Mise à jour — Depuis 2016, la loi dispose de mettre à disposition des élus locaux un dossier d'information un mois avant le dépôt de la demande avant le début des travaux pour les modifications substantielles nécessitant une nouvelle demande d’accord ou d’avis de l’ANFR — c'est le cas pour le passage à la 5G.
Par ailleurs, dans un entretien avec TechTalks remontant à décembre dernier, Cédric O confirme avoir demandé aux opérateurs d'envoyer systématiquement un dossier d'information à la mairie (DIM) « lorsqu’ils envisagent la conversion d’un site existant en 5G ». Ce courrier n'a donc rien d'une surprise pour les opérateurs, contrairement à ce que nous avons pu écrire — et pour ça, toutes mes confuses. L'article ci-dessous a été retouché pour refléter ces changements.
La France a démarré le déploiement de la 5G en retard par rapport à d'autres pays européens — SFR a allumé la mèche à Nice le 20 novembre, mais il a fallu attendre mi-décembre pour qu'on puisse y accéder sur iPhone. Les opérateurs font face à la méfiance de certains élus locaux et de responsables écologistes qui exigent des moratoires et des débats publics sur la nocivité potentielle ou fantasmée de la 5G.
Face à cette méfiance, les opérateurs entendent deux sons de cloche : d'un côté, ils sont soutenus par l'exécutif, à l'instar d'Emmanuel Macron qui avait fustigé « le retour de la lampe à huile » et « le modèle Amish ». Une exhortation à accélérer le déploiement de la 5G. De l'autre, ce même exécutif a tendance à vouloir ralentir la cadence. Cédric O, le secrétaire d'État au numérique, a en effet envoyé à chacun d'entre eux un courrier dans lequel ils doivent s'engager à fournir aux élus locaux un « dossier d'information » un mois avant le déploiement du réseau 5G, rappelle L'Express.
Le devoir d'information des opérateurs est évidemment essentiel et les édiles ont toutes les raisons de se féliciter d'être ainsi mis au courant de ce qui se passe sur leurs communes. La crainte est que les opérateurs se heurtent à de nombreux refus : la peur parfois irrationnelle des « ondes » est un frein puissant (lire à ce sujet Un village normand tente de s’opposer à l’installation d’une station terrestre Starlink).
Cédric O précise dans sa missive que le gouvernement se montrera vigilant quant au respect de cette exigence inscrite dans la loi depuis plusieurs années. Rappelons que les maires ne peuvent pas s'opposer à la 5G, mais les opérateurs ne veulent pas s'aliéner ces précieux relais locaux.
Le courrier du secrétariat d'État indique que le dossier doit être envoyé peu importe la bande de fréquence et les modalités de la mise en œuvre. Entre les lignes, il pourrait s'agir d'un croche-pied en direction de Free Mobile qui convertit à tour de bras ses antennes 700 MHz afin d'offrir « le plus grand réseau 5G en France ». Une « fausse 5G », selon Stéphane Richard : Orange et le trublion ont d'ailleurs mis fin à leurs négociations pour mutualiser leurs réseaux 5G (lire : Pas de partage de réseau 5G entre Orange et Free Mobile).