFF voit principalement deux problèmes à continuer d'utiliser les communications en 2G :
D'abord, la 2G utilise un chiffrement faible entre l'antenne et l'appareil qui peut être piraté en temps réel par un attaquant pour intercepter les appels ou les SMS. L'attaquant peut même agir de manière passive, sans jamais transmettre un seul paquet. Ensuite, avec la 2G il n'y a pas d'authentification de l'antenne par le téléphone, ce qui signifie que n'importe qui peut se faire passer pour une véritable antenne cellulaire 2G, et un téléphone utilisant le protocole 2G n'y verra que du feu.
Ces "simulateurs d'antennes" peuvent même forcer un téléphone à ramener sa connexion 4G à un échange en 2G et profiter des failles qui subsistent mais qui avaient été corrigées avec l'avènement de la 3G et des normes suivantes.
Google ayant modifié Android de manière à donner un contrôle manuel aux utilisateurs, L'EFF espère la même chose d'Apple (et de Samsung qui ne propose pas cet interrupteur dans tous ses téléphones). Le statut d'utilisation de la 2G varie toutefois selon les opérateurs et les pays. Chez certains ce mode de connexion a été éteint (c'est le cas aux États-Unis), c'est bien engagé aussi en Asie tandis qu'en Europe beaucoup ne le feront qu'en décembre 2025.
En France aucun planning n'est encore arrêté et un article de Libération l'été dernier résumait la position de plusieurs acteurs des télécoms chez qui l'attente est de mise.
Au sein de l'Arcep, la préférence allait à la désactivation de la 3G plutôt que de la 2G : « beaucoup de nos concitoyens utilisent encore la 2G pour se connecter au réseau, ainsi que l'internet des objets qui fonctionne sur la 2G ». La Fédération française des télécoms — qui représente les opérateurs — indiquait de son côté qu'aucune extinction de l'un ou l'autre des deux réseaux n'était encore au programme.
Chez Bouygues la question ne se posait pas non plus pour le moment. Orange par contre jugeait pertinente l'idée d'une désactivation de la 2G à l'horizon 2025, pour le grand public (la 2G étant utilisée par des équipements comme les alarmes, compteurs électriques ou ascenseurs). Afin de simplifier le mille-feuille des réseaux en service. Mais il s'agissait d'une hypothèse formulée à l'échelon européen, pas spécifiquement pour la France.