Stéphane Richard ne sera plus PDG d'Orange fin janvier. C'est la conséquence de sa condamnation dans l'affaire Tapie : au terme d'une procédure de plusieurs années, la cour d'appel de Paris a sanctionné le patron de l'opérateur à un an de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende pour détournement de fonds publics.
C'est la suite d'un dossier judiciaire épouvantablement complexe, qui concerne plus spécifiquement l'arbitrage de 2008 sur la revente d'Adidas au Crédit Lyonnais. À l'époque des faits, Stéphane Richard était directeur de cabinet au Ministère de l'Économie. Bernard Tapie avait alors empoché 404 millions d'euros.
Suite à sa condamnation en appel, Stéphane Richard a remis son mandat entre les mains du conseil d'administration d'Orange, qui a donc pris la décision de pousser le PDG vers la porte de sortie au plus tard le 31 janvier 2022. Dans l'intervalle, l'opérateur devra trouver de nouveaux dirigeants. A priori, ce sont deux remplaçants qui auront les quatre mains sur le volant. Il est probable qu'avant de dénicher les perles rares, une période d'intérim va s'ouvrir.
Cette décision n'a sans doute pas été si difficile à prendre pour le conseil d'administration. Stephane Richard, directeur à l'international de France Télécom en 2009 puis PDG en 2011, devait terminer son mandat actuel mi-2022. Sa carrière chez l'opérateur historique a été riche en transformations, en innovations (parfois ratées), et aussi en coups de gueule — on se rappele de la passe d'armes contre la « fausse 5G » de Free, ou de cette attaque en piqué contre « certains écolos français ».
L'avenir de Stéphane Richard est judiciaire pour le moment. Il compte bien se pourvoir en cassation : « Les accusations de complicité de détournement de fonds publics sont sans aucun fondement et ne sont basées sur aucune preuve ». Il rappelle qu'il a été relaxé en première instance. Quoi qu'il en soit, une page va se tourner pour Orange.
Source : Les Échos